La Newsletter 14/12 de l'AALEME

La Newsletter 14/12 de l'AALEME

Et s’il fallait apprendre à mieux savoir dire non?...

Par le Général de corps d’armée Alain BOUQUIN,
Inspecteur de l’armée de Terre

«La discipline faisant la force principale des armées, il importe que tout supérieur obtienne de ses subordonnés une obéissance entière et une soumission de tous les instants, que les ordres soient exécutés littéralement sans hésitation ni murmure…». Qui ne connaît cet extrait de l’ancien règlement de discipline générale? Ce texte a certes vieilli; peut-être même «mal vieilli»; il n’est d’ailleurs plus en vigueur depuis 1966. Et pourtant… on peut se féliciter, d’une certaine manière, au sein de l’armée de Terre, que son esprit soit demeuré très prégnant.

Car jusqu’ici la culture du «terrien», et son honneur, ont toujours consisté à «faire ce qui est dû» (ou ce qui est ordonné) et à assumer ses obligations en dépit des obstacles, voire des impossibilités. Bref à obéir «sans hésitation ni murmure»…

C’est le culte de la mission, ancré dans nos tripes. C’est une question de dignité, ou d’orgueil, partagée par l’ensemble du
personnel de l’armée de Terre. C’est aussi une question de volonté, qui est souvent la marque de nos décideurs. C’est enfin une question de logique opérationnelle, car au combat on n’a jamais le droit de dire «je refuse», même quand les éléments sont contre soi: on dit «je vais faire le maximum»! Parce que des vies en dépendent, parce que la réussite de la mission va conditionner le succès de la manœuvre…

C’est la logique de la détermination affichée. C’est la logique des éléments que l’on veut à tout prix dominer, de l’adversité vaincue.


C’est aussi la logique très gauloise de la «démerde», celle qui fait trouver des solutions aux situations les plus inextricables; au point que le verbe démerder se conjugue sur le mode transitif dans certaines de nos formations: je démerde un camion, je démerde un pot de peinture, je démerde une carte d’autoroute…


Or le constat de ces derniers mois, au sein des unités de l’armée de Terre, est celui d’une inadéquation croissante entre missions et ressources. Ce constat est souvent aggravé par le fait que celui qui est chargé de la mission n’est pas celui qui exerce la maîtrise des moyens nécessaires à sa réalisation, une partie des leviers appartenant désormais à la chaîne des soutiens. C’est une situation qui, de plus en plus, met nos cadres en difficulté. La démerde est en train de montrer ses limites: elle ne permet plus de résoudre la totalité des impossibilités; elle se heurte aux faits les plus têtus.


Ainsi, les moyens qui nous sont aujourd’hui alloués pour la préparation opérationnelle ou dans la vie courante, mais aussi parfois en opérations, ne sont malheureusement plus toujours correctement dimensionnés au regard des tâches à accomplir. Tous les types de ressources sont affectés par ce phénomène: ressources humaines et financières en premier lieu, mais aussi moyens matériels, véhicules, fournitures diverses, produits courants, carburant ou munitions…


Et tous nous en souffrons, car nous ne sommes plus en mesure d’adopter cette attitude de «bon élève» à laquelle nous sommes tant attachés: celle qui consiste à tout faire pour donner satisfaction à son chef, même quand il faut pour cela imaginer des expédients.


Mais à la réflexion, cette attitude de «bon élève» est-elle toujours la plus raisonnable? Elle peut en effet se révéler particulièrement contre-productive. Car à force de toujours dire oui à tout, on donne l’impression que l’on n’a pas encore atteint ses limites. Et on s’expose ainsi à subir toujours plus de réductions, de déflations. On donne aussi le sentiment que le «ter rien» est bonne pâte: un peu râleur, vaguement pessimiste, mais discipliné et «facile»: il gueule, mais il fait! Certains peuvent être ainsi tentés de profiter de notre nature généreuse et volontaire…


On notera que d’autres administrations, y compris au sein du ministère de la Défense, n’affichent pas les mêmes dispositions, ni les mêmes facultés d’adaptation… et qu’elles ne paraissent pas s’en porter plus mal, bien au contraire! De notoriété publique, on sait qu’on ne peut pas impunément tout leur demander, et personne ne songe à abuser de leur candeur!


On doit donc aujourd’hui se poser la question de savoir s’il ne faut pas, à notre tour, rentrer dans ce jeu subtil de l’opposition raisonnée et de la négociation des objectifs. En clair, changer de «modèle», et devenir capable de dire non chaque fois que cela se justifie.


Savoir dire non à son chef n’est-il pas d’une certaine manière un devoir? Bien entendu, ce n’est jamais un non sec qui s’apparenterait à une fin de non-recevoir; c’est un non argumenté et motivé: «je ne peux pas remplir ma mission parce que des moyens indispensables ne m’ont pas été accordés» ou «les délais impartis pour cette tâche ne sont pas suffisants» ou encore «les contraintes qui me sont imposées ne sont pas compatibles avec les objectifs fixés pour cette mission».
Les seules conditions pour exercer ce «droit d’opposition» sont en général:

  • d’abord de ne pas le faire au combat, bien sûr;
  • d’avoir fait le maximum de ce qui était en son pouvoir;
  • d’alerter son chef à temps;
  • d’être en mesure d’expliquer clairement le refus;
  • d’y mettre les formes, pour éviter de paraître en situation d’indiscipline.


Cette attitude ne doit pas être réservée aux plus hautes sphères de décision de nos forces. Elle doit désormais irriguer l’ensemble des niveaux de la hiérarchie. Car elle peut concerner aussi bien un capitaine vis-à-vis de son chef de corps qu’un officier d’état-major.


Dans cette perspective, il y a un évident devoir d’éducation à soutenir. Il s’agit d’enseigner à nos cadres, dès leur formation initiale, et plus tard lors de leur formation de cursus, un esprit de discernement qui leur permette d’identifier les situations pour
lesquelles le «non» s’impose. Par exemple:

  • lorsqu’un «oui» aura des conséquences plus négatives qu’un «non»;
  • quand le manque de moyens accordés à une mission va générer une fragilité en matière de sécurité ou conduire à une charge de travail non supportable;
  • si la réussite de la mission devient aléatoire du fait d’un manque de ressources…


C’est une pédagogie du «non» légitime qui doit s’instaurer.
Cette pédagogie est d’autant plus nécessaire que l’attitude à adopter est tout sauf naturelle. Elle risque même de rebuter les plus anciens: cesser de considérer la mission comme sacrée pour en faire un objet de négociation ne va pas de soi. Cela heurte la culture inscrite dans les gènes du «terrien».


Mais cette attitude est-elle si nouvelle qu’il y paraît? Cette possibilité du «non» n’est-elle pas inscrite depuis fort longtemps dans les replis de la discipline militaire bien comprise? Quand on parle de la loyauté due au chef, de la nécessaire transparence, de la confiance qui doit irriguer la chaîne hiérarchique, de la notion d’intérêt général et de la discipline intellectuelle, on sous-entend de manière implicite une relation dans laquelle le subordonné a un devoir de vérité vis-à-vis de son chef.
L’indépendance d’esprit et le courage intellectuel y trouvent leur pleine place et ont d’ailleurs toujours été favorisés, et même enseignés. La subsidiarité, quand elle est sainement pratiquée, suppose elle aussi une part d’appréciation de situation et d’initiative qui ouvre la porte à la remise en cause de ses ordres par le subordonné. Enfin, la distinction entre la lettre e t l’esprit de la mission ménage la possibilité pour ce subordonné de modifier l’exécution des ordres reçus pourvu qu’il sache rester dans l’esprit de l’objectif fixé. Il n’y a donc rien de fondamentalement nouveau.


Ce qui est nouveau en revanche, c’est que cette «aptitude au non» est probablement appelée à être utilisée beaucoup p lus couramment dans un environnement économique difficile: elle a vocation à devenir le réflexe quasi-automatique de celui qui reçoit une mission et se pose d’emblée la question des moyens. C’est en ce sens qu’il faut que tous au sein de l’armée de Terre se l’approprient.


Elle peut en effet s’avérer de nature existentielle dans le contexte du moment. Pour préserver l’armée de Terre de la suractivité mais aussi pour lui éviter de nouvelles réductions de ressources. En démontrant au quotidien que des seuils ont été atteints. En faisant rentrer dans les esprits que le maintien de certaines missions ne pourra pas se faire si les ressources continuent à diminuer.


Certains au sein de notre ministère ont déjà compris l’intérêt de cette démarche, qu’ils savent pratiquer avec une grande force de persuasion; et ils ont obtenus des résultats probants. Pourquoi nous, «terriens», ne saurions-nous pas à notre tour rentrer dans ce jeu?


Savoir dire non ne relève pas de la désobéissance, mais au contraire d’une saine et vraie discipline, celle qui doit la vérité à son chef. C’est l’attitude responsable du militaire qui connaît depuis toujours la pertinence du triptyque «un chef, une mission, des moyens». C’est celle de relations de commandement conçues avant tout comme des liens de confiance. C'est surtout une nécessité dans les temps difficiles que nous traversons. Nos personnels attendent de nous ce courage, non seulement pour les protéger d’une certaine forme de surchauffe, mais surtout comme un témoignage de la reconnaissance que nous leur devons.

Au général Soriano succède le général des Minières, futur patron de la 1re BM

24.06.2014

Le 17 juin, le général de brigade Eric Bellot des Minières (un légionnaire qui a commandé le 2e REP) a pris le commandement de l’opération Sangaris. Il relève le général de brigade Francisco Soriano qui a commandé les forces françaises engagées en République Centrafricaine depuis le 5 décembre 2013.

Le général Soriano commandait les Forces françaises au Gabon (FFG) depuis l'été 2013.

Avant de rejoindre la RCA, son successeur avait été nommé à Châlon-en-Champagne, à la tête de la 1ère brigade mécanisée. A compter du 1er août! Or, le nouveau général de brigade est à Bangui. Voilà la brigade orpheline de son futur chef... Un signe? Le général Ract-Madoux pourrait en dire plus bientôt.

Légion étrangère : Record battu pour « La Solidaire » du 4e RE avec plus de 100.000 euros de dons récoltés

Stéphane GAUDIN

Crédit photo : 4e RE. Le GMPA soutient « La Solidaire » depuis sa création.

La Solidaire Légion Étrangère est une randonnée cyclo-sportive caritative créée en 2010 par le 4ème Régiment étranger de Castelnaudary. L’édition 2014 s’est déroulée du 23 au 26 juin. Elle a permis de rassembler plus de 100 000 euros de dons.

L’édition 2014 a battu tous les records : une somme de plus de 100 000 euros de dons a été collectée pour nos anciens. Félicitations aux généreux donateurs, aux courageux coureurs des 500 kilomètres, et à tous les nombreux amis de la Légion étrangère qui ont participé à cet élan solidaire autour de son parrain d’exception : Bernard Thévenet, vainqueur du Tour de France 1975 et 1977.

« La Solidaire » est l’occasion à la fois d’entretenir puis de développer les valeurs de solidarité et de dévouement chères à la Légion étrangère, et de mettre en application de manière très concrète son code d’honneur, qui commande de ne jamais abandonner les siens, au combat comme dans la vie.

Cette année, une centaine de coureurs ont participé. Deux coureurs suisses ont fait le déplacement ainsi qu’un citoyen américain, venu spécialement pour cet événement avec son vélo depuis San Francisco et promettant de revenir les années suivantes avec un groupe constitué.

Action de solidarité majeure annuelle du 4ème Régiment étranger, et parmi les principales de la Légion étrangère, cette manifestation a pour but de lever des fonds au profit exclusif de l’Institution des invalides de la Légion Etrangère (I.I.L.E) à Puyloubier. Située sur le site magnifique du domaine capitaine DANJOU, au pied de la montagne Sainte Victoire, l’I.I.L.E accueille, pour leur redonner une nouvelle chance, une centaine d’anciens légionnaires, célibataires ou acceptant de vivre en tant que tels. Certains en repartent, d’autres y terminent leur vie.

C’est vers eux que notre « Solidaire » est tournée. Pour l’édition de cette année, la somme collectée servira à rénover la vieille chaudière des pensionnaires.

Le général Pierre Chavancy, nouveau gouverneur militaire de Lyon

Photo © Yakinfo.com

Saint-cyrien de la promotion Montcalm (1980-1982), Pierre Chavancy a été élevé aux rang et appellation de général de corps d’armée le 1er août 2014, et nommé Gouverneur militaire de Lyon, officier général de zone de défense et de sécurité Sud-Est et commandant la région terre Sud-Est.

Son arrivée fait suite au départ du général Martial de Braquilanges dont nous avons relaté l’adieu aux armes dans nos colonnes. Agé de 54 ans, le général de corps d’armée Pierre Chavancy est officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite et titulaire de la croix de guerre des opérations extérieures et de la croix de la valeur militaire avec 3 citations. Marié et père de trois enfants, il sera reçu en Préfecture par Jean-François Carenco , mercredi 27 août 2014.

L’émouvant adieu au major Dejvid Nikolic, tué au Mali

22 juillet 2014

 

La cérémonie d’hommage national du Major Dejvid Nikolic, tué le 14 juillet au nord du Mali lors d’une attaque suicide, s’est déroulée ce matin au 1er régiment étranger de génie de l’Ardoise.

La cérémonie était présidée par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, en présence de nombreux élus, comme le président du Conseil général du Gard Damien Alary, les députés Patrice Prat et Gilbert Collard, le président de l’agglo du Gard Rhodanien Jean-Christian Rey, et du préfet du Gard Didier Martin.

Les élus ont salué le drapeau du 1er REG, puis le ministre de la Défense a passé en revue les troupes.

 

Sur l’air de la marche funèbre, le cercueil du major Dejvid Nikolic a été amené jusqu’au lieu de la cérémonie, où le ministre lui a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

 

Le ministre a pris la parole pour saluer « l’engagement difficile » mené au Mali lors de l’opération Serval, débutée en janvier 2013, puis s’est « inclin(é) avec émotion devant la douleur de la famille et des proches » du major décédé.

Le ministre est également brièvement revenu sur le parcours du major Nikolic, né à Belgrade le 16 mai 1969, qui a choisi de s’engager au sein de la légion étrangère en 1988. « Compétent, efficace, il est un exemple pour ses compagnons d’armes » a rappelé Jean-Yves Le Drian. « Il était une référence au sein du régiment », a t-il poursuivi.

