La lettre d'information 23/03 de l'AALEME

La lettre d'information 23/03 de l'AALEME

A rediffuser sans modération

20230402 AGO de l'AALEME

AGO de l'AALEME  
  • Samedi 02 avril 2023 à 10h00.
  • Clos de l'Aube Rouge - Castelnau-Le-Lez.
  • Tenue Amicale - décorations : barrettes (gilet d'armes pour les ayants droits).
  • 2 menus au choix (carte vous sera transmise dans le plus bref délai).
  • 35€/personne.
  • l'invitation sera diffusée à très prochainement avec une date butoir pour l'inscription.

20230406 Réunion mensuelle du mois d'avril 2023

 

Le jeudi 6 avril 2023 à 19H00, salle Général Michel Polulet.

20230422 Camerone de l'AALESSE

 

Le samedi 22 avril 2023

20230422 Cérémonie à la mémoire des militaires de la Gendarmerie et des parachutistes tués lors des événements d'OUVEA

 

Le samedi 22 avril 2023 à Lattes à 17H00 ?

  • Samedi 29 avril 2023 à 10h30.
  • Mémorial de CAMERONE - Jardin de Mémoire du CRES.
  • Tenue Amicale - décorations pendantes (gilet d'armes pour les ayants droits).
  • Porte-drapeau : Patrick CONSCIENCE
  • Couleurs : à voir lors de la réunion mensuelle d'avril 2023.
  • Lecture : idem.
  • 06 mars 2023 à 11h00 : réunion de calage avec la mairie de la commune.
  • Repas de CAMERONE au Clos de l'Aube Rouge (Tarif/thème du Menu en cours de négociation).

 

 

Sous-Officier de la Légion étrangère

Major (er) Jean-Michel HOUSSIN

Sous-officier de Légion durant trente-trois années, j’ai souhaité, modestement et avec humilité, rapporter au travers de cet ouvrage, les us, la vie et les règles de gestion d’une catégorie souvent qualifiée de colonne vertébrale au sein des armées françaises et de la Légion étrangère. 

M’appuyant sur une base documentaire aussi large que possible à laquelle j’ai apporté ma propre expérience, j’espère avoir fidèlement retranscrit, avec pragmatisme, l’essence de cette catégorie des sous-officiers, plus particulièrement à compter de 1831, de ceux de la Légion. 

Soldats fidèles, ce sont des cadres qui consacrent à l’institution militaire parfois plus de quarante années de leur vie.

À la fois livre d’Histoire, livre militaire, livre d’histoire militaire, outil pédagogique, ce nouvel opus historique Légion étrangère deviendra, je l’espère, une source d’enrichissement pour le lecteur de l’Histoire, l’amateur du militaria, formant également l’humble vœu qu’il puisse devenir un ouvrage pédagogique de référence, à disposition de tous, ou de toute structure d’enseignement. 

Emprunt de très nombreuses sources et pour ne pas prendre le risque d’altérer la pensée originelle des auteurs et l’excellence de leurs écrits et travaux, j’ai fait le choix de transposer, quelquefois in extenso, des phrases ou paragraphes prélevés et de vous en proposer un référencement le plus large et le plus précis possible, dans le respect du droit de citation, avec l’accord des auteurs ou de publications que je remercie très sincèrement, comme la Revue historique des armées. 

Télécharger le Dossier de Presse

Femmes Vaillantes

Femmes Vaillantes

Maylis LARDET et Marie-Laure VINCENSINI

À toutes les épouses et compagnes de légionnaires.
Au profit du Foyer d’Entraide de la Légion Étrangère

Je n’avais jamais envisagé d’écrire un livre car il faut du talent pour cela ! Mais depuis dix ans, depuis que j’ai été épouse de chef de corps, à Kourou en Guyane, et que j’ai eu la chance de vous rencontrer vraiment, vous les épouses et compagnes de légionnaires, je sais au fond de moi que cet hommage à mes “soeurs Légion” devait voir le jour.
Parce que vous êtes des femmes vaillantes et aimantes, et que votre force fait du bien.
Vous êtes dans l’ombre, toujours discrètes et pourtant vos vies sont époustouflantes et vous savez, en prime, les raconter avec humour et poésie.
Un légionnaire qui est bien dans sa famille est bien dans son métier…

Alors, par tous ces témoignages d’épouses et de compagnes de légionnaires de nombreuses nationalités, de parcours si variés et dont les maris ont des grades divers, je veux vous montrer à quel point vous êtes des femmes merveilleuses et vous dire que vous faites beaucoup pour la société ! Pourquoi avoir choisi le mot Sentinelle ?

Parce qu’une sentinelle est indispensable, même si personne n’y fait attention…

« 40 hommes et 12 fusils »

 

Rencontre avec Marcelino Truong

La mèche rebelle, Marcelino Truong a bourlingué un peu partout : Philippines, Angleterre, Vietnam, États-Unis, France. Il tient son prénom d’une rue de Manille où il est né en 1957, au cours d’une affectation de son père Trương Bửu Khánh, alors diplomate de la République du Vietnam. L’ancrage breton de sa mère affirme si c’était nécessaire le goût du grand large (il fera d’ailleurs son service militaire dans la Marine Nationale). En 1961, il retrouve le Vietnam. Son enfance saigonnaise est tourmentée : le CEFEO est déjà parti depuis six ans, la Fédération Indochinoise a explosé et son pays se trouve coupé en deux au niveau du 17e parallèle. Une guerre civile entre Vietnamiens a pris le relai de celle des Français, les Viêt-Minh étant devenus des Viêt-Cong. Pour lui, ce sont des souvenirs de bruits d’hélicos, de blindés dans la ville, de Douglas AD Skyraiders dans le ciel ; une expérience de guerre où la peur n’était jamais très loin. Jeune homme, il rejoindra Paris. Diplômé de Science Po et détenteur d’une agrégation d’anglais, il décide à 26 ans de ne s’encombrer que d’une palette et de pinceaux : il sera artiste. Ses romans racontent la vie de sa famille pendant la guerre du Vietnam au Vietnam, puis en Occident (Une si jolie petite guerre en 2012 et Give peace a chance en 2015). À 66 ans aujourd’hui, installé dans la cité corsaire de Saint-Malo, il est un illustrateur, un auteur BD et peintre reconnu. Son dernier opus, 40 hommes et 12 fusils (Éditions Denoël), une BD de quelques 300 pages, nous plonge dans l’époque charnière où l’Indochine française tentait de donner la main à l’État associé du Vietnam (Bảo Đại). L’histoire est celle d’un jeune artiste-peintre vietnamien, engagé malgré lui comme bộ đội de l’Oncle Hô, entraîné et endoctriné en Chine maoïste, puis affecté à une unité de propagande. Nous suivons cet artiste-combattant jusque dans les tranchées de Điện Biên Phủ. Une fiction à l’angle d’attaque original, car la guerre y est observée chez ceux d’en face, dans les rangs du Viêtminh. Sans nier l’héroïsme du petit peuple vietnamien, Truong est sans complaisance pour les excès d’un État communiste clairement totalitaire, très souvent dépeint sous un éclairage bien trop romantique.

40 hommes et 12 fusils

Vos BD précédentes parlaient de votre enfance à Saigon. Votre nouveau roman graphique, sur les pas du jeune artiste Minh, débute à Hanoi. Une manière de prendre de la distance par rapport à votre récit personnel, de souligner la fiction ?

Oui, j’avais envie de sortir de ce qu’on appelle l’autofiction, ou l’autobiographie. La fiction permet des tas de choses. On y est beaucoup plus libre. On n’est pas obligé de coller à la réalité d’une biographie. On peut créer des personnages composites rassemblant des traits, des vécus, empruntés à droite à gauche à des figures ayant réellement existé. Mon roman graphique est une fiction s’appuyant sur une très solide documentation, et on peut donc parler à son propos de faction. C’est un mot anglais décrivant un genre artistique alliant les faits vérifiés - facts -à l’invention - fiction. Cela dit, le récit personnel ressurgit bien souvent, malgré tout, car on a tendance à mettre un peu de soi dans ses personnages. Pour écrire ce récit, je me suis souvent demandé comment j’aurais agi dans les mêmes circonstances. 

En 1962, Jean Lartéguy écrivait son roman « La mal jaune » sur Hanoi et Saigon, villes métisses, sensuelles et violentes. Il décrit la nostalgie amoureuse de ce ceux qui ont fréquenté ces villes. Parmi eux les légionnaires qui « ont fait l’Indo », personnages déracinés ayant trouvé là-bas un port d’attache. Vous avez croisé d’anciens légionnaires - Noinin, Denoix de Saint Marc, Gusic - qui vous ont marqué, avec qui vous avez parlé de l’Indochine. Quelle analyse portez-vous sur ce sentiment qui dépasse la trop simple rêverie exotique ?

