La Newsletter 14/03 de l'AALEME

La Newsletter 14/03 de l'AALEME

Décès de Maître Roland Seigneurie

samedi 08 mars 2014

Cliquez ici pour consulter l'avis n°1237391

A l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère : un président à l'honneur

13/03/2014

Le président Manfred à l'honneur pour ses 74 printemps (Picasa)

Tous les ans l'Amicale des Anciens de la Légion étrangère organise son assemblée générale au Quartier Général Rollet du 1er REG

Au cours de la dernière assemblée générale de l’Amicale des Anciens de la Légion étrangère (AALE), qui s’est déroulée au quartier Général Rollet, son président fondateur Manfred Holzhauser, a été mis à l’honneur.

En effet les amicalistes lui ont fait la surprise de célébrer son 74e anniversaire, au cours du repas de l'assemblée, alors que le secret avait été bien gardé.

Pour la petite histoire, c’est en 2002 qu’il en a été le premier président. A ce jour l’Amicale compte 107 membres actifs.

Le président Manfred, est âgé de 74 ans. Il a quitté le service actif au 6e REG de Laudun-l’Ardoise, en 1994 après 28 années de bons et loyaux services. Présent à la création du régiment le 1er juillet 1984, il a terminé sa carrière toujours au quartier général Rollet, devenu 1er REG.

Il a effectué de nombreux séjours à l’étranger : Tahiti, Djibouti, République Centre Africaine, Guyanne. Il a engagé l’Amicale dans de nombreuses manifestations, très appréciées : Participation aux Fêtes patriotiques- Aides aux familles de Légionnaires lors de décès- Aides aux Légionnaires en difficultés- Aides au reclassement des Légionnaires quittant le service actif- Création d'un caveau au cimetière de Laudun-L'Ardoise :Aide de la Mairie pour la concession et financé par les membres de l'Amicale et la Fédérations des Sociétés des Amicales des anciens de la Légion étrangère, qui est destiné aux Légionnaires décédés ou sans famille pour avoir une sépulture digne et éventuellement d'ancien légionnaire sur la demande de leur famille.

Évidemment les applaudissements nourris de toute l’assistance ont été particulièrement ressentis et appréciés par le président Manfred, chaleureusement congratulé. A notre tour Bon anniversaire Manfred.

Une belle balade à faire vers Tiznit

Le but de la promenade : Souk el Arbaa n’Aït Ahmed (quelques uns l’ont surnommé l’Oasis des tortues en raison des tortues d’eau qu’on trouve dans l’oasis)

Pour y aller : passer par Biougra et là, prendre en direction d’Aït Milk.
En gros, pour tout ce trajet, il faut compter 5 heures de route, en dehors des arrêts photos, pique-nique…
Le trajet : (cliquez pour agrandir).

Trajet Souk el Arbaa N Aït Ahmed - Oasis des tortues

Un peu de piste (en tout env. 15 km), mais très praticable.

L’arrivée sur Souk el Arbaa N’Aït Ahmed :

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les points blancs dans le champ sont des ruches.
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Ce souk autrefois important est à l’abandon depuis 1979, après la construction du barrage Youssef ben Tachfine tout proche qui a noyé une bonne partie des champs qui fournissaient ce qui était vendu dans ce souk dont les bâtiments ont été construits par la Légion Etrangère dans les années 30 pour des raisons stratégiques, l’oasis de souk Arbaa n’Aït Ahmed étant le seul point d’eau permanent de toutes les vallées environnantes.
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Presque 5000 m² de bâtiments. Tracé militaire mais savoir-faire marocain. Le mélange des deux cultures peut s’apprécier dans l’architecture unique des bâtiments. Arcades, lignes droites, caserne, maison du capitaine…, le tout en pisé chaulé.

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La boucherie.

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Après Souk el Arbaa n’Aït Ahmed, on continue sur la piste dans la belle vallée verdoyante de l’oued Massa
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Dès qu’on s’éloigne de la vallée pour rejoindre la route goudronnée, on retrouve des paysages de montagne beaucoup plus arides mais tout aussi beaux :
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Photos M. Terrier

Remise de la médaille d'argent de la FNCV au Président de l'AALE 37

Dix jeunes marseillais des quartiers Nord en stage commando en Guyane

Publié le Lundi 10/03/2014

Ils l'ont fait... et en sont fiers ! Dix jeunes ont effectué un stage commando en Guyane avec la Légion. Une expérience unique

Dans un territoire hostile, pas question de défier l'autorité, car "l'autorité, c'est la sécurité dans la jungle", et donc la survie. Photos DR et R.S.

Debout à 5 h du matin, boussole à la main et sac au dos, les journées sont ponctuées d'exercices éprouvants pour le corps et les nerfs. À leur retour, les jeunes sont accueillis comme des héros à l'aéroport.


Pas besoin de mots, l'attitude parle d'elle-même. Le sourire aux lèvres et la tête haute en dépit de la fatigue, à peine ont-ils franchi le seuil de l'aéroport qu'ils ne parlent que de ça. "Une expérience de fous", "une semaine dingue", "c'était chaud, "je sais même pas si on réalise ce qu'on vient de faire"... La prouesse est bel et bien colossale. Ces dix jeunes Marseillais viennent de braver la forêt équatoriale guyanaise dans un stage commando prévu pour des légionnaires surentraînés.

À peine arrivés en Guyane, ils sont mis d'emblée dans le bain. Après différents tests d'aptitudes physiques et de natation, puis deux jours d'entraînement en forêt, direction le Cefe (centre d'entraînement à la forêt équatoriale). Quatre jours livrés à eux-mêmes, encadrés par deux chefs de la Légion. Et dans un territoire hostile, pas question de défier l'autorité, car "l'autorité, c'est la sécurité dans la jungle", et donc la survie.

Avec un taux d'humidité de 90 %, la chaleur est étouffante Déshydratation, malaise, bestioles, cloques, hématomes... Ici tout le monde est dans la même galère donc pas question de se plaindre. Debout à 5 h du matin, boussole à la main et sac au dos, les journées sont ponctuées d'un saut de 10 mètres par-dessus un pont, d'une traversée de rivière à contre-courant avec les équipements à la main, ou encore d'exercices d'orientation perdus dans la verdoyante mais dangereuse forêt guyanaise.

"Le plus dur, je crois que c'était les habits mouillés"

"Mais le plus dur, je crois que c'était les habits mouillés tout le temps. C'était vraiment une horreur, et puis il pleuvait beaucoup donc on ne séchait jamais", confie Myriam, victime d'une luxation de l'épaule lors du dernier jour de stage. Pour les douches, il fallait faire trempette dans la rivière, non loin du bivouac. C'est d'ailleurs ces moments de bivouac qui ont permis certaines discussions constructives. Car c'est l'un des buts recherchés par l'association En action pour les nations (EAPN), créée par le pasteur et ancien légionnaire, Salim Bouali, qui a également participé au stage. Le papa de l'un des garçons était également présent ainsi que Stéphane et Adil, les représentants des marins pompiers.

Sheriff, Stéphane, Hauria, Annes-Sophie... l'ensemble des jeunes ont en tout cas vécu l'expérience à fond. Loïc de son côté a effectué un petit malaise durant le stage. Il faut dire qu'en France, il vivait la nuit et dormait le jour. "Anesthésié par le cannabis du quartier", Loïc a retrouvé sa volonté et ses énergies en Guyane. Aujourd'hui il l'affirme : "Après cette mise à zéro du cerveau, tout çà est loin derrière moi".

Il invite même d'autres jeunes en manque de repères à vivre cette expérience hors du commun. C'est d'ailleurs l'un des objectifs d'EAPN dans les semaines et mois à venir. Communiquer dans les collèges et lycées afin de permettre une certaine prise de conscience. "C'est un vecteur formidable de communication pour nous également", confie Thierry Dechaume, membre de l'unité de prévention urbaine et référent de la police nationale au sein de l'aventure, qui a été contraint, à son plus grand désespoir, de se désister au dernier moment.

"Ces jeunes ont besoin d'un encadrement moral et humain"

Au final, personne n'a lâché et le groupe s'est serré les coudes. Car dans cette expérience, il y a eu des pleurs, du stress, des conflits... mais le groupe est sorti grandi. "Chacun a su dévoiler sa vraie personnalité, ce qu'ils avaient vraiment dans les tripes, pour ensuite s'ouvrir à l'autre, révèle Salim Bouali. L'indifférence et l'apathie ont tué notre jeunesse mais lorsqu'elle se sent aimée, ce n'est plus la même. Ces jeunes ne demandent pas un encadrement financier, il ne faut pas les entretenir. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un encadrement moral et humain, comme ce fut le cas pour nous pendant ces quelques jours".

Une cérémonie de remise de diplôme émouvante et touchante, a d'ailleurs été organisée en leur honneur, en présence notamment du Général commandant de la Légion étrangère, le général de Saint-Chamas et du colonel Alain Walter, chef de corps du 3e Régiment étranger d'infanterie.

