20210318 A propos des commémorations du 19 mars:

A propos des commémorations du 19 mars

La Fédération nationale André Maginot, le Comité National d’Entente et donc la FSALE ont toujours refusé de participer aux cérémonies du 19 mars, pour des raisons qui sont bien connues de tous les anciens des combats d’AFN.

Ces raisons n’ont pas changé. J’invite les présidents de toutes les amicales de notre Fédération, à témoigner notre refus demi-centenaire de commémorer cette funeste journée.

Notre légitimité à le faire est d’autant plus grande que nous participons annuellement aux cérémonies du 5 décembre où nous assurons massivement la représentation des anciens combattants.

Le GDI (2s) Rémy Gausserès

Président de la FSALE

20161204 Pourquoi nous commémorons le 5 décembre et non le 19 mars !

Communiqué du Cercle de Défense des Combattants d'Afrique du Nord:

Le général (2s) Henry-Jean Fournier, confirme la publication de l’Avis du Cercle de la Défense des Combattants d’Afrique du Nord, concernant la mémoire des morts et disparus après le 19 mars 1962 qui sera réalisée dans les journaux suivants:

  • Le Figaro
  • La Voix du Nord
  • Nord Éclair
  • Nord littoral
  • Midi Libre
  • L’Indépendant Centre-Presse
  • Nice Matin
  • Dernières nouvelles d’Alsace,L’Alsace
  • Ouest France (Bretagne et Calvados)

 Soit au total plus d’un million de lecteurs.

 Pour info: le seul journal qui a refusé: Le Journal Sud Ouest

A la veille de la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie nous souhaitons expliquer pourquoi nous choisissons le 5 décembre et non le 19 mars !

Le 19 mars 1962 n'a pas marqué la fin de la guerre d'Algérie !

Non seulement parce que la date du 19 mars est celle d'une défaite. Mais parce qu'elle n'a même pas marqué, sur le terrain, la fin de la guerre: bien plutôt la fin de l'engagement des autorités françaises dans la défense de leurs ressortissants et le début des terrifiantes violences dont furent victimes les Français d'Algérie et les supplétifs engagés aux côtés de la France.

«On peut choisir n'importe quelle date sauf le 19 mars!» : François Mitterrand

Sur le plan diplomatique, la «défaite» française en Algérie est de fait incontestable. Mais il est également vrai qu'elle était inscrite dès le début dans le processus des négociations. Et ce, pour une raison simple: l'Elysée était demandeur et pressé…

C'est le 20 février 1961 que, dans le plus grand secret, Georges Pompidou et Bruno de Leusse prennent contact en Suisse, à l'hôtel Schweitzer de Lucerne, avec les représentants du GPRA (Gouvernement provisoire de la République française), Ahmed Boumendjel, Taïeb Boulahrouf et Saad Dalhab. Selon les instructions reçues, il ne s'agit pour les représentants français que d'une mission d'information sur les objectifs à long terme du FLN et sur les voies et étapes qu'il compte emprunter pour y parvenir.

Immédiatement, Pompidou donne le ton en affirmant que la France a la situation bien en main, que l'Algérie n'est pas l'Indochine -«Il n'y aura pas de Dien Bien Phu»-, que les menaces de Khrouchtchev ou de tout autre ne font pas peur à De Gaulle et, pour finir, que la France ne craint pas l'indépendance algérienne. Elle exige donc un arrêt des combats avant d'entreprendre des pourparlers avec toutes les tendances sur les conditions de l'autodétermination, dont elle a accepté, depuis le référendum du 8 janvier 1961, le principe. Mais tout de suite aussi, les Algériens font connaitre leur refus de bouger d'un pouce sur la question du cessez-le-feu qui, disent-ils, doit résulter d'un accord politique.

C'est l'impasse. Et la situation n'évolue guère lorsque les mêmes se retrouvent pour une nouvelle réunion, le 5 mars suivant, à Neuchâtel. «Les contacts secrets confirmaient l'absence complète d'accord sur les liens à établir entre les éventuels pourparlers officiels et la cessation des violences», écrit Bernard Tricot, qui assurait alors le secrétariat de la Direction des affaires algériennes à l'Elysée.

A la «trêve statique» des Français, les Algériens opposent leur «cessez-le-feu dynamique» qui serait fonction des progrès de la négociation…

Que va décider De Gaulle?

Le 8 mars, un communiqué du chef de l'Etat appelle à l'ouverture de discussions «sans conditions préalables». En bref, le cessez-le-feu n'en est pas un. Il sera l'objet de négociation comme un autre… De Gaulle vient d'en passer par la première des quatre volontés du FLN.

Le 8 mars, lors d'une nouvelle réunion, Bruno de Leusse lit devant les émissaires du GPRA un communiqué du chef de l'Etat appelant à l'ouverture de discussions «sans conditions préalables». En bref, le cessez-le-feu n'en est pas un. Il sera l'objet de négociation comme un autre…

Ce 8 mars 1961, De Gaulle vient donc d'en passer par la première des quatre volontés du FLN.