Il n’y a en effet une longue histoire commune entre le Vietnam et la Légion Étrangère. On peut même parler d’une histoire d’amour passionnel: le fameux mal jaune a souvent tourmenté les anciens d’Indochine, à la manière d’une maladie d’amour. Je comprends ce mal jaune, fait de nostalgie pour un beau pays que les Occidentaux ont beaucoup aimé et où ils sont aujourd’hui très bien accueillis. Au cours de ma vie, j’ai plusieurs fois rencontré des anciens de la Légion. Au premier abord assez réservés, ces taiseux s’enflammaient volontiers quand ils apprenaient que j’avais des origines vietnamiennes. Quand j’avais 10 ans, j’allais en vacances dans un village de Charente, ma grand-mère française étant originaire de la campagne près d’Angoulême. Un jour, le marronnier surplombant la maison ayant besoin d’un élagage, ma grand-mère fit appel à un voisin du hameau, M. Noinin. Arriva un monsieur râblé et sec, les bras couverts de tatouages. Pendant une matinée, nous travaillâmes dans le vrombissement de sa tronçonneuse. Je courais partout, en ramassant les branches et les bogues éparses. Mon activité industrieuse avait dû lui plaire et il me demanda de quelle origine j’étais. J’avais le type très asiatique, étant jeune. Quand je lui expliquai que j’étais d’origine vietnamienne, on ne peut pas dire qu’il ait souri, mais il s’est considérablement animé: ⁃ Roh, j’ai fait deux séjours au Tonkin. Sept ans en tout! J’aime bien les Vietnamiens. Je vivais comme eux, en pantalon noir. Je mangeais comme eux… Ah, la soupe chinoise ! Il s’est tellement enthousiasmé qu’au bout de la séance, il ne restait plus grand-chose du marronnier, et ma grand-mère fut assez dépitée ! Le lendemain, je suis passé chez M.Noinin, car il voulait me prêter des livres sur la Légion. Son épouse peignait à la main des assiettes pour la manufacture de porcelaine de Limoges et, dans leur cuisine, y avait au mur un cadre contenant toutes ses décorations. C’est grâce à M. Noinin que j’ai pu lire Par le sang versé de Paul Bonnecarrère, un ancien journaliste d’Indochine. Je me souviens aussi qu’il m’avait prêté le témoignage de Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idées, un ouvrage plus politique dont le sens a dû en grande partie m’échapper. Ce fut ma première rencontre avec un légionnaire. Un sous-officier rugueux, mais dont on devinait que s’il vous avait à la bonne, il devenait un fidèle ami pour toujours. Bien plus tard, étant un jeune adulte, j’ai eu l’honneur de converser au téléphone avec Hélie Denoix de Saint-Marc. Je connaissais son petit neveu, Laurent Beccaria. Laurent avait écrit un beau livre sur son grand oncle, paru aux éditions Perrin, une sorte de plaidoirie expliquant les choix controversés de son aîné. Ce nom de chevalier médiéval ne m’était pas inconnu, car j’avais lu d’autres textes sur la Légion, où Saint-Marc était une figure légendaire. Avec Beccaria, nous avions formé le projet de raconter en bande dessinée un moment fondateur de la vie d’Hélie de Saint-Marc, l’épisode tragique du poste de Tà Lùng, dans la Haute région de l’est du Tonkin, non loin de Cao Bằng. Jeune lieutenant, Saint-Marc avait commande un poste isolé à la frontière de Chine. Il avait recruté une centaine de partisans en leur affirmant que la France resterait à leurs côtés, quoi qu’il arrive. Puis vinrent les premières grandes offensives du Việt Minh, lors de la campagne des frontières de la fin 1950… La plupart d’entre vous connaissent la suite. Vous savez les répercussions profondes de ce traumatisme dans la vie d’Hélie de Saint Marc. Ce projet ne vit jamais le jour. Cependant, Laurent Beccaria m’ayant confié le numéro de téléphone de son grand-oncle, je n’avais pas résisté à l’envie d’appeler cette grande figure militaire française. Grâce à ses livres, Saint-Marc avait alors obtenu une sorte de réhabilitation et il sillonnait la France pour parler de son parcours tumultueux. Il appelait cela son « Barnum ». À l’époque, je discutais aussi parfois avec une figure extrêmement contestée, George Boudarel. Soucieux d’entendre tous les points de vue, tous les témoignages possibles sur ce conflit, je ne voulais pas me limiter à un seul camp politique. Il me semblait nécessaire d’entendre tous les sons de cloche. Le fait d’avoir de la famille vietnamienne m’avait habitué à avoir des parents dans les deux camps, car les conflits jalonnant le chemin vers l’indépendance du Vietnam furent des guerres civiles. On l’oublie trop souvent. Contrairement à ce que l’on a souvent bêlé en choeur, « tout le Peuple » n’était par pour Hô Chí Minh. Si les élites vietnamiennes rêvaient d’émancipation, elles étaient partagées quant à la coloration politique de cette indépendance. Celle-ci serait-elle bleue ou rouge ? Lorsque j’ai avoué à M. de Saint Marc que j’étais en contact avec Georges Boudarel, il m’a répondu que ce nom lui faisait l’effet d’un chiffon rouge. Il aurait accepté que George Boudarel prennent les armes contre le CEFEO, mais il trouvait impardonnable que celui-ci ait activement participé à l’univers concentrationnaire du Viêtminh. Il a rajouté qu’il allait partir en voyage pendant un certain temps et que je ne pourrais pas le joindre. Je me suis souvent demandé si ce n’était pas là un prétexte pour m’éloigner. Ceci dit, il devait être assailli d’appels, à cet époque. Quelques temps plus tard, je suis tombé sur le roman d’Alexandre Soljenitsyne, Une Journée dans la vie d’Ivan Desinovitch, un récit fortement autobiographique sur l’existence misérable des forçats du goulag stalinien. Ce livre me fit réfléchir aux propos d’Hélie de Saint-Marc, et je lui écrivis une carte en lui demandant de m’excuser de l’avoir heurté par mes propos, car à la lecture de ce livre sur le goulag soviétique, je comprenais enfin sa réaction à l’évocation du nom de l’ancien ré-éducateur du camp 113. Je reçus le surlendemain une carte écrite très soigneusement de sa main où Saint-Marc me disait que mon mot lui était allé droit au coeur. J’ai conservé sa carte quelque part et je la retrouverai un jour. L’essentiel, à mon sens, ce qui compte dans le témoignage d’Hélie de Saint-Marc, c’est le message d’humanité. Il nous dit : défiez-vous de tout ce qui peut ressembler à une univers totalitaire - qu’il soit de droite ou se dise de gauche - car c’est la fin de tout humanisme. La troisième figure marquante de légionnaire fut celle de l’adjudant-chef Salih Gusic. En 2010, j’ai rencontré M. Gusic à Paris, à l’occasion de la présentation d’un ouvrage rassemblant des témoignages d’anciens du Việt Minh à Diên Bien Phủ, intitulé Ceux d’en face. Ce livre est un condensé d’un opus plus vaste, publié en 2014 au Vietnam, où sont recueillis les récits d’environ trois cents anciens combattants de Điện Biên Phu, hommes et femmes. J’étais alors déjà à la recherche de récits racontant la vie quotidienne des bộ đội de l’oncle Hồ, mais les livres sur le sujet étaient rares et trop souvent rédigés dans cette épaisse langue de bois communiste rendant les narrations si rébarbatives. À la fin de la présentation, voyant un homme déjà bien grisonnant, très soignée de son apparence, portant un blazer bleu marine, un gilet vert boutonné très haut et une cravate où il me semblait distinguer des corolles de parachutes, je me suis présenté à lui. Il m’a expliqué qu’il était un ancien des bataillons étrangers de parachutistes. Nous avons convenu de nous retrouver pour discuter de son expérience de l’Indochine et de la Légion. Quelques temps plus tard, je me suis rendu dans son quartier de Courbevoie, où il avait tenu à me donner rendez-vous dans un restaurant chinois. Plus tard, chez lui, il a sorti à ma demande des documents anciens. C’étaient des plans, des photos aériennes et des instructions tapuscrites, rédigées en préparation d’une opération aéroportée non loin de Lào Cai, à la frontière de Chine. De mémoire, il s’agissait d’aller porter main forte à un certain capitaine Guy Bazins de Bezons. Il m’a montré quelques photos anciennes, dont un cliché où l’on reconnaît le légendaire capitaine Raffalli. On apercevait dans un placard, une tenue de saut léopard, un casque USM1 avec son filet de camouflage, ainsi qu’un sac à dos vert khaki. L’adjudant-chef Gusic était courtois et distingué. C’était l’un de ces sous-officiers d’élite, surnommés les Maréchaux de la Légion. Avons-nous parlé du « mal jaune »? Je ne crois pas, mais tous ces hommes étaient des passionnés du Vietnam, de ses paysages grandioses, de ses populations affairées et rieuses, et certainement des femmes de ce pays, bien qu’ils ne les aient pas évoquées en ma présence.

Dodge et légionnaires à Hanoi en 1953, Marcelino Truong, encre d’Indochine et aquarelle sur papier

Comment travaillez-vous vos dessins ; quelles sont vos sources d’inspiration pour leur donner une telle véracité ?