Au moment du départ, Salim, Thierry et les autres, prennent bien soin de mettre en garde l'ensemble des jeunes sur le retour au quotidien, et donc des fréquentations qui pourraient de nouveau les tirer vers le bas. Mais comme le formule l'un d'entre eux, d'un ton rassurant, "la jungle, c'est maintenant que ça commence, mais aujourd'hui on sait comment en sortir".

Remi Simonpietri

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Indochine: la légion des inconnus de la Wehrmacht

Vendredi, 07 Mars 2014 10:14

5 mars 2014

B.D. légionnaire du 5e REI (photo de gauche, à gauche) au bord du fleuve Rouge, au Tonki, en 1951, et au sein des jeunesses hitlériennes

en Poméranie, en 1938. (Photos collection particulière.)


ENQUÊTE

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats allemands faits prisonniers en France se sont engagés au côté des képis blancs dans le conflit colonial. Un jeune chercheur français retrace leurs parcours oubliés dans un livre, «l’Ennemi utile».

La guerre d’Indochine fut - aussi - une tragédie allemande, mais la plupart des Allemands, et des Français, l’ignorent. Lorsque, l’an dernier, un jeune historien français est passé au bureau des Etats de services de Berlin, organisme qui tient le registre des soldats de l’armée allemande tombés au cours des deux dernières guerres mondiales, ses interlocuteurs ont été fort surpris d’apprendre de sa bouche que plus de 2 600 de leurs compatriotes étaient «morts pour la France», et ce juste après la Seconde Guerre mondiale ! Si la chose est peu ou pas connue des deux côtés du Rhin, c’est que ces victimes-là sont restées enfouies dans une zone où l’historiographie n’avait pas beaucoup fouillé.

Waffen-SS, chevaliers prussiens

A l’issue du conflit de 1939-1945, un nombre important de prisonniers allemands s’est engagé dans la Légion étrangère. Ils se sont retrouvés presque immédiatement en Indochine. Le retrait des troupes japonaises qui occupaient la colonie française l’avait laissée dans un chaos dont le Vietminh communiste a su profiter, déclarant l’indépendance d’une partie du Vietnam en septembre 1945. Commence alors une guerre coloniale dont la Légion étrangère va être le fer de lance. Dans ses rangs, beaucoup d’Allemands, dont un nombre non négligeable de Waffen-SS. La pointe du fer de lance en Indochine, ce sera donc l’ennemi de la veille.

Combien furent-ils ? Entre 20 000 et 30 000 sur un contingent de 70 000 hommes, estime-t-on aujourd’hui, sans exclure une proportion plus forte encore. Les légionnaires allemands ont laissé derrière eux - dans les films, les romans, certains articles - d’assez belles images d’Epinal, des portraits sans nuances. Il y aurait eu, d’un côté, des chevaliers prussiens toujours prêts à démontrer leurs qualités de guerriers, comme ils l’ont souvent fait dans la Légion depuis sa création en 1831 ; de l’autre, d’anciens criminels de guerre venus se planquer dans ce corps discret de l’armée française pour tenter de se faire oublier.

Pas facile d’aller au-delà de cette iconographie saturée, entre idéalisation et diabolisation, puisque la Légion ne communique pas les dossiers personnels (1) et que, plus largement, la France a essayé de dissimuler le rôle des Allemands dans ses guerres coloniales.

Il y avait pourtant un moyen de creuser cette histoire-là : croiser les dossiers des légionnaires morts en service commandé, conservés et accessibles au Bureau des archives des victimes de conflits contemporains à Caen (Calvados), et ceux des soldats de l’armée allemande, archivés à Berlin. Cette singulière entreprise a été menée par un chercheur singulier : Pierre Thoumelin, 25 ans, officier de gendarmerie en cours de formation qui, parallèlement, travaille sur une thèse de doctorat d’histoire à l’université de Caen. La gendarmerie, «ce sera mon métier», dit Thoumelin sans l’ombre d’une hésitation. Si possible dans les enquêtes judiciaires. Il a réussi l’été dernier le concours de l’Ecole d’officiers de Melun (Seine-et-Marne). Mais l’histoire a toujours été sa passion, offrant un autre genre d’enquêtes.

Thoumelin est né au cœur du Cotentin, d’un père lui aussi gendarme et féru d’histoire. Après une prépa littéraire, il est parti faire des études à Caen. Il se dit passionné par la période contemporaine, en particulier la colonisation et la décolonisation. Sa famille n’a pas de passé avec les képis blancs, mais le fait d’ avoir grandi près des plages du débarquement et des anciens camps de prisonniers allemands l’a sensibilisé à ce sujet. «Ayant beaucoup lu sur l’Indochine, j’ai naturellement voulu savoir pour quelles raisons des Allemands étaient allés se battre là-bas», explique-t-il.

L’aventure plutôt que le retour

Thoumelin s’embarque donc dans une thèse de doctorat au Centre de recherche d’histoire quantitative de Caen, avec pour thème «Les légionnaires allemands et la guerre d’Indochine 1946-1954», sous la direction de Michel Boivin. Il crée des bases de données, trie les dossiers des soldats par classes d’âge, tente de recouper les éléments issus de ces deux grandes sources, interviewe une trentaine d’anciens légionnaires. Ce travail est suffisamment avancé pour qu’il fasse l’objet d’un livre (2) et bientôt d’un documentaire, diffusé en mai sur France 3, à l’occasion des 60 ans de Diên Biên Phu. Conclusion de son enquête : dans leur majorité, les légionnaires allemands partis en Indochine étaient des types qui cherchaient simplement à s’en sortir. Souvent, plus rien ni personne ne les attendait après la guerre en Allemagne où les conditions de vie étaient très difficiles. Alors, ces jeunes hommes vaincus ont choisi l’aventure plutôt que le retour. «Des SS se sont glissés à travers les mailles du filet : leur proportion au sein des légionnaires allemands est aux alentours de 8 à 10%, dans les classes d’âges inférieures. Cependant, même si la Légion n’a pas été très regardante, il est faux d’aller jusqu’à dire que l’Indochine a été le point de ralliement des anciens nazis», souligne Pierre Thoumelin. Ainsi le cliché du criminel de guerre allemand recyclé par l’armée française dans la Légion est-elle largement un mythe. Il n’en a pas moins nourri quelques articles de presse, notamment dans l’Humanité de l’après-guerre, et certains ouvrages, comme la Garde du diable : des SS en Indochine, du Canadien Georges Robert Elford.

En revanche, il est avéré que la présence de combattants allemands a été déterminante en Indochine. Ces derniers ont été très présents parmi les instructeurs et l’encadrement de la Légion, ce qui ne posait guère de problème puisque 70% des légionnaires servant en Indochine étaient germanophones. C’est que les képis blancs ont eu une forte culture germanique dès la création du corps en 1831 : trois des sept bataillons initiaux étaient constitués uniquement d’Allemands.

En 1940, l’une des premières demandes de l’Allemagne nazie au gouvernement de Vichy fut de lui remettre les légionnaires allemands, dont le nombre était alors estimé à 10 000. Ainsi, nombre de traditions de la Légion sont d’origine germanique, en particulier les chants.

En Indochine fut mise à profit l’expérience d’anciens membres d’unités d’élite, comme les parachutistes de la Luftwaffe, qui s’étaient illustrés dans les batailles de Normandie et de Monte Cassino. C’est ainsi que l’«ennemi héréditaire» est devenu l’«ennemi utile». Ceci n’a pas aidé au rapprochement entre la France et l’Allemagne dans l’après-guerre. «Nous avons pu retrouver dans les fichiers de décès de légionnaires allemands des demandes de familles formulant expressément le souhait que la mention "mort pour la France" soit retirée du dossier de leur fils», écrit Pierre Thoumelin. Dès lors, la France s’en est souvent tenue à la mention «mort au champ d’honneur». Cela explique en partie la surprise des Allemands face au nombre de ses victimes en Indochine. Le parcours de ces légionnaires est parfois très complexe. Kurt K., né en 1924, comptait à sa mort, en mars 1953, deux citations au titre de la Wehrmacht ainsi que, dans l’armée française, trois citations à l’ordre du régiment en Indochine, une croix de guerre avec étoile de bronze et la médaille coloniale pour l’Extrême-Orient. Certains furent prisonniers en France à la fin de la Seconde Guerre, puis légionnaires en Indochine au service d’une guerre coloniale française, avant de déserter en passant au service du Vietminh et de l’anticolonialisme, et seront finalement renvoyés soit en Allemagne de l’Ouest, où ils se feront aussi discrets que possible, soit en Allemagne de l’Est, où ils seront accueillis comme les héros d’une guerre communiste, et du coup contraints de participer à des meetings politiques pour dénoncer les abus de la France coloniale. Sans surprise, beaucoup choisirent le silence.

