18841227 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

18841213 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

18841206 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

 

18841129 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

 

18841122 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

 

18841115 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

 

18841108 - Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche - Carnet d'un torpilleur

 

 

18840514 - L'Avenir de Bel-Abbès - Au Tonkin

 

Au Tonkin

 

Une dépêche sans date, adressée d'Haï-Phong au New-York-Herald dit qu'une colonne de 400 hommes d'infanterie légère, commandée par M. Duchène, qui poursuit depuis dix jours les pirates annamites et chinois dans les montagnes du voisinage de Quau-Yen a attaqué l'ennemi et lui a pris un canon. Les pertes françaises se réduisent à un homme tué et 5 blessés.

M. Duchène a été ramené à Haï-Pliong, ayant trois blessures.

Nous félicitons le vaillant lieutenant-colonel de la Légion étrangère, tout en exprimant le souhait qu'il se remette promptement de ses blessures et que l'armée ne soit pas privée d'un aussi brave défenseur.

 

Nominalions dans la Légion d'honneur

 

Légion Étrangère

Par décret du Président de la République, en date du 5 mai 1884, ont été nommés au grade de Chevalier de la Légion d'honneur :

MM.
Bolgert (Edouard), capitaine breveté à la Légion étrangère ; 15 ans de service, 2 campagnes. Services exceptionnels: faits de guerre au Tonkin.

Naert (Louis-Léopold), lieutenant à la Légion étrangère ; 49 ans de services, 20 campagnes. Faits de guerre au Tonkin.

Lucotte ( Jacques-Hippolyte-Arthur). médecin major de 2e classe a la Légion étrangère ; 48 ans de services, 7 campagnes. Services distingués rendus au Tonkin.

 

Médaille militaire

 

Par décret, en date du 5 mai 1884, le Président de la République a conféré la médaille militaire aux militaires dont les noms suivent, savoir :

MM.
Zabern (Joseph), sergent à la Légion étrangère ; 11 ans de services, 10 campagnes, 1 blessure. Faits de guerre au Tonkin.

Janiz (Antoine), soldat à la Légion étrangère ; 2 ans 1/2 de services, 5 campagnes,dont 2 de guerre, 1 blessure. Faits de guerre au Tonkin.

Grad (François-Joseph),soldat à là Légion étrangère; 2 ans 4 mois de services. 5 campagnes, dont 2 de guerre, I blessure. Faits de guerre au Tonkin.

Bertrand (Georges), soldat à la Légion étrangère ; 2 ans de services, 6 campagnes, dont 2 de guerre, 1 blessure. Faits de guerre au Tonkin.

Boltemer (Joseph), soldat à la Légion étrangère; 7 mois de services, 5 campagnes, dont 2 de guerre, 1 blessure. Faits de guerre au Tonkin.

18840308 - L'Avenir de Bel-Abbès - Nominalions dans la Légion d'honneur et la médaille militaire.

 

Nominalions dans la Légion d'honneur et la médaille militaire.

 

Par décret du Président de la République, en date du 1er mars 1884, ont été promus au grade de chevalier de la Légion d'honneur :

 

M. Bergougnoux (Michel), capitaine à la Légion étrangère ; 22 ans de services, 5 campagnes, I blessure. Prise de Sontay (Tonkin).

M. Conte (Marie-Paul-Alfred), capitaine à là Légion étrangère ; 15 ans de services, 5 campagnes, 1 blessure. Prise de Sontay (Tonk in).

 

Un décret du Président de la République, en date du 1er mars 1884, confère la médaille militaire aux militaires dont les noms suivent, savoir :

 

M. Koch (Adolphe), adjudant, sous-officier à la Légion étrangère ; 6 ans de services, 6 campagnes.Prise de Sontay (Tonkin).

M. Goehring (François), sergent-major à la Légion étrangère ; 6 ans de services, 2 campagnes. Prise de Sonlay (Tonkin).

M. Hérold (Adam), sergent-major à la Légion étrangère ; 5 ans de services, 5 campagnes. Prise de Sontay (Tonkin).

M. Franchina (Marie-Joseph-Louis), sergent à la Légion étrangère ; 3 ans de services, 3 campagnes, î blessure. Prise de Sontay (Tonkin).