Oh la la ! Pour faire simple, disons que le dessinateur BD doit savoir faire feu de tout bois. Il est une sorte d’homme-orchestre, tout à la fois scénariste, réalisateur, décorateur, costumier, directeur du casting, ensemblier, caméraman, scripte, etc… et il passe aussi le balai dans l’atelier en fin de journée. Il faut une bonne documentation. Une bonne documentation vous permet d’atteindre un grand vérisme. Quand on choisit de traiter un sujet historique, il est d’autant plus nécessaire de se documenter. Certains auteurs renâclent face à ce travail de documentation, cette tâche leur semblant fastidieuse, et ils considèrent parfois le réalisme comme un frein à leur inventivité. Personnellement, tout ce travail m’intéresse, car j’y apprends beaucoup de choses et puis j’ai observé que la réalité était souvent bien plus belle que tout ce que je pouvais imaginer avec mes pauvres moyens. Mon imagination intervient peut-être dans les procédés que je trouve pour raconter mon histoire. Cela fait des années que je m’intéresse à la question du Vietnam. Déjà en famille, nous avions des tas de livres sur le Vietnam, sa culture et son histoire. Cela fait des lustres que je me documente par tous les moyens sur mon sujet. J’ai lu des dizaines de livres, interrogé des tas de gens. J’ai fait des voyages pour me rendre sur les lieux, notamment dans la Haute région de l’ancien Tonkin et sur le champ de bataille de Điện Biên Phủ. J’ai visité les musées; visionné documentaires et films de fiction; fouiné sur la toile en des recherches en français, en anglais, en allemand et en vietnamien. Internet est un énorme atout aujourd’hui ! Cela simplifie énormément les recherches. On trouve vraiment bien de choses qui, autrefois, étaient dispersées dans plusieurs livres.

Pourquoi ce titre : « 40 hommes et 12 fusils » ?

40 hommes et 12 fusils, c’est la composition d’une unité de propagande armée, c’est-à-dire l’unité de base de l’Armée du peuple, créée en 1945 par le général Giáp et ses compagnons. Chez les communistes, le combat politique a la préséance sur la lutte armée. La guerre révolutionnaire s’attache beaucoup plus à conquérir les esprits que des territoires géographiques. Les détachements de propagande armée étaient donc composés d’une quarantaine de saltimbanques : écrivains, poètes, journalistes, musiciens, chanteurs, comédiens, photographes et danseurs, encadrés par une douzaine de soldats bien armés. L’armement de cette escouade était censé impressionner la population et lui donner confiance en son armée. Ce détachement armé avait un autre fonction plus sinistre. Son rôle était de surveiller la population lorsque l’unité de propagande se rendait de village en village en repérant les tièdes ou pire, les opposants, pour procéder sans autre forme de procès à leur élimination physique ! L’unité de propagande était donc chargée de faire le ménage et aussi, bien entendu, de faire passer les messages du parti sous forme de harangues, de cours politiques, de spectacles de chant, de danse ou de théâtre, en organisant des expositions d’affiches ou de dessins de propagande, ou en projetant des films à contenu politique. Toute représentation artistique avait un but politique. À aucun moment, il ne s’agissait de pur divertissement. Le détachement de propagande était donc un outil de prosélytisme occupant une place fondamentale dans l’organisation communiste. Bien souvent, l’unité de propagande précédait les forces armées. Tous les systèmes totalitaires ont recours à ce genre de structure. Dans l’univers totalitaire, il n’y a pas d’information libre et tout événement culturel a pour but de former les esprits et non de les informer. L’UPA est l’outil itinérant, conçu pour modeler les esprits. Giáp était un grand admirateur de Napoléon et de la Révolution française. Un cocktail détonnant! Il y a un côté terriblement militariste chez les communistes vietnamiens (et ailleurs), qui est souvent mis en sourdine à l’étranger, mais il suffit d’ouvrir les yeux pour le voir. Il régnait au sein du Việt Minh une conception ambivalente de la révolution. Sa propagande faisait très largement appel à l’idéalisme et au romantisme de la jeunesse, mais simultanément, la méthode vietminh était d’appliquer sans hésitation les moyens les plus expéditifs pour éliminer toute opposition.

Pensez-vous que votre dernier roman « 40 hommes et 12 fusils », son angle résolument atypique, aurait eu le même succès médiatique s’il avait été édité dans les années 68 en France ? Vous mettez dans la bouche de votre héros les mots suivants « quand je dessinais, je sentais que mon travail avait un côté apaisant », n’est-ce pas un début de réponse ?

Vous faites sans doute allusion à l’antimilitarisme très répandu dans mouvement de mai 68 et au climat généralement très favorable aux expériences socialistes et même maoïstes que l’on associe cette époque en France. En effet, on observait à cette époque une grande suspicion de la jeunesse de gauche envers l’armée et beaucoup d’autres institution comme l’église, l’école, l’entreprise, la famille, ou même l’État tout court. Curieusement, ce désamour d’une partie de la jeunesse pour les institutions en Occident, s’accompagnait d’une empathie démesurée pour des régimes politiques marxistes où l’armée, la doctrine marxiste et l’État-parti occupaient l’avant-scène. Cependant, je crois qu’on fait beaucoup trop de cas du mai 68 français, car la même chose s’est produite dans d’autres pays occidentaux n’ayant pas connu semblable révolte ou soubresaut politique. Je vivais en Angleterre à cette époque, et j’ai vraiment été témoin de l’éclosion de la contre-culture pop, commençant à se développer au début des années 60. Il s’est produit en Angleterre et en Occident un soubresaut au moins aussi important que celui de mai 68 en France. Le mouvement de contre-culture pop était peut-être moins gauchiste et politisé qu’en France, mais on a assisté ailleurs en Occident à la même remise en cause des institutions, au même antimilitarisme, et bien souvent à la même empathie pour les expériences socialistes de l’étranger, où l’herbe paraissait toujours plus verte. Si mon livre était sorti dans les années 70, et même 80, je pense qu’il aurait reçu un accueil plus mitigé. Pendant la guerre du Vietnam, qui fut un cheval de bataille pour bien des mouvements politiques à l’origine de mai 68 en France ou de la contre-culture pop dans le reste du monde occidental, la jeunesse occidentale était soit pacifiste, soit montrait une grande empathie pour le Nord-Vietnam de l’oncle Hồ, présenté comme une victime de l’impérialisme et du complexe militaro-industriel américains. Le conflit du Vietnam était perçu comme le combat de David, contre Goliath, d’un pays sous-développé contre une grande puissance capitaliste, des Lilliputiens contre Goliath. Le communisme avait atteint le sommet de sa popularité dans le monde, car même si l’Étoile de Moscou déclinait en raison des répressions brutales des soulèvements de Budapest et de Prague, il y avait toujours l’étoile montante de la Chine maoïste, le prestige du Vietnam, vainqueur de l’impérialisme occidental en 1954, et l’expérience cubaine de la revolucion sous les cocotiers, avec en bonus un lider sex-symbol en la personne de Che Guevara. Il a fallu attendre les années 80 -90 et les révélations sur le génocide des Khmers rouges, l’exode massif des boat-people du Vietnam, l’effondrement du mur de Berlin et la chute du mastodonte soviétique, pour que le prestige du communisme en prenne un coup. C’est seulement maintenant qu’il est possible de faire réfléchir ceux qui ne savent pas encore la vraie nature des régimes totalitaires à parti unique, qu’ils soient de droite ou qu’ils se disent de gauche. Beaucoup de gens en France ont entretenu une idée très romantique, presque lyrique, du national-communisme vietnamien. Souvent, ils étaient mus par une sorte de bonne volonté, une bienveillance, envers les anciens pays colonisés. Ils croyaient défendre le faible contre le fort, le gentil contre les méchants. Au nom de la lutte antifasciste, une partie de l’Occident a longtemps soutenu des régimes totalitaires n’ayant rien à envier à leurs rivaux nazi et fascistes. Pendant longtemps, critiquer le communisme vous valait immédiatement une étiquette de facho. Il y a encore deux poids, deux mesures en la matière. Un exemple : vous pouvez avoir un magnet à l’effigie de Mao par Andy Warhol sur votre réfrigérateur, et personne ne trouvera rien à y redire. Cool ! En revanche, remplacez cet aimant par un portrait d’Hitler, et vos amis s’inquiéteront à juste titre de vos lectures. Il y a donc une grande indulgence face à la tyrannie des régimes communistes, sans doute tout simplement parce que cette oppression s’est exercée dans des pays géographiquement lointains géographiques et aux cultures très étrangères. Les anciens pays du bloc communiste ont une vision plus réaliste du danger des tyrannies totalitaires, car elles ont subi tour à tour le nazisme, le fascisme, et ensuite le national-soviétisme. J’espère que ce livre ouvrira les yeux de certains lecteurs, car, sans nier une seule seconde l’héroïsme du peuple vietnamien- héroïsme présent des deux côtés du champ de bataille, car il s’agissait bien d’une guerre civile- je crois qu’il faut prendre conscience du fait que l’héroïsme et même le martyre d’un peuple ne justifient ni ne légitiment l’État totalitaire ou autoritaire qui règne sans partage sur une nation. C’est pour ça qu’un homme comme le légionnaire Hélie de Saint-Marc apporta une expérience précieuse, car il avait vécu, ou plutôt survécu, à l’univers concentrationnaire nazi et en connaissait la nature mortifère. Ce même homme avait pressenti la nature oppressive du régime national-communiste vietnamien. Et les témoignages de ses nombreux camarade ayant subi la captivité dans les camps viêts n’avaient fait que que confirmer son intuition. Lui savait que nous avions affaire là à un système totalitaire liberticide.