Changement de camp

In Foreign Service, documentaire diffusé par Arte en 2005,Marc Eberle a retracé quelques-uns de ces parcours hallucinants. L’un des anciens légionnaires confie que, lorsqu’il a été fait prisonnier par un groupe vietminh, il a été mené droit au capitaine… qui était allemand. Selon Eberle, 1 400 légionnaires allemands auraient changé de camp. La guerre d’Indochine fut le conflit au cours duquel la Légion étrangère a connu ses plus grosses pertes (plus de 10 000 hommes), devant la Première Guerre mondiale, souligne Pierre Thoumelin. A Diên Biên Phu, elle avait engagé six bataillons, dont 1 600 Allemands qui, pour beaucoup, sont morts durant la bataille ou la longue marche qui suivit.

Il reste au chercheur quelques pistes à creuser, en particulier le parcours des anciens légionnaires rentrés en RDA, ou encore le destin de ceux qui, rentrés en RFA, se sont engagés dans la Bundeswehr. Mais il a établi l’essentiel : les combattants allemands ont joué un rôle plus important qu’on ne pensait dans la guerre d’Indochine, longtemps ignoré parce que leurs parcours étaient trop en contradiction avec le discours alors dominant sur les relations franco-allemandes. «Comment évoquer l’esprit de camaraderie entre légionnaires allemands et soldats français à une époque où l’opinion était encore profondément marquée par les années d’occupation ?» souligne le gendarme-historien.

(1) Les archives de la Légion qui ne sont pas reversées au Service historique de la Défense ne peuvent être consultées, et leur déclassification n’est pas prévue.

(2) «L’ennemi utile», de Pierre Thoumelin. Editions Schneider Text, 184 pp., 14,90 €.

Edouard LAUNET

Mort du général Standera, légionnaire et pilote

Ainsi va le monde !

mercredi 5 mars 2014

Son nom est inconnu en France. Pourtant ce pilote tchèque qui avait quitté son pays occupé par les nazis en 1939, s’était d’abord engagé à la Légion étrangère. Puis il avait combattu au sein de la 312e escadrille de chasse tchécoslovaque de la Royal Air Force. Retourné à Prague en 1945, il était revenu en Grande-Bretagne trois ans plus tard, victime de persécutions du régime communiste. Il avait ensuite vécu en Allemagne.
 
Le général Miroslav Standera, qui avait définitivement retrouvé son pays natal en 1994, était le dernier pilote de chasse tchèque ayant participé à la bataille de France. Il était chevalier de la Légion d’honneur.

TITAN déménagement

Recherche à partir du 1er Juin jusqu'au 30 Septembre 2014, 2 aides déménageurs.

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La chanson de soldat, outil du combattant et enjeu idéologique (1948-2013)

Les Légionnaires de la 13

Jeudi, 06 Mars 2014 20:29

 
 

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Décès de Maître Roland Seigneurie

samedi 08 mars 2014

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A l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère : un président à l'honneur

13/03/2014

Le président Manfred à l'honneur pour ses 74 printemps (Picasa)

Tous les ans l'Amicale des Anciens de la Légion étrangère organise son assemblée générale au Quartier Général Rollet du 1er REG

Au cours de la dernière assemblée générale de l’Amicale des Anciens de la Légion étrangère (AALE), qui s’est déroulée au quartier Général Rollet, son président fondateur Manfred Holzhauser, a été mis à l’honneur.

En effet les amicalistes lui ont fait la surprise de célébrer son 74e anniversaire, au cours du repas de l'assemblée, alors que le secret avait été bien gardé.

Pour la petite histoire, c’est en 2002 qu’il en a été le premier président. A ce jour l’Amicale compte 107 membres actifs.

Le président Manfred, est âgé de 74 ans. Il a quitté le service actif au 6e REG de Laudun-l’Ardoise, en 1994 après 28 années de bons et loyaux services. Présent à la création du régiment le 1er juillet 1984, il a terminé sa carrière toujours au quartier général Rollet, devenu 1er REG.

Il a effectué de nombreux séjours à l’étranger : Tahiti, Djibouti, République Centre Africaine, Guyanne. Il a engagé l’Amicale dans de nombreuses manifestations, très appréciées : Participation aux Fêtes patriotiques- Aides aux familles de Légionnaires lors de décès- Aides aux Légionnaires en difficultés- Aides au reclassement des Légionnaires quittant le service actif- Création d'un caveau au cimetière de Laudun-L'Ardoise :Aide de la Mairie pour la concession et financé par les membres de l'Amicale et la Fédérations des Sociétés des Amicales des anciens de la Légion étrangère, qui est destiné aux Légionnaires décédés ou sans famille pour avoir une sépulture digne et éventuellement d'ancien légionnaire sur la demande de leur famille.

Évidemment les applaudissements nourris de toute l’assistance ont été particulièrement ressentis et appréciés par le président Manfred, chaleureusement congratulé. A notre tour Bon anniversaire Manfred.

Une belle balade à faire vers Tiznit

Le but de la promenade : Souk el Arbaa n’Aït Ahmed (quelques uns l’ont surnommé l’Oasis des tortues en raison des tortues d’eau qu’on trouve dans l’oasis)

Pour y aller : passer par Biougra et là, prendre en direction d’Aït Milk.
En gros, pour tout ce trajet, il faut compter 5 heures de route, en dehors des arrêts photos, pique-nique…
Le trajet : (cliquez pour agrandir).

Trajet Souk el Arbaa N Aït Ahmed - Oasis des tortues

Un peu de piste (en tout env. 15 km), mais très praticable.

L’arrivée sur Souk el Arbaa N’Aït Ahmed :

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les points blancs dans le champ sont des ruches.
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Ce souk autrefois important est à l’abandon depuis 1979, après la construction du barrage Youssef ben Tachfine tout proche qui a noyé une bonne partie des champs qui fournissaient ce qui était vendu dans ce souk dont les bâtiments ont été construits par la Légion Etrangère dans les années 30 pour des raisons stratégiques, l’oasis de souk Arbaa n’Aït Ahmed étant le seul point d’eau permanent de toutes les vallées environnantes.
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Presque 5000 m² de bâtiments. Tracé militaire mais savoir-faire marocain. Le mélange des deux cultures peut s’apprécier dans l’architecture unique des bâtiments. Arcades, lignes droites, caserne, maison du capitaine…, le tout en pisé chaulé.

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La boucherie.

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Après Souk el Arbaa n’Aït Ahmed, on continue sur la piste dans la belle vallée verdoyante de l’oued Massa
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Dès qu’on s’éloigne de la vallée pour rejoindre la route goudronnée, on retrouve des paysages de montagne beaucoup plus arides mais tout aussi beaux :
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Photos M. Terrier

Remise de la médaille d'argent de la FNCV au Président de l'AALE 37

Dix jeunes marseillais des quartiers Nord en stage commando en Guyane

Publié le Lundi 10/03/2014

Ils l'ont fait... et en sont fiers ! Dix jeunes ont effectué un stage commando en Guyane avec la Légion. Une expérience unique

Dans un territoire hostile, pas question de défier l'autorité, car "l'autorité, c'est la sécurité dans la jungle", et donc la survie. Photos DR et R.S.

Debout à 5 h du matin, boussole à la main et sac au dos, les journées sont ponctuées d'exercices éprouvants pour le corps et les nerfs. À leur retour, les jeunes sont accueillis comme des héros à l'aéroport.


Pas besoin de mots, l'attitude parle d'elle-même. Le sourire aux lèvres et la tête haute en dépit de la fatigue, à peine ont-ils franchi le seuil de l'aéroport qu'ils ne parlent que de ça. "Une expérience de fous", "une semaine dingue", "c'était chaud, "je sais même pas si on réalise ce qu'on vient de faire"... La prouesse est bel et bien colossale. Ces dix jeunes Marseillais viennent de braver la forêt équatoriale guyanaise dans un stage commando prévu pour des légionnaires surentraînés.

À peine arrivés en Guyane, ils sont mis d'emblée dans le bain. Après différents tests d'aptitudes physiques et de natation, puis deux jours d'entraînement en forêt, direction le Cefe (centre d'entraînement à la forêt équatoriale). Quatre jours livrés à eux-mêmes, encadrés par deux chefs de la Légion. Et dans un territoire hostile, pas question de défier l'autorité, car "l'autorité, c'est la sécurité dans la jungle", et donc la survie.

Avec un taux d'humidité de 90 %, la chaleur est étouffante Déshydratation, malaise, bestioles, cloques, hématomes... Ici tout le monde est dans la même galère donc pas question de se plaindre. Debout à 5 h du matin, boussole à la main et sac au dos, les journées sont ponctuées d'un saut de 10 mètres par-dessus un pont, d'une traversée de rivière à contre-courant avec les équipements à la main, ou encore d'exercices d'orientation perdus dans la verdoyante mais dangereuse forêt guyanaise.