Il a terminé son allocution en faisant une promesse : « Major Nikolic, vous avez fait honneur à la France. En retour, la France vous fera honneur en menant jusqu’au bout ce combat qui est à jamais le vôtre. »

Le ministre a ensuite pris la parole pour une courte allocution devant les troupes, qui ont ensuite chanté l’hymne du 1er REG.

Le ministre a ensuite déjeuné à huis clos avec le régiment.

Thierry ALLARD

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

La légion étrangère et la franc-maçonnerie

18/04/2014

3253-1-1
 

Au Légionnaire Gilbert… Ils y viennent pour une raison et y restent pour une autre… (Général Christophe de SAINT CHAMAS).

Parler d’un corps d’armée dans un Temple Maçonnique peut paraître quelque peu incongru ! Et pourtant ! La Légion étrangère, qui inspire tout autant l’admiration que le rejet de nombreux concitoyens, qui suscite des fantasmes et souffre de préjugés et d’ignorances, porte en elle des valeurs qui transcendent les races, les religions et qui, à bien des égards, sont proches des nôtres !

La France a hérité du siècle des Lumières des valeurs qui en font un pays unique au monde. Parmi celles-ci, le sacro-saint droit d’asile qui a été qualifié comme étant le droit, pour les réfugiés persécutés, d’être accueillis sur son sol. La Légion étrangère perpétue ce droit, pratiqué à l’extrême, puisqu’on ne demande pas à celui qui veut s’y engager de justifier son passé ni ses origines. Donner à chacun une deuxième chance est un des principes « sacrés » de la Légion étrangère.

Notre Ordre est bel et bien ancré dans le monde des bâtisseurs. Qu’il s’agisse des constructeurs de temples antiques ou de bâtiments cultuels durant le moyen-âge, la Tradition a été perpétué par des Initiés. Ils se sont appelés Pharaons, Collegia, Guildes, Moines bâtisseurs,... De nos jours, les Maçons, Francs et Acceptés, ne sont plus opératifs. Mais n’existe-t-il pas, en France, des soldats bâtisseurs dont la tradition a été conservée à travers les « Pionniers » de la Légion étrangère ?

Ces hommes, à qui on offre le choix de servir un pays qui va devenir le leur, créent une part de mystère qui fait leur renommée. Créé par Louis-Philippe en 1831, ce corps d’armée, qui a eu pour vocation originelle de protéger et d’étendre l’Empire Colonial, est un brassage humain, formidable condensé d’héroïsme et de courage.

Mais alors, pourquoi parler de ces hommes dans nos Temples ? Une phrase, extraite du rite Émulation peut éclairer peut-être cette question : « En votre qualité de citoyen du monde, je dois vous recommander de vous acquitter de vos devoirs civiques d'une façon exemplaire. …Soumettez-vous franchement aux lois du gouvernement étranger qui vous donnerait provisoirement l'hospitalité ou vous accorderait sa protection… »

Quels sont donc les points communs entre ce corps d’armée et notre Ordre ? Sur quelle mythologie et sur quels rites se fondent ses traditions ? De quelles valeurs supérieures se revendique-t-il ? Telles sont les questions auxquelles ce morceau d’architecture ne prétend pas apporter des réponses mais, humblement, susciter quelques pistes de réflexion.

Un mythe fondateur

3253-1-2

Jusqu’en 1863, la Légion étrangère a été considérée comme une armée de fortes têtes vouée à faire la sale besogne de la colonisation ! Le 30 avril 1863, lors de l'expédition française au Mexique, la bataille de Camerone va définitivement changer l’esprit de ces soldats et le regard porté sur eux.

Il s’agit d’un combat qui opposa une compagnie de soixante fantassins de la Légion étrangère, commandée par le capitaine DANJOU et deux sous-lieutenants, à une armée de deux mille mexicains. Assiégés dans une hacienda, ils résistèrent durant 11 heures, tuant 300 ennemis et en blessant 300 autres.

A dix heures du matin, alors que les Français, qui n'ont rien mangé depuis la veille, commencent à souffrir de la soif et de la chaleur, un officier mexicain leur somme de se rendre, ce à quoi le capitaine DANJOU fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ! ». Il fait alors jurer à ses hommes de lutter jusqu’au bout. Il tombera à la mi-journée, touché en plein cœur. Neuf heures durant, les Légionnaires vont affronter les troupes mexicaines, sans boire, étouffés par la fumée de l’incendie provoqué par l’ennemi.

En fin d'après-midi, il ne reste en état de combattre que six Légionnaires. Les mexicains somment alors les survivants de se rendre. Le caporal MAINE répond : « Nous nous rendrons si vous nous faites la promesse la plus formelle de relever et de soigner nos blessés ; si vous nous promettez de nous laisser notre fourniment et nos armes. Enfin, nous nous rendrons, si vous vous engagez à dire à qui voudra l'entendre que, jusqu'au bout, nous avons fait notre devoir », ce à quoi l'officier mexicain répond : « On ne refuse rien à des hommes comme vous ! » Les rescapés sont présentés au colonel MILAN, qui s'écrie : « Mais ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons ! » Sur un monument commémoratif, érigé en 1892 au Mexique, figure l'inscription :

« Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée.
Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats Français
Le 30 avril 1863
A leur mémoire la Patrie éleva ce monument ».

Aujourd'hui encore, les militaires mexicains rendent hommage aux soldats français et mexicains tombés ce jour-là en présentant les armes lorsqu'ils passent devant ce monument.

Chaque 30 avril, les héros de ce combat sont honorés dans tous les régiments de la Légion ; à cette occasion est proclamé le récit du combat de Camerone. L'idée du « serment de Camerone » est là pour rappeler le courage et la détermination des Légionnaires ainsi que le respect à la parole donnée accomplie jusqu'au sacrifice suprême. Aujourd'hui, la main du capitaine DANJOU, prothèse de bois provenant d’une amputation antérieure, est conservée dans la crypte du musée de la Légion étrangère à Aubagne.

Pour fédérer tous ces hommes il fallait leur donner un passé commun, une histoire commune, quelque chose qui dépasse l’engagement de chaque individu. C’est le fait d’arme de Camerone qui tient ce rôle et constitue un acte fondateur.

Le point essentiel de cette histoire se situe à l’instant même où le capitaine DANJOU, transcendé, fait prêter serment à ses hommes. Ce serment, inattendu et exceptionnel dans de telles circonstances, a été gravé par le sang. Le mythe qui en est issu de fait, est le Légionnaire qui trouve la rédemption dans la mort. Ainsi, on plonge implicitement dans le mythe sacrificiel ; on trouve le Salut à travers le don de sa personne…

Il est important de noter que ce fait d’arme s’est déroulé dans le but de remplir une mission particulière qui consistait à protéger de l’armée mexicaine un important convoi français. Depuis lors, remplir la mission confiée et respecter la parole donnée sont devenu sacrés pour la Légion étrangère. Du reste, l'expression « faire Camerone », toujours usitée dans la Légion, signifie remplir sa mission jusqu’au bout, sans concession, s’il le faut au prix de sa vie.

Des rites

3253-1-3

Les traditions au sein de la Légion étrangère sont nombreuses et issues directement de son histoire : du « vert et rouge » au pas lent de ses unités, en passant par les pionniers et Le Boudin (chant de marche de la Légion). Mais contrairement à une idée reçue, elles ne sont pas immuables et vivent avec l'Institution. Elles sont officiellement regroupées au sein d'un « Recueil des traditions de la Légion étrangère » édité par un Comité des Traditions.

La formation des Légionnaires est certes une suite de stages professionnels sophistiqués, mais elle est également émaillée de temps forts qui exigent beaucoup d’abnégation.

Et tout d’abord le changement de nom, pour toute nouvelle recrue, est systématique. Il symbolise la mort de l’homme ancien, permettant de « repartir » sur de nouvelles bases. C’est en quelque sorte une nouvelle naissance. La Légion est le seul lieu où l’on peut « recommencer » sa vie. Mais cette deuxième chance ne blanchit pas le Légionnaire de toute faute qu’il aurait pu commettre avant son admission. Ce n’est qu’au bout de trois ans de service, après qu’il ait prouvé sa bonne moralité et une réelle volonté de s’amender, qu’il peut recouvrer, à sa demande, sa véritable identité.

D’autre part, un des éléments fédérateurs importants dans la Légion est la langue. La majorité des candidats à la Légion ne parlent pas le français. A l’évidence, pour des raisons de sécurité et d’efficacité militaires, tout soldat doit comprendre les ordres qui lui sont donnés en français, et pouvoir communiquer avec ses compagnons. Durant leur formation initiale, chaque légionnaire apprend donc le français, ce qui le lie aux autres de manière encore plus forte puisque sa langue maternelle, si elle n’est bien entendu pas oubliée, n’est plus pratiquée dans les rangs.

Cette formation est ponctuée par une série de « rites », importants pour tout jeune Légionnaire : après un premier stage de sélection, les engagés volontaires retenus reçoivent leur premier contrat d’engagement dans le musée d’Aubagne, où un officier les informe de l’importance de leur futur statut. Ensuite, à l’issue de leur formation, et après avoir prouvé qu’ils en étaient dignes, les nouvelles recrues sont invitées à coiffer pour la première fois leur képi blanc. C’est une cérémonie solennelle durant laquelle ils récitent, en chœur, avec fierté, la tête haute, et dans un français encore hésitant, leur code d’honneur, véritable serment du Légionnaire.

Enfin, la Commémoration annuelle de CAMERONE est un temps fort de la Légion. Le centre de Commandement, situé depuis 1962 à Aubagne, près de Marseille, possède une « voie sacrée » sur laquelle est présentée, puis « élevée », la main du capitaine DANJOU, véritable relique enfermée dans une chasse. Le reste de l’année, ce trophée repose dans une crypte souterraine dans laquelle toute nouvelle recrue est tenue de se recueillir pour honorer tous les Légionnaires morts au combat.

Une mort symbolique, une renaissance sous une autre identité et une autre langue, celle du pays pour lequel on est prêt à donner son sang, une fraternité sans faille et de principe, c'est-à-dire définitive, enfin un rappel périodique et immuable du mythe de CAMERONE ; nous sommes bien en présence de rites pratiqués par des hommes unis dans une cohésion inébranlable.

Une fraternité

3253-1-4

Soyons nets : l’Homme incline facilement au « chacun pour soi », il ne naît pas avec une conscience universelle. S’il lui arrive, dans le cours de son existence, de se sentir solidaire, c’est dans certaines situations, telles que la guerre ou toutes autres épreuves partagées, et ce sentiment disparaît généralement avec les circonstances qui l’ont fait naître.

Or, cette « fraternité de combat » ne constitue pas la véritable « Fraternité », telle que nous l’entendons, nous, et telle que l’entendent les Légionnaires. En effet, elle n’est pas « totale » et, dépendant trop des circonstances qui l’ont créée, reste surtout limitée à quelques individualités vivant ces circonstances. Ainsi des hommes, durant une guerre, peuvent fraterniser, ce rapprochement ne restant que circonstanciel et s’évanouissant souvent avec le temps.

Dans la Franc-Maçonnerie, on admet la réalité de la Création par la notion même de « Fils d’un même Père ». Il est donc normal de nous concevoir « en Fraternité » avec nos semblables : c’est même, presque, une attitude réflexe. Mais alors, comment les Légionnaires déterminent-ils leurs liens entre eux et avec autrui ? Pour prendre conscience de l’importance et de la réalité de la Fraternité telle qu’ils la conçoivent, il est bon de rappeler le contenu de leur code d’honneur, appris et récité en chœur par les nouvelles recrues le jour de la remise du képi blanc :

Art. 1 - Légionnaire, tu es un volontaire, servant la France avec honneur et fidélité (devise de la Légion étrangère NDR).
Art. 2 - Chaque légionnaire est ton frère d'armes, quelles que soient sa nationalité, sa race ou sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille.
Art. 3 - Respectueux des traditions, attaché à tes chefs, la discipline et la camaraderie sont ta force, le courage et la loyauté tes vertus.
Art. 4 - Fier de ton état de légionnaire, tu le montres dans ta tenue toujours élégante, ton comportement toujours digne mais modeste, ton casernement toujours net.
Art. 5 -Soldat d'élite, tu t'entraînes avec rigueur, tu entretiens ton arme comme ton bien le plus précieux, tu as le souci constant de ta forme physique.
Art. 6 - La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout et, si besoin, en opérations, au péril de ta vie.
Art. 7 - Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n'abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes.

Il faut rappeler que l’homme n’est jamais aussi isolé que face à la mort. Or c’est précisément ce dénouement qui est au centre du mythe de la Légion : « tu exécutes ta mission jusqu'au bout, …au péril de ta vie », « …tu n'abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés… ». Dans le fond, ces hommes, animés du désir de changer leur vie et de protéger celle de leurs semblables, font preuve d’une générosité totale et d’un sentiment de solidarité, qu’ils nomment justement « FRATERNITÉ ». En ce sens, implicitement, leur sort est transcendant. Ils se retrouvent d’une certaine manière au cœur même du sacrifice christique.

A défaut d’une image du Dieu-Père, engageant naturellement une perspective de « filiation », c’est la Légion qui va leur donner la conscience d’appartenir à une même « famille », vivant d’elle et la faisant vivre. Du reste, à partir du moment où un homme a rempli avec satisfaction son contrat avec la Légion, celle-ci devient son « obligé ». Elle doit l’aider au moindre problème durant toute sa vie. Cette « morale laïque », morale raisonnée par opposition aux morales impératives des Religions, induit une solidarité sans faille.

Notre Ordre conçoit la Fraternité comme une constante universelle. Mais, à bien des égards, la Fraternité vécue au sein de la Légion dépasse les hommes eux-même par les références existentielles et la mythologie auxquelles elle renvoie. Ainsi, ces hommes, qui recommencent une seconde vie au sein de leur nouvelle famille, famille de substitution, la Légion étrangère, s’interdisent par principe toute discussion relative à leur passé. Il existe entre eux, pour toute leur vie, ce lien invisible, discret, cet attachement indéfectible qu’ils tissent dès leur formation.

