20 000 kilomètres, l’an dernier, 181 cérémonies, le caporal-chef retraité de la Légion, sillonne l’Occitanie comme porte-drapeau de l’amicale des anciens légionnaires de l’Aude.
Sa longue barbe de sapeur le rend reconnaissable entre mille comme son béret vert qui affiche ses origines – il vient de la Légion étrangère. L’écusson de l’amicale de l’Aude sur son élégant blazer bleu marine témoigne aussi de son passé militaire tout comme la rangée de médailles ramenées lors de ses séjours en opérations extérieures, Michel Del Piano est très certainement le porte-drapeau le plus connu du monde patriotique d’Occitanie qu’il sillonne en long et en large depuis onze années. Il ne compte plus les manifestations où, infatigablement, il porte haut les couleurs de l’Amicale des anciens de la Légion étrangère de l’Aude.
Légionnaire un jour, légionnaire toujours
Légionnaire un jour, légionnaire toujours, il garde ainsi un lien avec l’institution qu’il a quittée en 2007 avec le grade de caporal-chef. Commémorations, cérémonies du souvenir chez les gendarmes, les policiers, les CRS aussi, remises de fourragères dans les régiments, notamment au 3e RPIMA carcassonnais et bien sûr remise de képis blancs aux jeunes en gagés volontaires du 4e Régiment étranger… Il est partout de Tarbes, Pau, d’un côté, Agen, Rodez, Millau, de l’autre Sète jusqu’à la frontière espagnole, il se rendra même cette année jusque dans le Puy-de-Dôme en octobre prochain et sera à Monaco où dans quelques semaines, doit avoir lieu une prestigieuse remise de képis blancs, une grande première qu’il ne veut absolument pas manquer.
"Je partirai avec des jeunes engagés volontaires, je reviendrai avec des légionnaires", confie-t-il, tout sourire, évoquant cette cérémonie qui fait entrer dans la grande famille Légion, ces jeunes venus des quatre coins du monde.
Il est présent sur tous les fronts, effectuant, en moyenne 15 000 kilomètres chaque année — 20 000 même l’an dernier où il a été présent à 181 cérémonies, un record, – et toujours parfaitement rodé et organisé. En ce début mars, il approche déjà la trentaine de cérémonies auxquelles il a représenté son l’amicale audoise. Autant dire qu’il en est un incontournable personnage. L’occasion pour l’ancien béret vert de découvrir de nouveaux horizons, de retrouver les camarades porte-drapeaux comme lui et de glaner quelques anecdotes et bribes d’histoire ici et là, ce qu’il aime par-dessus tout.
18 années de Légion
C’est en novembre 1988 que Michel Del Piano a signé dans la Légion. Un Auvergnat engagé sous la nationalité monégasque… Il a fait ses classes à Castelnaudary, ses 4 mois de formation initiale avant d’être affecté au 2e Régiment étranger d’infanterie de Nîmes où il reste une dizaine d’années. "Septembre 1989, je partais déjà au Tchad, se souvient-il. La seconde année, je suis parti à la guerre du Golfe ; au total 8 fois en opérations extérieures, pendant les 8 premières années", rapporte-t-il. Il passe 25 mois, 13e DBLE, à l’époque où elle était à Djibouti. Promu caporal, à 3 ans et demi de service et caporal-chef à 5 ans et deux mois de service ! En janvier 2001, il revient à Castelnaudary, affecté à la cellule tir. Il fait valoir ses droits à la retraite en mars 2007, au terme de 18 années de Légion. Il a depuis, connu d’autres métiers, d’autres formations et espère, à 60 ans, passer un CAP de mécanicien moto, et envisage, à présent que l’âge a été porté à 70 ans, de se porter volontaire pour intégrer la réserve de la Légion étrangère. "Parce que ça me manque quand même un peu, confie-t-il sincère. Et comme j’adore les armes, je me mettrais à niveau avec le nouveau matériel".