M. Génol (Emile), caporal à la Légion étrangère ; 3 ans de services, 3 campagnes, 1 blessure. Prise de Sontay (Tonkin)

18840224 - L'Actualité militaire illustrée - LETTRE D'UN SOLDAT

 

LETTRE D'UN SOLDAT

 

Les récits des témoins sur la prise do Son-Tay arrivent depuis quelques jours. Quelques-uns sont très typiques. Voici quelques passages d'une lettre d'un soldai, des corps détachés de l'armée d'Afrique, qui nous a paru infiniment curieuse et vivante.

 

Cette nuit fut pour nous encore passée sous les armes.

Mais que nous importe ces petites misères ; ou le bruit des balles, auquel se joint le cancan du canard que l'on décapite ou le grognement de la truie, qui sans grands préparatifs culinaires, frétillent bientôt dans la marmite de l'escouade.

Comme le dit le chant de la légion :

Nous avons pour chasser la famine
Certains moyens qu'en Afrique on a pris.

Ceci n'est nullement du maraudage, vu que ces villages se trouvent complètement abandonnés parles Annamites. Je crois que les Pavillons ont voulu nous obliger à faire des festins sur tous nos parcours, car. jamais ni porcs, ni volailles ne nous ont manqué.

C'est très gentil de leur pari. Nous aimons beaucoup celte politesse. A vrai dire, elle nous est due, car, combien de fois grâce à eux, nous nous sommes vus dans l'obligation de serrer la courroie !

.... Enfin, le 16, le grand jour, le jour de l'action décisive luit à nos yeux.

... Il est 5 heures, l'amiral est à notre gauche, derrière la 3e compagnie.

L'ordre est donné au commandant Damier de faire mettre la baïonnette au canon.

Bientôt le cri de : « En avant » se fait entendre; les clairons sonnent la charge et la légion étrangère, baïonnette menaçante, s'élance à la mort ou à la victoire, au cri de: Vive la France :

La charge est conduite par le capitaine adjudant-major Mehl.

Des remparts de la ville on nous crible de mitraille.

Officiers et soldats « tombent »,mais tombent en héros.

Enfin, on arrive aux pieds du rempart après avoir traversé un fossé dans lequel l'eau nous monte jusqu'à la ceinture, Ici tombé le capitaine Mehl blessé dans la région du cœur, que la mort devait enlever quelques heures après.

Nos hommes prennent leurs outils de campagne, sapent tout en tiraillant et bientôt une brèche est faite.

Du côté de la digue se trouve la masse. Aussi l'on ne peut faire un pas sans rencontrer des morts ou des blessés. D'autres sont étendus dans les rizières. On emporte ceux qui gênent le passage, les autres seront enlevés par l'ambulance. Enfin la légion pénètre:dans la première enceinte; on profite de tout pour entrer; même des embrasures de canon.

Plusieurs explosions se font entendre. Ce sont des bambous remplis de poudre et qui doivent faire de nouvelles victimes au moment de l'assaut. De la porte également, part une formidable explosion.

Mais peu après, un légionnaire est debout sur les murs de Son-Tay, agitant un pavillon en signe de victoire.

Son-Tay est à nous : Vive la France !

Si de ce côté nous avons à nous réjouir, nous avons à regretter des braves, morts glorieusement et de nombreux blessés, parmi lesquels se trouvent M. Conte et. M. Bergougnioux., tous deux capitaines.

Je n'ose pas te dire le nombre d'hommes que nous avons perdus pendant ces trois jours et deux nuits de combat. C'est trop douloureux.

Contente-toi d'apprendre que c'est la légion étrangère qui a eu le plus de pertes.

Aussi nous avons reçu de chaleureuses félicitations de l'amiral : « Vous êtes des braves, a dit notre, chef, vous pouvez être fiers de vos succès la légion est un corps d'élite.» De toutes parts, soldats et marins nous félicitaient et nous passaient leurs petits bidons afin de nous offrir la goutte.

Tu vois mon cher, que l'armée d'Afrique se distingue et que là-France, peut compter sur nous. L'Algérie doit en être fière.

Bientôt nous irons à Baknime. Là encore nous serons dignes d'être estimés de la France.

A toi de cœur.

E.S.

Dernières Infos