Conclusion

3253-1-5

Le Légionnaire, porteur de tous les pêchés, nourrit l’imaginaire populaire. Par définition les premiers sur le terrain et les derniers à partir, les Pionniers, qui perpétuent la tradition du Légionnaire bâtisseur, jouissent du privilège de défiler, avec gants blancs et tablier, à la tête de la troupe. Cette tradition est à rapprocher de l’hommage particulier que rend la Légion à ses sous-officiers, ses « maréchaux » comme on a coutume de les appeler, en laissant à trois des leurs l'honneur de défiler en tête de toute la Légion. Un de leurs chants exprime ainsi leur fierté :

« On nous appelle les fortes têtes,
On a mauvaise réputation.
Mais on s’en fout comme d’une musette,
On est fier d’être à la Légion.
Et ce qu’ignore le vulgaire,
C’est que du soldat au colon,
Ils ont une âme de mousquetaire,
Les Légionnaires ! »

Malgré son apparente rigidité, il n’y a pas plus large d’esprit que la Légion étrangère, accueillant plus de 130 nationalités différentes et les fédérant dans un but unique. Elle constitue un important creuset social. Celui-ci, paradoxalement, pourrait être considéré comme un archétype de la République, au sens français du terme. C’est un lieu de brassage et d’acceptation de règles qui transcende les ethnies, les origines, les religions. Accepter ces règles, c’est devenir français, « français par le sang versé et non le sang reçu… » Une suggestion : dans la Franc-Maçonnerie, ne rassemble-t-on pas ce qui est épars ?

Les mythes sur lesquels se fonde notre Ordre sont révélés et gravés dans le Volume de la Loi Sacrée. Pour la Légion, c’est un mythe construit par l’homme à l’issue d’une épopée historique : CAMERONE, véritable fait d’arme. Il n’empêche, ce mythe est transcendant en ce qu’il engage la vie même de ceux qui y adhèrent.

A la peine comme à l’honneur, le Légionnaire est représenté comme le soldat bâtisseur, celui qui ouvre les voies du progrès au milieu des ténèbres. Le mythe du Légionnaire qui trouve la rédemption dans la mort symbolise, d’une certaine façon, le mythe sacrificiel. On gagne le Salut à travers le don de sa personne…

Ces hommes, qui ont un « passé » et pas d’avenir, et qui, arrivés dans la Légion, oublient leur passé et gagnent un avenir, ne sont point dans le sacré. Pas plus que la Légion n’est un ordre initiatique. Mais un mystère les distingue radicalement de toutes les armées du monde et en font les combattants les plus redoutés de tous. Leur statut juridique demeure exceptionnel. Leur silence et leur pudeur les honorent. A bien des égards, les valeurs dont ils se revendiquent touchent à l’Universel…

Peu importe ce qui motive un homme à s’engager dans la Légion, qu’il y soit attiré par le prestige ou par un désir de changer de vie, le pli sera pris. Une Fraternité entière et une obligation de sacrifice s’imposeront à lui. Il demeurera Légionnaire toute sa vie. Dans notre Ordre également, des hommes et des femmes « s’engagent » pour des raisons diverses mais qui leur sont propres. L’état de Maçon leur sera définitivement acquis.

Je dois maintenant vous faire part d’un point de vue tout à fait personnel. Je suppute que des officiers supérieurs, Francs-Maçons, au sein du Commandement de la Légion, ont vraisemblablement dû influencer durant son histoire l’esprit de cette institution et, ainsi, favorisé la formalisation de nombre de ses rites.

Enfin, pour être franc, et après avoir étudié les valeurs indéfectibles qui sont les leurs, je me pose la question de savoir combien, parmi nous, seraient capables de risquer leur vie pour sauver un Frère ! Telles sont les réflexions que m’inspire, en tant que Franc-Maçon, la Légion étrangère.

A\ L\

Lazare Ponticelli, le témoignage du dernier poilu

 

Marc QUATTROCIOCCHI et Johana SABROUX 5 août 2014

Lazare Ponticelli, le dernier des poilus, ici un an avant sa mort. (Photo Michel Pourny. AFP)
VIDÉOS

Cet Italien, qui a combattu lors de la Première Guerre mondiale sous le drapeau français, est mort en 2008 à l'âge de 110 ans. Avant son décès, il a raconté à «Libération» l'engagement, les tranchées, les blessures et la mort.

Il est mort en 2008, à l’âge de 110 ans. Lazare Ponticelli, était le «der des ders», l’ultime poilu, celui à laquelle la France a offert des obsèques nationales en mémoire des millions de combattants et de morts de la Grande Guerre. Pour Libération, quelques années avant son décès, cet Italien avait raconté sa guerre au micro. Ce récit expose ses souvenirs, mille fois racontés, et polis et repolis par la mémoire collective. On y entend la voix et l’accent de cet homme, encore énergique, parfois secoué par l’émotion. La version en quatre épisodes proposée ici est un remontage d’un premier travail diffusé en 2008: la voix de Lazare Ponticelli est sous-titrée et illustrée par des images d’archives d’époque.


Episode 1: l’engagement

Ponticelli décrit la déclaration de guerre et ses errements d’immigré italien, qui ne voulait pas retourner en Italie car «on y mourait de faim, surtout dans les montagnes». Il s’engage alors dans la Légion étrangère et combattra pour la France.

Episode 2: les tranchées

Dès la fin de 1914, Ponticelli est envoyé en Argonne, où il découvre les tranchées, le feu ennemi, les blessures. Il raconte comment il est allé chercher un blessé à la jambe coupée entre les tranchées. En épargnant au passage un soldat allemand. Il dit aussi franchement son dégoût d’une guerre inutile, sentiment qui revient avec constance dans ses récits.

Episode 3: la fraternisation

Lazare Ponticelli décrit un épisode de fraternisation avec des soldats autrichiens. Décidés à ne pas «se battre pour rien», les combattants baissent les armes. Le mouvement s’étend et provoque la colère des officiers. Pour punition, la compagnie de Ponticelli sera envoyée au feu à un autre endroit, face à des soldats d’élite, où très peu survivront.

Episode 4: Monte Grappa

Ponticelli finira la guerre dans les rangs de l’armée italienne. Il raconte ici sa blessure et son opération – avant d’être renvoyé au front, où il apprendra l’armistice.

Un infirmier français en Guinée Equatoriale victime de la peur d’Ebola

|

Cet article relatant le décès d'un infirmier, chef de service des urgences médicales de l’entreprise Bouygues Construction, refoulé de clinique en établissement hospitalier, a été publié par l'Association France-Guinée Equatoriale (pays proche du Gabon où aucun cas n'a pour l'instant été répertorié).

Photo de Shawn Haggerty publiée sur le site de l'Association

Photo de Shawn Haggerty publiée sur le site de l'Association

La semaine passée, Oyala, le chantier titanesque du président Obiang en plein cœur de la forêt tropicale, a connu un vent de panique quand Shawn James Haggerty, le Chef de service des urgences médicales de l’entreprise Bouygues Construction, est tombé gravement malade, le 15 août dernier, présentant des symptômes similaires à Ebola (fièvre, vomissements, diarrhée sanglante).

Transféré en urgence à Bata, son admission dans un établissement hospitalier s’est heurtée à la réticence des personnels hospitaliers et à une évidente impréparation : Refoulé de la clinique La Paz, pourtant présentée comme l’une des plus modernes du pays, on l’a finalement accueilli à l’Hôpital public de la ville où il a reçu des médicaments avant d’être reconduit à Oyala.

Cependant, étant donnés la crainte suscitée par Ebola – et surtout depuis son apparition au Nigeria -, et le risque éventuel de contagion et de propagation, les plus hautes Autorités du pays s’en sont mêlés : la Première Dame, d’abord, qui l’a fait admettre dans sa clinique privée Guadalupe de Mongomo, inaugurée le 8 mars 2014. Mais, faute de moyens adaptés, il a été finalement renvoyé à la clinique La Paz de Bata où le ministre Tomas Mecheba et le président Obiang lui-même ont exigé qu’il soit admis.

Selon Celestino Okenve (qui retrace ce événement sur le site guinea-ecuatorial.net), on aurait alors chargé un soignant malien de le faire sortir de l’ambulance et de le placer à l’isolement dans un coin de l’hôpital où il aurait été laissé sans soins. On aurait seulement effectué sur lui des prélèvements de sang et de salive envoyés par avion à Franceville (Gabon) où se trouve une unité de diagnostic d’Ebola. Malheureusement, Shawn Haggerty est finalement décédé le 18 août 2014, à trois heures du matin.

Originaire de Derby, dans le Kansas (Etats-Unis), formé à l’École militaire de Toulon (France), Shawn Haggerty, 58 ans, travaillait pour Bouygues en qualité d’infirmier urgentiste, responsable du suivi médical des employés de cette entreprise à Oyala. Arrivé en France en 1987, marié à une Française, il a servi dans la Légion étrangère et travaillait désormais en Afrique depuis près de sept ans. Son rêve était de s’installer bientôt en Floride afin de profiter de sa retraite militaire et de parcourir les Etats-Unis sur sa Harley-Davidson.

Mercredi dernier, les résultats d’analyse, revenus de Libreville, ont révélé que le patient franco-américain n’était pas infecté par le virus Ebola. Il est donc mort d’une autre pathologie, non déterminée, à moins qu’il n’ait été victime de la réticence des établissements hospitaliers à l’accueillir et à le prendre en charge.

Selon un communiqué officiel signé par Teobaldo Nchaso Matomba, porte-parole du gouvernement équato-guinéen, Shawn Haggerty serait décédé suite à une surdose de quinine qu’il se serait lui-même administré en automédication contre le paludisme dont il souffrait. « Grâce au traitement administré par les médecins, les vomissement et la diarrhée avec sang se sont arrêtés et les signes vitaux ont amélioré. Mais à cause d’autres maladies qu’il souffrait (hypertension, diabète et obésité), le patient est décédé à 3 h 46, dimanche 17 août dernier », précise ce communiqué.

À la gare : la stèle de Jean Devé restaurée

Le maire Philippe Lemaitre et Christine Lucas-Dzen, adjointe, devant la stèle de Jean Devé à la gare.

Le maire Philippe Lemaitre et Christine Lucas-Dzen, adjointe, devant la stèle de Jean Devé à la gare.

La stèle et son pourtour, érigés à la gare SNCF à la mémoire de Jean Devé, viennent d'être restaurés par la municipalité. Ce fils de marin né à Brest en 1897 a été engagé volontaire en août 1914 dans le 1er régiment de Dragons.

Il entre aux chemins de fer en 1923 comme piqueur de travaux. En 1936, il devient chef de district à la gare de Villedieu. En juin 1940, il n'hésite pas à rejoindre le général de Gaulle à Londres pour poursuivre la lutte.

Affecté comme lieutenant, chef de section, à la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, il prend part à l'expédition de Dakar en septembre 1940. Il commande à Bir-Hakeim la section des chenillettes Bren Carriers. Elle est chargée, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, d'ouvrir la voie aux convois d'ambulances. Jean Devé y est tué par un obus antichar.

Jean Devé est chevalier de la Légion d'honneur, compagnon de la Libération et Croix de guerre avec palme.

Samedi, à l'occasion du 70e anniversaire de la libération de Villedieu, les élus lui ont rendu hommage.

La Grande Guerre du typographe Paul Caron

5 août 2014

Paul Caron
Photo: Bibliothèque et Archives nationales du Québec Paul Caron

Typographe au Devoir, Paul Caron s’est engagé au sein de l’armée française dès le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il envoyait régulièrement ses écrits au journal, chronique dont le nom a varié au fil du temps, mais sa conviction de mener une guerre juste, elle, n’a jamais changé.


Nous publions ci-dessous des extraits de cinq de ces chroniques, qu’on peut lire en entier, telles que publiées il y a 100 ans, en cliquant sur les images. Y sont incluses sa première chronique, qui racontait Noël 1914, et sa dernière, consacrée à la Noël de 1916. Paul Caron mourra au combat en avril 1917.

Ironie du sort, il avait conclu sa dernière chronique par les mots suivants: «Je termine, en m’excusant d’être, cette année, si en retard pour offrir mes vœux du Nouvel An à mes amis Canadiens. Mais nombre d’entre entre eux, tous plutôt, lisent le Devoir, et ces lignes leur porteront l’expression tardive, mais sincère de mon souvenir fidèle. »

«Carnet d’un légionnaire: Noël en face de l’ennemi»
Le Devoir, le samedi 23 janvier 1915

Plus fortunés que nombre de nos camarades de l’armée française, nous avons pu fêter la Noël avec un certain luxe de décor et de victuailles — notre bataillon étant en repos ce jour-là. Quand je dis repos, je n’entends pas que nous ayons évacué le théâtre des hostilités et quitté la zone dangereuse. Nous avons tout simplement été remplacés dans les tranchées par un autre bataillon de notre régiment, et sommes venus, à quelque deux kilomètres en arrière, occuper son cantonnement. Et quel cantonnement ! En aval d’une petite colline, dans une forêt, quelques huttes creusées dans le sol et recouvertes de perches, branches, feuillages et sable… Des huttes de deux mètres de largeur, autant de hauteur, et la profondeur voulue pour hospitaliser une section de 54 hommes. Une vraie boîte à sardines, quoi !….

 

«Carnet d’un légionnaire»
Le Devoir, le samedi 20 mars 1915

Acteurs inconnus de cette grande tragédie qu’est la guerre présente, ceux qui auront aimé Marcus et ses camarades n’auront même pas la consolation de dire ce que l’on disait des soldats d’Austerlitz : « Ils étaient à telle bataille. » Il n’y a plus de batailles, c’est un embrasement général. Mourir le cœur troué par une balle ou une baïonnette ennemie, c’est triste, sans doute, mais au moins ce genre de mort se présente sous un aspect plus invitant, au moins on peut mesurer ses forces et son adresse personnelles avec celles de l’adversaire. Autre chose est de se faire occire à distance par un engin qui vous tombe dessus sans crier gare et contre lequel vous ne pouvez rien. C’est là l’épée de Damoclès constamment suspendue sur notre tête.

 

«Grimoire d’un lignard»
Le Devoir, le samedi 23 octobre 1915

Notons tout d’abord ceci que le paysan ou mieux, l’agriculteur français et sa famille sont habitués, dès les temps de paix, à loger, à certaines époques de l’année, lors des grandes manœuvres, par exemple, un certain nombre de militaires de passage dans leur localité. […] Mais en temps de paix, les troupes ne sont que de passage, elles ne font, chez l’habitant, que de courts séjours. Autre chose est, par exemple, d’avoir à loger pendant une année une quantité de militaires allant jusqu’à 40 et 50 par ferme — en passant, il est bien entendu que le soldat couche dans les granges — de voir les unités se remplacer périodiquement par d’autres et partant, d’avoir presque toujours affaire à de nouvelles figures.