Les trois autres exigences du mouvement révolutionnaire sont claires: 1) le FLN doit être considéré comme le seul représentant qualifié du peuple algérien; 2) l'Algérie est une, Sahara compris (ce qui n'a aucun fondement historique: le Sahara n'a appartenu à l'Algérie que sous la souveraineté française); 3) le peuple algérien est un, et ce que décidera la majorité du peuple vaudra pour tout le territoire et pour tous ses habitants. Il ne doit donc y avoir aucun statut particulier pour les Européens. C'est le futur gouvernement algérien qui, une fois installé, décidera avec son homologue français des garanties dont ils jouiront, des modalités de la coopération et des questions de défense. En attendant, il convient de discuter des garanties de l'autodétermination.

Le 15 mars, un communiqué du Conseil des ministres «confirme son désir de voir s'engager, par l'organe d'une délégation officielle, des pourparlers concernant les conditions d'autodétermination des populations algériennes concernées ainsi que les problèmes qui s'y rattachent». Tricot constate: «Les commentateurs les plus avertis se doutèrent bien que si le cessez-le-feu n'était pas mentionné séparément, c'est qu'il faisait désormais partie des problèmes qui se rattachaient à l'autodétermination et qu'il ne constituait pas un préalable.»

Le 30 mars, le gouvernement français et le GPRA annoncent simultanément que les pourparlers s'ouvriront le 7 avril à Evian. Mais le lendemain, interrogé par la presse sur ses contacts avec Messali Hadj, le leader du Mouvement national algérien (MNA), rival du FLN, Louis Joxe, le ministre en charge des Affaires algériennes, déclare qu'il consultera le MNA comme il consultera le FLN. Aussitôt la nouvelle connue, le GPRA annule les pourparlers.

Que va faire de Gaulle?

«Le gouvernement s'en tient, pour ce qui le concerne, à l'esprit et aux termes de son communiqué du 15 mars.» Le FLN sera donc l'interlocuteur unique et le représentant exclusif du peuple algérien. Ce 6 avril 1961, De Gaulle vient d'en passer par la deuxième des quatre volontés du FLN.

Le 6 avril, le Conseil des ministres publie un communiqué prenant acte de l'ajournement de la conférence d'Evian et conclut sobrement: «Le gouvernement s'en tient, pour ce qui le concerne, à l'esprit et aux termes de son communiqué du 15 mars.» Le FLN sera donc l'interlocuteur unique et le représentant exclusif du peuple algérien.

Ce 6 avril 1961, De Gaulle vient donc d'en passer par la deuxième des quatre volontés du FLN. Cette double capitulation en l'espace d'un mois explique peut-être les termes un peu crus de sa déclaration du 11 avril: «L'Algérie nous coûte, c'est le moins que l'on puisse dire, plus qu'elle nous rapporte (…) Et c'est pourquoi, aujourd'hui la France considérerait avec le plus grand sang-froid une solution telle que l'Algérie cessât d'appartenir à son domaine.»

Sur ce, le 21 avril, éclate le putsch des généraux dont l'échec entraîne la création de l'OAS par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini. La violence atteint vite un seuil insoutenable et De Gaulle avoue à Robert Buron ne plus rien maîtriser. «Il n'y a plus, dit-il, que deux forces en présence: le FLN et l'OAS.»

C'est dans ce contexte que, le 20 mai, les négociations s'ouvrent à Evian. Du côté français, outre Louis Joxe, la délégation comprend, entre autres, Bernard Tricot, Roland Cadet, Claude Chayet et Bruno de Leusse. Tous des professionnels de la négociation. Du côté algérien, le chef de file n'est autre que Krim Belkacem, dont l'instruction se résume à un passé de maquisard. Pour marquer sa bonne volonté, le chef de l'Etat annonce une trêve unilatérale d'un mois (l'action des troupes françaises sera limitée à l'autodéfense), la libération de 6000 prisonniers et le transfert au château de Turquant, en Indre-et-Loire, des chefs du FLN capturés en 1956.

De Gaulle déclare, le 5 septembre, accepter la souveraineté du FLN sur le Sahara, dont il disait quelque temps plus tôt à Louis Joxe: «Le pétrole, c'est la France et uniquement la France!» Il vient d'en passer par la troisième des quatre volontés du FLN.

Après une première interruption des pourparlers le 13 juillet due, notamment, à des divergences sur le Sahara, une reprise des négociations au château de Lugrin, le 20 juillet, et un nouveau capotage pour la même raison.

Ne reste plus en suspens que le sort des pieds noirs et des musulmans fidèles à la France, qu'il évoque d'ailleurs dans la suite de son discours, en parlant de «dégagement». Le mot résonne douloureusement à leurs oreilles, même si De Gaulle assure qu'en cas de rupture brutale avec l'Algérie, l'Etat entreprendra de «regrouper dans une région déterminée les Algériens de souche européenne et ceux des musulmans qui voudraient rester avec la France», donnant ainsi un début de réalité au thème de la «partition» lancé à sa demande par Peyrefitte.

Dans le camp d'en face, Benyoucef Ben Khedda, un marxiste, succède à Ferhat Abbas à la tête du GPRA.