"Le plus dur, je crois que c'était les habits mouillés"

"Mais le plus dur, je crois que c'était les habits mouillés tout le temps. C'était vraiment une horreur, et puis il pleuvait beaucoup donc on ne séchait jamais", confie Myriam, victime d'une luxation de l'épaule lors du dernier jour de stage. Pour les douches, il fallait faire trempette dans la rivière, non loin du bivouac. C'est d'ailleurs ces moments de bivouac qui ont permis certaines discussions constructives. Car c'est l'un des buts recherchés par l'association En action pour les nations (EAPN), créée par le pasteur et ancien légionnaire, Salim Bouali, qui a également participé au stage. Le papa de l'un des garçons était également présent ainsi que Stéphane et Adil, les représentants des marins pompiers.

Sheriff, Stéphane, Hauria, Annes-Sophie... l'ensemble des jeunes ont en tout cas vécu l'expérience à fond. Loïc de son côté a effectué un petit malaise durant le stage. Il faut dire qu'en France, il vivait la nuit et dormait le jour. "Anesthésié par le cannabis du quartier", Loïc a retrouvé sa volonté et ses énergies en Guyane. Aujourd'hui il l'affirme : "Après cette mise à zéro du cerveau, tout çà est loin derrière moi".

Il invite même d'autres jeunes en manque de repères à vivre cette expérience hors du commun. C'est d'ailleurs l'un des objectifs d'EAPN dans les semaines et mois à venir. Communiquer dans les collèges et lycées afin de permettre une certaine prise de conscience. "C'est un vecteur formidable de communication pour nous également", confie Thierry Dechaume, membre de l'unité de prévention urbaine et référent de la police nationale au sein de l'aventure, qui a été contraint, à son plus grand désespoir, de se désister au dernier moment.

"Ces jeunes ont besoin d'un encadrement moral et humain"

Au final, personne n'a lâché et le groupe s'est serré les coudes. Car dans cette expérience, il y a eu des pleurs, du stress, des conflits... mais le groupe est sorti grandi. "Chacun a su dévoiler sa vraie personnalité, ce qu'ils avaient vraiment dans les tripes, pour ensuite s'ouvrir à l'autre, révèle Salim Bouali. L'indifférence et l'apathie ont tué notre jeunesse mais lorsqu'elle se sent aimée, ce n'est plus la même. Ces jeunes ne demandent pas un encadrement financier, il ne faut pas les entretenir. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un encadrement moral et humain, comme ce fut le cas pour nous pendant ces quelques jours".

Une cérémonie de remise de diplôme émouvante et touchante, a d'ailleurs été organisée en leur honneur, en présence notamment du Général commandant de la Légion étrangère, le général de Saint-Chamas et du colonel Alain Walter, chef de corps du 3e Régiment étranger d'infanterie.

Au moment du départ, Salim, Thierry et les autres, prennent bien soin de mettre en garde l'ensemble des jeunes sur le retour au quotidien, et donc des fréquentations qui pourraient de nouveau les tirer vers le bas. Mais comme le formule l'un d'entre eux, d'un ton rassurant, "la jungle, c'est maintenant que ça commence, mais aujourd'hui on sait comment en sortir".

Remi Simonpietri

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Indochine: la légion des inconnus de la Wehrmacht

Vendredi, 07 Mars 2014 10:14

5 mars 2014

B.D. légionnaire du 5e REI (photo de gauche, à gauche) au bord du fleuve Rouge, au Tonki, en 1951, et au sein des jeunesses hitlériennes

en Poméranie, en 1938. (Photos collection particulière.)


ENQUÊTE

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats allemands faits prisonniers en France se sont engagés au côté des képis blancs dans le conflit colonial. Un jeune chercheur français retrace leurs parcours oubliés dans un livre, «l’Ennemi utile».

La guerre d’Indochine fut - aussi - une tragédie allemande, mais la plupart des Allemands, et des Français, l’ignorent. Lorsque, l’an dernier, un jeune historien français est passé au bureau des Etats de services de Berlin, organisme qui tient le registre des soldats de l’armée allemande tombés au cours des deux dernières guerres mondiales, ses interlocuteurs ont été fort surpris d’apprendre de sa bouche que plus de 2 600 de leurs compatriotes étaient «morts pour la France», et ce juste après la Seconde Guerre mondiale ! Si la chose est peu ou pas connue des deux côtés du Rhin, c’est que ces victimes-là sont restées enfouies dans une zone où l’historiographie n’avait pas beaucoup fouillé.

Waffen-SS, chevaliers prussiens

A l’issue du conflit de 1939-1945, un nombre important de prisonniers allemands s’est engagé dans la Légion étrangère. Ils se sont retrouvés presque immédiatement en Indochine. Le retrait des troupes japonaises qui occupaient la colonie française l’avait laissée dans un chaos dont le Vietminh communiste a su profiter, déclarant l’indépendance d’une partie du Vietnam en septembre 1945. Commence alors une guerre coloniale dont la Légion étrangère va être le fer de lance. Dans ses rangs, beaucoup d’Allemands, dont un nombre non négligeable de Waffen-SS. La pointe du fer de lance en Indochine, ce sera donc l’ennemi de la veille.

Combien furent-ils ? Entre 20 000 et 30 000 sur un contingent de 70 000 hommes, estime-t-on aujourd’hui, sans exclure une proportion plus forte encore. Les légionnaires allemands ont laissé derrière eux - dans les films, les romans, certains articles - d’assez belles images d’Epinal, des portraits sans nuances. Il y aurait eu, d’un côté, des chevaliers prussiens toujours prêts à démontrer leurs qualités de guerriers, comme ils l’ont souvent fait dans la Légion depuis sa création en 1831 ; de l’autre, d’anciens criminels de guerre venus se planquer dans ce corps discret de l’armée française pour tenter de se faire oublier.

Pas facile d’aller au-delà de cette iconographie saturée, entre idéalisation et diabolisation, puisque la Légion ne communique pas les dossiers personnels (1) et que, plus largement, la France a essayé de dissimuler le rôle des Allemands dans ses guerres coloniales.

Il y avait pourtant un moyen de creuser cette histoire-là : croiser les dossiers des légionnaires morts en service commandé, conservés et accessibles au Bureau des archives des victimes de conflits contemporains à Caen (Calvados), et ceux des soldats de l’armée allemande, archivés à Berlin. Cette singulière entreprise a été menée par un chercheur singulier : Pierre Thoumelin, 25 ans, officier de gendarmerie en cours de formation qui, parallèlement, travaille sur une thèse de doctorat d’histoire à l’université de Caen. La gendarmerie, «ce sera mon métier», dit Thoumelin sans l’ombre d’une hésitation. Si possible dans les enquêtes judiciaires. Il a réussi l’été dernier le concours de l’Ecole d’officiers de Melun (Seine-et-Marne). Mais l’histoire a toujours été sa passion, offrant un autre genre d’enquêtes.

Thoumelin est né au cœur du Cotentin, d’un père lui aussi gendarme et féru d’histoire. Après une prépa littéraire, il est parti faire des études à Caen. Il se dit passionné par la période contemporaine, en particulier la colonisation et la décolonisation. Sa famille n’a pas de passé avec les képis blancs, mais le fait d’ avoir grandi près des plages du débarquement et des anciens camps de prisonniers allemands l’a sensibilisé à ce sujet. «Ayant beaucoup lu sur l’Indochine, j’ai naturellement voulu savoir pour quelles raisons des Allemands étaient allés se battre là-bas», explique-t-il.

L’aventure plutôt que le retour

Thoumelin s’embarque donc dans une thèse de doctorat au Centre de recherche d’histoire quantitative de Caen, avec pour thème «Les légionnaires allemands et la guerre d’Indochine 1946-1954», sous la direction de Michel Boivin. Il crée des bases de données, trie les dossiers des soldats par classes d’âge, tente de recouper les éléments issus de ces deux grandes sources, interviewe une trentaine d’anciens légionnaires. Ce travail est suffisamment avancé pour qu’il fasse l’objet d’un livre (2) et bientôt d’un documentaire, diffusé en mai sur France 3, à l’occasion des 60 ans de Diên Biên Phu. Conclusion de son enquête : dans leur majorité, les légionnaires allemands partis en Indochine étaient des types qui cherchaient simplement à s’en sortir. Souvent, plus rien ni personne ne les attendait après la guerre en Allemagne où les conditions de vie étaient très difficiles. Alors, ces jeunes hommes vaincus ont choisi l’aventure plutôt que le retour. «Des SS se sont glissés à travers les mailles du filet : leur proportion au sein des légionnaires allemands est aux alentours de 8 à 10%, dans les classes d’âges inférieures. Cependant, même si la Légion n’a pas été très regardante, il est faux d’aller jusqu’à dire que l’Indochine a été le point de ralliement des anciens nazis», souligne Pierre Thoumelin. Ainsi le cliché du criminel de guerre allemand recyclé par l’armée française dans la Légion est-elle largement un mythe. Il n’en a pas moins nourri quelques articles de presse, notamment dans l’Humanité de l’après-guerre, et certains ouvrages, comme la Garde du diable : des SS en Indochine, du Canadien Georges Robert Elford.

