Articles 2021

La Bataille de Na-San, 23/11 au 2/12 1952.

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parachutiste à Na-san

 

La Bataille de Na-San, un avant-poste isolé dans le pays thaï qui doit devenir un roc brisant les armées déterminées du Viet Minh.

Si la défaite de Dien-Bien-Phu, cloturant la guerre d’Indochine reste encore aujourd’hui relativement connue, elle tire étrangement ses origines profonde dans une victoire française: la bataille de Na San qui se déroule du 23 novembre au 2 décembre 1952.

Aussi brève qu’intense elle oppose les forces de l’union française, qui ont su se ressaisir après la terrible année 1950, aux divisions Viet Minh de Giap poursuivant leur expansion inéluctable.

 

L’Indochine sous la vagues Viet.

 

Introduction et Contexte

« Une forteresse dans la jungle », ces quelques mots titillant l’imaginaire illustre assez bien le projet français pour cet ilot de civilisation perdu au milieu de la Haute Région. Un avant-poste isolé dans le mythique pays thaï, région de jungle escarpée aujourd’hui à cheval entre Laos et Vietnam, qui doit devenir un roc brisant les armées du Viet Minh qui tente de s’installer solidement dans la région.

En effet, en cette 7e année d’une guerre toujours plus intense, les forces françaises durement éprouvées par les débâcles de 1950 sont parvenus à se ressaisir sous le commandement du Maréchal de Lattre de Tassigny. Pendant l’année 1951, ils ont infligés plusieurs revers au Général Giap, l’empêchant de poursuivre son avancée victorieuse et de s’emparer du très stratégique delta du Tonkin.

Néanmoins la situation reste très critique pour les français, de nombreux soldats expérimentés ont été mis hors de combat dans la désastreuse bataille de la RC4 et le Viet Minh accroit toujours plus son corps de bataille en formant de nouvelles divisions dans des bases arrière en Chine. Ces bases se développe d’autant plus que le Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient (CEFEO) a perdu la zone frontalière et ne « contrôle » plus que le delta du fleuve rouge autour d’Hanoi, déjà pourri par les infiltrations viets, et quelques chapelets de postes dans les villes et le long des axes menant à la Haute Région.

Partout autour, la jungle est le domaine des insurgés communistes qui se dissimulent, observent, harcèlent et se regroupent pour les nouveaux projets de leur général. En effet ce dernier ayant bien appris de ces échecs dans le delta face à la ligne de Lattre décide de repartir à l’offensive mais cette fois vers les montagnes thaïes région relativement calme jusqu’ici puis vers le sud, loin du Delta et des grandes villes ou les français peuvent riposter avec toute la puissance de leur aviation.

 

Partie 1 : Manœuvres dans l’enfer vert

 

Un an auparavant, en parallèle des combats du delta, les parachutistes français avaient menés bataille à l’entrée du pays thaï et étaient parvenus au prix de violents combats à repousser les assauts de la division 312 de l’armée vietminh devant Nghia-Lo, principal verrou français pour le contrôle de la Haute Région. En 1952, concentrant son dispositif, Giap lance cette fois 3 de ses divisions les plus aguerries (la 308, la 312 et la 316) sur ce verrou. L’offensive débute le 14 octobre par la prise rapide des avants postes du verrou. Deux jours plus tard, la réaction française arrive et c’est le 6e BPC (Bataillon Parachutiste Coloniaux) de Bigeard qui est largué à Tu-lé 40km au nord du verrou assiégé.

Cette unité déjà réputé s’apprête à écrire un énorme chapitre de son histoire, sa mission est de tenir Tu-lé et éventuellement de préparer une contre-attaque sur les arrières Viet pour renforcer Gia-Hoi si ce dernier se retrouve ciblé. Bigeard installe donc un dispositif défensif improvisé avec l’aide de largages aériens et se prépare à faire face à des Viet que l’on sait assez nombreux. Pendant ce temps, le fameux verrou est assailli en milieu d’après-midi du 17 octobre par les divisions de chocs adverses, si la partie « haute » des points d’appuis tombent avec le coucher du soleil, les compagnies thaï renforcées par des marocains du 5e tabor résistent jusqu’à l’aube dans les positions basses.

Le 18 octobre vers 10h, les paras coloniaux apprennent l’anéantissement après 16h de matraquages de corps à corps sanglants de la garnison de Nghia-Lo, le verrou est tombé écrasé par la masse ennemie. Les événements s’enchainent alors à grande vitesse, à 17h Gia Hoi, petit village entre Tu-lé et le verrou signale que les viets s’installent déjà sur les crêtes surplombant ses défenses. A 21h les 200 partisans de Gia-Hoi évacuent et rejoignent Bigeard et ses hommes, ce dernier refuse de se replier à son tour et décide de rester pour recueillir d’éventuels survivants de Nghia-Lo. Le 19 octobre les avants gardes viets tombent dans une embuscade française qui stoppe leur avance victorieuse dans un bain de sang.