Le 11 février 1962, les négociations reprennent aux Rousses. Elles s'achèvent une semaine plus tard sur un ensemble de textes qualifiés d'«accords de principe» que les Algériens doivent soumettre au CNRA, l'instance suprême de la Révolution, réuni à Tripoli.

Le 7 mars s'engage la seconde conférence d'Evian qui traîne trop aux yeux de l'Elysée. Robert Buron décrit un De Gaulle «moins serein, moins souverain» au téléphone. Le 18 mars, juste avant la signature, Krim Belkacem fait valoir une exigence: que les délégués français lisent à voix haute les 93 pages du document. Ces derniers s'exécutent en se relayant, article après article, tandis que les délégués algériens suivent attentivement chaque mot et que De Gaulle, à l'Elysée, attend. Le rituel imposé une fois terminé, les accords d'Evian sont paraphés par les deux délégations. Ils prévoient l'organisation d'un référendum sur l'indépendance. Il aura lieu le 1er juillet. Dans l'intervalle, le pouvoir sera exercé par un exécutif provisoire, sous la direction de Christian Fouchet.

Dans son Journal, à la date de ce 18 mars, Buron reconnait que sa signature figure au bas d'un «bien étrange document». Et il note: «Les jours qui viennent vont être des jours de folie et de sang».

Si le texte des accords d'Evian assure en principe aux Français d'Algérie «toutes libertés énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme», l'Elysée a renoncé à tout statut particulier pour nos nationaux et aucune clause ne concerne précisément les supplétifs. C'est la quatrième des exigences du FLN.

Car si le texte assure en principe aux Français d'Algérie «toutes libertés énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme», ainsi que la possibilité de «transporter leurs biens mobiliers, liquider leurs biens immobiliers, transférer leurs capitaux», l'Elysée a renoncé à tout statut particulier pour nos nationaux et aucune clause ne concerne précisément les supplétifs. C'est la quatrième des exigences du FLN.

Le lendemain 19 mars, le cessez-le-feu est proclamé du côté français par le général Ailleret, du côté algérien par Ben Khedda. Or, ce même 19 mars censé instaurer la paix, le directeur de la police judiciaire, Michel Hacq, patron de la mission «C» (C pour choc) qui supervise les barbouzes (ces «éléments clandestins» chargés depuis décembre 1961 de la lutte contre l'OAS), rencontre secrètement le chef fellagha Si Azzedine, patron de la Zone autonome d'Alger, pour lui remettre une liste d'activistes. Tout y est: les noms et les pseudonymes, les âges et les adresses. «Le marché est clair, écrit Jean-Jacques Jordi: les commandos d'Azzedine peuvent se servir de cette liste pour leurs actions contre l'OAS et ils peuvent “bénéficier” d'une certaine impunité d'autant que les buts du FLN et de la mission “C” se rejoignent (…) Cependant, force est de constater que ces mêmes commandos FLN ne s'attaquaient pas réellement aux membres de l'OAS mais poursuivaient une autre stratégie: faire fuir les Français par la terreur.»

Ce nettoyage ethnique qu'évoque sans fard dans ses Mémoires, l'ancien président du GPRA, Ben Khedda, en se vantant d'avoir réussi à «déloger du territoire national un million d'Européens, seigneurs du pays», était en germe depuis longtemps puisque les négociateurs du FLN à la conférence de Melun, Boumendjel et Ben Yahia, en avaient fait la confidence à Jean Daniel dès le 25 juin 1960: «Croyez-vous, leur avait demandé le journaliste, originaire de Blida, qu'avec tous ces fanatiques religieux derrière vous, il y aura dans une Algérie indépendante un avenir pour les non-musulmans, les chrétiens, les juifs auxquels vous avez fait appel?» Les deux responsables FLN ne s'étaient pas dérobés: «Ils m'ont alors expliqué, témoigne Jean Daniel, que le pendule avait balancé si loin d'un seul côté pendant un siècle et demi de colonisation française, du côté chrétien, niant l'identité musulmane, l'arabisme, l'islam, que la revanche serait longue, violente et qu'elle excluait tout avenir pour les non-musulmans. Qu'ils n'empêcheraient pas cette révolution arabo-islamique de s'exprimer puisqu'ils la jugeaient juste et bienfaitrice.»

Sur le terrain, le cessez-le-feu ne change rien à la poursuite de l'offensive menée de concert par le pouvoir gaulliste et le FLN contre «leur ennemi commun» selon l'expression de Krim Belkacem.

Détail important: la livraison au FLN par Hacq, ce 19 mars, de la liste des activistes n'est pas une nouveauté. Elle fait suite à une première liste de 3000 noms adressée au FLN par l'intermédiaire de Lucien Bitterlin, l'un des chefs des barbouzes, dès janvier 1962… C'est-à-dire trois mois avant les accords d'Evian, qui vont voir les relations entre Hacq et Si Azzedine se renforcer. Force est donc de constater que, sur le terrain, le cessez-le-feu ne change rien à la poursuite de l'offensive menée de concert par le pouvoir gaulliste et le FLN contre «leur ennemi commun» selon l'expression de Krim Belkacem.

