18850926 - Le Monde illustré - Décès d'Officiers des 1er et 2e Etranger.

 

Décès du médecin-major Arthur Lucotte, du 1er régiment étranger, le 12 août 1885 à l'ambulance de Phu-Lang-Thuong

 

LUCOTTE (Jacques-Hippolyte-Arthur) né le 8 novembre 1846 à Liernais (Cote d’Or)

Elève le 15 octobre 1886 à l'École de Strasbourg. Docteur le 31 décembre 1870/ Aide-major de 2e classe le 31 décembre 1871. Aide-major de 1re classe le 31 décembre 1873.

Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 5 mai 1884 pour services distingués, rendus au Tonkin, 19 ans de services, 10 campagnes.

Proposé pour médecin-major de 1re classe avec le numéro 1 par décision ministérielle du 2 Juillet 1885.

Il servait au 2e bataillon du 1er régiment étranger, et s'est embarqué le 30 décembre 1883 pour le Tonkin. A la suite de la prise de Bac-Ninh il a soigné avec un grand dévouement les hommes du bataillon cantonné à Hong-Hoa où la fièvre de bois sévissait avec rage.

Il a fait toute la colonne de Lang-Son, a assister au combat de la porte de Chine le 23 février 1885, au combat de Bang-Bo (24 mars 1885), et à celui de Ki-Lua (28 mars 1885).

Le brave officier est mort du choléra le 12 août 1885 à l'ambulance de Phu-Lang-Thuong, victime de son dévouement, au chevet des cholériques.

 

Décès du capitaine Cotter, du 2e régiment étranger, tué à Dong-Dang le 24 mars 1885.

 

Le capitaine Cotter, du 2e régiment étranger, chevalier de la Légion d'honneur, par décret du 13juillet 1 881, est né à Tyoronne Dungarvon (Irlande), le 22 juillet 1849. Il a assisté comme lieutenant à la campagne de l’Est sous le général Bourbaki. Revenu de Suisse, il partit pour l'Algérie et assista aux combats sous les ordres du général Négrier et du colonel Swiney et s’y distingua.

Il fut tué au combat de Dong-Dang, à côté du capitaine Brunet. Ce brave officier irlandais s’est distingué dans les combats du Tonkin depuis deux ans. Il appartenait à une famille Irlandaise très respectable et il a eu un frère officier dans la 1égion étrangère qui n'a quitté le service qu'après y avoir été blessé.

 

Décès du Capitaine GRAVEREAU, du 1er régiment étranger, le 4 février 1885, au combat de Thaï-Hoa.

 

GRAVEREAU (Eugène-Auguste-Joseph), capitaine du 1er régiment étranger, né le 21 janvier 1855, à Saint-Pol-de-Léon (Finistère).

Entré à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr le 27 octobre 1873, sous-lieutenant du 47e de ligne le 10 octobre 1875, lieutenant au même régiment le 20 janvier 1881, passé sur sa demande dans la Légion étrangère en 1882, le lieutenant Gravereau s'est embarqué, à Oran, le 27 décembre 1883, pour le Tonkin.

Il a pris une part brillante aux combats de Bac-Ninh, d'Hong-Hoa; nommé capitaine le 12 juillet

1884; il a été cité à l'ordre du jour du corps expéditionnaire à la suite du combat du marché de Ha-Ho où le capitaine Gravereau n'a pas craint de rompre son ordre de marche pour aller dégager une compagnie du régiment étranger sérieusement engagée et dont la situation allait devenir critique.

Le capitaine Gravereau avait été proposé pour la croix de la Légion d'honneur au titre de cette affaire. Le 4 février 1885, au combat de Thaï-Hoa, il a été tué à la tête de sa compagnie avec laquelle il avait enlevé trois ouvrages formidables. Il est mort devant le retranchement du dernier ouvrage, le revolver d'une main, et de l'autre un coupe-coupe chinois pris à un porte-drapeau qu'il avait tué de sa main.

Le capitaine Gravereau avait été nommé chevalier de l'ordre royal du Cambodge par décret du 31 décembre 1884.

