Chants oubliés

Le Képi

Carnet de chants du 3e REI - Années 1950

Le Régiment étranger. Chanson-marche, poésie de Ch. Grandmougin, musique de Jacques Orly. 1915.

BNF

Oh du Seelige

Carnet de chants du 3e REI - Années 1950

Saigon

Carnet de chants du 3e REI - Années 1950

Titre inconnu

Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche. 08/08/1925.

 

Les Allemands, groupés autour d'un vieux sergent, serviteur de quinze années, que je vis pleurer ce jour là, chantèrent voix merveilleusement justes, admirablement fondues, qui indiquaient les plus fines nuances. Ils chantèrent sur un air de chez eux des paroles qu'un légionnaire, dont on ne sait pas le nom, composa, et que personne n'ignore de ceux qui parlent allemand dans les quatre régiments.

En voici la traduction, à qui il manque : et le rythme et cette puissance des mots qui est intraduisible.

 

Au Maroc, à l'abri des rochers,

Un légionnaire veille

Son camarade que la balle a mortellement blessé.

 

Celui qui va mourir dit :

Mon camarade, cher camarade,

Une prière, une prière à toi qui va retourner au pays,

Au pays que je ne reverrai plus.

 

Va dans le petit village, tout en haut.

La dernière maison est neuve, toute blanche,

Entre et prononce mon nom.

C'est là qu'habite la fiancée qui m'attend.

 

L'anneau qui est à mon doigt,

Prends-le,

Prends l'anneau d'or qu'elle me donna.

Porte-le lui comme un dernier gage d'amour.

Sur ses boucles blondes, mets ce baiser, mon dernier adieu.

 

Dans le petit village, près de l'église,

Vit un vieillard, aux cheveux d'argent,

C'est mon vieux père qui m'attend,

Apporte-lui mon dernier adieu.

Dis-lui, dis-lui bien que son fils est tombé fièrement.

 

Dis-lui, dis-lui bien que comme moi,

Avec la même ardeur,

Tous les légionnaires meurent,

Mais faiblir ou reculer, cela ils ne le font jamais.

Veronika

Carnet de chants du 3e REI - Années 1950

Vive la Légion !

Vers le milieu du 19e siècle, le Mexique est, depuis de nombreuses années, agité par des troubles violents.

 

Partisans d'une monarchie contre ceux d'une république, finances lamentables ne pouvant faire face aux engagements pris avec quelques puissances européennes, influences diverses pas toujours désintéressées, poussent Napoléon III à intervenir pour imposer un trône au Mexique, et y placer un archiduc autrichien: Maximilien.


Les opérations militaires débutent en 1862; les Zouaves sont désignés, mais non la Légion. Les officiers subalternes du Régiment étranger - au début de l'année les deux Régiments ont été fondus en un seul - prennent l'initiative d'adresser à l'Empereur, sans passer par la voie hiérarchique, une pétition demandant l'honneur de faire partie de cette nouvelle expédition. Cette manifestation vaut une sanction au plus ancien officier dans chaque grade, mais est couronnée de succès: le 19 janvier 1863, le Colonel JEANNINGROS, commandant le Régiment étranger reçoit l'ordre de préparer:

2 Bataillons à 7 compagnies; la Compagnie Hors Rang; la Musique; le Drapeau; en tout 2.000 hommes.

Le 9 février, le Régiment embarque à Mers El Kebir sur deux navires, le Saint Louis et le Wagram.


CHANSON DE ROUTE 


Faite pour le départ de la Légion étrangère,

allant au Mexique,

et chantée sur le théâtre de Sidi Bel Abbès.

Air de la Bretonnière ou du Bataillon d’Afrique.

Du soldat légionnaire,
La vie est tout un roman ;
Demandez-lui s'il préfère
La garnison ou le camp,
Vite il prendra son bidon
Avec armes et bagage.
V'lan ! pour partir en voyage.
Bon ! vive la légion !
V'lan ! pour partir en voyage.
Bon ! vive la légion !

Pour prouver qu'il était brave,
Il s'est montré chaqu'e fois
L'émule heureux du zouave,
Dont on vante les exploits.
Chez lui, l'abnégation
Du courage est la compagne.
V'lan ! pour se plaire en campagne.
Bon ! vive la légion ! 
V'lan ! pour se plaire en campagne.
Bon ! vive la légion !

L'hiver, à la belle étoile,
Vous demandez s'il a chaud
Sous le frêle abri de toile
De la maison Godillot.
Il sait, dans l'occasion,
Fumer pour chauffer sa tente.
V'lan ! pour son humeur charmante.
Bon ! vive la légion !
V'lan ! pour son humeur charmante.
Bon ! vive la légion ! 

Vous l'avez vu se bûcher ;
Tout à l'heure, il ira coudre,
Se laver et se sécher.
Ce soir, à son bataillon,
On peut passer la revue. 
V'lan ! pour sa belle tenue,
Bon ! vive la légion !
V'lan ! pour sa belle tenue,
Bon ! vive la légion !

Au Maroc, en Kabylie,
Il a porté son drapeau 
En Crimée, en Italie, 
L'histoire dit qu'il fut beau.
C'est pourquoi plus d'un tendron
En enfant gâté le traite. 
Vlan pour faire une conquête,
Bon ! vive la légion ! 
Vlan pour faire une conquête,
Bon ! vive la légion !

Son travail et son génie, 
Guidés par d'habiles mains,
Ont doté la colonie
De toits sûrs et de chemins.
Il a la prétention 
D'être bon à toutes choses.
Vlan pour ses métamorphoses,
Bon ! vive la légion ! 
Vlan pour ses métamorphoses, 
Bon ! vive la légion !

S'il aime les aventures.
Aussi bien, on le verra
Se flanquer maintes bitures
De vin blanc de Mascara.
On peut entrer au bouchon
Ouand on s'est battu la veille.
Vlan pour boire une bouteille,
Bon ! vive la légion !
Vlan pour boire une bouteille,
Bon ! vive la légion !                                                       

Faut-il renforcer la troupe
Qui, sans sa cuiller à pot,
Partit pour tremper la soupe
Aux bandits de Mexico ?
I! sait saler un bouillon
D'une manière énergique.
Vlan! pour aller au Mexique,
Bon ! vive la légion !
Vlan! pour aller au Mexique,
Bon ! vive la légion !

 
 

Emile CARRE

 

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