Lors de la crise des Barricades, (la première révolte des pieds-noirs après le discours de De Gaulle annonçant, en septembre 1959, l’autodétermination) en janvier 1960, le chef rebelle a en effet affirmé à l'ambassadeur américain à Tunis, Walter Walmsley, que si De Gaulle avait besoin de soutien, le GPRA se mobiliserait à ses côtés contre tous ceux qui s'opposent à l'indépendance de l'Algérie. Et donc, par extension, contre tous les Français d'Algérie à quelque confession qu'ils appartiennent.

Message entendu à l'Elysée.

«On n'allait bientôt plus savoir qui tuait qui -et pour le compte de qui! On tuait, voilà tout», écrit Bitterlin.

Ce 19 mars 1962, la guerre n'est donc pas finie: seuls les alliés et les adversaires ont permuté en fonction des développements successifs de la politique gaulliste. Elle va même prendre un tour extrême quelques jours plus tard.

Le 26 mars, rue d'Isly, une manifestation interdite mais pacifique de Français d'Algérie se dirigeant vers le quartier de Bab-el-Oued, foyer de l'OAS, encerclé par l'armée, se heurte à un barrage de tirailleurs venus du bled. Elle est mitraillée à bout portant. Bilan: près de 49 morts et 200 blessés. Le drame n'a rien d'un dérapage: Christian Fouchet s'en est justifié plus tard lors d'une confidence à Jean Mauriac: «J'en ai voulu au Général de m'avoir limogé au lendemain de Mai 68. C'était une faute politique. Il m'a reproché de ne pas avoir maintenu l'ordre: “Vous n'avez pas osé faire tirer [sous-entendu: sur les manifestants étudiants]-J'aurais osé s'il avait fallu, lui ai-je répondu. Souvenez-vous de l'Algérie, de la rue d'Isly. Là, j'ai osé et je ne le regrette pas, parce qu'il fallait montrer que l'armée n'était pas complice de la population algéroise.”»

Le 3 avril 1962, De Gaulle déclare qu'«il faut se débarrasser sans délai de ce magmas d'auxiliaires qui n'ont jamais servi à rien» et donne l'ordre de désarmer les harkis. Le 4 mai, il déclare que «l'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs.» Les uns et les autres font partie du «boulet» dont il avait avoué à Peyrefitte, le 20 octobre 1959, qu'il faudrait s'en «délester».

Dans la folie meurtrière qui, sous les coups conjugués de l'OAS, du FLN, des barbouzes et du «Détachement métropolitain de police judiciaire» (couverture officielle de la fameuse mission «C» constituée de 200 policiers, et d'une trentaine de gendarmes aux ordres du capitaine Armand Lacoste), s'empare de l'Algérie et menace la métropole, la figure de l'«ennemi commun» se précise: le 3 avril 1962, lors d'une réunion du Comité des affaires algériennes, De Gaulle déclare qu'«il faut se débarrasser sans délai de ce magmas d'auxiliaires qui n'ont jamais servi à rien» et il donne l'ordre de désarmer les harkis. Le 4 mai, en Conseil des ministres, il déclare que: «L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs.» Les uns et les autres font donc partie du «boulet» dont il avait avoué à Alain Peyrefitte, le 20 octobre 1959, qu'il faudrait s'en «délester». Cette disposition d'esprit du chef de l'Etat a une traduction concrète sur le terrain: en vertu de l'ordre donné à l'armée de rester l'arme au pied quoi qu'il arrive à nos nationaux, la politique d'abandon de l'Algérie se double d'une politique d'abandon des populations qui se réclament de la France et dont le sort est désormais lié au seul bon vouloir du GPRA.

Le rapport de Jean-Marie Robert, sous-préfet d'Akbou en 1962, adressé à Alexandre Parodi, vice-président du Conseil d'Etat, donne une idée détaillée des massacres auxquels se livre alors le FLN sur les supplétifs de l'armée française mais aussi sur les élus (maires, conseillers généraux et municipaux, anciens combattants, chefs de village, etc.) «promenés habillés en femmes, nez, oreilles et lèvres coupées, émasculés, enterrés vivant dans la chaux ou même dans le ciment, ou brûlés vifs à l'essence».

Aux massacres de harkis qui atteignent bientôt des proportions et une horreur inimaginables, s'ajoutent les enlèvements d'Européens: de l'ordre de 300 à 400 entre novembre 1954 et mars 1962, ils se multiplient brusquement à partir de cette date pour atteindre selon les travaux de Jordi le chiffre de 3000 -dont 1630 disparus. Dans l'indifférence la plus totale de la part du gouvernement français que n'émeut pas davantage le massacre du 5 juillet (jour officiel de l'indépendance algérienne après la victoire du oui au référendum du 1er juillet) à Oran, qui va coûter la vie à 700 Européens.

Aux massacres de harkis qui atteignent bientôt des proportions et une horreur inimaginables, s'ajoutent les enlèvements d'Européens: ils se multiplient brusquement pour atteindre le chiffre de 3000 dont 1630 disparus. «Pour la France, à part quelques enlèvements, les choses se passent à peu près convenablement», déclare De Gaulle le 18 juillet.