En revanche, il est avéré que la présence de combattants allemands a été déterminante en Indochine. Ces derniers ont été très présents parmi les instructeurs et l’encadrement de la Légion, ce qui ne posait guère de problème puisque 70% des légionnaires servant en Indochine étaient germanophones. C’est que les képis blancs ont eu une forte culture germanique dès la création du corps en 1831 : trois des sept bataillons initiaux étaient constitués uniquement d’Allemands.

En 1940, l’une des premières demandes de l’Allemagne nazie au gouvernement de Vichy fut de lui remettre les légionnaires allemands, dont le nombre était alors estimé à 10 000. Ainsi, nombre de traditions de la Légion sont d’origine germanique, en particulier les chants.

En Indochine fut mise à profit l’expérience d’anciens membres d’unités d’élite, comme les parachutistes de la Luftwaffe, qui s’étaient illustrés dans les batailles de Normandie et de Monte Cassino. C’est ainsi que l’«ennemi héréditaire» est devenu l’«ennemi utile». Ceci n’a pas aidé au rapprochement entre la France et l’Allemagne dans l’après-guerre. «Nous avons pu retrouver dans les fichiers de décès de légionnaires allemands des demandes de familles formulant expressément le souhait que la mention "mort pour la France" soit retirée du dossier de leur fils», écrit Pierre Thoumelin. Dès lors, la France s’en est souvent tenue à la mention «mort au champ d’honneur». Cela explique en partie la surprise des Allemands face au nombre de ses victimes en Indochine. Le parcours de ces légionnaires est parfois très complexe. Kurt K., né en 1924, comptait à sa mort, en mars 1953, deux citations au titre de la Wehrmacht ainsi que, dans l’armée française, trois citations à l’ordre du régiment en Indochine, une croix de guerre avec étoile de bronze et la médaille coloniale pour l’Extrême-Orient. Certains furent prisonniers en France à la fin de la Seconde Guerre, puis légionnaires en Indochine au service d’une guerre coloniale française, avant de déserter en passant au service du Vietminh et de l’anticolonialisme, et seront finalement renvoyés soit en Allemagne de l’Ouest, où ils se feront aussi discrets que possible, soit en Allemagne de l’Est, où ils seront accueillis comme les héros d’une guerre communiste, et du coup contraints de participer à des meetings politiques pour dénoncer les abus de la France coloniale. Sans surprise, beaucoup choisirent le silence.

Changement de camp

In Foreign Service, documentaire diffusé par Arte en 2005,Marc Eberle a retracé quelques-uns de ces parcours hallucinants. L’un des anciens légionnaires confie que, lorsqu’il a été fait prisonnier par un groupe vietminh, il a été mené droit au capitaine… qui était allemand. Selon Eberle, 1 400 légionnaires allemands auraient changé de camp. La guerre d’Indochine fut le conflit au cours duquel la Légion étrangère a connu ses plus grosses pertes (plus de 10 000 hommes), devant la Première Guerre mondiale, souligne Pierre Thoumelin. A Diên Biên Phu, elle avait engagé six bataillons, dont 1 600 Allemands qui, pour beaucoup, sont morts durant la bataille ou la longue marche qui suivit.

Il reste au chercheur quelques pistes à creuser, en particulier le parcours des anciens légionnaires rentrés en RDA, ou encore le destin de ceux qui, rentrés en RFA, se sont engagés dans la Bundeswehr. Mais il a établi l’essentiel : les combattants allemands ont joué un rôle plus important qu’on ne pensait dans la guerre d’Indochine, longtemps ignoré parce que leurs parcours étaient trop en contradiction avec le discours alors dominant sur les relations franco-allemandes. «Comment évoquer l’esprit de camaraderie entre légionnaires allemands et soldats français à une époque où l’opinion était encore profondément marquée par les années d’occupation ?» souligne le gendarme-historien.

(1) Les archives de la Légion qui ne sont pas reversées au Service historique de la Défense ne peuvent être consultées, et leur déclassification n’est pas prévue.

(2) «L’ennemi utile», de Pierre Thoumelin. Editions Schneider Text, 184 pp., 14,90 €.

Edouard LAUNET

Mort du général Standera, légionnaire et pilote

Ainsi va le monde !

mercredi 5 mars 2014

Son nom est inconnu en France. Pourtant ce pilote tchèque qui avait quitté son pays occupé par les nazis en 1939, s’était d’abord engagé à la Légion étrangère. Puis il avait combattu au sein de la 312e escadrille de chasse tchécoslovaque de la Royal Air Force. Retourné à Prague en 1945, il était revenu en Grande-Bretagne trois ans plus tard, victime de persécutions du régime communiste. Il avait ensuite vécu en Allemagne.
 
Le général Miroslav Standera, qui avait définitivement retrouvé son pays natal en 1994, était le dernier pilote de chasse tchèque ayant participé à la bataille de France. Il était chevalier de la Légion d’honneur.

TITAN déménagement

Recherche à partir du 1er Juin jusqu'au 30 Septembre 2014, 2 aides déménageurs.

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La chanson de soldat, outil du combattant et enjeu idéologique (1948-2013)

Les Légionnaires de la 13

Jeudi, 06 Mars 2014 20:29

 
 

La Newsletter 14/02 de l'AALEME

La Newsletter 14/02 de l'AALEME

EXPOSITION : les blessés dans l'Armée de terre

Dimanche, 02 Mars 2014 12:56

Sauvage 1. Les damnés d'oaxaca

Mardi, 04 Mars 2014 10:30

2013-09-12

Juillet 1864, dans l’immensité aride et caniculaire du désert mexicain, des troupes françaises progressent péniblement. Elles font partie du corps expéditionnaire envoyé par les puissances européennes – dont la France de Napoléon III – pour se tailler un empire en Amérique, en profitant de la faiblesse de l’État mexicain.
Parmi les soldats, souvent des hommes de sac et de corde et de peu d’éducation entrés dans l’armée impériale pour la solde qu’elle procure, un jeune lieutenant, Félix Sauvage, tranche par sa prestance et son air farouche. Lui n’est pas devenu militaire au Mexique pour l’argent, mais pour venger une tragédie familiale. Et l’homme dont il cherche à retrouver la trace se trouve quelque part, comme lui, au sein de cette armée.
Sur la piste, les Français sont témoins de l’attaque de la malle poste de Chihuahua par des soudards mexicains et interviennent juste à temps pour sauver du massacre un journaliste américain en reportage et une séduisante jeune femme blonde, si intrépide qu’elle se lance seule à la poursuite de ses assaillants en fuite…

Lire les 10 premières planches

 

Sauvage 1. Les damnés d'Oaxaca

  • Scénario : Yann
  • Dessin : Meynet, Félix
  • Couleurs : Meynet, Félix
  • Dépot légal : 08/2013 (Parution le 25/09/2013)
  • Editeur : Casterman
  • Collection : Autres séries
  • ISBN : 978-2-203-05773-9
  • Pages : 46

L'Amicale des anciens de la Légion Etrangère a tenu son assemblée générale

02/03/2014

La table de la présidence
Les membres de l'Amicale
Le dépôt de gerbes
Le salut aux monuments aux morts du régiment
Les amicalistes au dépôt de gerbes

L'assemblée générale de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère s'est déroulée sous l'autorité de son président fondateur Manfred Holzhauser

C’est au Quartier Général Rollet du 1er Régiment étranger de Génie que s’est tenue l’assemblée générale ordinaire de l’Amicale des Anciens de la Légion étrangère, ce samedi 1er mars 2014.

Sous la présidence de Manfred Holzhauser, cette réunion s’est déroulée dans la salle des caporaux chefs du régiment, en présence du général Philippe Houbron, ancien chef de corps du 1er REG et du colonel Alexandre Coulet, chef de corps du régiment. Le général Roland Petersheim, délégué départemental des Amicales de la Légion étrangère, ancien chef de corps et président d’honneur de l’Amicale du 1er REG de Laudun, absent excusé, a transmis un message de félicitations et de solidarité à tous les membres de l’Amicale.

A la table de la présidence, on notait la présence du député maire Patrice Prat et dans la nombreuses assistance les présidents des amicales du sud est de la France, et les différents portes drapeaux des amicalistes.
Après avoir souhaité le bienvenue à tous les participants, le président Manfred Holzhauser a donné lecture du rapport moral alors que le vice président Michel Spinhirny celui du rapport d’activité.

Avec la lecture du bilan financier tous les comptes rendus ont été votés à l’unanimité. Le député maire a tenu a adressé au chef de corps et au président de l’Amicale les remerciements de la municipalité pour les actions de solidarité, d’aide et d’assistance apportées à la population laudunoise, par les militaires du quartier général Rollet dans les moments difficiles qu’à traversé la commune (inondations, secours à la population 2002 et 2003.), en précisant que c’était son dernier mandat de maire depuis 1995

Le dépôt de gerbe au monument aux morts du Régiment a été effectué par Manfred Holzhauser, entouré du général Philippe Houbron et du colonel Alexandre Coulet, chef de corps. Une section de légionnaires du 1er REG et son clairon rendait les honneurs. Un apéritif d’honneur a précédé le repas servi au Mess.