 

«Bloc-notes d’un fourrier»
Le Devoir, le samedi 15 avril 1916

Dans ma dernière lettre, je notais au meilleur de ma connaissance les impressions qui m’étaient suggérées par la chute aux abords du village où nous sommes cantonnés d’une certaine quantité d’obus allemands. J’appréhendais aussi que les projectiles dont il était question […] seraient suivis de nombreux autres. Les faits sont venus depuis, et presque quotidiennement, confirmer mes prévisions. Les « marmites » de l’autre jour n’étaient, en effet, que le prodrome de bombardements plus intenses et très fréquents que le village de X n’a cessé de subir depuis. Heureusement, peu de coups portent, et jusqu’à ce jour, nous n’avons que d’insignifiantes pertes à enregistrer. Somme toute, les « boches » tirent assez mal. Toutefois, certaines de leurs marmites poussent parfois l’indiscrétion un peu loin, à preuve, celle qui, ce même jour de février, tombait sur l’habitation où nous avions notre bureau, provoquant un incendie que nous avons été impuissants à réduire avant qu’il eût accompli son œuvre destructrice.

 

«Propos d’un aspirant»
Le Devoir, le samedi 3 février 1917

À l’aube de 1917, le poilu n’a rien perdu de cette superbe confiance dans le succès qui, depuis les jours déjà lointains d’août 1914, ont, je ne dirai pas révélé au monde l’endurance du soldat français, car de toujours, le militaire français, qui n’a rien du mercenaire, a été à la hauteur des circonstances. Et tel on le trouvait à la veille de Noël 1914, on le retrouve en 1916. Peut-être a-t-il perdu un peu […] de sa fougueuse ardeur […], mais en revanche, il a gagné en stoïcisme, en patiente ténacité. […] [L]e poilu tiendra. Et tiendra jusqu’à la victoire finale.

Récits de Kabylie - 1858

L’état déplorable de l’armée Française!

juil13

Interview du général Pinard Legry, Saint-cyrien, ancien chef de corps du 4e Régiment étranger, qui a terminé sa carrière à la Direction du Renseignement Militaire (exploitation du renseignement). Il est désormais le président de l’Association de soutien à l’Armée Française (Asaf).

 
 

Décès de notre président d'Honneur... Le Colonel Jean Sarrabère...

Décès de notre président d'Honneur... Le Colonel Jean Sarabère...

Le Colonel Jean Sarrabère nous a quitté cette nuit...

 

Les obsèques auront lieu le mercredi 13 août 2014 à l'église Sainte Thérèse à 10H30.

 
 

Se désabonner

La Newsletter 14/11 de l'AALEME

La Newsletter 14/11 de l'AALEME

Un Ancien à l'honneur...

Notre Camarade, l'ADC (er) Remo Nenci, membre de l'AALE de Sète, s'est particulièrement distingué au championnat du monde de Duathlon à Pontevedra en Espagne le 1er Juin 2014.

 

Félicitations Champion

Voilà du boudin !

30/04/2014

Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd'hui, la rédaction vous révèle la petite histoire derrière le refrain de la marche officielle de la Légion étrangère.

« Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,
Pour les Belges, y en a plus, pour les Belges, y en a plus,
Ce sont des tireurs au cul. »

Petite explication de texte pour comprendre les paroles du refrain de la marche de la Légion étrangère. Tout d’abord, le boudin : avis aux amateurs, il ne s’agit pas ici de charcuterie mais de la toile de tente ou du paquetage que les légionnaires mettaient en bandoulière et dont la forme rappelait le boudin.

Concernant les Alsaciens, Suisses et Lorrains, il s’agit ici d’une allusion à une décision ministérielle du 6 mars 1871, rappelée par une circulaire du 27 novembre 1873, qui avait suspendu d’une manière générale les engagements volontaires des étrangers et spécifié que les Alsaciens, les Lorrains et les Suisses pouvaient seuls obtenir des autorisations.

Et les Belges ? Selon la version reconnue, en 1870, lorsque la guerre franco-prussienne éclate, la France décide que la Légion étrangère doit y participer. Le roi des Belges, Léopold II, demande formellement que les légionnaires ressortissants de son pays ne participent pas à ce conflit en raison de la neutralité de la Belgique. Le gouvernement français accède à cette demande et les légionnaires en partance chantent à leurs malheureux camarades belges obligés de quitter les rangs ces paroles quelque peu désobligeantes.

Guerre 14-18 : Le Puy du Fou commémore les Vendéens morts pour la France

Samedi 07 juin 2014

La Musique de la Légion étrangère a accompagné la cérémonie commémorant les morts de la Grande Guerre. © Philippe Bertheau
Des centaines de Puyfolais (ces bénévoles qui jouent dans la Cinéscénie) ont assisté à la cérémonie dans la cour du château.
Philippe et Nicolas de Villiers ont dévoilé une statue inspirée de la Pietà de Michel-Ange.
La stèle comportant les noms des 144 aïeux de Puyfolais morts au combat.
Trois enfants ont lu des lettres de Poilus, tantôt pleines d'espoir, tantôt fatalistes, envoyées à leur famille.
Renée Bossard, présidente de la fondation Puy du Fou Espérance, a fait un don de 2000 € à la Légion étrangère.
La Musique de la Légion étrangère a interprété plusieurs morceaux de son répertoire pendant la cérémonie.
Depuis sa création en 1831, 35 000 soldats de la Légion étrangère ont perdu la vie au combat.

Samedi, le Puy du Fou a rendu hommage aux aïeux des Puyfolais, tombés sur le front pendant la Grande Guerre. Puy du Fou Espérance a fait un don à la Légion étrangère.

C'est un double hommage que le Puy du Fou a rendu samedi, dans la cour de son château.

Hommage aux 144 aïeux de ses bénévoles, morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Une stèle comportant les noms des combattants, et une statue représentant une femme portant dans ses bras le corps d'un soldat, ont été dévoilés. Elles trouveront place près de la gare du Bourg 1900, dans le Grand parc. Le Puy du Fou entend là continuer à remplir la mission qu'il s'est confiée : "Faire vivre l'histoire de France", selon Philippe de Villiers, son créateur.

Second hommage. À la Légion étrangère cette fois, dont les engagés d'origine étrangère défendent le drapeau tricolore. "La Légion est un mythe, sa Musique est un symbole, a souligné Philippe de Villiers. Elle a participé à tous les grands conflits sur tous les champs d'honneur." La cérémonie a été l'occasion pour la Fondation Puy du Fou Espérance d'apporter son soutien aux œuvres de la Légion avec un don de 2 000 €. "Beaucoup d'anciens légionnaires n'ont pas de famille, c'est la Légion qui veille sur eux", a relevé Renée Bossard, présidente de la Fondation.

Ouest-France

Lavelanet. La Légion en manœuvre aujourd'hui

Dimanche, 08 Juin 2014 15:13

Publié le 05/06/2014

L'année dernière, la remise des képis blancs s'était déroulée au pied du «pog», à Montségur./Photo DDM, archives.

Le 4e régiment étranger, basé à Castelnaudary, régiment d'instruction de la Légion étrangère, manœuvre depuis lundi entre Aude et Ariège. Cet exercice a pour objectif l'entraînement au combat à pied et l'aguerrissement dans un cadre rustique, en milieu ouvert et urbain. Partant de Quillan, le régiment a été confronté à un terrain particulièrement accidenté avant d'aborder Lavelanet dès ce matin : la prise de la ville constitue le point d'orgue de l'exercice. Lors des phases de combat, des munitions d'exercice sont utilisées. Elles ont pour but de simuler l'effet sonore du départ des coups. Aucun projectile ne sort de l'arme. Les zones d'exercice seront nettoyées et les déchets de tir seront ramassés par les militaires. Cet exercice se terminera à 16 h 30, à Lavelanet, par une cérémonie au cours de laquelle de jeunes légionnaires se verront remettre leur képi blanc, symbole de leur entrée dans la Légion étrangère.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Indochine : la mémoire des victimes saluée

Un parc en hommage à Edmond Dune

Aubange

L’administration communale d’Aubange vient de donner le nom d’Edmond Dune au parc communal situé tout près de la grand-rue.

Après Hubert Juin et Jean Lebon dans la bibliothèque, voici qu’un nouveau poète vient de laisser définitivement ses empreintes à Athus: Edmond Dune est le nom du parc communal adossé au parc animalier. Poète, dramaturge, essayiste, Edmond Hermann est né à Athus le 2 mars 1914. Il est orphelin dès l’âge de deux ans, mais suit un parcours qui le mènera d’abord aux universités de Louvain et de Nancy puis à s’engager dans la légion étrangère juste avant la guerre 1940-45. C’est après avoir choisi le nom de Dune en littérature, qu’il s’est dirigé vers le journalisme et a fait carrière à Radio-Luxembourg. Edmond Dune est décédé le 25 janvier 1988.

Dans ses ouvrages, Edmond Dune maniait aussi bien l’humour et l’ironie que la tendresse, il ne perdait aucune occasion pour se déclarer sceptique sur tous les fronts: «Je suis contre, toujours contre. Contre tout», notait-il dans «Patchwork». Ce à quoi il ajoutait que «Nager à contre-courant donne du muscle à la pensée» ou, dans le même esprit: «Il tournait comme un lion en liberté autour d’une cage imaginaire», rappelle volontiers Paul Mathieu, le professeur-poète-écrivain à qui l’on doit cet hommage.

La manifestation, organisée par les autorités communales s’est tenue en présence des filles du poète et de quelques proches et d’André Lambert, président du CPAS. Elle a été prolongée en soirée par la représentation au centre culturel d’Athus d’une pièce de l’écrivain: «Gloire à Rudois». Une farce qui, dans une amusante mise en abyme, propose précisément d’assister à l’inauguration d’une statue érigée en l’honneur d’un enfant du pays. Cette pièce a été interprétée par quelques élèves de l’athénée royal d’Athus qui ont également lu des aphorismes extraits de «À l’enseigne de Momus».

Repas champêtre de l'AALE du Biterrois.


LE CAPITAINE J.-D. CHARTRAND (1852-1905)

Ðiện Biên Phủ le nouveau musée...

 
 

La Newsletter 14/10 de l'AALEME

La Newsletter 14/10 de l'AALEME

SOLIDARITÉ CONCRÈTE

Jeudi, 05 Juin 2014 18:00

dimanche 18 mai 2014


C’est au cours de sa patrouille de routine que le gendarme portugais Carlos Costa l’a découvert. De loin, à un endroit perdu au sud du pays, il avait vu de la fumée s’échapper d’une vieille baraque et, intrigué, il s’y était rendu.

Un homme, la cinquantaine passée, y vivait dans des conditions extrêmement précaires sinon misérables, caché à la vue de tous. Interrogé, l’homme dit être un ancien caporal-chef légionnaire français.

D’emblée le gendarme s’intéresse à lui et décide de lancer un message d’alerte sur les réseaux sociaux pour tenter d’obtenir de l’aide pour cet homme.

Dans le même temps et en attendant d’éventuelles réponses à son appel, il prête une assistance concrète à cet ancien qui, ayant servi dans les rangs de la Légion étrangère de 1980 à 1994, produit tous les documents officiels français attestant sa bonne foi.

Retraité, il ne perçoit aucune pension.

L’ex-adjudant Albino Nunes qui vit près d’Alès capte le message et alerte le président de l’Amicale du Portugal qui contacte le sergent-chef (er) Jean Palma qui vit à cinquante de kilomètres de la « résidence » de l’ancien.

Palma rencontre le gendarme et enfin notre ancien. Il est patent, selon son « compte rendu », que l’homme a besoin d’une aide urgente de l’institution légionnaire.

Je suggère un séjour transitoire à Puyloubier pendant la durée de régularisation de la situation de ce brave que j’avais connu au 5e étranger.

Le directeur du FELE contacté, m’assure immédiatement d’un soutien à l’ex-caporal-chef.

Palma n’écoutant que sa fibre légionnaire lui propose de le conduire en France ; il accepte avec quelque réticence car « Puyloubier c’est pour les vieux »… et le voyage est programmé pour le samedi pascal.

Hélas le directeur du FELE me dit qu’il est à craindre qu’il n’y ait personne pour accueillir l’ancien. Je suggère un hébergement au CHALE à La Ciotat… mais, à quelques jours de la commémoration du combat de Camerone tous les logements sont occupés par des anciens.

Pour raisons familiales Palma ne peut différer son voyage. Qu’à cela ne tienne, le président de l’amicale prend contact avec l’adjudant-chef Noviot adjoint au directeur de la Maison du Légionnaire à Auriol qui s’engage à héberger notre homme.

Le samedi 19 avril au matin, alors qu’ils s’apprêtent à partir, surgit le gendarme portugais qui a obtenu une permission spéciale de son capitaine et se propose de les conduire.

Dans la nuit de samedi à dimanche, vers deux heures du matin l’adjudant Nunes et son épouse, venant d’Alès, attendent nos trois voyageurs au péage de Nîmes et vont les recevoir et les héberger pendant le week-end pascal. L’accueil est très chaleureux et de surcroît, Nunes tient à participer financièrement aux dépenses de voyage.

Ainsi notre caporal-chef a pu rejoindre Auriol d’où notre camarade, le lieutenant-colonel Sabljic, directeur, m’a téléphoné pour m’informer des suites favorables prévues pour cet ancien, en liaison avec le lieutenant-colonel Jullien directeur du FELE.

Ce caporal-chef peu après son départ à la retraite vit en France et perçoit sa retraite. Aventureux, il tente sa chance aux Etats-Unis, puis en Argentine et au Chili avant de revenir en France puis de rejoindre le Portugal. Tous ces chamboulements ont dû faire perdre sa trace par le Trésor public… qui cesse le paiement de sa pension.

Il s’installe au soleil du sud portugais où il va vivre d’un petit boulot dans la restauration, mais n’a que sa vieille voiture pour domicile.

L’affaire tourne court et il perd même sa voiture, saisie.

Des mots ( !) avec le plus proche consul de France font qu’il n’a pu obtenir un certificat de vie pour informer la puissance publique de ses droits. Découragé et sans moyens financiers, il baisse les bras et s’installe dans une vie sans espoir.