«Pour la France, à part quelques enlèvements, les choses se passent à peu près convenablement», déclare même De Gaulle le 18 juillet.

Devant l'exode, dont il nie la réalité jusqu'au dernier moment, le chef de l'Etat ne se soucie que de la «concentration» des réfugiés dans le sud de la France. L'ordre qu'il donne alors, le 18 juillet, est d'obliger les «repliés» ou les «lascars» (c'est ainsi qu'il appelle les pieds-noirs selon son humeur du jour) à «se disperser sur l'ensemble du territoire». S'attirant cette réponse de Pompidou, nouveau Premier ministre: «Mais à quel titre exercer ces contraintes, mon général? On ne peut tout de même pas assigner des Français à résidence! Les rapatriés qui sont autour de Marseille ne créent aucun problème d'ordre public. On ne peut pas les sanctionner!» il réplique: «Si ça ne colle pas, il faut qu'on se donne les moyens de les faire aller plus loin! Ça doit être possible sous l'angle de l'ordre public.»

20150722 - Historique du regroupement des anciens légionnaires

La Plume et le Képi

 

La solidarité bien connue des légionnaires durant leur service actif se retrouve dans leurs amicales quand ils sont rendus à la vie civile.

Tout commence en 1898 à Paris où la première amicale était créée par le président MAURER. Déclarée en 1902, “la Légion” est surtout une mutuelle d’anciens militaires de la Légion étrangère.

En fait, l’idée d’un regroupement est émise qu’en 1909, reprise lors du congrès de Belfort en 1910 confirmée à Nancy en 1911 et concrétisée en 1912 par une réunion d’une dizaine d’amicales que préside MAURER. Cette période était caractérisée par la présence de nombreux Alsaciens-Lorains et la localisation des amicales dans le Nord-Est de la France.

Malheureusement, cette organisation disparaît avec l’arrivée de la “Grande Guerre” et il faut attendre 1929 pour que le colonel ROLLET, depuis Sidi Bel Abbès, est frappé par le sort réservé aux légionnaires qui tentent une réinsertion dans le milieu civil surtout après quinze ans de service. Le “premier légionnaire de France” pense déjà que “l’amicale est un lieu privilégié qui leur évite l’isolement et peut les aider à trouver un emploi. Il pense que ces amicales ne seront jamais aussi puissantes que regroupées.

En 1930, lors du congrès qui les retrouve tous à Paris à l’occasion du centenaire de l’Algérie, il expose ses idées qui seront approuvées mais qui ne se réaliseront qu’un an plus tard.

Ainsi, en 1931 pour les cérémonies du centenaire de la création de la Légion et des festivités de Camerone, il organise le congrès dit du “centenaire”.

Sous l’égide du maréchal FRANCHET d’ESPEREY, en présence du général ROLLET devenu inspecteur de la Légion, 200 anciens légionnaires représentant 24 sociétés décident la création de l’USAL (Union des Sociétés d’Anciens légionnaires: France, colonie, étranger). Son siège est fixé à Paris où elle est déclarée le 3 juin 1931; le bureau est fourni par la Mutuelle et son président MAURER est secondé par cinq vice-présidents, délégués régionaux: Sud, Nord-Est, Maroc, Algérie et Suisse. C’est l’acte de naissance de l’organisation actuelle.

L’USAL et ses trente-trois sociétés affiliés sont mises en sommeil durant l’occupation.

Dès 1947, une Assemblée Générale a lieu à Paris, elle recense 28 sociétés actives, mais le “fond de réserve” est jugé encore insuffisant et l’Union ne peut se faire reconnaître “d’utilité Publique”.

L’année suivante, SCHMID succède au président MAURER dont la forte personnalité aura permis les créations:

  • - en 1934, de la Maison du légionnaire à Auriol,
  • - en 1935, de celle de Casablanca,
  • - en 1946, de la Maison des Invalides de la Légion étrangère à la Balmes les Grottes.

Ces différents établissements, bien que dotés d’une administration indépendante et créés en dehors de l’USAL, recevront plus tard son patronage.

Par ailleurs, afin d’assurer la liaison entre les anciens et la Légion d’active, des organes de liaison furent publié: “Trait d’Union” de 1945 à 1947 ou “la Grenade à Sept Flammes” au cours des années 50. “Képi-blanc” créé en 1947, prend leur relai  dès leur disparition et consacre depuis dans chaque numéro une rubrique importante à la vie des amicales.

En 1950, le général FLIPO remplace à la présidence SCHMID, démissionnaire.

Pendant les dix années de son mandat, le nouveau président aidera sans relâche, moralement et financièrement, les sociétés ou établissements en difficultés ainsi que les anciens légionnaires dans le besoin, aux situations souvent compliquées par la disparition, du fait de la guerre, de tout ou partie des documents établissant leurs droits.

Il s’attachera aussi à obtenir la reconnaissance d’utilité Publique de l’Union avec les avantages juridiques, financiers et fiscaux qu’elle implique et l’USAL devient la “Fédération des Sociétés d’Anciens Légionnaires: France, Union française, Etranger”.