Mais plus les heures passent plus la pression de 10 000 Bo Doi des divisions 308 et 312 s’intensifie sur les 665 parachutistes et leurs alliés. Bigeard réorganise son dispositif en appuyant avec ses mortiers lourds le repli de ses éléments les plus exposés, prudent, il envoie également une compagnie sécuriser la voie de repli vers le Sud.

Le 20 octobre entre 2h du matin et l’aube deux assauts massifs sont stoppés dans les barbelés français. La pression devenant intenables, Bigeard abandonne son matériel lourd et ses blessés intransportables et se replie à marche forcée jusqu’au col de Kao-Pha, facile à défendre il permet aux hommes de se reposer un peu. Talonnés par les infatigables soldats viets, il repart à 3h du matin, le repli se fait à travers une des jungles les plus rudes de la région, la garnison du petit poste de Muong Chen (une cinquantaine de partisans) se sacrifient pour ralentir les viets qui sont devenus experts pour se mouvoir à travers les murs végétaux de la jungle indochinoise. Chaque étape ne peut durer plus de quelques heures tant l’ennemi est proche, certains paras meurent d’épuisements mais finalement, le 24 octobre, après 4 jours de marche rapide dans le pire des terrains, les survivants éreintés sont récupérés au bord de la rivière noire par des légionnaires.

Ils n’auront subis que 91 morts ou disparus, mais les galères ne sont pas finis, repliés sur Na San, ils restent sur la route de la masse de combat Viet qui poursuit son avance vers le même objectif. Toutes les garnisons françaises de la région convergent vers la ville pour éviter l’anéantissement et renforcer le roc qui devra stopper la marée.

 

Partie 2 : La course contre la montre du retranchement

 

En effet, devant la menace qui s’apprête à inonder toute la région, le haut commandement français décide de former un camp retranché autour d’une des rares pistes de la région : Na San. Le lieu du combat choisi, c’est une course terrible qui commence pour renforcer les défenses au maximum avant la bataille qui s’annonce massive. Fort heureusement la piste de Na-San est a moins d’une heure d’avion de Hanoi et peut accueillir les lourds avions de transports. De plus une assez bonne route et des sommets permettent de disposer les défenses en terrain favorable. Durant plus d’un mois, pendant que les viets refont leurs stocks logistiques et consolident les postes pris, ce sont près de 1500 avions pour moitié civils qui vont faire la noria et amener le nécessaire à un rythme dantesque, il y a parfois un atterrissage toute les 5 minutes. Ce sont donc 15 000 hommes, 6 batteries d’artilleries, 2500 tonnes de ravitaillement et 125 véhicules qui sont aérotransportés dans l’urgence pour transformer cette cuvette de 6×2 km en un réduit inexpugnable.

En toute logique la stratégie choisie est de tenir les hauteurs avec une série de points d’appuis (ou PA) au sommet des crêtes pour faciliter leur défense et capable de se couvrir mutuellement. Il s’agit de la première application en Indochine de la stratégie défensive du hérisson qui n’avait pu être véritablement employée en 1940 mais que l’armée allemande utilisera avec succès en 1941-42 jusqu’à ce qu’elle en perde la capacité.

On a donc une ceinture de 10 PA protégeant directement la piste, les batteries d’appui d’artillerie, le centre médical et le Poste de Commandement (PC) central, la piste devant servir de voie sacrée pour approvisionner la place entière et la décharger de ses blessés, ainsi qu’une deuxième ligne de 7 PA plus avancés assurant la défense lointaine et surplombant le champ de bataille empêchant l’artillerie Viet d’avoir de bonnes lignes de tirs sur le cœur du dispositif. Le choix de points séparé est voulu pour encourager les viets à attaquer des cibles plus faciles à investir qu’une forteresse monobloc, la limite de ce système étant que les PA ayant de petites garnisons il faut pouvoir compenser et les soutenir par un appui feu massif.

En moins d’un mois, grâce au travail du génie, de la légion étrangère et des PIM (prisonniers internés militaires), le petit poste de supplétif et devenu une forteresse au milieu de la brousse, des collines sont déboisées, abris, tranchées, blockhaus sont creusés, mines et barbelés sont déployés. La base fourmille de soldats d’élites prêt à en découdre, en plus des sections de génies et des batteries d’artilleries canons de 105 et de 120mm), on trouve 3 bataillons d’infanterie dont un de légionnaires (1er RTA, 3e REI, 6e RTM), 5 bataillons vietnamiens et 4 bataillons parachutistes dont celui de Bigeard et deux de légionnaires (1er BEP, 2e BEP, 3e BPC, 6e BPC). En face il y a donc trois divisions vietminh de choc soit entre 30 et 40 000 hommes bien entrainés et équipés par rapport aux troupes irrégulières qui composent l’essentiel des forces adverses.