20160911 En 1981 François MITTERAND avait expliqué pourquoi le 19 mars 1962 ne pouvait pas être une date officielle de la fin des combats en Algérie.

20161202 Savoir pour connaître la FNACA.

Le fondateur de la FNACA

Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER nait en 1924, issu d’une famille influente aux origines prussiennes et juives.

Reçu à l’école polytechnique en 1943 de son métier d’ingénieur, il se découvre un goût à la lecture et le journalisme.

Très brillant, il est engagé au journal le monde, à 25 ans, il est éditorialiste en politique étrangère, il se spécialise alors sur la guerre froide.

Il signe une série d’articles sur le conflit indochinois, il rencontre Pierre Mendes France qu’il considère comme son mentor, seul et unique pour diriger la France.

A 30 ans, il est directeur de son propre journal l’EXPRESS.

Il séduit à la fois la jeunesse et les intellectuels les plus en vue des années 1950 à 1960 ; il se déplace de partout dans le monde rencontre beaucoup de hautes autorités étrangères, il s’intéresse de près au problème de la décolonisation dont le cas de l’Algérie.

Entre saisie et censure, le succès de l’express est grandissant, après le désastre de Diên Biên Phu, Pierre Mendes France est nommé président du Conseil, Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER devient son conseiller privilégié dans l’ombre, il convainc par exemple Pierre Mendes France de prendre son ami François Mitterrand comme ministre de l’intérieur. Lorsque débute les évènements d’Algérie, il est farouchement opposé au retour du Général de Gaulle.

En 1958, Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER s’active et rejoint la position de l’extrême gauche sur l’avenir de l’Algérie, il concerte et anime les rencontres de trois associations de tendance socialiste, sous son impulsion et à l’initiative du parti communiste ; le 1er septembre 1958, ils réunissent une centaine d’anciens combattants dont la plupart sont de Tunisie et du Maroc, ils se retrouvent tous à l’hôtel Moderne à Paris pour prendre part au premier congrès qui verra la naissance de la FNAA, présidé par Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER.

Le parti communiste exigera et obtiendra des postes clefs dans le bureau de cette nouvelle fédération. Comme dans toutes les coalitions où ils se sont introduits les communistes prirent immédiatement le contrôle effectif de l’association.

Le principal opposant à la politique française en Algérie fut le parti communiste et la FNAA va cautionner cette politique. On verra plusieurs désertions de certain de ses membres (comme par exemple l’aspirant Maillot) vers les rangs du FLN, plusieurs affaires sont dévoilées à l’époque

L’appui matériel et financier d’où l’aboutissement entre autre a été l’acheminement d’armes de pays de l’Est vers les camps extérieurs du FLN qui ensuite ont été utilisés contre des soldats français en particulier des appelés du contingent

Le 30 et 31 mars 1963 au 4e congrès national à Noisy le Sec qu’est ajouté le « C » de combattant dans le sigle de la FNACA.

A ce congrès la date du 19 mars 1962 fut choisie pour commémorer le cessez le feu en Algérie alors même qu’il y a encore des morts français en Algérie.

Alors que depuis le 19 mars 1962 à novembre de la même année il y a eu 5 fois plus de morts que pendant les sept années de guerre. Alors que les massacres des harkis ne sont pas terminés et qu’ils sont perpétrés dans des conditions épouvantables qui rappellent étrangement ceux qui par la suite dans l’Algérie indépendante ont eu lieu de manière chronique.

Alors qu’il existe encore des camps de prisonniers destinés aux harkis en Algérie, le rapport de la Croix Rouge internationale dressé à Genève le 24 octobre 1963 signale « au moment où le présent rapport est rédigé la croix Rouge n’a pas été autorisée à visiter environ 20 camps placés sous l’autorité de l’Armée Algérienne » ces prisonniers se comptent par milliers.

La toile d’araignée se tisse, lors de ce congrès une stratégie a été élaborée grâce à l’aide matérielle et financière venant même de l’étranger la FNACA va sillonner la France, village par village, ville par ville en s’implantant et en déposant des plaques commémorant le « 19 mars. Fin la guerre d’Algérie » sur les rues, avenues, boulevards et places.

Le 29 septembre 1981 : Jean Laurin ministre des anciens combattants réunissait 29 associations représentatives concernées par la guerre d’Algérie.

26 d’entre elles se déclarent contre l’officialisation du 19 mars.

30 juin 1983 : Au siège du PCF, George Marchais qui est alors secrétaire général du parti entouré de son comité central reçoit une délégation et met en évidence l’accord complet du PCF avec la demande de la FNACA.

1er juillet 1998 : Le groupe communiste déposait la première proposition de la loi en faveur du 19 mars

A partir de la 9e proposition de loi concernant cette fameuse date a été déposée le 5 décembre 2000.

18 octobre 1999 : L’expression « guerre d’Algérie » a été officiellement adoptée en France.

25 septembre 2001 : Jacques Chirac ouvre la première journée « Hommage aux harkis », cette journée porte une reconnaissance officielle et en particulier du drame des familles harkies pour la plupart abandonnées par la France en Algérie après le 19 mars 1962.

22 janvier 2002 : Le texte de loi portant sur l’officialisation du 19 mars fut adopté à une faible majorité 278 pour 204 contre, avec 35 abstentionnistes et 47 députés absents, le seul groupe à avoir voté à l’unanimité pour le 19 mars est le parti communiste avec 35 votants (aucun absent).

Finalement, le gouvernement Jospin n’a pas voulu transmettre cette loi au Sénat et a préféré la ranger dans les cartons faute de consensus politique

Stratégie de l’Araignée : N’ayant pas le monopole des autres associations d’anciens combattants et étant la seule à revendiquer le 19 mars, la FNACA, cette association honteuse et surtout odieuse va déployer toute son énergie et multiplier ses activités de 3e âge (voyage, loto, bal, apéritif, etc….)

Profitant de l’ignorance de ces adhérents sur la question du 19 mars, elle va endoctriner un nombre considérable d’adhérents et mettra en œuvre sa spécialité favorite le lavage de cerveau et le bourrage de crâne.

26 septembre 2003 : Par décret est instituée le 5 décembre une journée nationale d’Hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combattants du Maroc et de la Tunisie.

A cette occasion est érigé un mémorial au Quai Branly à Paris.

La FNACA boycotte la cérémonie du 5 décembre et s’obstine à revendiquer le 19 mars.

La FNACA ne désarme pas : Forte de ses appuis politiques, elle se prétend la seule organisation spécifique de la 3e génération du feu et proclame son « apolitisme » avec une obstination excessive.

Elle signe et persiste dans sa voie, elle avance.

17 octobre 2012

Le sénateur Alain Neri véritable fossoyeur de l’Histoire agissant sous les directives de la FNACA fait ressurgir le 19 mars enterré dans les cartons depuis 10 ans.

« Sans concertation préalable et au mépris de tous, au risque de provoquer la communauté harkie, les pieds noirs et les associations d’anciens combattants, le Sénat ré ouvre une plaie qui n’a jamais été soignée mais simplement cachée.

L’examen de cette loi par le Sénat a été suspendu durant la discussion générale et reporté au 20 novembre 2012, à suivre…….

LES CONCLUSIONS DE LA COORDINATION HARKA AUX SERVICES DES HARKIS

La Fnaca, si on exclut ceux qui adhérent pour les activités et les sorties et que l’on retire les endoctrinés,

Il ne restera que les porteurs de valises du FLN et des hommes sans honneur.

Concernant le Sénat, si les sénateurs adoptent cette loi, il y aura un danger éminent pour le renforcement de la cohésion national et ce n’est pas le but recherché en tant de crise.

Fait à Saint Laurent des Arbres, le 29 octobre 2012

Hacène ARFI,

Président de la Coordination Harka,

Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

Rue Marcel Cerdan – 30126 Saint Laurent des Arbres

Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - Téléphone 06 82 14 61 34

20161204 Pourquoi nous commémorons le 5 décembre et non le 19 mars !

Communiqué du Cercle de Défense des Combattants d'Afrique du Nord :

Le général (2s) Henry-Jean Fournier, confirme la publication de l’Avis du Cercle de la Défense des Combattants d’Afrique du Nord, concernant la mémoire des morts et disparus après le 19 mars 1962 qui sera réalisée dans les journaux suivants:

  • Le Figaro
  • La Voix du Nord
  • Nord Éclair
  • Nord littoral
  • Midi Libre
  • L’Indépendant Centre-Presse
  • Nice Matin
  • Dernières nouvelles d’Alsace,L’Alsace
  • Ouest France (Bretagne et Calvados)

 Soit au total plus d’un million de lecteurs.

 Pour info: le seul journal qui a refusé: Le Journal Sud Ouest

A la veille de la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie nous souhaitons expliquer pourquoi nous choisissons le 5 décembre et non le 19 mars !

Le 19 mars 1962 n'a pas marqué la fin de la guerre d'Algérie !