Il était très apprécié de ses chefs, aimé de ses camarades et admiré de ses soldats.

18850627 - Le Monde illustré - Décès du capitaine Brunet, du 2e régiment étranger, tué à Dong-Dang le 24 mars 1885.

 

BRUNET, Jules, capitaine à la légion étrangère, né à Malesherbes (Loiret) en 1838.

Engagé volontaire en 1859, il prenait part quelques mois après à la campagne d'Italie.

Lieutenant au moment de la guerre franco-allemande, il s'échappait de Sedan pour venir à Paris se mettre à la disposition du gouvernement.

Capitaine en 1874, chevalier de la Légion d'honneur en 1881, il était à la légion étrangère depuis six ans, quand son bataillon reçut l'ordre de partir au Tonkin, où il trouva une mort glorieuse à Dong-Dang, trois mois après son arrivée.

Doué d'un grand cœur et d'un grand courage, il était la providence de ses vieux parents, que sa mort plonge dans la désolation et dont il était le seul soutien.

18850518 - Le Figaro - Le siège de Tuyen - Quan.

 

18850307 - L'Avenir de Bel-Abbès - Les engagements d'étrangers

 

Le 130e régiment allemand d'infanterie, en garnison à Metz, fournit depuis quelque temps de nombreux volontaires pour nôtre légion étrangère. Ces hommes proviennent des derniers contingents de "Westphaliens et de Brandebourgeois incorporés dans ce régiment, qui désertent en assez grande quantité et qui se présentent à Pont-à-Mousson ou à Nancy, où on les désarme pour les diriger ensuite sur Sidi-bel-Abbès, où se trouve le dépôt de la légion étrangère.

Ce qui n'est pas le moins curieux, c'est que les journaux d'Allemagne et d'Alsace, devant ces désertions ainsi que devant le grand nombre d'Alsaciens et de Lorrains qui s'engagent dans là légion, prétendent que les hommes en garnison à Belfort désertent en masse et passent en Allemagne ou en Suisse de peur d'aller au Tonkin.

18850219 - Le petit parisien - La prise de Lang-Son

 

Dépêches du général Brière de l'Isle.

 

On a reçu hier, au ministère de la Guerre, une dépêche du général Brière de l'Isle, commandant en chef du corps expéditionnaire du Tonkin, sur les combats qui ont précédé et accompagné la prise de Lang-Son ; cette dépêche est datée du 14 février : elle a donc subi un assez grand retard ; en voici le texte :

« Lang-Son, 14 février, 4h. Soir.

La marche en avant a été retardée le 12 par un brouillard intense.

Les troupes chinoises nombreuses, occupaient des position» formidables appuyées sur plusieurs forts solidement armés d'artillerie.

Combat très violent jusqu'à quatre heures du soir, terminé par un brillant assaut par nos troupes des portions principales.

La fuite de l'ennemi a été favorisée par l'obscurité et le mauvais temps; mais sa déroute est complète.

Nos pertes s'élèvent, depuis le 9 inclus, à 49 tués et 222 blessés.

Le 13, après un nouveau combat, nous sommes entrés à Lang-Son et Ki-Lua, dont les forts, encore occupés, ont été bombardés.

Nous avons pris nos cantonnements à trois kilomètres en avant de Lang-Son, sur la route de Chine.

Général Brière de l'Isle.

 

Une seconde dépêche du général Brière de l'Isle est également arrivée hier; elle est ainsi conçue :

 

Le 10, nous levons le camp de Dong-Song.

La marche s'effectue sans rencontrer de résistance.

Le lendemain, noua culbutons les Chinois auprès de Vanoï et, malgré leur résistance, nous couchons sur leurs positions.

Le 12, l'armée chinoise est mise dans une déroute complète, après une lutte des plus vives. Nos troupes se montrent admirables de bravoure. Elles enlèvent d'assaut plusieurs forts.

Après une marche rapide, nous arrivons, le 13 à Lang-Son, que nous trouvons évacué et incendié ; nous occupons des pointons avancées.

Le pays est très accidenté. La marche a été habile elle était savamment conduite. Malgré les difficulté, nous nous sommes emparés d'une grande quantité d'armes, de munitions et de riz.