Toute cette préparation n’est toutefois possible que grâce à l’opération Lorraine qui fait diversion. Cette vaste opération dans le nord du Tonkin dure du 28 octobre au 17 novembre et à pour but de détourner une partie de l’effort vietminh ou au moins de retarder l’attaque en perturbant ses arrières. Pour cela, des unités extrêmement mobiles (Groupe Mobile, Groupe Aéroportés et Division navales d’assauts) foncent le long des routes et cours d’eaux coupant les lignes de communication du vietminh et détruisant plusieurs dépôts de ravitaillement. « La fouille de la région aboutit à la découverte d’un dépôt de matériel d’une importance et d’une conception encore jamais rencontrées en zone Vietminh : des armes, des munitions et pour la première fois quatre camions Molotova2. Ces stocks étaient répartis par petits lots d’environ un mètre cube, correspondant à une unité de feu de compagnie et comportant également l’approvisionnement nécessaire à cette unité.

Les lots s’échelonnaient par centaines le long des pistes de la forêt, soigneusement dispersés et camouflés, de sorte qu’ils étaient pratiquement invulnérables aux bombardements aériens. Une collection de ces matériels d’origines variées – russe, tchèque, chinoise, allemande, japonaise, américaine – fut ramenée à Hanoï pour y être exposée. Le reste fut détruit sur place » écrira le général GRAS. Les français réalisent plus que jamais que leurs adversaires sont maintenant équipés comme une armée professionnelle moderne si l’on exclue les chars et les avions, ce qui mit en perspective avec les difficultés logistiques rencontrées par l’union française dans ce raid, révèle déjà que le corps expéditionnaire commence à être dépassé par un ennemi déterminé et très organisé.

 

Partie 3 : La vague se brise

 

Néanmoins il est trop tard pour en tirer d’importants enseignements car à peine l’opération Lorraine s’achève-t-elle que le 23 novembre, les premiers affrontements débutent et viennent tester la solidité des PA de la ceinture intérieure malgré des assauts renouvelés pendant la nuit, l’envoi de quelques compagnies solides de parachutistes gardées en réserve assure la défense. Si ce premier test n’est pas concluant, il préfigure les violents combats de nuits qui seront la spécialité des divisions d’élites de Giap. La Garnison maintenant encerclée est plus que jamais sur ses gardes et les quelques jours de calme relatif qui suivent maintienne un doute, l’aviation sera-t-elle à la hauteur ? En effet, dès le début du projet voulu par l’armée de terre pour battre le corps de bataille viet, les forces aériennes se demandent si leurs capacités n’ont pas été surestimés et regrette d’être mises à disposition des « rampants ».

Comme l’écrit le secrétaire d’état à l’air au ministre de la Défense :« La bataille actuellement engagée autour de Na San a-t-elle été acceptée en tenant compte des possibilités de l’armée de l’air ? […]. Il apparaît que le sort de nos bataillons dépendra essentiellement du ravitaillement par air et de l’appui de feu qui sera fourni par nos unités. Combien de temps et avec quelle efficacité nos chasseurs et nos bombardiers pourront-ils attaquer les troupes du Vietminh ? J’espère que ces questions ont été posées avant que soit prise la décision de tenir ce camp retranché. » Il apparait clair que la réussite ou l’échec de la mission semble incertain tant que le véritable choc n’aura pas lieu et tant que l’aviation n’aura pas écrasée ce dernier. De plus il y a un risque important que la bataille n’aspire toute les forces aériennes de la région au détriment des autres théâtres toujours sous la pression des unités vietminh infiltrées.

Dans la nuit du 30 au 1er décembre, l’enfer se déchaine et sous un ciel zébré par les traçantes, les vagues d’assauts communistes se ruent soutenues par leurs artilleries divisionnaires sur les PA 22bis et 24 situés à l’ouest et à l’est du camp sur la ceinture extérieure. Si le 22 à l’Ouest tombe rapidement sous la masse, celui à l’est appuyé par les collines voisines et illuminé par intermittence par les lucioles (fusées éclairantes parachutées par l’aviation) résistent près de 3h avant que sa garnison thaïe ne succombe. Ne pouvant laisser les viets menacer la piste en tenant ces deux sommets, le général Gilles commandant la place forte envoie ses troupes d’interventions dans d’intenses combats pour empêcher Giap de prendre solidement pieds dans le dispositif. Deux compagnies de légionnaires parachutistes du 2e BEP lancées à l’aube reprennent l’Ouest tandis que l’Est surement mieux conçu résiste pendant 7h aux assauts furieux du 3e BPC (Paras coloniaux) soutenus massivement par l’artillerie et l’aviation libéré par le lever du jour. Ainsi après cette nuit intense, la situation reste bloquée, Giap n’a pas réussi à maintenir une brèche dans la défense française et les pertes commencent à s’accumuler.