Outre nos propres camarades légionnaires, il faut louer ce gendarme portugais, le caporal Carlos Costa en garnison à Loulé, sans lequel rien n’aurait été possible.

Qu’il soit ici remercié pour son action salvatrice.

Une nouvelle fois la Légion prouve, si besoin était, que malgré l’individualisme galopant de notre société, solidarité n’est pas un mot vide de sens.

Antoine Marquet

Limoux. La Légion étrangère solidaire jusqu'au bout

Publié le 02/06/2014

La cyclo-sportive solidaire de la Légion, l'an dernier, parrainée par Bernard Thévenet./Photo DDM archives, Gladys

Couiza accueillera la rando solidaire de la Légion étrangère la nuit de la Saint-Jean, le 23 juin. Une opération qui vise à aider les anciens légionnaires en difficulté.

La solidarité est un mot qui résonne fort dans la tête des légionnaires. L'article 2 du code d'honneur de cette force combattante qui jouit d'un grand prestige, ne stipule-t-il pas que «chaque légionnaire est ton frère d'armes, quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d'une même famille» ? Solidaire dans l'action, la Légion étrangère l'est aussi une fois que les armes se sont tues, vis-à-vis de ceux qui, après avoir payé de leur personne, sont restés en panne. L'institution des invalides de la Légion étrangère (IILE), installée au pied de la montagne Sainte-Victoire en Provence, est parfois le dernier refuge pour d'anciens légionnaires qui y terminent leur vie. Mais le rôle du foyer d'entraide de la Légion étrangère (FELE) va plus loin, puisque ce système de solidarité spécifique a pour mission d'aider à la réinsertion professionnelle et sociale d'anciens réformés par suite de blessures contractées en service ou par maladie, ou ceux encore qui, de retour dans le monde civil n'ont pas réussi à y retrouver leur place.

Chaque année depuis 2010, une randonnée cyclo sportive créée par le 4e régiment étranger de Castelnaudary focalise attention et énergie dans la zone où se déroule la manifestation, créant le mouvement de solidarité nécessaire pour recueillir des dons. Le produit de ces derniers ajoutés aux frais d'inscription des participants, une centaine de légionnaires regroupés en cinq groupes de 20, permet de lever des fonds (l'objectif est d'atteindre la barre des 200 000 €) qui sont affectés à l'entretien des bâtiments, au confort des pensionnaires comme la rénovation des chambres.

Cette année, l'épreuve, qui s'effectuera du 23 au 26 juin prochain, cible les Pyrénées et relâchera pour l'étape du 23 au 24 à Couiza, en provenance de Castelnaudary. La Légion installera un véritable village avec stands et animations, musique (de la Légion bien sûr), réceptions sous la tente avec la collaboration de l'ensemble des acteurs locaux. L'arrivée du prologue est prévue entre 15 et 16 heures le 23 juin. Le départ le lendemain pour Prades aura lieu à 8 heures devant le château des ducs de Joyeuse.

La Dépêche du Midi

"Frères d'armes" : ces étrangers qui se sont battus pour la France

Publié le 30/05/2014 Par

Addi bâ, soldat guinéen qui a combattu pendant la Grande Guerre, sera raconté par Lilian Thuram. © capture d'écran

À l'occasion des 100 ans de la Grande Guerre et du 70e anniversaire de la Libération, le secrétaire d'État chargé des Anciens Combattants Kader Arif, l'historien Pascal Blanchard et le réalisateur Rachid Bouchareb ont eu l'idée de réaliser 50 portraits d'hommes et de femmes venus du monde entier et ayant combattu pour la France. La série intitulée Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle, frères d'armes sera diffusée jusqu'en avril 2015.

Ces portraits retraceront le parcours d'illustres inconnus ou de plus célèbres combattants tels que Roland Garros, Léopold Sédar Senghor ou Joséphine Baker. Deux minutes pour comprendre qui étaient ces hommes et femmes et comment ils ont participé à la victoire de 1918 et à la libération de 1945. "Une série qui participe au travail de pardon, qui n'oublie pas ceux qui se sont battus pour le pays. À l'heure où les relents de nationalisme, de racisme et de xénophobie fragilisent le pays, la France a mal à sa mémoire. Il est important que le pays n'oublie pas qu'il doit beaucoup à des hommes et des femmes venus d'ailleurs, avec des couleurs de peau différentes et des noms différents", raconte Kader Arif.

Ces anonymes combattants auront des voix bien connues. Bérénice Béjo, Jamel Debbouze, Lilian Thuram, Yvan Attal, Samuel Le Bihan ou encore Julie Depardieu ont prêté leur voix afin de raconter ces histoires. Sous la direction du réalisateur Rachid Bouchareb (Indigènes) et de Pascal Blanchard, ces 50 parrains ont été séduits par le projet parce qu'ils sont originaires du même pays que le combattant ou parce qu'ils ont été touchés par l'histoire de l'un d'eux. "Il me paraissait intéressant de savoir que, durant la Seconde Guerre mondiale, des hommes venus notamment d'Afrique, de Guinée, comme Addi Bâ, ont combattu en France dans la Résistance", explique Lilian Thuram dans les colonnes du JDD.

Ma Yi Pao, Chinois mort pour la France

Parmi ces portraits, celui d'un des rares combattants chinois de 14-18 a marqué. Venu travailler en France aux côtés de 140 000 travailleurs chinois, ce légionnaire, musulman de Chine, s'est engagé à l'âge de 23 ans. Il a combattu sur le front où il a été plusieurs fois blessé. En 1918, il est blessé mortellement à Jaulzy, dans l'Oise, et repose depuis dans la nécropole de Vic. Ma Yi Pao a été le premier Chinois à recevoir la mention "mort pour la France". Plusieurs milliers de ses camarades sont morts et enterrés au cimetière de Noyelles-sur-Mer.

Diffusés dès le vendredi 30 mai sur France 3 à 22 h 40 et France Ô à 20 h 40, ces films-documentaires de deux minutes seront accessibles gratuitement à toutes les écoles de France.

Avec «Les Désastres de la Guerre» Jean-Luc Martinez défriche un terrain jamais exploré

Publié le 28/05/2014

Pas de vernissage d’exposition à Lens sans président directeur du Louvre. Jean-Luc Martinez n’a pas failli à la règle. Le successeur d’Henri Loyrette était d’autant plus impatient de revenir qu’il attend beaucoup des « Désastres de la Guerre 1800-2014 », un rendez-vous pas comme les autres à ses yeux : « Ce n’est pas un sujet Beaux-arts au sens classique. Le Louvre a choisi une autre voie, celle de l’Histoire. Un souffle nouveau et une expérience inédite pour nous. »

Daniel Percheron en avait rêvé. Xavier Dectot et Jean-Luc Martinez l’ont fait. PHOTO Pascal BONNIERE

À Lens, l’art cette fois évoque deux cents ans de combats sur tous les fronts. Une histoire qui parle à chacun d’entre nous ou presque puisque les guerres du XXe siècle ont forcément touché un proche. Un père, un frère, un grand-père… Dont celui de Jean-Luc Martinez qui avait triché sur son âge en 1914 pour pouvoir s’engager. Il a survécu et l’Histoire avec un grand H est devenue une saga familiale : « Eh bien cet engouement pour la guerre, c’était le moment ou jamais de le traduire. Qui plus est à Lens, qui se trouvait en plein sur le front. »

Daniel Percheron l’avait toujours espéré, dès les premières discussions d’avant le Louvre au début des années 2000 : « J’avais évoqué avec passion le sujet qui à mon sens devait s’intégrer totalement dans le projet global. Aujourd’hui, l’exposition remplit son rôle. Elle doit faire réfléchir à une époque qui n’a plus connu la guerre depuis 70 ans, une éternité ! »

Encore fallait-il faire parler les œuvres autrement. Jean-Luc Martinez avait envie que les tableaux, les photos, les images, les films, les objets racontent une histoire, qu’ils puissent dépasser leur seule richesse artistique : « C’est en ça aussi que cette étape lensoise marque un tournant dans la vie du Louvre. Ici, nous sortons du cadre habituel ; nous nous aventurons sur un territoire inconnu mais qui préfigure l’avenir des grands musées internationaux. » En l’occurrence, le Louvre-Lens sert de banc d’essai. Arrivera-t-il à capter les publics français et européens sur un thème d’actualité historique ? C’est précisément l’un des enjeux. À quelques kilomètres de là, la Région érige l’Anneau de la mémoire au sommet de la colline de Lorette sur lequel apparaîtront six cent mille noms de soldats morts au combat. Depuis plusieurs mois une convention lie le mémorial de la Grande Guerre de Péronne et le Louvre-Lens. Rien n’est dû au hasard. 2014 constituait l’année rêvée pour inventer une autre façon d’organiser des expositions et de toucher un public beaucoup plus large que d’habitude. Les « Désastres de la Guerre » marqueront à coup sûr les esprits, toutes générations confondues.

Une deuxième exposition ouvre ses portes en même temps dans le Pavillon de verre jusqu’en 2015 celle-ci. Le thème ? « Trente ans d’acquisitions dans les musées régionaux. » Là, c’est le réseau des musées régionaux qui s’ébranle pour de bon. Une deuxième bonne raison de venir faire un tour à Lens. YVES PORTELLI

Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h

«On en a vu des désastres»

« Ça, on l’a vécu. » Le caporal-chef Michel Robert ne peut qu’être sensible à la photo qui représente l’armée syrienne lors d’un combat de rue. Étrange décor pour croiser ce légionnaire que la Galerie des expositions temporaires du Louvre-Lens où l’on inaugurait hier soir « Les Désastres de la guerre 1800-2014 ». Étrange décor ou meilleur écrin qui soit au contraire pour que le militaire rejoigne le propos de la commissaire Laurence Bertrand Dorléac qui livre en 450 œuvres un plaidoyer pour la paix. La guerre du Golfe, le Tchad, les Comorres : « On en a eu des malheurs aussi, on en a vu des désastres. »

« Ça va être paradoxal, mais les militaires n’aiment pas faire la guerre », explique celui qui se présente comme un « soldat de la paix ».

Sur une des barrettes qui peuplent le torse du lieutenant-colonel Thierry Jullien apparaît la Somalie. « Ça été mon expérience de la guerre : une période très sombre parce qu’on voyait des enfants armés nous tirer dessus. » Et dont il a hérité une « philosophie de combat » : « Quand on connaît les horreurs de la guerre, on ne peut que les combattre. Et combattre les idéologies qui y mènent. »

Si Michel Robert ne devait retenir qu’une pièce de l’exposition, ce serait sans conteste l’Arche du triomphe formé par des obus transformés en œuvres d’art par les Poilus, au cœur des tranchées et sous lequel le visiteur doit passer pour quitter l’exposition. Au milieu des tranchées, dans la boue jusqu’au cou, les Poilus s’évadaient en taillant des objets de mort de la pointe de leur baïonnette. Une façon de ne plus être soldats, mais hommes. C’est justement une part d’humanité que le caporal-chef Robert voudrait que les visiteurs retirent de cette visite. Et une évidence : « que la guerre ce n’est pas bien. Que ce sont des hommes contre des hommes et qu’on y tue des êtres humains, quelle que soit la couleur, la religion. » PAULINE DROUET

PHOTO PASCAL BONNIÈRE

Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 14/06

« Au bord du Rubicon… »

 

Mise en garde

Dans sa lettre mensuelle de mars, l’ASAF mentionnait l’engagement formel de monsieur Le Drian devant les présidents de 40 associations du monde de la Défense. Il affirmait alors que la loi de programmation militaire serait strictement appliquée. Il ajoutait : « Il faut que rien ne manque, cela ne marche que si toutes les pièces sont là ». En disant cela, il ne faisait que rappeler les engagements du président de la République et s’appuyait sur les mises en garde très argumentées des chefs d’état-major, devant les parlementaires, l’automne dernier.

Depuis 6 mois, tous les chefs d’état-major, ne cessent d’expliquer la situation actuelle de notre armée et rappellent les réductions de capacités en cours. Ils alertent maintenant sur la perte de cohérence inéluctable de notre système de Défense si la loi de programmation militaire, déjà insuffisante, n’était pas respectée ; exaspérés, ils en sont venus à mettre en jeu leur démission.

Il y a un mois, monsieur Xavier Bertrand s’exprimait sur l’existence cachée d’un plan d’économies touchant la loi de programmation militaire. Les réactions ambiguës et contradictoires du Premier ministre et du ministre des Finances suscitent une interrogation qui ne pourra dorénavant être levée que par une mise au point claire du président de la République, sans doute à l’occasion du 14 juillet.

La Défense à nouveau sacrifiée ?

N’oublions pas que la loi de programmation militaire 2014 – 2019 marque déjà un nouveau recul de l’effort de défense de la France et se traduit par un contrat opérationnel réduit de moitié par rapport au Livre blanc de 2008. Cette réduction n’est jamais que le prolongement des coupes successives qui ont fait passer la part du budget de la Défense de 5,44 % du PIB en 1961 à 1,5 % du PIB aujourd’hui et à 1,3 % demain.

C’est dire que ce sont des dizaines de milliards d’euros qui ont déjà été «économisés» sans que d’ailleurs la dette ait été réduite, bien au contraire. La réduction des crédits militaires n’est donc pas la solution à la réduction du déficit budgétaire.

D’ailleurs, faut-il rappeler que les seuls intérêts de la dette payés annuellement par la France s’élèvent à près du double du budget actuel de la Défense ?

Mais au-delà de l’aspect strictement financier, la décision étudiée, si ce n’est envisagée, de Bercy aurait des conséquences extrêmement graves pour notre pays.

Une double crise de confiance

On se dirigerait vers une crise de confiance entre les chefs militaires et la classe politique car, outre l’engagement formel du chef de l’Etat, c’est l’ensemble des députés et sénateurs qui ont voté le budget de la Défense 2014.

Crise de confiance aussi entre des hommes et des femmes à qui il est demandé de s’engager dans des missions longues et complexes avec des moyens toujours plus réduits, un soutien insuffisant, des équipements de plus de trente ans d’âge, et des chefs d’état-major qui seraient incapables de leur garantir les moyens nécessaires à leur engagement opérationnel dans de bonnes conditions, sans parler du paiement aléatoire des rémunérations qu’aucun organisme civil ne tolèrerait.