Une souscription publique permet de recueillir des fonds en vue de la création d’une Maison à Sidi Bel-Abbès et un terrain sera offert à la Fédération qui souscrit un emprunt complémentaire de vingt millions d’anciens francs pour mener à bien ce projet.

En 1958, les amicales parisiennes ayant recueilli des fonds permettant d’acheter “la Maison des Anciens légionnaires” de Paris, trouvent un autre emprunt qui permet d’en réaliser l’aménagement.

La Fédération aide aussi à l’organisation d’un centre d’accueil à Strasbourg et achète le château de la Balme les Grottes où se trouve installée “l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère”.

En coopération avec l’Association de Mexico, elle prépare la célébration du centenaire du combat de Camerone au Mexique et organise avec la ville de Reims, la commémoration des combats de Champagne livrés cinquante ans auparavant.

A la disparition de l’Union Française, la Fédération prend l’appellation de “Fédération des Sociétés d’Anciens légionnaires”.

En 1960, la Fédération change de dénomination pour devenir “Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère.

Après 1962, toutes les Amicales d’Afrique du Nord disparaissent provoquant les problèmes sociaux des rapatriements.

Le général GAULTIER succède au général FLIPO et lance ses collaborateurs sur l’étude de plusieurs projets. Il compte les soumettre au congrès de Nantes qui, retardé par les événements de mai 1968, sera annulé.

Rencontrant de graves soucis de santé, le général GAULTIER démissionne en 1969.

Le général FLIPO reprend le flambeau de 1970 à 1973, année jusqu’à l’arrivée du général Spitzer.

En 1975, la “Maison des Anciens Légionnaires” située rue Mouzaïa à Paris est très endommagé par un attentat non revendiqué qui ne fait, heureusement et curieusement  aucune victime.

Après réparation des locaux, avec l’accord du Conseil d’Administration, le général SPITZER réalise la vente de la Maison et fait l’acquisition de bureaux au 15 avenue de la Motte Picquet.

Avant de décéder en 1980, il confie la présidence au général NOUGES, mais l’état de santé de ce dernier limite vite ses possibilités et ne lui permet pas de mettre en application les idées intéressantes qu’il avait émises.

Le 15 novembre 1980, une Assemblée Générale et un Conseil d’Administration procèdent à l’élection du général de Corps d’Armées COMPAGNON comme président de la FSALE.

Le 11 mai1991, le général Jean-Claude COULLON est confirmé dans ses fonction de président de la FSALE.

Les faits marquants de la présidence du général COULLON sont:

  • - - Création d’un “Comité de la Mémoire”,
  • - - Lancer l’idée de faire bénéficier tout légionnaire étranger blessé en service commandé de la nationalité française “Français par le sang versé”.
  • - - Demander le droit d’ester en justice pour la Fédération à l’encontre de personne ou organisme attaquant les anciens de la Légion étrangère.

Le 1er juillet 2001, le général COULLON fait élire le général RIDEAU à sa succession à la tête de la Fédération. L’année marque aussi l’ouverture du site internet de la Fédération.

Aujourd’hui, la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère est présidée par le général Rémy GAUSSERES, élu au sein du conseil d’Administration lors du congrès d’Orange.

Rapidement, avec le constat affiché du vieillissement des membres des amicales, une réaction s’impose et devient priorité avec la recherche du rajeunissement et l’accueil aux jeunes anciens légionnaires.

Il n’y a pas de problème, dit-on, il n’y a que des solutions ! Il n’empêche que les jeunes aujourd’hui qui quittent le service actif ne pourront remplacer nombre pour nombre les anciens qui disparaissent compte tenu que la Légion étrangère était forte d’un effectif de 36 000 pendant la période Indochinoise, 22 000 en Algérie et un peu plus de 6 000 à l’heure de l’écriture de cet article.

Ne plus voir les anciens combattants serait en soi une bonne nouvelle, malheureusement l’actualité du monde actuel ne laisse pas envisager cette éventualité…

La survie des anciens combattants et le sang nouveau des amicales, voilà bien probablement deux dossiers qui feront l’objet de fiévreux débats lors du prochain congrès de 2016.

Christian Morisot

20150529 - Historique des Unités de la Légion étrangère de sa création à 1964.

La Plume et le Képi

 

Historique des Unités de la Légion étrangère de sa création à 1964.

 J'ai toujours rencontré de grandes difficultés concernant l'historique des unités de la Légion étrangère depuis sa création. Ce tableau est le bienvenu, je partage...

Suivront les cavaliers, les parachutistes et les compagnies sahariennes.

la date butoir se situe jusqu'en 1964, une autre publication situera les unités de 1964 à nos jours.