Il reprend malgré tout son offensive la nuit suivante en lançant un assaut général sur Na-San, avec une pointe renforcée vers le Sud-Ouest (PA 21bis) et l’est (PA 26) Les légionnaires qui tiennent ses points résistent toute la nuit à des vagues revenant plusieurs fois à la charge. Au PC 21bis, 147 hommes du 5e REI (régiment étranger d’infanterie) repoussent malgré la mort de leur lieutenant à 5 tentatives d’un régiment Viet renforcé, tandis qu’a l’est ce sont 560 hommes du 3e REI qui défendent contre 4 assauts. La bataille est furieuse jusqu’au petit matin et l’arrivée à nouveau de l’aviation. Les viets ont perdus de nombreux soldats sans parvenir à menacer durablement la base de Na-San, ainsi le 4 décembre, Giap admets son échec et retire ses divisions des abords immédiats du camp pour méditer les leçons de cette bataille. Côté français, on souffle et on célèbre une grande victoire dans un trop rare affrontement frontal entre les deux armées plus habitués à l’escarmouche et à l’embuscade.

Mais après plusieurs mois de maintien de cette garnison aux portes de la Haute Région, le général Navarre remplace Salan qui avait organisé toute l’opération, et contrairement à son prédécesseur, il souhaite redonner la priorité à la défense du delta en démantelant la citadelle de Na-San qui immobilise trop de soldats et demande un flux logistique permanent et important. Ainsi, en aout 1953, le camp est évacué par les airs sans aucun accrochage, prenant de court les vietminh qui se préparaient toujours dans la région à une nouvelle tentative et qui penseront d’abord à un renforcement aérien de la base. Cette évacuation maitrisée est vue comme une nouvelle victoire tant ce genre d’opérations ont souvent été contrées par Giap ; elle libère les unités parachutistes et l’aviation, ouvrant la porte au désastre de 1954…

 

Conclusion et enseignements prémonitoires

 

En conclusion on peut voir que le pari de Salan a fonctionné, il est parvenu à forcer l’affrontement et à mettre en échec Giap et ses divisions. Après trois nuits de combats intenses sans résultats, les communistes ont environ 3000 hommes au tapis alors que les français et leurs alliés n’en perdent que 500. Les vagues d’assauts viets ne sont pas parvenus à prendre les collines fortifiées aux flancs battues par l’artillerie et l’aviation et à s’y maintenir face aux contre-attaques déterminées des unités d’élites françaises. Si cette bataille peut paraître limité par sa taille ou sa durée, Giap jetant en effet l’éponge assez vite, elle est lourde de conséquences qui amèneront moins de deux ans plus tard à la défaite française en Indochine.

Tout d’abord si les français gagnent leur pari c’est en se reposant massivement sur une aviation déjà très sollicités en Indochine, ou elle est dénuée de rivale mais aussi bien souvent en sous-effectif. A Na-San, elle a dû recourir à la flotte de transports civils en compléments de ces propres capacités. Salan lui-même le dit : « sans elle [l’aviation], Na San n’était pas possible et je perdais la bataille du Nord-Ouest », et pourtant l’aviation a bien failli ne pas réussir, les sorties jours et nuits de la chasse et des bombardiers ont permis d’écraser les colonnes d’assauts mais elles ont fatigués équipages et matériels révélant un risque.

De plus les français sont confortés dans l’efficacité de la stratégie en hérisson consistant à établir une défense en pointillés se couvrant mutuellement avec une importante puissance de feu (artillerie, aviation) permettant d’écraser toute tentative d’attaque. Cette doctrine est en effet efficace quand l’appui peut être assuré (cf Demiansk en 1942), mais les français vont développer une confiance aveugle et essayer de reproduire Na-San quitte à prendre plus de risques ce qui mènera à Dien-Bien-Phu : une défense en hérisson autour d’une piste dans une cuvette comme à Na-San, mais aucune maitrise des hauteurs, une distance des bases aériennes et logistiques bien plus grandes et surtout un ennemi qui lui a appris de ses erreurs.

En effet, pour Giap, si la bataille inflige des pertes assez fortes à son armée et a fortement ralenti sa progression, il a réussi à limiter la casse, possède encore une armée solide et a pu étudier les manques de sa stratégie et les combler. A Na-San, il a manqué aux viets de l’appui feu pour contrer celui des français et de la DCA pour à la fois repousser les chasseurs-bombardiers français et impacter le flux des transporteurs logistiques. Ce sont donc ces deux types d’unités qu’il va développer en masse avec l’appui matériel de la Chine maoïste et qui viendront s’ajouter à ses divisions de chocs qui ont fait montre une fois de plus de valeur au feu, même dans une bataille plus conventionnelle.