Castelnaudary. «La Légion dans la peau»

Publié le 24/02/2014

Victor Ferreira, auteur de «La légion dans la peau».

Décoratif ou symbolique le tatouage s’est répandu d’année en année dans la société. Victor Ferreira a posé son regard sur ses camarades de la Légion tatoués, et poussé sa curiosité jusqu’à l’aboutissement de trois ans de prises de vues et de rencontres avec les légionnaires. «Des hommes que je pensais bien connaitre, mais en fait, même après 25 ans passés à la Légion étrangère, j’ai découvert des personnes tout à fait différentes», évoque Victor, qui sortira son livre intitulé «La légion dans la peau» au mois d’avril.

«C’est surprenant de voir ces hommes à travers leur regard. Il arrive un moment où le tatouage s’efface et on est surtout dans la rencontre avec ces hommes-là. Il n’y a aucune mise en scène sur les photos, je leur ai juste demandé de me montrer leurs tatouages. Les photos sont brutes de décoffrage», rajoute Victor. Le livre dévoile des tatouages d’appartenances, d’affiliations, très représentatifs et identitaires, du genre: «Marche ou crève», «Vaincre ou mourir», «le diable rit avec nous». Parfois de véritables œuvres d’art, ou très grossiers visuellement.

«Appartenance, spontané, ce qui est important au travers de mon travail c’est qu’il y a quatre filtres. En premier lieu il y a toujours l’homme derrière la Légion étrangère, ensuite un tatouage et une histoire. Les tatouages ont du sens, c’est pour ça que ça nous touche. Je ne sais pas si tous les légionnaires sont tatoués. Moi, en 25 ans, je ne me suis pas fait tatouer mais je suis marqué par la Légion étrangère de manière différente», explique l’auteur.

La Dépêche du Midi

Tatoueurs de Quimper (1/4). Ray'tattoo, « né avec un crayon dans la main »

24/02/2014

Récemment installé à Quimper, Ray'tattoo est un tatoueur expérimenté, adepte du dessin polynésien et celtique.

Ray'Tattoo était auparavant installé à Brest.

Julien Saliou

Après plusieurs semaines de travaux, Fabrice, alias Ray’tattoo vient d’ouvrir son salon de tatouage rue des Douves.

Ce Parisien d’origine était auparavant à Brest durant vingt-trois ans, puis à Châteaulin. « Mais je n’y suis pas resté très longtemps », raconte cet homme, « né avec un crayon dans la main ». Diplômé en ébénisterie d’art et passionné de peinture chinoise, il découvre le tatouage lors de son passage dans la légion étrangère. « J’y ai rencontré des copains, et leurs tatouages n’étaient pas extras. J’ai commencé avec eux, cela a été le coup de foudre. Pour moi, ce n’est pas un métier, mais un plaisir. Je suis en vacances depuis vingt-trois ans. »

Depuis le début, il ne déroge pas à ses principes, à savoir : refuser les demandes de femmes enceintes ou de personnes ivres ou droguées ; ne pas tatouer sur les mains ou le visage, « sauf pour des gens du type vieux bikers » ; ne pas tatouer les noms des copains ou des petites amies.

« Un tire-bouchon sur la cuisse »

Au cours des années, il a pu voir le métier évoluer. Tout comme les demandes des clients. « Il y a eu la mode du tribal par exemple ou celle du symbole infini. Les gens sont beaucoup influencés par le cinéma. Mes clients ? Quand j’ai commencé, les tatouages attiraient surtout les tolards et voyous. Aujourd’hui, je vois M. tout le monde. »

Ray’Tattoo réalise tous types de tatouages, « du Mickey à la copie de maître », avec tout de même une préférence pour le dessin asiatique, celtique et polynésien.

Mais, bien sûr, il s’adapte à la demande. Même les plus excentriques. « Un jour, une bombe est venue me voir pour que je lui fasse un tire-bouchon sur la cuisse. J’étais surpris, si cela avait été un ivrogne, j’aurais plus compris… On m’a aussi demandé un solex avec une sacoche rouge sur le bras, ou une étoile près de la raie des fesses… »

Le Tattoo, 17 rue des Douves. Tatouage, piercing, bijoux dentaires et onglerie. Cours de tatouage sur demande.

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HISTOIRE - La légion étrangère en Indochine : une histoire allemande

Dimanche, 02 Mars 2014 12:32

Les légionnaires qui combattirent en Indochine étaient pour beaucoup d’origine allemande. Parmi eux, des enfants perdus dans les décombres du IIIe Reich, d’authentiques nazis, mais aussi, plus inattendu, des communistes qui pour certains changèrent de camp. Un documentaire traite de ce brûlant morceau d’histoire.

En 1945, le corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient est mis sur pied pour chasser les Japonais d’Indochine. L’effondrement de l’Empire du soleil levant intervenu entre temps, c’est en réalité au mouvement indépendantiste conduit par Hô-Chi Minh que se heurteront les forces françaises, jusqu’au sanglant épilogue de Diên Biên Phu. Le contingent n’étant pas mobilisé, l’armée s’appuie sur des engagés volontaires, au premier rang desquels les légionnaires. Plus de 70.000 d’entre eux servirent en Indochine durant le conflit, auquel ils payèrent le plus lourd tribut côté français, avec plus de 10.000 tués. La forte présence dans leurs rangs d’Allemands et d’Autrichiens a intéressé le documentariste allemand Marc Eberle, qui a réalisé en 2005 pour Arte un film sur le sujet, Légionnaires allemands dans la guerre d’Indochine, diffusé demain à la Metahouse. "J’avais découvert ce fait méconnu en parcourant des livres comme ceux de Graham Greene, où apparaît au détour d’une page la silhouette d’un légionnaire allemand", explique le réalisateur de 40 ans, spécialiste de l’Asie du Sud-Est. D’après les sources, la présence germanique monta parfois à 60% des effectifs de la légion durant le conflit (un chiffre de 70% est même rapporté dans le documentaire).

Tournage du documentaire de Marc Eberle au nord du Vietnam (DR)

Des SS en Indochine

Parmi eux, beaucoup de jeunes gens faits prisonniers dans l’effondrement du IIIe Reich, les ultimes mobilisés par le régime nazi face aux troupes alliées. "Mais c’est certain qu’il y eut parmi eux des criminels, des gardiens de camps et des SS soucieux de se refaire une virginité", explique Eberle. Un fait controversé à l’origine d’une légende noire, qui fit par exemple le succès dans les années 1970 du livre de George Robert Elford, La garde du diable : des SS en Indochine. L’auteur américain disait rapporter le témoignage d’un ex-Waffen SS croisé au Népal, à la tête d’un plein bataillon d’anciens nazis en "Indo". Les historiens ont contesté la véracité du récit, ainsi que son caractère apologique. "Il est difficile d’établir un profil commun aux engagés, reprend Marc Eberle, qui en a interviewé beaucoup. La plupart disent avoir été des jeunes perdus, sans but, dans un pays en ruine. Certains assument une vision idéologique, disant avoir combattu le communisme avec Hitler et continué avec les Français, d’autres contestent la tournure qu’a pris la guerre mais mettent en avant leur sens du devoir, etc."

 

Les légionnaires, les "képis blancs", en Indochine (DR)

Réseaux communistes et désertion

Plus fascinant encore est le parcours des incorporés allemands à la légion avant guerre, pour des motifs tout autres. Ceux-là étaient des militants et intellectuels opposés au nazisme, réfugiés en France, et qui s’engagèrent dans la légion à la veille du conflit (au même titre que des Espagnols républicains et des Italiens antifascistes). Une dizaine d’entre eux désertèrent ensuite en Indochine pour épouser la cause du Vietminh. Marc Eberle prit connaissance de cette histoire en croisant à Hanoi la route du chercheur allemand Heinz Schütte, auteur d’une étude sur le sujet. La figure la plus connue de ce groupe est l’Autrichien Ernst Frey, qui prit le nom de Nguyen Dan et raconta ses mémoires dans Vietnam mon amour : un Juif viennois au service d’Ho Chi Minh (inédit en français). "Malheureusement d’une génération plus âgée, tous étaient morts au moment du film, remarque Eberle, mais j’ai interviewé un officier vietnamien germanophone, chargé de liaison avec eux, et qui s’occupait notamment d’acheminer les contes de Grimm et livres de Marx dans les écoles montées par le Vietminh."

Errance et désenchantement

En 1950, Erich Honecker, futur dirigeant de la RDA, lança un appel aux soldats allemands à "rallier le camp des révolutionnaires vietnamiens où se trouvent beaucoup d’anciens légionnaires allemands", leur promettant l’amnistie et un emploi à leur retour. Le chiffre de 1325 déserteurs allemands de la légion est avancé durant la durée de la guerre. "A leur arrivée en RDA, beaucoup découvrirent la nature répressive du régime et passèrent alors à l’Ouest. Seulement, ils étaient fichés pour désertion auprès de la police militaire française alors stationnée en Allemagne. Beaucoup durent alors se cacher ou refuir de nouveau à l’Est", poursuit Marc Eberle. "C’est un parcours assez incroyable, digne d’une fiction entre le nazisme, les guerres coloniales et le communisme." Un récit à la croisée de toutes les brûlures du siècle écoulé.