La question qui se pose aujourd’hui est donc cruciale. Les engagements pris par la représentation nationale concernant l’avenir de notre Défense peuvent-ils être balayés pour des raisons comptables par Bercy mettant ainsi en cause la cohérence de nos forces, alors que celles-ci sont engagées dans des conflits qui contribuent à la sécurité et aux responsabilités de la France ainsi qu’à la protection des Français ?

Avant de prendre une telle décision, le président de la République doit s’interroger sur l’impact qu’elle aurait sur une armée dont il exige à juste titre, discipline, loyauté et sens de l’engagement.

Croit-on que les soldats sont encore dupes des paroles flatteuses, comme celles prononcées par le ministre de la Défense, récemment à Bangui, propos ponctués des mots « fierté »,

« engagement », « confiance », « intelligence », « sang-froid », ou du député Gwendel Rouillard qui signe récemment un article « notre armée, notre fierté »… quand ils mesurent la capacité de reniement de la classe politique ?

Refuser l’inacceptable

En fait, les trente années consécutives de déficit budgétaire contraignent la France à revoir radicalement son modèle économique et social. Les gouvernements successifs ont espéré atténuer ce déficit en prélevant sur le budget de la Défense des dizaines de milliards d’euros. 80 000 soldats professionnels ont été supprimés en une dizaine d’années. Il n’est plus possible d’utiliser la même recette. Il faut remettre en cause d’autres budgets qui n’ont cessé de croître. Il faut faire preuve de courage politique et cesser de prélever sur un budget militaire déjà insuffisant qui va rapidement condamner les armées à l’inefficacité.

Aujourd’hui en déclin, notre armée serait demain en situation de rupture si les ressources votées n’étaient pas allouées et nos soldats se sentiraient alors trahis par ceux qui les envoient au combat.

Un tel scénario est de nature à susciter des réactions très vives chez ceux qui portent les armes de la France et acceptent le principe du sacrifice de leur vie.

L’ASAF, et à travers elle tous ceux qui estiment, comme le général de Gaulle le rappelait, que « la défense est le premier devoir de l’Etat », n’acceptera pas cette trahison.

LA REDACTION

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Adieu l’Ami, adieu Tapanar.

Au fil des mots et de l'histoire

20 mai 2014

Le caporal-chef Tapanar

C’est avec tristesse que nous avons appris la mort du caporal-chef Tapanar II, la mascotte du 2e Régiment étranger d’Infanterie de Nîmes.

Le caporal-chef Tapanar II avait pris sa retraite il y a quelques jours, le 16 mai 2014, après 29 années de bons et loyaux services. Il n’aura malheureusement profité de son enclos dans un centre équestre à côté d’Alès que durant 2 jours.

Repas champêtre de l'AALEME.

Le samedi 14 juin 2014 à 11h00 chez Mireille.

 

Kir de bienvenue,
brasucade de moules,
jambon au tonneau façon Marcel,
flageolets,
fromage
pâtisserie.
Vin.
Café
Prix : 22

Le bar de l'AALEME sera ouvert... mais payant...

N’oubliez pas verres, assiettes et couverts.

Les réservations et le règlement, libellé à l'ordre de l'AALEME, sont à adresser impérativement à notre trésorière, au plus tard le lundi 9 juin 2014.

AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

7 Flammes Mai 2014

Samedi, 31 Mai 2014 05:27

A quel Escadron du 1er REC appartenait le « Cherusque ». ?

Bonjour,

A quel Escadron du 1er REC appartenait le « Cherusque ».

Photo prise du « Cheruque » en visite à la 1re Cie du 22e BIMa à la ferme Combier, sur le Murdjajo entre septembre 64 et mai 65.

Merci pour votre aide.

Bernard Ballanger Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La question de la Légion étrangère. 1914

Ðiện Biên Phủ le musée...

 
 

La Newsletter 14/09 de l'AALEME

La Newsletter 14/09 de l'AALEME

Nîmes : les adieux du caporal-chef Tapanar, mascotte du 2e REI

21/05/2014

Le mulet Tapanar 2 part à la retraite après 28 ans de service. (AUDREY POMA)

Après 28 ans de service, Tapanar 2, mascotte du 2e Régiment étranger d'infranterie, est parti à la retraite.

Sur la place d’armes de la caserne Colonel Chabrières le départ à la retraite de Tapanar 2, vendredi dernier, a été célébré avec les honneurs devant les compagnies du régiment. Cet "engagé volontaire en 1986, aura servi plus de 28 ans au sein du 2e Régiment étranger d’infanterie".

Un repos mérité pour Tapanar 2

Fini la vie de caserne pour ce "fidèle serviteur, compagnon des bons et des mauvais jours", comme l’a décrit le colonel Eric Ozanne. Désormais, il passera le reste de son temps dans les Cèvennes, à Saint-Hilaire-de-Brethmas exactement, à galoper dans de verts pâturages.

Un repos mérité d’après les légionnaires du régiment car Tapanar 2 a eu une carrière exemplaire. Enfin, si on omet une désertion en 2007, qui lui a valu dix jours d’arrêts et un menu sans carottes, ou encore un refus d’obéissance l’an dernier.

Un coin de champ et un compagnon pour Tapanar 3

Son successeur, le légionnaire Tapanar 3, jeune cheval de trait mulassier poitevin, reprend le rôle de la mascotte. Dorénavant, c’est lui qui participera aux commémorations militaires et son jeune âge lui permettra d’accompagner, tous les matins, les punis lors du ramassage des poubelles. Son éleveur, Alain Dussere de l’association gardoise d’étalage, a assisté à la cérémonie non sans un pincement au cœur. "Je m’étais attaché à lui mais je sais qu’il sera très bien ici." Le 2e REI a déjà prévu de trouver à leur nouvelle recrue un coin de champ dans les garrigues ainsi qu’un mouton pour lui tenir compagnie.

Castelnaudary. Victor Ferreira en dédicace à la maison de la presse

Publié le 21/05/2014

L'ancien conseiller municipal chaurien, Victor Ferreira, dédicacera son magnifique ouvrage «La Légion dans la peau», vendredi après-midi à la Maison de la Presse, cours de la République. Les tatouages sont fréquents chez les «combattants», et ce depuis l'Antiquité. Mais dans l'armée française contemporaine, c'est à la Légion étrangère que ce mode d'expression est le plus répandu. L'adjudant-chef (CR) Victor Ferreira qui a fait partie de ce corps d'élite pendant plus de vingt ans s'est livré à un travail photographique durant trois ans, en captant à travers leurs tatouages, le regard des légionnaires. En tant que «frère d'arme», il a réussi à gagner leur confiance afin de leur permettre dans leur cadre de vie de livrer à son objectif, d'abord leur tatouage, puis leur image et enfin leur mystère d'homme. Victor Ferreira est né au Portugal en 1963. Engagé dans la Légion en 1984, il a participé à de nombreuses opérations extérieures (Tchad, République Centrafricaine, Bosnie). Il a été l'aide de camp du général Lecerf qui commandait l'opération Licorne en Côte d'Ivoire. Il a quitté l'institution fin 2007. Il est désormais photographe et vit à Alicante en Espagne. Ses photographies sont exposées au musée de la Légion étrangère à Aubagne jusqu'au 31 août.

La Dépêche du Midi

Gorges du Llech : début de noyade pour un légionnaire

Le 17 mai

Vendredi vers 13 h, un groupe de militaires appartenant à la légion étrangère s'entraînait dans les gorges du Llech, sur la commune d'Estoher. Sur la fin du parcours, les hommes devaient franchir un passage où l'eau circule comme dans une machine à laver. C'est là qu'un légionnaire âgé de 28 ans s'est alors retrouvé coincé.

Victime d'un début de noyade, il a été secouru par ses camarades et réanimé sur place par l'infirmier qui faisait partie du groupe. L'hélicoptère Dragon 66, les secouristes du PGHM et un médecin du Samu 66 ont ensuite pris en charge la victime qui a été hélitreuillée, puis évacuée par hélicoptère vers l'hôpital de Perpignan.

Des commémorations à Diégo Suarez

Semaines du 14 au 27 mai 2014

Lille : une journée de commémoration chez les légionnaires

Publié le 15/05/2014

Un dépôt de gerbe a eu lieu en hommage à tous les soldats morts en opérations, mercredi, au quartier Kléber à Lille, centre du commandement des forces d’action terrestre.

 

 
 


Les militaires ont eu une pensée particulière pour le sergent Marcel Kalafut, sous-officier du 2e Régiment étranger de parachutistes de Calvi, tué le 8 mai au Mali.

La cérémonie au lieu au monument fraîchement érigé grâce à l’aide de l’adjudant-chef Carpentier, décoré ce mercredi de la médaille de la Légion étrangère.

Les légionnaires célèbrent cette année le 151e anniversaire du combat de Camerone, au Mexique, au cours duquel soixante-deux soldats de la troisième compagnie du Régiment étranger, commandés par le capitaine Danjou, défendirent le passage d’un convoi logistique jusqu’à la mort. L’un des rares survivants, le légionnaire Pharaon-Clovis Van den Bulke, décédé à Lille en 1894, est inhumé au cimetière du Sud.

Émouvante cérémonie

Entouré de l’adjudant-chef Dimitri Leloup, chef du poste de recrutement de la Légion étrangère de Lille, des représentants d’associations patriotiques et des porte-drapeaux, le colonel Stéphane Pau, ancien commandant du 4e Régiment étranger, rappelait les valeurs qui ont fondé ces commémorations, tout particulièrement pour le centenaire de la Grande Guerre : respect de la parole donnée, culte de la mission et engagement jusqu’au sacrifice suprême. « Notre regard sur le passé éclaire le futur. Parfois, le mal est nécessaire, mais nous devons domestiquer la violence au sein d’une défense. »

La musique des forces terrestres accompagnait cette émouvante cérémonie.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

60e anniversaire de l'Institution des invalides de la Légion étrangère

Ainsi va le monde !

mardi 20 mai 2014

C'est samedi que cet anniversaire sera célébré à Puyloubier (Bouches-du-Rhône) où l'IILE est installée. Le domaine du capitaine Danjou (220 ha), situé au pied de la montagne Sainte-Victoire a été acquis par le ministère de la Guerre en 1953 et mis à la disposition de la Légion, un an plus tard. Il fut inauguré le 30 avril, par le général Koenig. Cette acquisition répondait à un besoin de prise en charge des blessés d'Indochine puis d'Algérie. Puyloubier est la "clé de voûte de l'édifice de la solidarité" pour reprendre l'expression utilisée par le lieutenant-colonel Jullien, directeur du Foyer d'entraide de la Légion étrangère (FELE). Edifice social qui comporte trois autres piliers : les centre des permissionnaires de Malmousque (Marseille) et d'hébergement de La Ciotat qui s'adressent tous deux aux personnels en activité et la maison du Légionnaire (qui fêtera, en 2014, ses 80 ans).

Pour être admis à l'IIle, aucun grade, aucune ancienneté, aucun revenu ne sont exigés. Seule nécessité, être titulaire du certificat de bonne conduite (CBC) délivré en fin de service.

L'hémicycle, où résident les pensionnaires de l'IILE (crédit KB)

Aujourd'hui, 88 pensionnaires vivent à l'Institution, pour la plupart d'anciens militaires du rang. Ces hommes dont la moyenne d'âge est de 66 ans participent à la vie du domaine en travaillant dans huit ateliers. Cinq dans les services de fonctionnement courant (entretien des espaces, plonge, service à table, boutique, musée). Trois dans des ateliers production : reliure, céramique, viticulture.

La loi de programmation militaire du 18 décembre 2013, a reconnu la spécificité de l’action sociale de la Légion étrangère en érigeant le FELE en établissement public "particulier".

Il y a 60 ans ...

Une édition collective pour le souvenir des héros d'Indochine. Cette brochure est un hommage à ceux qui surent se battre, souffrir et mourir. Très riche en documents iconographiques, souvent inédits.

Avec les associations suivantes :

UNP (union nationale des parachutistes) ;
ARCD (amicale régionale des combattants de Điện-Biên-Phủ) ;
FR (France-Résistance de Pierre Descaves †) ;
CLMHF (comité de liaison du mémorial de l'honneur français) ;
ACUF (association des combattants de l'Union française) ;
AMEF (association pour la mémoire de l'Empire français) ;
CNC (cercle national des combattants).

au sommaire :

Éditorial Le mot de Roger Holeindre (p. 1) ;
Illustrations - Affiche Indochine (p. 2-3) ;
Article Le 20 novembre 1953, CASTOR - avec illustrations et cartographie du camp retranché (p. 4-10) ;
Affiche - Indochine (p. 11) ;
Illustrations - Toujours au combat (p. 12-13) ;
Illustrations - Morts pour l'honneur (p. 14-23) ;
Illustrations - Ils fuyaient... (p. 24) ;
Illustrations - La propagande communiste (p. 25-31) ;
Diagramme - Mortalité dans les camps du Vietminh (p. 32) ;
Affiche - Blessés d'Indochine (p. 33) ;
Bilan des pertes humaines (p. 34) ;
Illustrations - Unes des journaux (p. 35-36) ;
Illustrations - L'armée de l'Union française (p. 37-38) ;
Historique - Sans illusion... mais sans faiblesse par Roger Holeindre avec illustrations (p. 39-53) ;
Affiche - Appel à la jeunesse française(p. 54) ;
Illustrations, citations - Nostalgie... (p. 55-60) ;
Hommage - Aux sous-officiers - Vandenberghe (p. 61) ;
Article - Les camps de prisonniers avec illustrations (p. 62-63) ;
Article - Les libérations des prisonniers avec illustrations (p. 64-67) ;
Illustrations - Nos soldats font face... (p. 68) ;
Illustrations - Quand vous voudrez ! par Roger Holeindre avec illustrations (p. 69-73) ;
Article - Merci Monsieur Fabius !... (p. 74) ;
Témoignage - Nos frères sud-vietnamiens au combat par le médecin-colonel Hoang-Co-Lan avec illustrations (p. 75-81) ;
Illustrations - L'armée du Sud-Vietnam... (p. 82-86) ;
Affiche - Parachutistes coloniaux (p. 87) ;
Poème - IN MEMORIAM par Roger Holeindre (p. 88) ;
Affiches - Indochine (Une, trois et quatre de couverture) ;
Crédits - Documents - Remerciements (Deux de couverture).