Le temps est brumeux et froid.

Général Brière del'Isle.

 

La dépêche qui suit a été adressée au Temps par son correspondant particulier au Tonkin :

 

Lang-Son, 16 février, 11 h. matin.

La citadelle de Lang-Son est tombée entre nos mains le la 16 février à midi.

Après la prise du camp retranché de Dong-Song, l'armée a fait trois Jours de marches forcées à travers des gorges. Le 11, la brigade Négrier a attaqué et emporté le village de Vanoï. Le 12, après de sérieux et sanglants combats livrés au milieu d'un épais brouillard, la brigade Giovaninelli a repoussé les troupes chinoises de crêtes en crêtes et a bivouaqué le soir à la sortie des gorges. Les pertes des Chinois ont été énormes ce jour-là. Le 13, une marche rapide a conduit toute l'armée devant Lang-Son. Une courte canonnade en a chassé les dernières bandes chinoises et on est entré dans la citadelle, où on a trouvé entassées de grandes provisions.

Nos troupes ont été héroïques elles ont supporté avec entrain la fatigue, le froid et l'humidité d'un ciel toujours chargé de bruines.
La région traversée depuis Dong-Song est des plus stériles, »

Le ministre de la Guerre a adressé hier matin, au nom du gouvernement, des félicitations au général Brière de l'Isle et aux braves troupes placées sous ses ordres.

 

La prise de Lang-Son

 

Liste des tués et blessés.

Le Journal officiel d'aujourd'hui publie, d'après une dépêche du général Brière de l'Isle, la liste suivante de nos soldats tués ou blessés dans les combats des 4, 5 et 6 février à Dong-Song.


OFFICIERS

 

Tué. Capitaine Gravereau, de la Légion étrangère.

 

Blessés. Lacroix, lieutenant de la Légion étrangère;

Ruspoli, lieutenant de la Légion étrangère;

de la Londe, sous-lieutenant de la Légion étrangère;

Berller, sous-lieutenant de l'infanterie de marine.

 

Contusionné. Commandant Kortoul.

 

TROUPES


Tués


12e batterie d'artillerie. D'Hèlie, canonnier.

23e régiment de ligne. Laineau, soldat.

143e régiment de ligne. De Quincy, Besson, soldats.

Tirailleure algériens. Wansers-Wyn, sergent-major; Terridel, caporal; Bonculat, soldat; 1 sergent et 15 soldats indigènes.

1er régiment étranger. Strolie sergent; Tselmden, sergent-fourrier; Mayer et Schneider, soldats.

2e régiment étranger. Denis, adjudant.

Bataillon d'Afrique.-» Fioc,  Josy, Laboubée, soldats.

Infanterie de marine. Texuras, soldat.

 

Blessé, grièvement.


12e batterie. Crepel, canonnier.

4e batterie bis (artillerie de marine), Bideaux, artiflcier.

1er batterie bis. Colin, canonnier.

111e régiment d'infanterie.– Karges, adjudant; Combet, Péricault, Roca, Pénicaud, soldats.

143e règiment d'intanterie.– Beîard et Verdeil, soldats.

Tirailleurs algériens. Allègre, soldat; 2 caporaux et 7 soldats indigène.

1er régiment étranger. Meyer, caporal; Kretz, Cron, Riekert, Glulelz, Wald, Manche, Arond, Koth, Roch, Mossez. Robler, Schuellen, Koas, Lady soldats.

2e régiment étranger. Richter, sergent major, May'eur, sergent, Bauman, caporal, Stocblier, Venin, Schwendemen, Riff, Rufiler, Zfeer, Nuggenburg, Bogenseluilz, Gut, Fischer, Millier, Laçhe, Pichon, Baschiweger, Herzon, Mowenberger, Lieutsaint, Streuli, Gilfrieli, Leonar, Vanstein, Perrin, Diebr, soldats

2e bataillon d'Afrique. Henry, adjudant; Fedacou, sergent-major, Labaric, caporal; Blanc, clairon; Bezy. Baron, Pertre, Vasselin, Fismand, Projean, David, Redou, Bonuet, Jourdan, soldats.