Lors du deuxième round dans la cuvette de Dien-Bien-Phu, les batteries de canons de 155 écraseront dès les premiers jours l’appui feu français et la piste tandis que les régiments anti-aériens rendront l’aviation bien moins efficace, provoquant de facto la victoire vietnamienne dès le début de la bataille bien que la résistance héroïque des français forcera l’infanterie communiste a mener une lente et couteuse attrition pour aller la décrocher…

Armée de l'Histoire

Antoine Leclercq

Rédacteur


20211121 - Sava Stépanovitch, parcours dans un siècle tourmenté

 

Sava Stépanovitch est décédé le 21 novembre 2021. Serbe d’origine, naturalisé français et américain, il est inhumé au carré légionnaire du cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève des Bois. Lieutenant de la Légion étrangère, lieutenant-colonel de l'armée Américaine, il traverse les guerres d'Indochine, d'Algérie et du Vietnam. Le général (2S) Bruno Dary a prononcé son éloge funèbre en brossant le parcours de celui qu'il appelle "Mon Ami".

 

Ecrire l’éloge funèbre de quelqu’un n’est jamais un exercice facile. Celui d’aujourd’hui l’est encore plus ! En l’occurrence, comment commencer et comment vous appeler, mon ancien ?

Ce terme de « Mon ancien » ne vous convient pas, car vous êtes toujours resté jeune de cœur et d’esprit ; et votre attachement à Saint-Cyr en est une preuve !

Alors, « Mon capitaine » ? Mais vous avez terminé à un grade supérieur dans vos différentes carrières militaires !

« Mon colonel » ? Mais ce n’est pas exact, car vous avez terminé votre carrière, comme capitaine dans l’armée française et c’est à ce titre que vous avez été décoré de la Légion d’Honneur !

« My dear fellow » ? Mais ici, dans le temple de la culture militaire française, ce serait déplacé !

« Cher donateur » ? ce serez vraiment vulgaire !

« Mon cher camarade » , C’est mieux, mais c’est un peu froid et vous méritez mieux !

« Cher Président », puisque vous avez présidé à la remise de votre prix à Saint-Cyr ? Ce serait un peu prétentieux, surtout pour vous, qui avez toujours su faire preuve d’une vraie humilité.

Alors, mon cher Sava, permettez-moi de vous appeler tout simplement « mon ami » ! Car vous fûtes vraiment un ami, et comme tout véritable ami, un ami sincère et un ami fidèle !

Et puis, mon ami, pour vous me permettrez de faire court, pour ne pas froisser votre simplicité de grand soldat, de celui qui, à l’instar de nos nombreux anciens, a dit et répété : « je n’ai fait que mon devoir ! ». Sinon, plusieurs livres ne suffiraient pas pour évoquer votre vie, ou plutôt votre légende !

Vous êtes né en Serbie en 1927, et à 16 ans, vous rejoignez la résistance des partisans Tchetniks contre l’occupation allemande ; vous êtes blessé au cours d’un accrochage, puis évacué et soigné en Italie.  Mais la situation a largement évolué dans votre pays natal, avec l’arrivée au pouvoir des communistes ! Ne pouvant retourner en Serbie, vous obtenez l’asile politique en France en 1947 et vous êtes accueilli par la famille des Rohan. Puis, après des études au lycée Lakanal, vous êtes admis à Saint-Cyr, à titre étranger et vous appartenez à la promotion Garigliano (1949-1951). Et, à la sortie, vous choisissez la Cavalerie.

Jeune lieutenant et comme « officier à titre étranger », vous êtes d’abord affecté au 1er régiment étranger stationné à Sidi Bel Abbes, en Algérie ; puis vous retrouvez la guerre, et la guerre contre le communisme, en rejoignant l’Indochine au sein d’un groupement amphibie de la Légion, à la tête d’un peloton de « Crabes » du 1er REC, puis quelque temps dans les rangs du 2ème Bataillon Etranger de Parachutistes – le 2ème BEP - en cours de reconstitution après son anéantissement dans la cuvette de Dien-Bien-Phu.

En 1955, avec le contingent français, vous quittez l’Indochine, cette terre que vous avez passionnément aimée, et où vous reviendrez plus tard, mais dans d’autres circonstances ! Avec la Croix de guerre des TOE, vous devenez « Français » autant pour les services rendus que par le sang versé ! Puis vous rejoignez  l’Algérie où vous allez continuer à servir votre nouvelle patrie, la France, durant plus de 6 années : vous servirez d’abord à la 2ème CSPL (Compagnie Saharienne Portée de la Légion Etrangère), puis au 2ème REC, et enfin dans le groupement des commandos parachutistes de réserve générale. Cité à 3 reprises pour toutes vos actions courageuses, vous quittez l’armée française, en mai 1961, après les événements d’Alger.