Non seulement parce que la date du 19 mars est celle d'une défaite. Mais parce qu'elle n'a même pas marqué, sur le terrain, la fin de la guerre: bien plutôt la fin de l'engagement des autorités françaises dans la défense de leurs ressortissants et le début des terrifiantes violences dont furent victimes les Français d'Algérie et les supplétifs engagés aux côtés de la France.

«On peut choisir n'importe quelle date sauf le 19 mars!» : François Mitterrand

Sur le plan diplomatique, la «défaite» française en Algérie est de fait incontestable. Mais il est également vrai qu'elle était inscrite dès le début dans le processus des négociations. Et ce, pour une raison simple: l'Elysée était demandeur et pressé…

C'est le 20 février 1961 que, dans le plus grand secret, Georges Pompidou et Bruno de Leusse prennent contact en Suisse, à l'hôtel Schweitzer de Lucerne, avec les représentants du GPRA (Gouvernement provisoire de la République française), Ahmed Boumendjel, Taïeb Boulahrouf et Saad Dalhab. Selon les instructions reçues, il ne s'agit pour les représentants français que d'une mission d'information sur les objectifs à long terme du FLN et sur les voies et étapes qu'il compte emprunter pour y parvenir.

Immédiatement, Pompidou donne le ton en affirmant que la France a la situation bien en main, que l'Algérie n'est pas l'Indochine -«Il n'y aura pas de Dien Bien Phu»-, que les menaces de Khrouchtchev ou de tout autre ne font pas peur à De Gaulle et, pour finir, que la France ne craint pas l'indépendance algérienne. Elle exige donc un arrêt des combats avant d'entreprendre des pourparlers avec toutes les tendances sur les conditions de l'autodétermination, dont elle a accepté, depuis le référendum du 8 janvier 1961, le principe. Mais tout de suite aussi, les Algériens font connaitre leur refus de bouger d'un pouce sur la question du cessez-le-feu qui, disent-ils, doit résulter d'un accord politique.

C'est l'impasse. Et la situation n'évolue guère lorsque les mêmes se retrouvent pour une nouvelle réunion, le 5 mars suivant, à Neuchâtel. «Les contacts secrets confirmaient l'absence complète d'accord sur les liens à établir entre les éventuels pourparlers officiels et la cessation des violences», écrit Bernard Tricot, qui assurait alors le secrétariat de la Direction des affaires algériennes à l'Elysée.

A la «trêve statique» des Français, les Algériens opposent leur «cessez-le-feu dynamique» qui serait fonction des progrès de la négociation…

Que va décider De Gaulle?

Le 8 mars, un communiqué du chef de l'Etat appelle à l'ouverture de discussions «sans conditions préalables». En bref, le cessez-le-feu n'en est pas un. Il sera l'objet de négociation comme un autre… De Gaulle vient d'en passer par la première des quatre volontés du FLN.

Le 8 mars, lors d'une nouvelle réunion, Bruno de Leusse lit devant les émissaires du GPRA un communiqué du chef de l'Etat appelant à l'ouverture de discussions «sans conditions préalables». En bref, le cessez-le-feu n'en est pas un. Il sera l'objet de négociation comme un autre…

Ce 8 mars 1961, De Gaulle vient donc d'en passer par la première des quatre volontés du FLN.

Les trois autres exigences du mouvement révolutionnaire sont claires: 1) le FLN doit être considéré comme le seul représentant qualifié du peuple algérien; 2) l'Algérie est une, Sahara compris (ce qui n'a aucun fondement historique: le Sahara n'a appartenu à l'Algérie que sous la souveraineté française); 3) le peuple algérien est un, et ce que décidera la majorité du peuple vaudra pour tout le territoire et pour tous ses habitants. Il ne doit donc y avoir aucun statut particulier pour les Européens. C'est le futur gouvernement algérien qui, une fois installé, décidera avec son homologue français des garanties dont ils jouiront, des modalités de la coopération et des questions de défense. En attendant, il convient de discuter des garanties de l'autodétermination.

Le 15 mars, un communiqué du Conseil des ministres «confirme son désir de voir s'engager, par l'organe d'une délégation officielle, des pourparlers concernant les conditions d'autodétermination des populations algériennes concernées ainsi que les problèmes qui s'y rattachent». Tricot constate: «Les commentateurs les plus avertis se doutèrent bien que si le cessez-le-feu n'était pas mentionné séparément, c'est qu'il faisait désormais partie des problèmes qui se rattachaient à l'autodétermination et qu'il ne constituait pas un préalable.»

Le 30 mars, le gouvernement français et le GPRA annoncent simultanément que les pourparlers s'ouvriront le 7 avril à Evian. Mais le lendemain, interrogé par la presse sur ses contacts avec Messali Hadj, le leader du Mouvement national algérien (MNA), rival du FLN, Louis Joxe, le ministre en charge des Affaires algériennes, déclare qu'il consultera le MNA comme il consultera le FLN. Aussitôt la nouvelle connue, le GPRA annule les pourparlers.

Que va faire de Gaulle?

«Le gouvernement s'en tient, pour ce qui le concerne, à l'esprit et aux termes de son communiqué du 15 mars.» Le FLN sera donc l'interlocuteur unique et le représentant exclusif du peuple algérien. Ce 6 avril 1961, De Gaulle vient d'en passer par la deuxième des quatre volontés du FLN.

Le 6 avril, le Conseil des ministres publie un communiqué prenant acte de l'ajournement de la conférence d'Evian et conclut sobrement: «Le gouvernement s'en tient, pour ce qui le concerne, à l'esprit et aux termes de son communiqué du 15 mars.» Le FLN sera donc l'interlocuteur unique et le représentant exclusif du peuple algérien.

Ce 6 avril 1961, De Gaulle vient donc d'en passer par la deuxième des quatre volontés du FLN. Cette double capitulation en l'espace d'un mois explique peut-être les termes un peu crus de sa déclaration du 11 avril: «L'Algérie nous coûte, c'est le moins que l'on puisse dire, plus qu'elle nous rapporte (…) Et c'est pourquoi, aujourd'hui la France considérerait avec le plus grand sang-froid une solution telle que l'Algérie cessât d'appartenir à son domaine.»

Sur ce, le 21 avril, éclate le putsch des généraux dont l'échec entraîne la création de l'OAS par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini. La violence atteint vite un seuil insoutenable et De Gaulle avoue à Robert Buron ne plus rien maîtriser. «Il n'y a plus, dit-il, que deux forces en présence: le FLN et l'OAS.»

C'est dans ce contexte que, le 20 mai, les négociations s'ouvrent à Evian. Du côté français, outre Louis Joxe, la délégation comprend, entre autres, Bernard Tricot, Roland Cadet, Claude Chayet et Bruno de Leusse. Tous des professionnels de la négociation. Du côté algérien, le chef de file n'est autre que Krim Belkacem, dont l'instruction se résume à un passé de maquisard. Pour marquer sa bonne volonté, le chef de l'Etat annonce une trêve unilatérale d'un mois (l'action des troupes françaises sera limitée à l'autodéfense), la libération de 6000 prisonniers et le transfert au château de Turquant, en Indre-et-Loire, des chefs du FLN capturés en 1956.

De Gaulle déclare, le 5 septembre, accepter la souveraineté du FLN sur le Sahara, dont il disait quelque temps plus tôt à Louis Joxe: «Le pétrole, c'est la France et uniquement la France!» Il vient d'en passer par la troisième des quatre volontés du FLN.

Après une première interruption des pourparlers le 13 juillet due, notamment, à des divergences sur le Sahara, une reprise des négociations au château de Lugrin, le 20 juillet, et un nouveau capotage pour la même raison.

Ne reste plus en suspens que le sort des pieds noirs et des musulmans fidèles à la France, qu'il évoque d'ailleurs dans la suite de son discours, en parlant de «dégagement». Le mot résonne douloureusement à leurs oreilles, même si De Gaulle assure qu'en cas de rupture brutale avec l'Algérie, l'Etat entreprendra de «regrouper dans une région déterminée les Algériens de souche européenne et ceux des musulmans qui voudraient rester avec la France», donnant ainsi un début de réalité au thème de la «partition» lancé à sa demande par Peyrefitte.

Dans le camp d'en face, Benyoucef Ben Khedda, un marxiste, succède à Ferhat Abbas à la tête du GPRA.

Le 11 février 1962, les négociations reprennent aux Rousses. Elles s'achèvent une semaine plus tard sur un ensemble de textes qualifiés d'«accords de principe» que les Algériens doivent soumettre au CNRA, l'instance suprême de la Révolution, réuni à Tripoli.

Le 7 mars s'engage la seconde conférence d'Evian qui traîne trop aux yeux de l'Elysée. Robert Buron décrit un De Gaulle «moins serein, moins souverain» au téléphone. Le 18 mars, juste avant la signature, Krim Belkacem fait valoir une exigence: que les délégués français lisent à voix haute les 93 pages du document. Ces derniers s'exécutent en se relayant, article après article, tandis que les délégués algériens suivent attentivement chaque mot et que De Gaulle, à l'Elysée, attend. Le rituel imposé une fois terminé, les accords d'Evian sont paraphés par les deux délégations. Ils prévoient l'organisation d'un référendum sur l'indépendance. Il aura lieu le 1er juillet. Dans l'intervalle, le pouvoir sera exercé par un exécutif provisoire, sous la direction de Christian Fouchet.