Samuel Bartholin (www.lepetitjournal.com/cambodge) mardi 15 janvier 2013

In Foreign Service – German Legionnaires in Indochina (sous-titres anglais), Marc Eberle, mercredi 16, à 16h à Metahouse, 37 bd Sothearos

A lire aussi :

Par le sang versé : la légion étrangère en Indochine, Paul Bonnecarrère, ed. Perrin

Les soldats blancs de Ho Chi Minh, Jacques Doyon, ed. Fayard


Les Doktors germaniques dans le Viet Minh

Dimanche, 02 Mars 2014 13:37

La légion des brêles

Mardi, 04 Mars 2014 00:02

SARAJEVO-TANGO (Hermann) + le dossier de presse

Mardi, 04 Mars 2014 14:20

Ici, je suis ailleurs

Chaman dont les Muscles sont l'Esprit

lundi 3 mars 2014

"En échange d'une certaine somme d'argent, Zvonko Duprez, un ex-légionnaire devenu une sorte de mercenaire, va tenter de ramener auprès de sa mère une fillette détenue à Sarajevo par son père", telle est l'accroche de l'album de BD Sarajevo-Tango.

Cet album est un "coup de gueule" du scénariste/dessinateur Hermann (voir supra), un exemplaire a d'ailleurs été adressé aux journalistes et à toute une flopée de personnalités internationales, suite à ce qui se passait alors en Yougoslavie, et plus précisément devant ce qu'on qualifiait déjà de "siège de Sarajevo" (1992-1996) ; mais c'est surtout le geste d'un homme révolté par l'inaction de l'ONU et des instance gouvernementales.
Hermann choisit de rester dans son domaine de prédilection, à savoir la fiction, mais le personnage de Zvonko Duprez, évolue dans un Sarajevo tout ce qu'il y a de plus réel, du moins c'est l'impression que j'ai en confrontant mes souvenirs à ce que décrit Hermann au fils des pages: une ville quadrillée par les tirs de snipers (autrement dit des tireurs embusqués qui tiraient aussi bien sur les militaires que sur la population civile). Un réel que le lecteur peu voir au détour d'une case, où s'exprime toute la barbarie quotidienne dont l'Homme est capable. D'autant que pour cet album Hermann utilise (pour la première fois je crois) la couleur directe, et que le rendu est saisissant.
Si le portrait d'un sniper du "dimanche" donne à voir ce qu'on peut appeler depuis Hanna Arendt la "banalité du mal" en ce sens que si ses actes sont monstrueux lui est tout à fait ordinaire, ceux de Boutros Boutros-Ghali (alors secrétaire générale de l'ONU), de l'ONU et des téléspectateurs français (?) ressortent indéniablement d'un autre registre : celui de la satire.
 
Or, donc cet album combine avec beaucoup de brio trois aspects dont le mariage était une gageure : la fiction façon thriller, le témoignage d'une réalité (le siège de Sarajevo) et la satire parodique.
Sarajevo-Tango est donc un album qui de mon point de vue n'a rien perdu de sa force, bien au contraire.
 
À lire absolument.

Diego Suarez et alentours - 2008

Lundi, 03 Mars 2014 20:53

Photos CCH (er) Scalzini Adriano.

 
 

La Newsletter 14/01 de l'AALEME

La Newsletter 14/01 de l'AALEME

La Solidaire de la Légion 2014

Ainsi va le monde !

samedi 15 février 2014

Bouquet à la main, François Faber vient de remporter au sprint, ce 23 mars 1913, Paris-Roubaix. Le Luxembourgeois est un champion confirmé. Quatre ans auparavant, il a gagné la septième édition du Tour de France, vainqueur de six étapes sur quatorze. En 1914, il court au sein de l'équipe Peugeot mais ne remporte que deux étapes : la treizième, le 22 juillet, Belfort-Longwy (325 kms) puis le lendemain Longwy-Dunkerque (390 kms). François Faber ne termine que neuvième d'une Grande boucle dont le vainqueur est son coéquipier belge, Philippe Thys. Nous sommes le 26 juillet.
Le 22 août, il s'engage à la Légion étrangère. On lui prête les mots suivants : "La France a fait ma fortune, il est normal que je la défende". Le caporal Faber (2e de marche du 1er étranger) meurt le 9 mai suivant, à Saint-Eloi (Pas-de-Calais), en voulant sauver un camarade.
Nul doute qu'en cette année marquant le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, l'institution honorera François Faber. En particulier, lors de La Solidaire, épreuve caritative créée en 2010 par le 4e régiment étranger (Castelnaudary, Aude), qui a pour objectifs de recueillir des fonds visant à la réfection des chambres des pensionnaires de l'institut des invalides de Puyloubier (IILE). La quatrième édition, à nouveau parrainée par Bernard Thévenet ( (double vainqueur du Tour en 1975 et 77), se disputera à partir du 23 juin prochain (prologue Castelnaudary-Couiza, 67 km). Trois étapes suivront : Couiza-Prades, 130 km, le 24 juin, Prades-Ax lesThermes, 113 km, le 25 et Ax-Castelnaudary, 124 km, le 26 juin.

Une page Facebook a, cette année, été ouverte :https://www.facebook.com/pages/La-solidaire/1390596261184463?fref=ts

Blessé de Guerre

 


Rares sont les soldats à offrir un témoignage de la brutale réalité de nos conflits modernes. Le sergent Jocelyn Truchet livre ici son carnet de route, celui d’un jeune sous-officier français de 24 ans envoyé en Afghanistan, dans la fureur des combats de la province de Kapisa, durant les cinq premiers mois de l’année 2010.
On y découvre le quotidien d’un soldat engagé pour la France : la tension des patrouilles, l’exigence des missions, et l’ennemi, omniprésent.
Un ennemi qui, le 16 mai 2010, lui prit sa jambe, dans l’explosion d’une bombe artisanale.
A travers la souffrance du handicap et son lent retour à la vie, on découvre le courage d’un chasseur alpin qui, loin de sombrer dans le découragement, se lança dans un nouveau combat, depuis les sommets du Mont-Blanc jusqu’aux Jeux Paralympiques : celui de la vie.

Du futur COMLE (actualisé)

Ainsi va le monde !

dimanche 23 février 2014

Après trois années passées à Aubagne, le général de Saint Chamas devrait quitter le COMLE à l’été. On ignore, pour l’heure, quelle mission lui sera confiée. Qui le remplacera ? Des noms circulent. Ceux de colonels légionnaires néo ou futurs brigadiers (parmi les cinq concernés par la promotion, un nom revient), de généraux de brigade ou de division (quatre ou cinq noms sont cités). Etablir des pronostics est délicat et aléatoire. Parce que cette nomination du commandant de la Légion devrait, à priori, être subordonnée à l’arrivée d’un nouveau chef d’état-major de l’armée de terre. D’ici la fin mars ? Le CEMAT aura alors le choix entre trois profils : un divisionnaire ancien, un brigadier expérimenté, un colonel récemment promu. Le choix déterminera la marge de manœuvre de celui-ci : avec le CEMAT, avec les patrons de brigade dans lesquelles sont intégrées des unités Légion. L’institution, dans son histoire, a connu tous les scénarios.

Cohésion à l’amicale de la Légion étrangère

Publié le 21/02/2014 à 06h00 par

Les adhérents de l’amicale de la légion étrangère. © Photo Photo A. D.

Ambiance fraternelle à l'assemblée générale de l'Amicale départementale de la Légion étrangère qui s'est tenue, dimanche, à la mairie. Le quorum atteint le président, le colonel Jacques Léonard, a ouvert la séance en la présence du maire Gilbert Fongaro et de l'invité l'adjudant Arthur Sarkissov, chef de poste information de la Légion étrangère de Bordeaux.

Lecture du rapport d'activité 2013 par le président. Le but de l'association est de fédérer l'esprit de cohésion, la solidarité et une assistance au sein de l'amicale. Plus de 17 représentations ont été assurées par l'amicale depuis un an, avec en point d'orgue, la célébration de Camerone le 5 mai. Elle participe à toutes les manifestations de souvenir, sauf à celle du 19 mars. L'effectif des adhérents est actuellement de 43, repartis entre 24 actifs, 19 sympathisants dont sept femmes. Manifestations à venir. Un report de la date de l'assemblée générale est fixé en juin, pour faciliter un meilleur regroupement, afin d'éviter l'érosion des effectifs et apporter du sang neuf.

Les principales manifestations seront renouvelées pour cette année. Camerone sera fêté le 4 mai, à Pont-du-Casse. La cotisation reste inchangée à 23 euros. La parution du « Livre blanc des armées » a été un sujet de conversation en émettant quelques réserves.