Quelques années plus tard, en 1965 et en raison de votre expérience, de votre parcours hors norme et de votre volonté de vous battre contre le communisme, vous rejoignez l’US Army avec le grade de capitaine. Vous y servez d’abord comme instructeur au centre des Forces Spéciales de Fort Bragg, avant de rejoindre cette terre que vous aviez passionnément aimée, le Vietnam, mais cette fois au sein de la 101ème Division Aéroportée. Vous y êtes d’abord officier renseignement, puis officier opérations de la 1ère brigade aéroportée. Dans les rangs de l’US Army, vous êtes cité à quatre reprises.

A la fin de la guerre du Vietnam, vous poursuivez votre carrière militaire, d’abord à l’académie militaire de West-Point, puis de nouveau en Extrême-Orient, en Thaïlande, au Cambodge, et toujours à l’étranger, que ce soit en Italie, en Belgique ou en Allemagne. Après 23 ans passées dans ses rangs, et une dernière fonction au Pentagone, vous quittez l’armée américaine, en 1987, avec le grade de lieutenant-colonel.

Mais si le métier des armes prend fin, quand vous arrivez à l’âge de 60 ans, votre carrière ne s’achève pas pour autant ! Fort de votre passé, de votre culture, de votre intelligence et des relations que vous avez su tisser au long des années sous les armes, vous allez continuer à rester particulièrement actif ! Vous allez œuvrer constamment à rapprocher la France et les Etats-Unis ; vous le ferez de façon discrète, comme en organisant chaque année, le 4 juillet, la cérémonie en hommage à Lafayette au cimetière de Picpus – et c’est d’ailleurs là que nous nous sommes rencontrés ! Vous le ferez de façon plus officielle à l’occasion du 50ème anniversaire de la 2° Guerre Mondiale, célébré en France. Et vous le ferez même au moment où les relations se tendront entre nos deux pays, quand la France refusa, en 2003, de s’engager en Irak. Et puis, au moment où votre pays, la France, est engagé dans les Balkans, vous n’oublierez pas vos origines serbes et vous serez amené à conseiller nos plus grand chefs militaires, comme le Chef d’Etat-major des Armées ou le Chef de l’Etat-major Particulier du Président de la République ; vous conseillerez même de hautes autorités politiques ! Parallèlement, vous donnerez des conférences, tant aux Etats-Unis qu’en France, jusqu’à un passé très récent ! Parallèlement à vos activités de conseil, vous n’oubliez pas l’Ecole qui vous a formé, alors que vous n’étiez qu’un étranger, Saint-Cyr : avec nous, vous allez créer un prix récompensant les meilleurs élèves de la Spéciale ; à Saint-Cyr, vous allez financer un cercle-mess pour les Elèves de Saint-Cyr ; et vous serez encore présent dans les murs de la Spéciale lors du dernier Triomphe, à l’été 2021 !

Et votre carrière culminera un certain 28 janvier 2020, quand le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur vous remettra, au Palais de Salm, les insignes de « Commandeur de la Légion d’Honneur ».

Au-delà de votre vie passionnante et même tumultueuse, nous nous souviendrons de votre courage, qu’il soit physique ou moral, et qui s’est traduit par un engagement permanent et entier pour ce en quoi vous croyiez profondément ! Nous nous souviendrons de votre générosité sans limite et jusqu’à votre dernier souffle, notamment à l’égard de la Spéciale ! Et nous nous souviendrons surtout de votre fidélité à l’égard des pays que vous avez servis, des causes que vous avez défendues et plus particulièrement de la nation qui, voici plus de 75 ans, a su vous accueillir, quand vous étiez, seul, perdu et abandonné, et vous donner une famille, les Rohan et une patrie, la France !

GAR (2s) Bruno DARY, Président de la Saint-Cyrienne

20210926 - Un centenaire qui met à l’honneur le lieutenant-colonel Amilakvari

https://www.legion-etrangere.com/

Le 26 septembre, le général Alain Lardet, COMLE, le chef de Corps de la 13DBLE, sa garde au drapeau renforcée d'une délégation de légionnaire, seront présents à la cérémonie de commmoration du centenaire de la reconnaissance de la Géorgie par la France.

 

Le centenaire de la reconnaissance de la Géorgie par la France sera célébré le dimanche 26 septembre 2021 à l’occasion de la visite officiel de la présidente de la République géorgienne à Emmanuel Macron. Pour symboliser l’attachement des Géorgiens à la France, d’un commun accord il a été retenu de mettre à l’honneur une figure de la Légion étrangère, le lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari, compagnon de la Libération, héros de Bir-Hakeim et qui est mort au champ d’honneur lors de la bataille d’El-Alamein, au sein de la 13e demi brigade de Légion étrangère (13e DBLE).

« Nous étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a fait. C’est de mourir pour elle ». Une phrase qui continue de marquer ceux qui embrasse la carrière des armes en étant venu de l’étranger. La flamme devant le tombeau du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe sera ravivée pour l’occasion, en présence du président de la République, tandis qu’un buste fondu destiné à la 13e DBLE sera présenté.