Comment se le procurer ? À commander au siège pour la somme de 15 € franco de port (pour des commandes groupées, téléphoner au 01 40 59 07 66). Cercle National des Combattants - 38, rue des Entrepreneurs - 75015 – Paris

Conférence Ðiện Biên Phủ 60 ans après

La plupart d’entre vous savent que j’ai passé le mois d’avril 2014 en Indochine, avec comme point d’orgue Ðiện Biên Phủ

J’ai tellement été marqué par ce haut lieu de notre mémoire militaire que je dois vous faire partager mon émotion.

Sur la base des photos que j’ai prises « in situ » 60 ans après la résistance héroïque de nos soldats, je présenterai le jeudi 19 juin 2014 à 18 heures 30 dans la salle Nautilus de PALAVES-LES-FLOTS (au-dessus de l’Hôtel de Ville) une conférence sur le thème Ðiện Biên Phủ soixante ans après.

Fidèlement vôtre.

Charles JANIER, délégué ASAF 34

Lettre d'information du CEMAT N°25

L'expédition de Madagascar, journal de campagne - 1897


Camerone au 2° REI

 
 

La Newsletter 14/08 de l'AALEME

La Newsletter 14/08 de l'AALEME

Calvi : Jean-Yves Le Drian a présidé l'hommage funèbre au sergent-chef Marcel Kalafut

Mardi, 13 Mai 2014 22:03

Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Mardi 13 Mai 2014


Après l’hommage de la Nation, lundi, aux invalides, la dépouille mortelle du sergent-chef Marcel Kalafut, 27 ans, originaire de Slovaquie, tué le 8 mai lors d'une mission d'infiltration dans le nord-est du Mali, après que le véhicule léger dans lequel il se trouvait a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tessalit a été rapatriée dans son unité d’élite du 2e REP. La messe de requiem était célébrée en la chapelle Saint-Michel du Camp Raffalli.
Puis, à 10h30, alors que le régiment aux ordres du colonel Desmeulles était rassemblé autour de la voie sacrée et que les parents du sergent-chef Kalafut, sa sœur et sa compagne rejoignaient les officiels, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, accompagné du maire de Calvi Ange Santini, du préfet de Haute-Corse Alain Rousseau, du président de l’Exécutif de Corse Paul Giacobbi, député de la 2ème circonscription de Haute-Corse, de Christian Guyard, sous-préfet de Calvi,ldu général Bertrand Ract Madoux, chef d’Etat-Major de l’armée de terre, du général Christophe de Saint-Chamas, commandant la Légion Etrangère, du général Alain Bouquin, inspecteur de l’armée de terre, du général Barrera et du colonel Didier Rahmani, commandant le Groupement de gendarmerie de Haute-Corse, saluait le drapeau et sa garde, avant de passer les troupes en revue avec le général Ract Madoux et le colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP. Le ministre de la Défense se dirigeait vers la famille pour présenter ses condoléances, alors que le cercueil du Marcel Kalafut, recouvert du drapeau tricolore, était porté par huit sous-officiers jusqu’au centre de la voie sacrée où de nombreux maires et élus de Balagne avaient pris place.
Dans son allocution, le ministre rendait hommage aux sergent-chef Kalafut et à tous les militaires engagés au Mali : « Depuis plus de deux ans (11 janvier 2013 !), nos soldats engagés au Mali font preuve de bravoure, d’un dévouement et d’une détermination hors du commun dans l’accomplissement des missions que le président de la République leur a confié au lancement de l’opération Serval. De cette bravoure, de ce dévouement, de cette détermination, le sergent-chef Marcel Kalafut était il y a une semaine encore un exemple magnifique. Au nom du président de la République et de la Nation toute entière, je rends hommage à son engagement, je m’incline avec respect devant la souffrance de sa famille et de ses proches.
Dans la solennité de cet hommage nous percevons aussi la fierté que son exemple inspire, ici dans toute la Légion Etrangère et au sein de l’armée de terre »

La Légion d'Honneur à titre posthume
Le ministre détaillait ensuite le parcours du S/C Kalafut né le 19 novembre 1987 en Tchécoslovaquie depuis son arrivée à l’âge de 20 ans à Castelnaudary et ensuite au 2e REP de Calvi où ses grandes qualités de soldat lui permettront de rejoindre le groupe d’élite des commandos.
« Ces 7 années au service de la France ont suffi malgré sa jeunesse à distinguer le S/C Kalafut au sein de la Légion Etrangère. Ses qualités militaires et humaines en sont la raison première et la longue liste de ses distinctions en apporte une glorieuse confirmation »
Et de poursuivre : « Il est le 8e soldat français à faire le sacrifice de sa vie pour la France au Mali, depuis le début le lancement de l’opération Serval. Il est aussi le 2e membre de la prestigieuse section de commando parachutiste du 2e REP. Il rejoint aussi tous ceux qui ont donné leur vie en Afghanistan ou auparavant sur d’autres théâtres d’opérations dont les noms sont inscrits ici sur le Mémorial du camp Raffalli ».
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian s’avançait vers la dépouille du sous-officier tué au Mali et poursuivait :
« S/C Marcel Kalafut, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés nous vous faisons chevalier de la Légion d’Honneur ».

Présence d'un représentant du Mali
A l’issue de la cérémonie, le ministre de la Défense a souhaité sans la présence de la presse s’adresser à l’ensemble des militaires du 2e REP.
Avant de quitter Calvi pour la capitale, Jean-Yves Le Drian a répondu aux questions des médias, saluant le grand professionnalisme du régiment.
Il annonçait ensuite qu’il se rendrait dans quelques jours au Mali et affichait sa détermination de lutter contre le terrorisme.
« Il y a eu un premier épisode qu’on a appelé la guerre du Mali qui s’achève. Nous rentrons dans une autre phase qui est celle de l’organisation du contre- terrorisme par les forces françaises qui nécessite une régionalisation de l’appréhension du théâtre que nous mettons en œuvre. Il y aura 3 000 hommes qui seront basés dans différentes zones et qui poursuivront de manière indéterminée la lutte contre le terrorisme sans qu’il y ai de date précise fixée ».
Sans vouloir s’étendre sur le sujet sur les difficultés à mobiliser les crédits pour maintenir le niveau de formation des troupes Jean-Yves Le Drian a simplement ajouté non sans ironie « Les crédits sont mobilisés et il ne faut pas toujours croire ce que disent les journaux ».
Jean-Yves Le Drian saluait ensuite le colonel Moussa Coulibaly, chargé de la Défense auprès de l’Ambassadeur du Mali à Paris.
« Par ma présence, nous avons voulu témoigner les liens d’amitié et de sympathie qui nous unissent avec la France. Nous sommes très reconnaissant de ce que la France fait pour notre pays.
En cette triste journée, nous présentons nos condoléances à la famille du S/C Kalafut, à la France et au peuple français.
En cet instant de recueillement en la mémoire du sergent-chef Kalafut, c’est tout le peuple du Mali qui prie pour le repos de son âme » ajoutait non sans émotion le colonel Coulibaly.













Auch. Camerone, la force d'un serment

Publié le 12/05/2014

Le lieutenant-colonel Lemmet, délégué régional et Ivan Baus, président de l'Amicale du Gers ont déposé une gerbe au monument aux morts de la place Salinis./Photo DDM, N. Debbiche

«Camerone, c'est l'idée de la mission qui doit être accomplie à tout prix, même au péril de sa vie», souligne le médecin général Christian Thomas. Ce dimanche, avec ses amis de l'Amicale du Gers, cet ancien médecin chef de la Légion étrangère a célébré le 151e anniversaire de la bataille du 30 avril 1863, véritable marqueur de l'histoire des bérets verts. 62 légionnaires assiégés dans l'auberge de Camerone par toute une armée mexicaine (2 000 hommes) feront le «sacrifice ultime» pour protéger un convoi. «Ce fait d'histoire garde toujours une actualité aujourd'hui. Il est même une des composantes de la Légion. Le légionnaire vient pour une raison qui lui est propre mais en retour, on lui demande de respecter le serment de Camerone», souligne le général. L'Amicale du Gers, relancée depuis 4 ans autour de son dynamique président Ivan Baus, n'est pas peu fière d'avoir ramené de la terre de Camerone jusqu'à Auch : elle a été dispersée l'an dernier au mémorial de la Légion étrangère, chemin du Seilhan. C'est là que onze hommes du 4e régiment étranger de Castelnaudary ont constitué un piquet d'honneur hier matin, avant l'office religieux à la cathédrale puis, vers midi, la cérémonie officielle devant le monument aux morts de la place Salinis.

P.-J. P.

Cérémonie. La Légion n'oublie pas Camerone

10 mai 2014

Les célébrations de Camerone sont l'occasion, pour la Légion, d'un hommage à ceux qui sont tombés, depuis l'origine, sous l'uniforme de ce corps d'armée.
Chaque année, les anciens de la Légion étrangère et leurs camarades de l'armée d'active commémorent le combat de Camerone, où le 1er régiment étranger s'est illustré pendant la campagne du Mexique en 1863.

112 membres de l'Amicale présents

Une cérémonie qui est un moment fort pour tous les légionnaires, puisque « Camerone est le combat fondateur des valeurs de la Légion étrangère » et est particulièrement marqué à Aubagne, où la Légion est désormais installée depuis 50 ans, mais aussi dans les différentes régions. 112 membres des Amicales des anciens de la Légion étrangère de Bretagne (Côtes-d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan) ont ainsi commémoré l'événement, mercredi 30 avril, à Plouay, en présence du général Dominique Mariotti, président de l'Amicale du Morbihan, et du général Colcomb, président des Amicales des anciens légionnaires de France.

Pont-du-Casse. 151e anniversaire de la bataille de Camerone

Publié le 12/05/2014

Pont-du-Casse. 151e anniversaire de la bataille de Camerone

Le dimanche 4 mai à 10h30, place du monument aux morts, après une messe célébrée par l'abbé Philippe d'Halluin en l'église de Mérens, l'Association départementale de l'Amicale de la légion étrangère a invité les hommes qui ont servi dans cette arme et leurs sympathisants à commémorer le 151e anniversaire de la bataille de Camerone de la bataille de Camerone, sous l'autorité du général Jean-Claude Cardinal, président régional de l'Amicale de la légion étrangère du Grand Sud-Ouest. Montée des couleurs, «Marseillaise», «Chant de la légion» et dépôt de gerbes par le maire Christian Delbrel et par le général Cardinal ont ponctué cette cérémonie fort émouvante.

Le colonel Léonard a donné lecture de la bataille de Camerone «qui opposa une compagnie de la légion étrangère aux troupes mexicaines, le 30 avril 1863, lors de l'expédition française au Mexique. La soixantaine de soldats de la légion, assiégée dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camerone de Tejeda, résista plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette».

Les amicalistes se sont retrouvés autour d'un déjeuner convivial où la solidarité et la fraternité, valeur de cette institution et la deuxième chance donnée aux légionnaires qui s'y engagent, ont été soulignées par le général Cardinal. Ils n'ont pas dérogé à la tradition de la dégustation du boudin.

L'amicale vient en aide auprès de tous ses frères d'armes qui sont en difficulté.

Adhésion et renseignements au 06 31 63 41 49.
La Dépêche du Midi

La Légion étrangère salue son héros de Camerone

Publié le 10/05/2014

Recueillement sur la tombe du caporal Louis-Philippe Maine, qui avait participé à la bataille de 1863, au Mexique. © Photo : Photo N. C.

Quel point commun existe-t-il entre Douzillac et Camerone au Mexique ? C'est dans le cimetière de la commune que l'on trouvera la réponse, plus précisément sur la tombe du caporal Louis-Philippe Maine, un des cinq survivants de cette bataille légendaire du 30 avril 1863 autour de l'auberge de Camerone, entre une poignée de légionnaires et plus de 3 000 soldats mexicains. Et si ce combat s'est soldé par une défaite française, c'est l'héroïsme des soldats français qui a fait rentrer cette date dans l'histoire de la Légion étrangère. Ainsi, tous les ans, une délégation importante vient se recueillir à Douzillac. Dimanche, de nombreux soldats et officiers, le député Pascal Deguilhem, le maire Dominique Mazière et une partie de la population douzillacoise ont participé à cette cérémonie.

Nicolas Caminel

Visite au caveau de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère

10/05/2014

La délégation de l'Amicale devant le caveau (Picasa)

Depuis la création de ce caveau militaire au cimetière communal, l'Amicale des Anciens de la légion a l'habitude de s'y recueillir notamment tous les 8 mai.

A l’occasion des cérémonies du 8 mai, une délégation de l’Amicale des Anciens de la légion Etrangère s’est rassemblée avec son président Manfred Holzhauser devant le tombeau de l’Amicale.

Cette année, ce moment de recueillement s’est déroulé en présence du lieutenant-colonel Vidal, commandant en second du 1er REG, ainsi qu’une d’une délégation de légionnaires de l’Amicale accompagnée de civils.

Ce tombeau de l’Amicale a été financé par les dons des membres de l’AALE, de la fédération de Paris et la concession à perpétuité a été remise gracieusement par la municipalité de Laudun-l’Ardoise.

Ce caveau a été béni le 26 septembre 2012 par le Père Lallemant, aumônier de la Légion Etrangère assisté du Père Philippe Jullien, curé du district paroissial de Laudun. M. Gérard Jullien, adjoint chargé de la solidarité représentait le député maire Patrice Prat.

Rappelons que c’est le sergent chef Michael Rossow qui a été le premier légionnaire à y reposer. Ce caveau est ouvert à tous les légionnaires sans famille, même s’ils ne font pas partis de l’Amicale.

Actuellement seules les cendres de deux légionnaires ont été déposées. Les quatre autres noms qui figurent sont affichés pour mémoire leurs cendres ayant été dispersées au jardin du souvenir de Coudule à Orange.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Wattrelos: le légionnaire Roger D’Hulst a laissé sa vie en Indochine, il y 60 ans

Publié le 13/05/2014

Il y a quelques jours, le 29 avril, on célébrait les morts en Indochine. L’historien local Francis Bohée nous apprend que le légionnaire wattrelosien Roger D’Hulst faisait partie des victimes.

Le légionnaire Roger D’Hulst avec un camarade de régiment.

La guerre d’Indochine (1946-1954) est sans doute le conflit dont on parle le moins. Elle a pourtant fait des milliers de victimes, dont 22 000 rien que pour la bataille de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954. On fêtera le 21 juillet prochain le 60e anniversaire de la fin de cette guerre sanglante et c’est à cette occasion que Francis Bohée, historien local, nous ouvre ses archives et nous raconte l’histoire du légionnaire wattrelosien, Roger D’Hulst, connu civilement à Wattrelos comme Roger Six.