INFANTERIE

 

  • Ancienne Légion (1831 – 1838). Crée par ordonnance royale du 10 mars 1831. A compris 7 bataillons. Cédée à l’Espagne le 28 janvier 1835. Licenciée en Espagne le 8 décembre 1838.
  • Nouvelle Légion (1835 – 1840). Crée par ordonnance royale du 16 décembre 1835. A compris 5 bataillons constitués de 1835 à 1840. Dédoublé en 2 régiments par ordonnance du 30 décembre 1840.
  • 1er et 2ème Régiments de la Légion étrangère (1841 – 1856). Formés le 1er avril 1841. Constituent la 1ère Légion étrangère par décret du 17 janvier 1855. Le 1er régiment est fondu dans le 2ème le 16 avril 1856.
  • 1ère et 2ème Légions étrangères. Ont été créées par le décret du 17 janvier 1855. Elles comprenaient chacune 2 régiments. Ramenées chacune à 1 régiment par décret du 16 avril 1856, elles ont donné naissance aux 1er et 2ème régiments étrangers.
  • 1er et 2ème Régiments étrangers (1856 – 1861). Le 1er avait ét organisé à Santhonay en 1856, il fut dissous le 14 décembre 1861 et versé au 2ème. Le 2ème provenait de la fusion de l’ancien 1er dans le 2ème, le 16 avril 1856. Il est devenu régiment étranger le 1er janvier 1862.
  • Régiment étranger (1862 – 1875). Composé d’abord des 3 anciens bataillons du 2ème. 3 bataillons (4ème,5ème et 6ème) furent successivement formés à Puebla. Mexico et Blida en 1864 et 1865. Les 5ème et 6ème furent dissous en 1867, un nouveau 5ème fut formé à Tours en août 1870 et dissous en novembre 1871. Le décret du 13 mars 1875 rendit au régiment étranger la dénomination de Légion étrangère.
  • Légion étrangère (1875 – 1884). Formée avec les 4 anciens bataillons du Régiment étranger. Un 5ème fut formé à Tiaret et un 6ème à Saïda le 12 juillet 1883. Dédoublée par loi du 14 décembre 1884.
  • 1er Régiment étranger (1885 – 1914). Formé le 1er janvier 1885 à 4 bataillons. Un 5ème fut créé à Sidi-Bel-Abbès le 1er novembre 1891 et un 6ème, également à Sidi-Bel-Abbès le 14 décembre 1899.
  • 2ème Régiment étranger (1885 – 1914). Formé le 1er janvier 1885 à 4 bataillons. Un (7me et un 6ème furent créés à Saïda aux mêmes dates que pour la 1er.
  • Régiment de Marche de Madagascar. Formé avec les bataillons 4/1 et 2/2 (1900 – 1901).
  • Régiment de Marche du Tonkin. Formé en 1902 avec des bataillons des 2 régiments. Dissous en 1907, les bataillons demeurés au formant corps.
  • Situation en août 1914                                                                           Les 1er et 2ème régiments étrangers comprenant chacun 6 bataillons. Etats-majors et portions centrales à Sidi-Bel-Abbès pour le 1er et Qaïda pour le 2ème. 3 bataillons en Indochine (4/1, 2/2 et 5/2). Le 2ème a 2 bataillons au Maroc occidental et le 1er a 3 bataillons au Maroc oriental. Le 1er entretient de petites garnisons à Marnia, Nemours ; le 2ème à Ain-el-Hadjar. Aïn-Sefra, Beni-Ounif, Forthassa, Geryville, Mecheria.
  • Formations de la guerre 1914 – 1918.                                               
  • 1 Le 1er régiment étranger. Forme à partir d’août 1914 : le 1er régiment de marche du 1er étranger (Maroc, bataillons 1, 2 et 6) dissous après la guerre en 1918. Le 2ème régiment de marche du 1er étranger (France, avec le 5ème bataillo comme noyau, devenu R.M.L.E. le 11 novembre 1915. Le 3ème régiment de marche du 1er étranger, constitué de toutes pièces à Paris le 4 septembre 1914, dissous et versé au 2ème de marche le 5 juillet 1915. Le 4ème régiment de marche du 1er étranger, Légion garibaldienne, dissous en mars 1915, après avoir ét formé en novembre 1914, 2ème régiment étranger, formé à partir d’août 1914 : Le 1er régiment de marche du 2ème étranger (Maroc, bataillon 3 et 6) dissous le 15 février 1918. Le 2ème régiment de marche du 2ème étranger (France, avec le 4ème bataillon comme noyau, fondu dans le R.M.L.E le 11 novembre 1915. Le 1er bataillon a subsisté à l’état squelettique en Algérie. Les 2ème et 6ème bataillons sont rentrés du Tonkin en 1916. Régiment de Marche de la Légion étrangère (RMLE 1915 – 1920) Il a été formé le 11 novembre 1915 par la fusion des 2ème régiment de marche des 1er et 2ème étrangers. Il a conservé le drapeau du 2èmeM du 1er. En 1914, les bataillons de ces 2 régiments de marche avaient été mis sur pied à Bayonne et Avignon (1er), Blois et Orléans (2ème). Le bataillon 2 du 1er devint 1er bataillon du R.M.L.E., les bataillons C et D du 2ème devinrent 2ème et 3ème bataillons.