Dimitri Amilakvari est issu de la maison Zedguinidzé, et est né le 12 novembre 1906 à Bazorkino en Géorgie. Il est, avec sa famille, contraint à l’exil avec l’entrée de l’Armée rouge dans son pays en 1921. Il est admis à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1924, « promotion du Rif ». A sa sortie deux ans plus tard, il est alors affecté, comme sous-lieutenant étranger, à la Légion étrangère, au 1er Régiment étranger (1er RE) à Sidi-Bel-Abbès.

En 1929, il et muté au 4e Etranger, dans la région de Marrakech et participe à la campagne du Haut-Atlas à la tête de sa section. Il est cité, le 30 mai 1932, pour les combats d’Aït-Atto. En août 1933, au cours des opérations du Djebel Baddou, il gagne une deuxième citation. Promu capitaine en janvier 1937, il est, deux mois plus tard, de nouveau affecté au 1er Etranger à Sidi-Bel-Abbès, où il commande jusqu’au mois d’août 1939 la Compagnie d’instruction de mitrailleuses.

Le 20 février 1940, le capitaine Amilakvari est affecté au 2e Bataillon du Groupement de haute montagne, et cela quelques semaines avant de recevoir la nationalité française. Pendant la campagne de France, il prend part avec la 13e DBLE aux opérations du corps expéditionnaire en Norvège, en qualité de commandant de la compagnie d’accompagnement du 2e Bataillon (CAB2). IL confirme sa valeur au combat par trois nouvelles citations et la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

De retour en Bretagne le 16 juin 1940 avec le corps expéditionnaire et devant l’impossibilité de reprendre le combat sur le sol français, il s’embarque le 19 juin 1940 depuis Saint-Jacut avec quelques officiers de la « 13 », dont son chef, le colonel Magrin-Vernerey. A Jersey, la petite troupe est prise en charge par un cargo et parvient en Angleterre le 21 juin 1940.

Après la signature de l’armistice, il s’engage dans les Forces françaises libres, mais reste à la Légion étrangère. De Londres, il part le 31 août 1940 pour Dakar et participe à l’opération « Menace » destinée à rallier l’AOF à la France libre. Après l’échec devant Dakar, il refuse de participer à la prise du Gabon pour ne pas avoir à tirer sur des Français.

Après le ralliement du Gabon en novembre 1940, il rejoint l’Erythrée via le Cameroun. Au sein de la Brigade d’Orient, il commande la compagnie d’accompagnement (CAB1) du 1er Bataillon de Légion étrangère qui prend une part active à la victoire de Keren le 27 mars 1941 puis à la prise de Massaouah le 8 avril. Il participe ensuite à la campagne de Syrie en juin 1941 au cours de laquelle il est nommé, le 25 juin, chef de bataillon.

Le 25 septembre 1941, il est promu lieutenant-colonel après avoir reçu, le 16 septembre, le commandement de la 13e DBLE qui comprend alors trois bataillons. Entraîneur d’hommes exceptionnel, il réorgnaise son unité et à la prépare à la guerre du désert. Le 19 octobre 1941, à Homs en Syrie, il reçoit des mains du général d’armée Georges Catroux, le drapeau de la « 13 ».

En 1942, débute la campagne de Libye. Dès la fin mars, le lieutenant-colonel Amilakvari commande une Jock column (groupement tactique constitué d’éléments d’infanterie motorisée, d’une batterie d’artillerie tractée, d’un peloton d’automitrailleuses, d’une section de canons antichars de 75 mm et d’éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio) dans le désert de Libye.

Du 26 mai au 11 juin 1942, à Bir-Hakeim, il est l’adjoint du général Pierre Koenig, commandant la 1ère Brigade française libre, et se porte volontairement dans les endroits les plus exposés pour renseigner le commandement et redresser la situation. A la tête d’une Jock column, il attaque un détachement de chars allemands le 31 mai, en détruisant cinq. Dans la nuit du 10 au 11 juin, il sort de la position de Bir-Hakeim dans la voiture du général Koenig.

La croix de Compagnon de la Libération lui est remise par le général de Gaulle au camp de El Tahag en Egypte, le 10 août 1942. Lors de la bataille d’El Alamein, en Egypte, le lieutenant-colonel Amilakvari est à la tête de sa demi-brigade réduite à deux bataillons. Il est chargé du Groupement A de la 1ère Brigade française libre et assure l’effort principal devant permettre d’enlever le piton de l’Himeimat. Une partie du plateau est occupée mais au matin du 24 octobre 1942 les chars allemands attaquent et le repli est décidé. Au retour, au milieu des champs de mines, il est frappé à la tête par un éclat d’obus et tombe au milieu de ses hommes. Le lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari, authentique figure de la Légion étrangère, est inhumé à El Alamein.

