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20201111 - Pourquoi la Légion étrangère est plus populaire que jamais en ces temps de peur

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Posté le mercredi 11 novembre 2020

Marraine* du 4e régiment étranger (4e  RE), l’ancienne avocate** explique les valeurs de la Légion ainsi que leur prix pour la France d’aujourd’hui.

 
En ce jour de commémoration de l’armistice, nos compatriotes savent-ils que la Légion étrangère qui s’est illustrée pendant la Grande Guerre, célèbre aussi, ou va célébrer, le centenaire de deux de ses plus beaux fleurons, le 4e  régiment étranger, et le 1er régiment étranger de cavalerie ? Ces deux anniversaires sont l’occasion de saluer le geste héroïque de dizaines de milliers d’étrangers venus se battre pour la France depuis 1831, date à laquelle Louis-Philippe créa ce corps d’exception.

Au regard d’une actualité bouleversante, examinons le miracle qu’est ce corps d’élite, composé de 9 000 volontaires de 150 nationalités différentes, placé sous les ordres de 450 officiers français. Ces étrangers sont venus servir la France au point d’accepter de lui donner leur vie, comme encore récemment sur des théâtres d’opérations extérieures, au Levant ou dans le désert de la bande sahélo-saharienne. Mais c’est aussi sur le territoire national que les légionnaires nous protègent du terrorisme, et nombreux sont nos compatriotes qui ont pu croiser les bérets verts dans nos rues, devant nos écoles, près de nos enfants.

Mille cinq cents légionnaires sont formés chaque année au sein du 4e régiment étranger, avec les valeurs que cette institution unique au monde a su mettre en pratique, et codifier dans un serment émouvant, récité dans les accents du monde entier à chaque réception de képi blanc, sur les places d’armes de ses régiments.

Car c’est bien un chapelet de valeurs que ces étrangers viennent chercher en franchissant la porte d’un régiment, dans ce corps que le légionnaire Flutsch qualifiait de « monastère des incroyants » : la première d’entre elles est la camaraderie, dont chaque légionnaire doit faire preuve envers son frère d’arme, quelle que soit sa nationalité, son origine ethnique ou sa religion, permettant à chaque jeune ou ancien légionnaire de se reconnaître dans le monde entier, de se retrouver, de s’entraider, puisque tous font partie d’une même famille, celle qui n’abandonne « ni ses morts, ni ses blessés, ni ses armes ».

Il y a aussi le caractère sacré de la mission que ces hommes exécutent jusqu’au bout et parfois jusqu’au sacrifice suprême : ce sont plus de 40 000 soldats qui ont donné leur vie à la France depuis la création de la Légion, et l’histoire de notre pays n’aurait pas été la même sans ces volontaires héroïques. Il y a ensuite le respect des chefs, de la discipline et des traditions immémoriales, colonne vertébrale de ces hommes, venus chercher l’anonymat d’un asile, une deuxième chance, à condition qu’en retour, ils donnent tout à la France.

Car à notre époque où l’on se plaît à déconstruire le récit d’un passé glorieux, les valeurs de la Légion sont précisément ce qui séduit ces soldats, et les pousse à s’engager. Et elles nous sont plus que jamais indispensables car elles vont à rebours de la culture victimaire de l’excuse, de la complainte et de la réclamation permanente de « droits particuliers », qui font tant de mal à notre pays ; cette acceptation sans condition de la règle et l’affirmation de la culture française sont bien l’ADN de la Légion, traduit dans cet engagement librement consenti.

Mais c’est également la manière de diffuser ces valeurs qui est spécifique à ce corps d’élite, puisque à l’heure de l’anglicisme à tous crins, c’est en français que tout commandement militaire se fait et c’est donc aussi en français, enseigné dès les premiers jours, que ces hommes hier si différents, communient dans une même amitié, à travers une même langue qui soude leur destin commun et forge des amitiés indestructibles. Ici, nul particularisme national, ethnique ou religieux n’est toléré, garantissant ainsi un esprit de corps puissant.