Dans son Journal, à la date de ce 18 mars, Buron reconnait que sa signature figure au bas d'un «bien étrange document». Et il note: «Les jours qui viennent vont être des jours de folie et de sang».

Si le texte des accords d'Evian assure en principe aux Français d'Algérie «toutes libertés énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme», l'Elysée a renoncé à tout statut particulier pour nos nationaux et aucune clause ne concerne précisément les supplétifs. C'est la quatrième des exigences du FLN.

Car si le texte assure en principe aux Français d'Algérie «toutes libertés énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme», ainsi que la possibilité de «transporter leurs biens mobiliers, liquider leurs biens immobiliers, transférer leurs capitaux», l'Elysée a renoncé à tout statut particulier pour nos nationaux et aucune clause ne concerne précisément les supplétifs. C'est la quatrième des exigences du FLN.

Le lendemain 19 mars, le cessez-le-feu est proclamé du côté français par le général Ailleret, du côté algérien par Ben Khedda. Or, ce même 19 mars censé instaurer la paix, le directeur de la police judiciaire, Michel Hacq, patron de la mission «C» (C pour choc) qui supervise les barbouzes (ces «éléments clandestins» chargés depuis décembre 1961 de la lutte contre l'OAS), rencontre secrètement le chef fellagha Si Azzedine, patron de la Zone autonome d'Alger, pour lui remettre une liste d'activistes. Tout y est: les noms et les pseudonymes, les âges et les adresses. «Le marché est clair, écrit Jean-Jacques Jordi: les commandos d'Azzedine peuvent se servir de cette liste pour leurs actions contre l'OAS et ils peuvent “bénéficier” d'une certaine impunité d'autant que les buts du FLN et de la mission “C” se rejoignent (…) Cependant, force est de constater que ces mêmes commandos FLN ne s'attaquaient pas réellement aux membres de l'OAS mais poursuivaient une autre stratégie: faire fuir les Français par la terreur.»

Ce nettoyage ethnique qu'évoque sans fard dans ses Mémoires, l'ancien président du GPRA, Ben Khedda, en se vantant d'avoir réussi à «déloger du territoire national un million d'Européens, seigneurs du pays», était en germe depuis longtemps puisque les négociateurs du FLN à la conférence de Melun, Boumendjel et Ben Yahia, en avaient fait la confidence à Jean Daniel dès le 25 juin 1960: «Croyez-vous, leur avait demandé le journaliste, originaire de Blida, qu'avec tous ces fanatiques religieux derrière vous, il y aura dans une Algérie indépendante un avenir pour les non-musulmans, les chrétiens, les juifs auxquels vous avez fait appel?» Les deux responsables FLN ne s'étaient pas dérobés: «Ils m'ont alors expliqué, témoigne Jean Daniel, que le pendule avait balancé si loin d'un seul côté pendant un siècle et demi de colonisation française, du côté chrétien, niant l'identité musulmane, l'arabisme, l'islam, que la revanche serait longue, violente et qu'elle excluait tout avenir pour les non-musulmans. Qu'ils n'empêcheraient pas cette révolution arabo-islamique de s'exprimer puisqu'ils la jugeaient juste et bienfaitrice.»

Sur le terrain, le cessez-le-feu ne change rien à la poursuite de l'offensive menée de concert par le pouvoir gaulliste et le FLN contre «leur ennemi commun» selon l'expression de Krim Belkacem.

Détail important: la livraison au FLN par Hacq, ce 19 mars, de la liste des activistes n'est pas une nouveauté. Elle fait suite à une première liste de 3000 noms adressée au FLN par l'intermédiaire de Lucien Bitterlin, l'un des chefs des barbouzes, dès janvier 1962… C'est-à-dire trois mois avant les accords d'Evian, qui vont voir les relations entre Hacq et Si Azzedine se renforcer. Force est donc de constater que, sur le terrain, le cessez-le-feu ne change rien à la poursuite de l'offensive menée de concert par le pouvoir gaulliste et le FLN contre «leur ennemi commun» selon l'expression de Krim Belkacem.

Lors de la crise des Barricades, (la première révolte des pieds-noirs après le discours de De Gaulle annonçant, en septembre 1959, l’autodétermination) en janvier 1960, le chef rebelle a en effet affirmé à l'ambassadeur américain à Tunis, Walter Walmsley, que si De Gaulle avait besoin de soutien, le GPRA se mobiliserait à ses côtés contre tous ceux qui s'opposent à l'indépendance de l'Algérie. Et donc, par extension, contre tous les Français d'Algérie à quelque confession qu'ils appartiennent.

Message entendu à l'Elysée.

«On n'allait bientôt plus savoir qui tuait qui -et pour le compte de qui! On tuait, voilà tout», écrit Bitterlin.

Ce 19 mars 1962, la guerre n'est donc pas finie: seuls les alliés et les adversaires ont permuté en fonction des développements successifs de la politique gaulliste. Elle va même prendre un tour extrême quelques jours plus tard.

Le 26 mars, rue d'Isly, une manifestation interdite mais pacifique de Français d'Algérie se dirigeant vers le quartier de Bab-el-Oued, foyer de l'OAS, encerclé par l'armée, se heurte à un barrage de tirailleurs venus du bled. Elle est mitraillée à bout portant. Bilan: près de 49 morts et 200 blessés. Le drame n'a rien d'un dérapage: Christian Fouchet s'en est justifié plus tard lors d'une confidence à Jean Mauriac: «J'en ai voulu au Général de m'avoir limogé au lendemain de Mai 68. C'était une faute politique. Il m'a reproché de ne pas avoir maintenu l'ordre: “Vous n'avez pas osé faire tirer [sous-entendu: sur les manifestants étudiants]-J'aurais osé s'il avait fallu, lui ai-je répondu. Souvenez-vous de l'Algérie, de la rue d'Isly. Là, j'ai osé et je ne le regrette pas, parce qu'il fallait montrer que l'armée n'était pas complice de la population algéroise.”»

Le 3 avril 1962, De Gaulle déclare qu'«il faut se débarrasser sans délai de ce magmas d'auxiliaires qui n'ont jamais servi à rien» et donne l'ordre de désarmer les harkis. Le 4 mai, il déclare que «l'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs.» Les uns et les autres font partie du «boulet» dont il avait avoué à Peyrefitte, le 20 octobre 1959, qu'il faudrait s'en «délester».

Dans la folie meurtrière qui, sous les coups conjugués de l'OAS, du FLN, des barbouzes et du «Détachement métropolitain de police judiciaire» (couverture officielle de la fameuse mission «C» constituée de 200 policiers, et d'une trentaine de gendarmes aux ordres du capitaine Armand Lacoste), s'empare de l'Algérie et menace la métropole, la figure de l'«ennemi commun» se précise: le 3 avril 1962, lors d'une réunion du Comité des affaires algériennes, De Gaulle déclare qu'«il faut se débarrasser sans délai de ce magmas d'auxiliaires qui n'ont jamais servi à rien» et il donne l'ordre de désarmer les harkis. Le 4 mai, en Conseil des ministres, il déclare que: «L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs.» Les uns et les autres font donc partie du «boulet» dont il avait avoué à Alain Peyrefitte, le 20 octobre 1959, qu'il faudrait s'en «délester». Cette disposition d'esprit du chef de l'Etat a une traduction concrète sur le terrain: en vertu de l'ordre donné à l'armée de rester l'arme au pied quoi qu'il arrive à nos nationaux, la politique d'abandon de l'Algérie se double d'une politique d'abandon des populations qui se réclament de la France et dont le sort est désormais lié au seul bon vouloir du GPRA.

Le rapport de Jean-Marie Robert, sous-préfet d'Akbou en 1962, adressé à Alexandre Parodi, vice-président du Conseil d'Etat, donne une idée détaillée des massacres auxquels se livre alors le FLN sur les supplétifs de l'armée française mais aussi sur les élus (maires, conseillers généraux et municipaux, anciens combattants, chefs de village, etc.) «promenés habillés en femmes, nez, oreilles et lèvres coupées, émasculés, enterrés vivant dans la chaux ou même dans le ciment, ou brûlés vifs à l'essence».

Aux massacres de harkis qui atteignent bientôt des proportions et une horreur inimaginables, s'ajoutent les enlèvements d'Européens: de l'ordre de 300 à 400 entre novembre 1954 et mars 1962, ils se multiplient brusquement à partir de cette date pour atteindre selon les travaux de Jordi le chiffre de 3000 -dont 1630 disparus. Dans l'indifférence la plus totale de la part du gouvernement français que n'émeut pas davantage le massacre du 5 juillet (jour officiel de l'indépendance algérienne après la victoire du oui au référendum du 1er juillet) à Oran, qui va coûter la vie à 700 Européens.

Aux massacres de harkis qui atteignent bientôt des proportions et une horreur inimaginables, s'ajoutent les enlèvements d'Européens: ils se multiplient brusquement pour atteindre le chiffre de 3000 dont 1630 disparus. «Pour la France, à part quelques enlèvements, les choses se passent à peu près convenablement», déclare De Gaulle le 18 juillet.