Le bilan financier laisse un bilan positif et n'a pas posé de problèmes. Les deux rapports ont été votés à l'unanimité

Alexandre Deptula

Légionnaires : Ils ont senti le sable chaud

le 15/02/2014

Le premier légionnaire « déniché » par la photographe creusotine est désormais… routier. Photo DR

Hanicka Andrès (auteur, metteur en scène et photographe, à la tête de la Cie Entr'actes depuis 2007): “C’est bien connu, la légion fascine et le légionnaire fait peur…”

Première recrue du projet artistique, rencontrée dans le Vaucluse.

Première recrue du projet artistique.

Première recrue du projet artistique.

Première recrue du projet artistique.

Faire parler et photographier des légionnaires à la « retraite », c’est l’actuel projet artistique mené par la Creusotine Hanicka Andres. Dix à quinze recrues sont actuellement recherchées...Des volontaires ?

Qu’est ce qui fait qu’aujourd’hui encore, plus de 175 ans après sa création, le képi blanc attire toujours autant ? Pourquoi tous ces hommes, de tous horizons, de toutes origines et nationalités, de toutes religions viennent-ils frapper à la porte de cette « institution », tirant un trait, souvent définitif, sur leur vie antérieure ? Pourquoi recommencer ici plutôt qu’ailleurs ? Légion signifie-t-elle rédemption ? Ce sont les questions auxquelles Hanicka Andrès (auteur, metteur en scène et photographe, à la tête de la Cie Entr'actes depuis 2007) aimerait répondre, en dénichant quelques spécimens de cet « agglomérat » d’individus dont le seul lien commun, au départ, est « le goût de l’aventure ou le mal-être »…

Le premier légionnaire « capté » par Hanicka Andres est plus bavard que celui de l’incontournable chanson de Piaf magnifiquement reprise par Gainsbourg. Il ne sent plus vraiment le sable chaud mais il se confie sur ses motivations, et surtout revient sur ce fameux jour où sa vie a basculé alors qu’il s’engageait à 20 ans à peine dans la Légion.

« Des gueules marquées »

Le résultat : un parler juste, incroyablement « humain » même lorsque ce sont des horreurs qui sortent de sa bouche. « Vient un moment où un homme peut choisir la mort plutôt que la vie », en reprenant la maxime de Paul Auster, le projet photo d’Hanicka Andres, couplé au documentaire de Lorenzo Cruz, tente de percer les secrets de ces hommes qui ont longtemps été astreints à un devoir de réserve. « Je veux montrer comment on bascule d’une vie à une autre. » Personnalités atypiques, longtemps formatées, pas toujours réadaptés à la « vie civile », le projet artistique (non rémunéré) va mettre en lumière des gens plus habitués à l’ombre.

« On recherche des anciens légionnaires qui ont refait leur vie depuis », expose l’artiste creusotine qui, via les réseaux sociaux, compte bien toucher ses futurs protagonistes. Le rêve absolu ? Trouver un éditeur pour cet album de « gueules marquées ».

Antoine est le premier à s’être porté volontaire pour ce projet… Les deux compères l’ont rencontré en janvier dernier chez lui, à Orange, entouré de photos de jeunesse. « L’aventure a pu commencer avec un premier shooting et les premières prises de vues pour notre documentaire », relate Hanicka Andres.

Si d’autres légionnaires en fin d’activités sont intéressés par l’aventure et les spotlights, ils peuvent contacter la petite équipe via Facebook notamment.

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou au 06 16 42 89 81

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Passage de flambeau à l'amicale de la Légion étrangère du Limousin

Les membres du bureau de l'amicale des anciens de la légion étrangère du Limousin rejoints par Guy Deplas, maire de Cussac. - MERLE Nadège

Passage de flambeau à l'amicale de la Légion étrangère du Limousin. L'amicale des anciens de la Légion étrangère du Limousin a tenu son assemblée générale annuelle dans la salle des Calèches. Avant le début des travaux, Guy Deplas, maire de Cussac, a tenu à...

La générosité de Roland Canivenq encore récompensée

Publié le 26/01/2014

Depuis des années, le retraité collectionne les titres de reconnaissance pour son bénévolat.

Dans le petit village de Toges, réside un senior qui, en matière de don de soi, est exemplaire. A 70 ans, Roland Canivenq garde toujours, comme ligne de conduite, la volonté de servir les autres. À tel point qu’il vient d’être promu au grade d’officier de l’Ordre des palmes académiques.

L’homme est né le 24 août 1934 à Villers-Devant-Mouzon. Dès l’âge de 15 ans, il œuvre dans des associations. À 18 ans, Roland Canivenq embrasse une carrière de militaire. Il a commandé une compagnie de la légion étrangère à Mururoa en Polynésie Française.

Un retraité toujours actif

Tout au long de ses affectations militaires, Roland Canivenq a eu comme maxime : « Si on veut obtenir, il faut savoir donner un peu. » C’est pourquoi il s’implique dans des associations sportives et culturelles. Au sein des parents d’élèves aussi. Il en deviendra même président avec toujours la même ligne de conduite.

Roland Canivenq est médaillé d’or de donneur de sang, médaillé d’or de la Jeunesse et des Sports. Il est aussi officier de l’Ordre national du mérite et officier de la Légion d’honneur. Il s’occupe également des jeunes sapeurs-pompiers de Vouziers en leur donnant des leçons sur la citoyenneté.

Les collégiens et lycéens lui doivent des cours sur le devoir de mémoire.

À la retraite depuis 1998, Roland Canivenq est ce qu’on appelle un figure locale !

Nîmes : Evgueni Tkatchenko de la Sibérie à la Légion étrangère

FRANCOIS CHARCELLAY 26/01/2014
Evguneni Tkatchenko : "A Nîmes, comparé aux paysages de Sibérie tout me paraissait petit." (Photo SAMUEL DUPLAIX)

Au Carré d'Art, deuxième journée du Salon de la biographie. Avec notamment l'auteur de "Toutes les guerres", Evgueni Tkatchenko. L'écrivain, publié chez Actes Sud, né en Sibérie raconte le parcours d'un militaire de l'ancien empire soviétique.

S’il se défend d’avoir raconté sa vie dans les pages de Toutes les guerres, ouvrage paru aux éditions Actes Sud, Evgueni Tkatchenko a pu puiser dans son parcours personnel peu commun. Installé à Nîmes depuis 1997, où il a passé cinq années dans la Légion étrangère, il est aujourd’hui retourné à la vie civile. Ce quadragénaire, originaire d’Angarsk, ville de Sibérie orientale, a été militaire dans la marine et parachutiste à l’époque où l’Union soviétique "était un bazar monstre. Nous vivions des moments très chaotiques", explique Evgueni Tkatchenko. Il fallait aussi se montrer solide "dans sa tête" pour être sur le terrain en Afghanistan ou en Tchétchénie.

"Être publié a été un grand bonheur" Evgueni Tkatchenko

Pourtant, l’attrait de la mythique Légion étrangère sera pour lui irrésistible. Sous l’uniforme, c’est une nouvelle discipline, une formation dans la souffrance, une langue à apprendre et à parler, un nouveau terrain d’opération, l’ex-Yougoslavie. Un parcours de vie, avec la barrière de la langue mais, au sein de la Légion, il retrouve d’autres slaves avec qui se construisent des amitiés. Et l’amour avec une belle Marseillaise d’origine algérienne. Ce roman d’aventure, où plane l’âme russe, où le métier des armes est omniprésent, montre également des hommes dans la tourmente. Des hommes confrontés à une culture différente : "Tu es étranger, tu viens avec tes complexes. À la fin des repas, j’étais très surpris de voir essuyer son assiette avec du pain", raconte celui qui avoue aussi avoir beaucoup souffert de "la chaleur nîmoise, quand tu crapahutes avec le barda".
Des hommes venus d’horizons tellement lointains et différents. "À Nîmes, comparé à l’immensité de la Sibérie, tout me paraissait petit", s’étonne encore aujourd’hui, celui qui partage sa vie entre écriture et sa profession de commercial.

Sept ans d’écriture

Sept ans pour mener à bien son roman. "J’ai écrit par morceaux : le début, la fin... Je voulais que ce soit léger. Celui qui veut comprendre, comprendra", raconte Evgueni Tkatchenko avant d’ajouter, malicieux : "L’intelligent comprend ce qui est écrit, le sage comprend ce qui ne sera pas écrit..." Il précise que l’écriture est aussi quelque chose "de douloureux ». Il avoue : « Être publié a été un grand bonheur quand j’ai vu le livre." Alors, aujourd’hui, il planche déjà à un deuxième ouvrage : "mais après une journée de travail, c’est parfois difficile."
Au regard de son parcours, il est difficile d’imaginer qu’Evgueni Tkatchenko ne sache pas trouver l’énergie pour publier un nouveau roman où il saura emporter le lecteur dans la tourmente d’un monde en perpétuelle révolution...

“Toutes les guerres” d’Evgueni Tkatchenko,

Actes Sud, 378 pages, 23 €.

世界各国特种部队大揭秘1:法国海外军团

Bir - Hakeim

 

 
 

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