C’est le génie de la France d’avoir su incarner autant de principes vertueux dans cette institution d’excellence que le monde entier nous envie. Les Français ne s‘y trompent pas, eux qui chaque année, applaudissent à tout rompre ces légionnaires au pas lent, chantant « le boudin  » sur les Champs-Élysées, et qui ne se séparent jamais, pas même devant la tribune présidentielle.

C’est à chaque famille s’installant sur le sol français que l’histoire et les valeurs de la Légion étrangère devraient être inculquées, afin que l’esprit de ces nouveaux arrivants soit imprégné de l’exemple de ces héros anonymes, combattants devenus français, non par le sang reçu, mais par le sang versé. Notre pays attaqué et enfoncé sur le flanc de son identité et de ses valeurs a un atout majeur : il serait grand temps qu’il se décide à retisser son drapeau républicain, et la Légion offre un formidable exemple de cellule-souche pour remettre l’ouvrage sur le métier.

Face à une France qui laisse décapiter sa civilisation et son autorité à la sortie des écoles, il est réconfortant de savoir que notre pays pourra toujours compter sur ses képis blancs.
Marie-Laure BUISSON
Le Figaro



* Cette distinction est décernée à titre exceptionnel par la Légion pour honorer une personnalité civile fortement engagée à ses côtés. Elle a été remise à l’impétrante devant les légionnaires du 4e régiment étranger, le 30 avril 2019, lors de la Fête de la Légion qui commémore Camerone.

** Après avoir été auditrice à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), Marie-Laure Buisson a créé une fondation qui œuvre en faveur des militaires et de leurs familles, notamment les blessés au combat et les familles de soldats morts pour la France. 
 
Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

20200207 - La sauvegarde des tombes des légionnaires : un exemple

 

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Le Comité du Souvenir Français de Villeneuve-sur-Lot a remis en état la tombe d’un ancien légionnaire,  Marcel Le Menn qui a bien servi la France d’avril 1945 à octobre 1961.

Marcel Le Menn s’est engagé dans la Légion étrangère le 25 avril 1945, pour cinq ans, sous le numéro matricule 24.059. Il s’engage sous le patronyme de Ledu Marcel de nationalité Suisse, né à Genève le 7 décembre 1924.

Il incorpore le 1er Régiment Étranger jusqu’au 31 juillet 1945, date de sa mutation au régiment de Marche de la Légion étrangère où il reste jusqu’à la fin de l’année. Pendant cette période, il effectue son service en Algérie. Il rejoint le 2e Régiment Étranger d’Infanterie et il est envoyé en Indochine jusqu’en juin 1949. Il retourne ensuite en Algérie où il incorpore le 3e Bataillon Étranger Parachutiste. Il reste en Algérie jusqu’en mars 1952 quand il est renvoyé en Indochine avec la 1er Bataillon Étranger Parachutiste. Il fait encore un aller-retour Algérie/Indochine et se trouve en Indochine au moment de la bataille de Dien Bien Phu (1954). En 1955, il retourne encore en Algérie avec la 1er Bataillon Étranger Parachutiste. En 1956, il passe deux mois sur le Canal de Suez et retourne en Algérie où il est blessé le 28 février 1961 en service commandé. Il quitte la Légion le 24 octobre 1961 avec le grade d’Adjudant Chef.

Au cours de son engagement, Marcel Le Menn s’est vu décerner la médaille coloniale « Extrême Orient », la Croix de Guerre « TOE » avec étoile de bronze, la croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze et la médaille militaire.

Marcel Le Menn décède le 3 septembre 2000 à Villeneuve-sur-Lot. Au début du mois de décembre 2018, Madame Drogoul contacte le comité du Souvenir Français de Villeneuve-sur-Lot pour signaler que la tombe d’un légionnaire était en déshérence au cimetière de Saint Étienne. Le comité décide de rénover la sépulture qui a été inaugurée lors d’une cérémonie le 10 mai 2019 en présence d’une délégation du 4e Régiment Étranger.

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