«Pour la France, à part quelques enlèvements, les choses se passent à peu près convenablement», déclare même De Gaulle le 18 juillet.

Devant l'exode, dont il nie la réalité jusqu'au dernier moment, le chef de l'Etat ne se soucie que de la «concentration» des réfugiés dans le sud de la France. L'ordre qu'il donne alors, le 18 juillet, est d'obliger les «repliés» ou les «lascars» (c'est ainsi qu'il appelle les pieds-noirs selon son humeur du jour) à «se disperser sur l'ensemble du territoire». S'attirant cette réponse de Pompidou, nouveau Premier ministre: «Mais à quel titre exercer ces contraintes, mon général? On ne peut tout de même pas assigner des Français à résidence! Les rapatriés qui sont autour de Marseille ne créent aucun problème d'ordre public. On ne peut pas les sanctionner!» il réplique: «Si ça ne colle pas, il faut qu'on se donne les moyens de les faire aller plus loin! Ça doit être possible sous l'angle de l'ordre public.»

20161205 Cérémonie du 05 décembre 2016 : "1 000 drapeaux pour nos 100 000 morts en AFN."

20210318 A propos des commémorations du 19 mars :

A propos des commémorations du 19 mars

La Fédération nationale André Maginot, le Comité National d’Entente et donc la FSALE ont toujours refusé de participer aux cérémonies du 19 mars, pour des raisons qui sont bien connues de tous les anciens des combats d’AFN.

Ces raisons n’ont pas changé. J’invite les présidents de toutes les amicales de notre Fédération, à témoigner notre refus demi-centenaire de commémorer cette funeste journée.

Notre légitimité à le faire est d’autant plus grande que nous participons annuellement aux cérémonies du 5 décembre où nous assurons massivement la représentation des anciens combattants.

Le GDI (2s) Rémy Gausserès

Président de la FSALE

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La lettre d'information 23/02 de l'AALEME

La lettre d'information 23/02 de l'AALEME

A rediffuser sans modération

Le 11e Régiment Étranger d’Infanterie

Fut la première unité de la Légion étrangère appelée sur le front de France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Créé le 1er novembre 1939 au camp de La Valbonne, il est composé de légionnaires venant de l’Afrique du Nord, de réservistes ayant servi dans la Légion et d’engagés volontaires étrangers. En 1940, pendant la Bataille de France, le régiment participe aux combats dans l'Est de la France.

Le 11e Étranger est dissous fin juin 1940.

19400101 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 4

19400115 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 5

19400201 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 6

19400215 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 7

19400301 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 8

19400315 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 9

19400401 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 10

19400415 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 11

19400501 - Rouge Vert - Echo des bouteillons du 11e Régiment de Légion étrangère N° 12

RIEN N'EST PERDU

Le Temps Samedi 31 mai 1941

LA GUERRE. DE MAI A L'ARMISTICE - AU 11e RÉGIMENT DE LÉGION ÉTRANGÈRE Par Georges R. MANUE

 

La source s’appelait Néère. Elle chantait en contre-bas du grand layon, dans un ravin aussi joli que son nom. Elle ravitaillait en eau les unités au contact, et à toute heure du jour les files de soldats, tirailleurs et légionnaires, descendaient et remontaient le raidillon, chargés comme des mulets. Ils se donnaient un peu de bon temps à la source, qui, comme le puits au centre du village, était pour notre forêt un lieu de parlotes. Chacun contait son histoire, magnifiait son unité et envisageait l'avenir. Les échos de ces conversations,
qui dominaient le murmure de l'eau, finissaient par l'emporter sur ceux des cuisines pour la richesse, la variété, l'inattendu des informations.

La nuit dernière un obus de 210 a tari la source, retournant le sol autour d'elle. Ce fut d'ailleurs un sacré bombardement, pas très long mais intense. Le P. C. du colonel a été, lui, labouré comme un champ, et le colonel a failli étouffer sous la terre dont un gros obus recouvrit son abri. A vrai dire, ce n'était pas un abri de colonel, mais une simple sape, recouverte d'une tôle métro à l'épreuve des éclats et disponible pour le moindre coup au but. Dieu merci, le 210 est tombé à côté. Une note de l'armée reproche - paraît-il - à certains commandants de régiments la distance qui sépare leur poste de commandement de leurs unités en ligne, avec lesquelles ils finissent par n'avoir que de médiocres liaisons téléphoniques. Voilà un grief qui n'atteint pas le nôtre.

Le bombardement commença au début de la nuit. L'avion allemand, que les hommes appellent le « Mouchard » parce qu'il fait matin et soir son vol de surveillance, avait tourné en rond, au-dessus du ravin, noté des amorces de travaux, fait son rapport. L'animal avait bien vu et bien signalé l'endroit. Ce fut un sacré marmitage, qui tua du monde jusque dans les abris, trop improvisés. Gros et moyens calibres, on les distinguait mal dans ce vacarme où le nombre des arrivées ne laissait pas aux détonations le temps de développer l'ampleur de leur fracas. Puis le tir devint plus court, fit un saut en arrière, et ce fut le tour des bataillons. Notre artillerie n'était pas en retard. Elle donnait tant qu'elle pouvait On finit par dormir, le casque sur le nez. L'accalmie fut soudaine, imprévue. On n'entendit que les craquements des grosses branches brisées qui tardaient à tomber, et alors s'éleva le cri des blessés. Ils étaient nombreux. Le toubib fit, dès cette nuit, grosse impression sur ses aides et brancardiers. Calme, rapide, précis. Les morts, nous les avons relevés à l'aube ; ceux, en tout cas, que personne n'avait vus tomber. Les autres étaient déjà allongés au poste de secours, leurs poches inventoriées, les mains, quand elles n'étaient point abîmées, jointes sur la poitrine. ?

Les hommes, le jour venu, inspectaient le décor avec une curieuse nuance admirative : « Du beau travail », et puis ce correctif : « Les salauds ! » Sur le layon central, alors que je montais au bataillon pour la première liaison du jour, je croisai les brancards poussés ou retenus, au gré de la route, par les musiciens dont c'est le métier - le dur métier- au feu. « De la casse ? - Pas mal dans les trois bataillons. »

Et de me citer des noms de chefs et de légionnaires. Tout ceci se faisait presque sans marquer un temps d'arrêt, sans phrases, sans tristesse, dirait-on, si l'on ne jugeait que cette apparence. La peine était réelle, chez tous, mais comme sous-jacente. Elle n'enlevait pas son goût à la cigarette matinale, à un coup de vin bu en hâte. Les blessés regardaient, l’œil voilé. On leur disait : « Mal ? » Les plus atteints approuvaient du menton. « T'en fais pas. » Les hommes de l'autre guerre devaient dire les mêmes mots, qui ont plus de poids et plus de chaleur dans nos bouches que leur sens ne le fait croire.

A la hauteur du 3e bataillon, un layon part vers le nord-est, nous reliant, sous bois, au 9e marocains. Un arbre arraché en barrait l'entrée. Un tirailleur, était assis sur le tronc, soutenant sa main droite dont l'épais, pansement était déjà ensanglanté. Il avait une étroite figure blanche cernée de barbe noire. Il gémissait, appelant sa mère ; « Ehi... Ma ! Ehi... Ma ! » A côté de lui, debout, un gaillard râblé tentait de le réconforter. Lui aussi était blessé à l'avant-bras. Marocain, mais à mille lieues de l'autre, qui' était un Arabe de Fès. - Tu devrais l'emmener vite au poste de secours. Ce n'est plus loin. Un quart d'heure. - Je lui ai dit. Il veut rester assis, parce qu'il dit qu'il a trop mal. - Mais plus vite .il sera là-bas, plus vite on l'évacuera. Je lui ai dit. Il a ses doigts arrachés. Il était cordonnier avant. Al-ors, tu comprends... Et Toi ? Moi, rien du tout. Dans le bras, juste la viande traversée. Je connais déjà. Il se rapproche de moi, l'oeil railleur, et à voix plus basse ajoute : Tu comprends, lui, c'est un homme de la ville. Un Fazi. Moi, je suis un Chleuh, de la montagne. Je sentais tout l'orgueil de ce parallèle. - De quel bled ? - Bou-Gafer, près Djbel-Sagho. Tu connais ?  - Je pense bien ! Alors, tu as fait le baroud contre les Français ? - Quatre fois la colonne, la dernière en 1933. Après on s'est soumis.  J'ai fait Moghazani au bureau de Zagora, et après la colonne de 1934, à l'Assif-Melloul. Blessé deux fois. Alors tu comprends, je m'en fous. Il disait : « Je m'en fo ! » avec un large rire, découvrant des dents grises. Et ici ? - Pas la même chose. A cause des canons.. Chez nous, les Français n'en avaient pas tant. Ici, tu te mets là, l'obus arrive. Tu te mets à côté, il te trouve. Alors, tu attends, qu'est-ce que tu veux faire ? Il prit mes cigarettes, en alluma une qu'il mit dans la bouche du Fazi, puis le souleva et l'entraina. - Viens, je te dis, c'est bientôt fini.

Ils s'en allèrent à petits pas.

