18950423 - 00 - La Campagne du SLT Langlois de la 3e Compagnie du Bataillon étranger - Majunga

Souvenirs de Madagascar (1895) - Langlois, Lieutenant - 1900

18960110 - Expédition de Madagascar 1895 - De Marseille à Suberbieville

 

 

 

Au commencement de février 1895, cinq mois après ma sortie de Saint-Cyr, j'étais versé à la 3e compagnie du régiment d'Algérie, destinée à opérer à Madagascar.


Le 5 avril, l'lndouslan, grand navire de la Compagnie Frayssinet, nous entraînait, à travers la mer bleue, vers les inconnus mystérieux, vers les horizons de feu. Et moi, le cœur gonflé de joie, l'esprit déjà échauffé par les soleils futurs, je me laissais aller à des rêves de batailles, de gloire, rêves très doux pour un officier de 20 ans qui souffre de voir son épaulette si neuve, sa moustache si embryonnaire.


LANGLOIS

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En rade de Majunga.

 

Enfin le navire prend son mouillage : le 23 avril, il est 5 heures.

La vaste baie semble s'animer un peu, les vedettes passent en lâchant leurs sifflements aigus, les canots se détachent des flancs des navires et les énormes chalands s'emplissent lentement du matériel qu'on débarquera demain à la première heure.

La ville est dominée par la hauteur du rowa ;elle est très pittoresque, perdue au milieu des manguiers énormes, où, çà et là, se mêlent les larges feuilles dubananier et la gracieuse dentelure du latanier.

 

 

A l'arrière des navires, les drapeaux sont en berne, un matelot est mort ; la fièvre commence ses ravages, nous dit un officier de marine ; l'hôpital est encombré, la colonne Metzinger sur Maroway a échoué : elle s'est perdue dans les marais qui entourent cette localité et a dû se replier sur Meverano.

Le colonel Oudri vient nous serrer la main et nous annoncer notre prochain départ pour l'intérieur. Il est acclamé par les légionnaires qui l'adorent.

« — Voici un enthousiasme de bon augure, lui dit le colonel Bailloud; avec un tel régiment vous irez loin. »

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Impressions sur Majunga.


Le bataillon a débarqué ce matin ; l'opération a été longue, pénible et humide. Aussitôt débarqué, j'ai été envoyé, en qualité de chef de popote, prendre langue avec les fournisseurs ; j'ai pu ainsi visiter tout Majunga.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le camp des Manguiers.

 

 


Le bataillon a établi son bivouac au camp dit des Manguiers. Ce camp s'étend à l'est du rowa, complètement en dehors de la ville. Les manguiers qui l'ombragent sont des arbres magnifiques.

 

 

Il n'est pas banal, le camp des Manguiers, avec ses centaines de petites tentes, minuscules taches blanches jetées sur la masse verte des arbres, avec ses fanfares de clairon et son animation de caserne.

 

 

Enfin, voici nos légionnaires ! Leur bivouac, établi au milieu de tombeaux musulmans, ne dépare pas l'ensemble; les tentes, bien alignées et recouvertes de feuillage, lui donnent un aspect très original.

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