  • La Légion réorganisée après la guerre de 1914 – 1918 :                       Par décret du 10 juillet 1920, le R.M.L.E. devient 3ème régiment étranger. En même temps, au Maroc, est constitué un 4ème régiment étranger, avec les bataillons 1, 2 et 6 du 1er et le bataillon 6 du 2ème qui comptaient au 1er régiment de marche du 1er, dissous le 15 février 1918. Le 9 décembre 1920, reconstitution du 2ème régiment étranger à 3 bataillons pour être employé au Maroc. En janvier et février 1921, reconstitution du 1er régiment étranger à 4 bataillons. En juillet 1930, création du 5ème régiment étranger à 4 bataillons en Indochine. En 1936, la Légion étrangère compte donc 5 régiments d’infanterie formant au total 17 bataillons (5 au 1er et 3 dans chacun des 4 autres). En 1939, furent formés 3 autres bataillons dont deux au 1er et 1 au 2ème. Le 1er octobre 1939, les bataillons en service au Levant forment le 6ème régiment étranger.
  • Formations de la Guerre 1939 – 1945 :                                                     Le 1er novembre 1939, est créé, au camp de la Valbonne, le 11ème régiment étranger qui est anéanti le 22 juin 1940. Le 25 février 1940 sont formés le 12ème régiment étranger et la 13ème Demi-Brigade de la Légion étrangère, en Algérie et au Maroc. Les 11ème et 12ème sont dissous en Afrique du Nord en juillet 1940. La 13ème Demi-Brigade poursuit son existence aux F.F.L.. Le 15 novembre 1940, le 2ème régiment étranger est dissous, le 4ème prend le numéro 2. Le 1er août 1941, les 1er et 2ème bataillons du 1er Etranger forment la 4ème Demi-Brigade de Marche de la Légion étrangère. Le 1er janvier 1942, le 6ème régiment étranger, dissous, contribue à la reconstitution du 1er régiment étranger à 3 bataillons.                                                                               En novembre 1942, existent :                                                                     le 1er régiment étranger d’infanterie (3 bataillons en Algérie). Le 2ème régiment étranger d’infanterie (3 bataillons au Maroc). Le 3ème régiment étranger d’infanterie (3 bataillons au Maroc). La 4ème demi-brigade de la Légion (2 bataillons en A.O.F). Le 5ème régiment étranger (3 bataillons en Indochine). La 13ème demi-brigade de la Légion (2 bataillons en Libye).   En décembre 1942 : Dissolution du 2ème étranger qui recomplète le 3ème régiment étranger au front de Tunisie. En février 1943, le 3ème bataillon du 1er est dissous et recomplète les 2 premiers bataillons en Tunisie. En avril 1943, la 4ème demi-brigade est également envoyée en Tunisie.       Par suite de pertes subies au cours de la campagne de Tunisie, la Légion n’est plus représentée que par 2 unités d’infanterie à partir de juin 1943 : un régiment de marche constitué avec les hommes provenant de tous les bataillons dissous et la 13ème demi-brigade qui continue à appartenir à la Division Française Libre. Le Régiment de Marche de la Légion étrangère (R.M.L.E.) est créé le 1er juillet 1943. Il reçut le drapeau du 3èmeE.I, à Sidi-bel-Abbès. Il va devenir infanterie de la 5ème division blindée. Il reste , à Sidi-Bel-Abbès, un dépôt commun des Régiments Etrangers (DCRE).                                                                                                         En Extrême Orient, coupé du reste du monde, subsiste le 5ème R.E. qui disparaît pratiquement en 1945, détruit ou pourchassé par les japonais. Avec ses débris sera formé un bataillon de marche qui participera aux premières opérations de la guerre d’Indochine, avant d’être rapatrié en Afrique du Nord et dissous (1946).                                                               La Légion étrangère réorganisée après la guerre de 1939 – 1945         Le régiment de marche de la Légion étrangère devient 3ème régiment étranger d’infanterie le 1er juillet 1945. Un régiment de marche de la Légion étrangère d’Extrême Orient est formé le 29 mai 1945 en Algérie. Le 1er régiment étranger d’infanterie est reformé en 1945 comme unité d’instruction à Sidi-Bel-Abbès. Le régiment de marche d’Extrême-Orient devient 2ème régiment étranger d’infanterie le 21 janvier 1946. Le 4ème régiment étranger d’infanterie (d’abord sous l’appellation de 4ème demi-brigade) est reformé le 26 avril 1946 au Maroc. Il sera dissous le 25 avril 1964. Le 5ème régiment étranger d’infanterie est reformé en Indochine en 1947 à partir d’éléments des 4ème et 6ème R.E.I. Il deviendra, le 1er octobre 1963, 5ème régiment mixte du Pacifique. Le 6ème régiment étranger d’infanterie est reformé temporairement en 1947, il est réduit à 1 bataillon formant corps en 1951 et il est dissous peu après. A l’issue de la réimplantation des unités de Légion après le conflit algérien, seuls subsistent les 1er, 2ème et 3ème R.E.I, la 13ème Demi-brigade ainsi que le 5ème R.M.P.

Suite: Cavaliers, parachutistes et compagnies sahariennes.

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