Infanterie de marine, Barbe, sergent; Leprivat, Drecy, Bezaudin, Loreau. Feraudou, Clorard, soldats.

 

Blessés légèrement

 

Leur nombre est de 74 ( troupes de la guerre et de la marine comprises)

18850211 - L'Avenir de Bel-Abbès - La Légion étrangère au Tonkin.

 

Un engagement au Tonkin.

 

Le bruit court en ville qu'un engagement sérieux aurait marqué l'arrivée au Tonkin du dernier détachement parti de Bel-Abbès. Le colonel Duchesne, le commandant Vitalis, auraient été blessés légèrement.

 

La Légion étrangère au Tonkin.

 

Nous lisons dans la République Française :

Le corps expéditionnaire du Tonkin est formé, comme on sait, de troupes de diverses provenances : troupes d'infanterie de ligne, troupes d'infanterie de marine et troupes d'Afrique, comprenant : tirailleurs algériens, Légion étrangère et infanterie légère. Toutes ces troupes se sont toujours parfaitement comportées au feu, et dans les différentes affaires auxquelles elles ont pris part, on n'a eu que des éloges à leur adresser ; mais il en est une, parmi ces troupes, qui a particulièrement fait l'admiration de tous ceux qui ont suivi la campagne: c'est la Légion étrangère.

Toutes les qualités qu'il est possible de demander à un corps, la Légion étrangère les possède : solidité à toute épreuve, discipline parfaite, sang-froid absolu, rien ne lui manque.

C'est merveille, parait-il, que de les voir tirer : déployés en tirailleurs, tous les coups portent, et ces tireurs excellents, bien dans la main de leurs chefs, ne brûlent pas leur poudre aux moineaux. Sans bruit,, sans gaspillage» inutile de munitions, ils infligent à l'ennemi les pertes les plus sensibles.

D'un autre côté, les hommes présentent individuellement les mêmes qualités, auxquelles il faut encore ajouter un courage que rien n'abat.

Un officier de marine qui,après être resté de longues années au Tonkin, vient de rentrer en France, nous cite cet exemple :

Après Bac-Ninh, une colonne expéditionnaire presque tout entière formée par des hommes de la légion étrangère avait été envoyée pour enlever Tuyen-Quang. Ce fut, nous disait cet officier, qui commandait un des bâtiments de la flottille chargée d'appuyer le mouvement, l'opération la plus difficile que la campagne du Tonkin eût présentée jusqu'à ce jour. La marche faite dans un pays inconnu, par une chaleur torride, au milieu de difficultés de toute nature, causait aux hommes les plus cruelles souffrances, et les troupes étaient obligées de monter à bord des bâtiments ; puis dès que le cheminement pouvait être repris, elles étaient débarquées, et l'on continuait la marche en avant.

Dans un de ces  mouvements, l'officier qui nous a raconté ces faits remarqua sur le pont de son bateau un homme de la Légion étrangère, assis contre le bastingage, son fusil entre les jambes et dont une main était entourée de linges ensanglantés. Il s'approcha de lui et l'interrogea sur, sa blessure ; l'homme lui raconta qu'il avait eu deux doigts fracassés à Bac-Ninh, qu'il s'était fait panser et que sa blessure ne le faisant pas trop souffrir, il avait voulu faire colonne avec ses camarades. L'officier, surpris d'un tel courage, le complimenta et lui fit donner un petit verre de cognac : le soldat en but la moite, puis versa ensuite délicatement le reste sur son pansement que la chaleur avait rendu trop sec.

Le général Millot, "qui assistait en amateur à cette expédition — il était venu en bourgeois et restait incognito dans la cabine du commandant de la canonnière,— vint cependant féliciter le courageux soldat et le proposa pour la médaille militaire.

L'â-t-il eue ? nous l'ignorons.

Mais, si l'on en juge par un tel fait, par un si bel acte et si modestement accompli, combien, dans, ce brillant corps de la Légion étrangère,de belles actions resteront inconnues et sans récompenses !

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