J'étais content d'avoir donné cinq minutes aux deux Marocains. J'ai gardé de mon service, puis de mes séjours au Maroc, une vive amitié pour cette race berbère qui a si vaillamment défendu sa terre jusqu'à ce qu'elle ait compris le choix de Dieu, et qui, ralliée, ne nous a pas marchandé son sang. La présence, ici, de Chleuhs, adversaires récents, n'était plus pour m'étonner. J'en avais vu cent exemples. Et, à y bien penser, c'était pourtant là un autre miracle français. Faire des soldats indigènes c'est à la portée de n'importe quel colonisateur. Mais chez ces Marocains, comme chez les Algériens et aussi plus obscurément chez les noirs, il ne s'agissait pas simplement de mercenaires dont on utilise les aptitudes à la guerre. Il y avait chez eux - je ne crois pas forcer les mots - une adhésion véritable à la cause de la France. Ils ne se battaient pas pour la défense d'un foyer, car ils n'imaginaient pas - contrairement à ce que dit le lyrisme officiel - que leur sort dépendît du destin de la France. C'est là une notion accessible à des élites seulement. Pour la masse la bataille était entre les Français, amis, et d'autres blancs inconnus.

Il était tout naturel qu'on fût du parti des amis; et, comme on est brave, on faisait de son mieux pour vaincre. Non pas qu'on aimât la guerre - encore une légende, - mais il n'y avait pas à choisir, puisqu'elle était déclarée. Le coeur trouvait son contentement dans ce service. Chacun de ces soldats d'outremer avait, dans sa vie, un Français, chef civil ou militaire, patron, auquel il était attaché avec Une manière de tendresse rude. Il se battait avec lui, pour lui, qu'il fût présent dans le bataillon, partageant les mêmes souffrances, ou qu'il fût resté de l'autre côté de l'eau, à son poste. Ce sentiment suffisait à donner racine au dévouement, à la soumission. Le rang, sa chaleur; faisaient le reste ; et si la discipline restait intelligente, le commandement nuancé, et le courage visible chez les chefs, on avait là une troupe magnifique. Ce qui fut le cas dans notre division, on le verra par la suite.

Ces réflexions que je faisais, en trottant pour rattraper mon retard, me donnaient uné grande paix qui me mettait à l'unisson de ce matin radieux. Certes, il y avait les blessés et les morts ; mais courir le même risque vous gardait de la tristesse, et même de cette ombre légère qui recouvre l'instant au passage de la mort.

Le bois était plein de coucous, qui se relayaient pour lancer leur appel, de l'aube à la nuit. On disait même que certains n'étaient pas des oiseaux, mais que le cri était un signe de ralliement pour les patrouilles ennemies. Cela n'a pas été vérifié. Avec ces sacrés Allemands, fertiles en inventions pour nous faire tourner en bourriques, tout était possible.

Au bataillon, remue-ménage. On déplaçait des abris. Les hommes, devant le chiffre des blessés et des morts, atteints en plein repos, commençaient à comprendre que la pelle et la pioche vous donnent brevet de longue vie.

En bordure du bois carré, l'observateur ouvrait des yeux patients qui découpaient l'horizon limité, en parcelles fouillées. De l'ennemi on ne voyait pas grand'chose. Au delà de cette prairie il y avait une corne de bois, puis l'amorce d'un piton, avec des traces claires de travaux récents. Et plus loin encore une ferme à demi détruite. Rien ne bougeait. Le vent d'ouest caressait les campanules. L'un de nous dut faire un geste trop brusque, qui décela sa présence. Une rafale de mitrailleuse hacha des branchettes sur nos têtes. Sur notre droite une de nos pièces donna la riposte. Et de nouveau le merveilleux silence sur la campagne trompeuse.

« Ils travaillent derrière ce monticule. On les entend la nuit. Ils. doivent mettre du barbelé pour barrer la trouée. »

L'observateur reprit sa veille, les yeux collés aux jumelles, et dans une attention si absolue qu'on croyait voir la chair du visage aspirée, sucée par l'effort des yeux.

Le chef de bataillon, en me remettant son papier, commenta la situation :

Trop de pertes pour rien. C'est du grignotage. Si nous ne devons pas avancer pour nettoyer le bois, il faut s'installer en profondeur.
Sans ça, chaque nuit verra fondre un peu plus les effectifs.

Les camarades, au passage, interrogeaient : Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on ne va pas aller jusqu'à la sortie du bois ?... On ne fera rien de bon dans cette forêt. Les-Allemands s'y baladent, dès qu'il fait nuit, comme chez eux.
(A suivre.)

Vainqueurs quand même : Le 11e de la légion étrangère au feu, 1939-1940 - René-Luce Coupin - 1972

 

René-Luce Coupin : il a connu « l’enfer du bois d’Inor », mais son régiment n’a jamais été vaincu !

Juin 1940. Au milieu de la débâcle, un régiment se bat jusqu’au bout : le 11e Régiment Etranger d’Infanterie. Ce n’est que le 23 juin, 6 jours après l’armistice que ces combattants invaincus déposèrent les armes.  Sur 3107 hommes qui composaient le régiment, il n’y avait que 578 survivants. Les Allemands leur rendirent les honneurs militaires.

Sous la grenade à sept flammes : Comment on crée un corps d'élite, 1939-40 - Georges R. Manue - 1941

 

 

Voir un extrait.

 Légion étrangère N° 2

 

 

Le 11e REI au bois d'Inor : Légion étrangère N°2

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Camerone 2023, c’est le père Lallemand qui portera la main du capitaine Danjou

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Malgré l'avancée du temps, l’engagement de Yannick Lallemand au service de la collectivité légionnaire reste total. C’est cette figure de l’institution qui portera, le 30 avril prochain, à Aubagne, la main du capitaine Danjou à l’occasion de Camerone 2023. Année qui correspond à ses 60 ans de sacerdoce. Né en 1937, ce prêtre qui a sauté sur Kolwezi, se partage, aujourd’hui, entre la Vienne et les Bouches-du-Rhône (Auriol, Puyloubier). Le 30 avril prochain, le "padre" ne sera pas assisté de porteurs adjoints mais de trois hommes qui lui sont chers : le capitaine T. (T.E),  le major Charpentier (e.r.) et le caporal-chef D.

Le général Youchtchenko, prochain COMLE

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Actuellement numéro deux de la zone de défense et sécurité sud à Marseille, le général Cyrille Youchtchenko deviendra, l'été prochain, le nouveau commandant de la Légion étrangère. Né en 1967, ce saint-cyrien de la promotion Capitaine Hamacek (1989-92) comme l’actuel COMLE, le général Alain Lardet auquel il succédera, est un ancien chef de corps de la 13ème DBLE (2010-2011). Le 13 juin 2011, le colonel Youchtchenko qui a réuni ses hommes sur la place d’armes du quartier Monclar à Djibouti s’apprête à assurer le départ du régiment Compagnon de la Libération, d’Afrique. Une page d’histoire se tourne : « La 13 en a l’habitude » écrivait-il dans son ordre du jour.

Chants de la Légion étrangère

 

Adieu, adieu

Adieu Diégo

Adieu vielle Europe

Anne-Marie du 2e REI

Anne-Marie du 3e REI

Aux légionnaire

C'est le 4

Chant du 4e Escadron

Chant du 5e Escadron

Chez nous au 3e

Connaissez vous ces Hommes

Contre les Viets

Cravate verte et Képi blanc

Dans la brume la rocaille

Dans le sable du désert

Défilé du 3e REI

Depuis Narvik

Eho

En Afrique, malgré le vent, la pluie

Et l'on est bien content

Eugénie

Honneur, Fidélité

Ich hatte einen Kamaraden

Il est un Moulin

J'avais un camarade

Kameraden

Képi blanc

L'Edelweiss

La Colonne

La Légion marche

La lune est claire

La Minousette

La petite piste

Le Boudin

Le chant des marais

Le fanion claque et s'élève

Le fanion de la Légion

Le front haut et l'âme fière

Le Gars Pierre

Le général à vendre

Le soleil brille

Légionnaire de l'Afrique

Les cailloux

Les Cosaques

Les Lansquenets

Les oies sauvages

Lili Marleen

Massari Marie

Monica

Mon Régiment

Non, je ne regrette rien

Nous somme de la Légion

Nous somme tous des volontaires

Pour être le premier

Pour faire un vrai légionnaire

Premier chant du 1er REC

Quand on a une fille dans l'cuir

Régiment du Levant

Rien n'empêche

Sapeurs, mineurs et bâtisseurs

Schartzwalder Tal

Schwarze Rose

Soldats de la Légion étrangère

Sous le soleil brûlant d'Afrique

Souvenir qui passe

Susanna

The Windmill

Venu volontaire

Veronika

Westerwald

19540717 - Avec les hommes sans nom de la Légion étrangère - I - II

 

19421121 - Un Grand Soldat

 

19490926 - Avec les Képis Blancs : Les Invalides de la Balme (Isère)

 

1893 - Le sud Oranais, journal d'un légionnaire - Armengaud, Jean-Louis (Capitaine)

 

1891 - Les Héros de Camaron - Lanusse, Eugène (1819-1905)

 

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