 

19421121 - Un Grand Soldat

20210420 - Il y a cinquante ans la vie dans un régiment pendant la Guerre d’Algérie (1955-1961) - Général Noël Chazarain.

20210420 - CAMERONE par le général Bernard Goupil

20210418 - Une unité particulière, la Légion étrangère - Réalité et légende - Noël Chazarain

20210416 - Belloy-en-Santerre - 4 et 5 juillet 1916

 https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

JMO du RMLE du 23 juin au 12 juillet 1916.

20210411 - Volontaires pour Diên Biên Phủ

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Renfort parachutiste, mars 1954. © ECPAD

En avril 1954, après les combats qui se sont succédé lors de la bataille des cinq collines, la situation des effectifs du camp retranché s’est considérablement dégradée. Afin de renforcer la garnison, des volontaires non parachutistes sont largués sur Diên Biên Phu.

À la veille de la bataille de Diên Biên Phu, la garnison du groupement opérationnel du nord-ouest (GONO), commandée par le colonel Christian de la Croix de Castries, rassemble quelque 10 813 combattants répartis en trois sous-secteurs et huit centres de résistance qui accueillent dix bataillons. Par ailleurs, deux autres bataillons sont placés en réserve générale "en cas de coups durs" : le 1er bataillon étranger de parachutistes (1er BEP) et le 8e bataillon parachutiste de choc (8e Choc).

À partir du 13 mars 1954, les pertes dues à l’offensive viêt-minh font chuter le nombre de combattants des armes de mêlée capables de s’opposer aux unités de l’armée populaire. Aussi, dès le mois d’avril, le lieutenant-colonel Langlais, en charge des contre-attaques à Diên Biên Phu, demande à ses supérieurs, à Hanoï, d’autoriser le parachutage de personnels de renfort non brevetés parachutiste, c’est-à-dire n’ayant jamais sauté. Dans un premier temps, il reçoit une fin de non-recevoir, notamment en raison de l’opposition du colonel Sauvagnac, commandant les troupes aéroportées d’Indochine.

Face à l’urgence de la situation, l’état-major des forces terrestres du Nord-Vietnam décide toutefois, le 8 avril, de mettre en place des stages accélérés afin de breveter les combattants non parachutistes, volontaires. Les premiers stages doivent être organisés qu’à partir du 15. Cette décision et la lenteur apportée par le commandement dans ses réponses provoquent l’ire du lieutenant-colonel Langlais et, le 11 avril, ce dernier envoie au colonel Sauvagnac un télégramme devenu célèbre : "Vous n’avez pas encore compris la situation à Diên Biên Phu - Stop - Je répète qu’il n’y a plus ni GONO - ni GAP [Groupement aéroporté] - ni légionnaires - ni Marocains, mais seulement 3 000 combattants dont les piliers sont les paras qui au prix d’un héroïsme et de sacrifices inouïs tiennent tête aux 4 divisions de Giap. Le sort de Hanoï et de la guerre d’Indochine se joue à Diên Biên Phu - Stop - Devriez comprendre que la bataille ne peut être alimentée que par renforts parachutés brevetés ou non - Stop - Le colonel de Castries […] obtiendra du généchef [général en chef] tout ce que vous me refusez".

renfort parachutiste 1954

En effet, il faudra l’ordre du général Navarre lui-même pour que les volontaires soient autorisés à être largués sur le camp retranché. Au total, sur les 4 277 hommes qui viennent renforcer la garnison entre le 13 mars et le 7 mai 1954, environ 700 sont des volontaires non brevetés. Comme le rappelle un rapport en date du 15 mai, environ 1 100 autres candidats non brevetés n’ont pu être parachutés, "les possibilités de transport [aérien] ayant été inférieures à l’effectif disponible"…

Après la chute de Diên Biên Phu, le reproche est fait au général Navarre de s’être obstiné, au vu de la physionomie de la bataille, à alimenter celle-ci jusqu’aux derniers jours. En réalité, cet "acharnement à prolonger la résistance" comme le qualifie Navarre lui apparaît nécessaire à plusieurs titres : l’honneur militaire le commande, la possibilité d’un retournement de la situation n’est pas à exclure jusqu’au dernier moment et l’éventualité d’un cessez-le-feu avant l’ouverture des pourparlers sur l’Indochine à Genève l’interdit. Cette politique qui conduit dans les faits à poursuivre le parachutage de renforts au profit du GONO est, il convient de le souligner, non seulement approuvée mais également ordonnée par le gouvernement français.

Ivan Cadeau - Officier et docteur en histoire au Service historique de la défense – In Les chemins de la mémoire n° 243 avril-mai 2014

À savoir

Sur 4 277 volontaires parachutés (1 384 Français métropolitains, 30 Nord-Africains, 962 légionnaires, 1 901 autochtones), 680 sont des volontaires non brevetés (215 Français métropolitains, 30 Nord-Africains et 435 légionnaires).

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