« Il trouve la mort le 13 mai 1954 à Phu-Ly dans le Nord du Vietnam, au cours d’une opération militaire. Trois mois plus tôt, il avait écrit à son oncle et sa tante pour leur donner de ses nouvelles. Ce sont eux qui m’ont contacté pour me parler de lui et me confier la lettre qu’ils avaient reçue. Ils souhaitaient que j’évoque son souvenir au moment opportun. Je pense que ce moment est venu », confie Francis Bohée.

Dans ce courrier devenu une archive historique, Roger D’Hulst commence par s’inquiéter, en bon Wattrelosien, de la santé des pigeons de son oncle Georges. Il décrit ensuite la vie au Tonkin, les difficultés des opérations militaires, dans l’eau et la boue toute la journée, auxquelles il ajoute la température ambiante : « Il fait une chaleur du diable », écrit le Wattrelosien. Le froid, la nuit, la fatigue si forte qu’il ne trouve pas le sommeil semblent aussi être le quotidien des légionnaires, qui dorment même à même le sol dans l’humidité. « Le Tonkin est un drôle de pays, fait de montagnes, d’eau et de boue et surtout rempli de Viêts-Minhs », décrit encore Roger D’Hulst dans sa lettre.

À la fin de son engagement qui devait durer cinq ans, le wattrelosien a prévu de revenir à Wattrelos : « Il n’en aura malheureusement pas l’occasion, précise Francis Bohée. Il trouve la mort dans une opération militaire, 6 jours après la perte de la cuvette de Diên Biên Phu et quelques semaines avant la fin du conflit. »

C’est en 1966, le samedi 17 septembre, que ses funérailles ont été célébrées à l’église Saint-Maclou. Son corps repose au cimetière du centre, dans le carré militaire.

Lettre de l’ASAF 14/05

Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 14/05

« Communiquer…oui mais sur l’essentiel »

 

Peu après la parution de témoignages dénonçant des violences faites aux femmes dans les armées, le ministère de la Défense a répondu par une communication tous azimuts. Pendant ce temps, l’opération Sangaris en République centrafricaine, qui concerne pourtant 2 000 soldats français, est l’objet d’une communication des plus discrètes.

Une féminisation qui fait la fierté du ministre

Dans son audition du 15 avril 2014 devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, présentant la situation des femmes dans les armées, monsieur Le Drian se félicitait que la France ait une des armées les plus féminisées du monde. Les femmes sont 60 000 au ministère de la Défense, représentant 40% du personnel civil et 15% du personnel militaire. Il déclarait que c’était là un grand motif de fierté !

Notons tout de même que derrière cette déclaration de façade, le ministre a rejeté toute trace d’omerta institutionnelle autour des cas de harcèlement sexuel constatés ces dernières années, heureusement rares et toujours sévèrement sanctionnés. Encore faut-il que les victimes, femmes ou hommes, portent plainte ; mais comment pourrait-il en être autrement de la part de militaires dont le courage permet d’affronter les situations les plus difficiles ? Dans sa communication, le ministre a annoncé la présence prochaine de femmes à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Chaque sous-marin ayant deux équipages, doit-on envisager de constituer à terme un équipage féminin au complet qui alternerait avec un équipage masculin évitant ainsi les inévitables problèmes posés par la mixité vécue plus de 60 jours en espace clos ?

Un engagement opérationnel qui rend muet le ministère

Cinq mois après le déclenchement de l’opération Sangaris et au vu des résultats obtenus, les Français ne comprennent toujours pas pourquoi notre pays s’est engagé si tard et avec si peu de moyens dans ce pays plus grand que la France, d’autant que les autorités politiques avaient connaissance, depuis le début, des exactions commises par les rebelles majoritairement tchadiens et soudanais de la Séléka. Nos concitoyens ignorent encore aujourd’hui le but exact que notre pays poursuit et la mission précise qui est confiée à ses soldats. Le flou domine. Dans ces conditions comment la Nation peut-elle soutenir son armée si le ministère n’explique pas, ne communique pas ou si peu ?

Nombre de militaires connaissant bien ce pays ont alerté puis dénoncé l’insuffisance des forces engagées au regard de la situation initiale et de son évolution.
Mais la suffisance de certains politiques et de leurs conseillers, se prévalant d’avoir passé quelques jours à Bangui, les a conduits à dénigrer ces experts militaires qui ont pourtant une solide connaissance de l’histoire tourmentée de ce pays et de la mentalité complexe de sa population.

Les forces françaises engagées en nombre insuffisant n’ont pas permis de désarmer les milices et de garantir simultanément la sécurité dans l’ensemble du pays. Les affrontements se durcissent rendant la sécurisation impossible sans le déploiement de nouvelles forces. En n’engageant que 2 000 hommes et des moyens aériens trop limités, la France n’est pas en mesure de contrôler efficacement ce pays et de stabiliser de façon durable la situation.

L’armée est l’instrument d’une politique qui se doit d’être cohérente

Or ce qui se joue en RCA et qui devrait être expliqué clairement aux Français, c’est la stabilité du pays et de la zone, la mise en place d’un Etat de droit et son développement économique. Il s’agit d’un engagement de long terme pour lequel la France a un rôle majeur à jouer. Les Français doivent comprendre qu’il est de leur intérêt d’accompagner ce pays si longtemps pillé et malmené ; c’est aussi le souhait des Centrafricains. Faiblement peuplée, dotée de ressources minières et agricoles importantes, la RCA possède les moyens financiers de son développement sous réserve de bénéficier initialement de l’appui de cadres civils et militaires.

Si la France n’assumait pas ses responsabilités vis-à-vis de ce pays dont la position centrale en Afrique est hautement stratégique, elle laisserait ses six voisins le dépecer, exacerbant ensuite des conflits entre ces prédateurs. Qu’adviendrait-il alors des pays d’Afrique centrale ?
Inversement une politique claire et déterminée de la France aux côtés de la RCA pourrait stabiliser cette région. Elle devrait inciter les membres les plus dynamiques de la communauté centrafricaine de France à investir et s’investir dans leur pays d’origine.Le ministre doit donc parler de Sangaris, du cadre politique et des dispositions qu’il envisage de prendre pour faire face aux difficultés que nos armées rencontrent par manque d’effectifs, insuffisance de moyens et défaillance du soutien.
Il faut d’autant plus en parler que la loi de programmation militaire prévoit de supprimer de nouveaux régiments en parfaite incohérence avec les carences constatées sur le terrain.
Si nos soldats font encore preuve d’un sens de la mission remarquable forçant l’admiration de tous, qui peut nier que l’armée déjà exsangue, en voie de paupérisation, se dissout chaque jour un peu plus dans des structures toujours plus complexes et démilitarisées ?

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

LETTRE OUVERTE

Cercle National des Combattants

38, rue des Entrepreneurs 75015 Paris

Tél. 01 40 59 07 66 –

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

http://www.cncombattants.org

Le 29 avril 2014

LETTRE OUVERTE

 

— aux antimilitaristes traitres à leur pays

— aux pleureuses professionnelles

— et aux défaitistes… jamais lassés de raconter des inepties

 

Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a permis à toute cette chienlit de déverser aussitôt, par médias interposés, des tombereaux de mensonges et de lamentations sur le sort des poilus de la Grande guerre… qui soi-disant… devait être la dernière.

Bien sûr, notre président de la République, entre deux rendez-vous galants, y a été aussi des sa pleurnicherie. Mais, comme pour les premiers cités, pas un mot de bravoure… de patriotisme… d’élan national.

Il n’y avait donc en 1914 que des “veaux” menés à l’abattoir !

Il est quand même scandaleux que tous ces gens, adeptes du dénigrement permanent, qui ont fait perdre à notre pays les notions de fierté et d’honneur… qui ont falsifié notre histoire, et pour qui la France a toujours tort, soient ceux qui donnent le tempo de la décadence à notre jeunesse. Celle-ci d’ailleurs ne sait plus d’où elle vient… et surtout… où elle va !

Si la vérité doit être dite sur cette guerre qui vit des tueries sans nom, et où nos soldats paysans montrèrent leur courage et leur abnégation… il est bien certain que de nombreuses erreurs commises les premiers mois de la guerre furent imputables au fait que le pouvoir civil avait promu un certain nombre d’incapables choisis pour leur seul “républicanisme”… au détriment de soldats de grande valeur, mais fichés par les francs-maçons comme catholiques pratiquants.

Il est aussi très significatif que, dans chacune de ces émissions, le nom du maréchal Pétain ne fut jamais prononcé, alors qu’il fut incontestablement un des principaux acteurs de la victoire et l’un des plus humains de nos généraux.

Il se trouve que cette année du centenaire de ce gigantesque conflit est aussi le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine, et donc de la chute de Dien Bien Phu.

Au nom de mes amis, anciens du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient… qui devait devenir l’Armée d’Indochine, je tiens à préciser à ces raconteurs d’histoire, que nous, “les anciens d’Indo”, nous n’avons besoin ni de leurs pleurs, ni de leurs regrets.

Le seul commentaire que j’ai entendu à ce sujet à la télévision était celui d’un olibrius qui, faisant parler des soldats de cette longue et lointaine guerre… les amenait à déclarer… « Ils nous ont volé notre jeunesse ! »

J’ai fait trois séjours complets en Indochine en unité opérationnelle, donc pendant plus de dix ans. Je n’ai jamais entendu un seul soldat déclarer ce genre d’élucubration. Nous étions tous volontaires… sachant pour la plupart d’entre-nous… exactement… pourquoi nous nous battions.

Dès la première année du conflit, nous avions compris qu’il ne s’agissait plus d’une guerre de reconquête coloniale… mais d’une lutte à mort contre les communistes asiatiques… des fous furieux ! Officiellement certes, Ils proclamaient, leur désir d’indépendance et de liberté… mais en fait ne voulaient qu’une chose… instaurer une dictature communiste au Viêt Nam… au Cambodge... et au Laos.

Il est quand même un fait irréfutable… Jamais… nulle part… sur la grande terre… le communisme n’est arrivé au pouvoir démocratiquement !

Il est aussi incontestable, que jamais les peuples des trois pays de la fédération indochinoise n’ont désiré être “libérés” par les hommes d’Ho Chi Minh, de Giap et de Pham Van Dong.

Alors, messieurs, racontez ce que vous voulez sur la guerre de 14-18… mais “lâchez-nous les baskets” au sujet de la guerre d’Indochine !

Nous avons fait cette guerre… terrible par moments… pour empêcher la mainmise marxiste sur des populations laborieuses dont des centaines de milliers se battaient à nos côtés, et n’ont jamais trahi.

Si vous voulez vraiment vous inquiéter des horreurs de cette guerre… de ses tueries… de ses goulags… de nos milliers de copains de toutes races et de toutes religions morts de désespoir dans les camps vietminh… penchez-vous donc sur la trahison généralisée qui, pendant huit longues années a été le fait de vos copains d’hier. Nous, nous n’oublions pas… qu’à plusieurs reprises le général Giap… désespéré par la résistance et l’allant de nos troupes, a déclaré… Si nous désespérions… la lecture des journaux français nous rendait le moral…

Oui, nous… personne ne nous a volé notre jeunesse ! C’est avec enthousiasme que nous sommes partis… délivrer l’Indochine de l’occupation japonaise… ensuite, pour la ramener dans l’Empire français… puis dans l’Union française… aidés par les gens de ces pays, pour empêcher la mainmise des fanatiques sur ces terres meurtries, mais qui furent paradisiaques.

Nous, la seule chose qui nous intéresse, c’est de savoir que ce n’est pas à Dien Bien Phu, mais à Paris que cette guerre a été perdue.

Je le répète… nous, nous savions pourquoi nous nous battions. Le gouvernement français qui nous avait envoyés là-bas, ne l’a jamais su ! Mais il n’y eut jamais en Indochine de “quillards” ni d’adeptes de la FNACA.

Ce que nous reprochons encore aujourd’hui à nos gouvernants, soixante-dix ans après le début de la guerre, c’est de ne pas nous avoir défendu face à la trahison des communistes prétendument “français”. Ceux-là même qui ont travaillé avec nos ennemis asiatiques, comme ils avaient “collaboré” avec les nazis, tant que leur patron, Joseph Staline, s’était acoquiné avec Adolf Hitler.

Matériel saboté… Renseignements militaires fournis à l’ennemi… Notes signalétiques récupérées par les cellules communistes en France… sur tous nos prisonniers… et fournies à leurs geôliers. Collectes de sang sabotées… Blessés jetés des trains dans des gares françaises !

Pour nous, ce n’est que cela qui compte, car nous avions fait don de notre jeunesse, de notre allant et de notre patriotisme à la France.

Nous, anciens d’Indochine, pour la plupart à l’orée de notre vie… là, et là seulement, est notre regret le plus sincère… N’avoir pas été aimés par notre patrie que nous servions avec honneur et fidélité !

Comme le disait fort justement le commandant Guillaume, le célèbre “Crabe-Tambour”, qui comme nous tous a aimé ce pays et ses peuples travailleurs… de tout son cœur… de toute son âme… et qui en avait fait sa devise de soldat de France, que beaucoup d’entre nous ont repris à leur compte…

Mon âme à Dieu…

Mon corps à la patrie…

Mon honneur à moi !

Oui, messieurs les “anti tout”, lâchez-nous les baskets, et laissez nous avec nos souvenirs… dans lesquels vous n’avez rien à voir !

 

Roger HOLEINDRE

Président du Cercle national des Combattants

« Tout n’est pas possible »

L’armée de la Nation

 

Il y a des phrases que l’on n’oublie pas. Car elles offrent, avec des mots simples et bien ordonnés, une réponse claire à une question dont l’issue semblait confuse. C’est ainsi que j’ai gardé en mémoire une formule du Général De Favitski, énoncée en1974 devant les officiers stagiaires de l’Ecole de Guerre. Sachant leur esprit parfois aventureux, il les mettait en garde contre l’idée de « vouloir bâtir l’Armée, en général, et l’Armée de Terre en particulier, à l’image de la Nation, alors qu’elle doit être seulement l’Armée DE la Nation, et qu’elle ne répondra aujourd’hui à cette finalité que si, précisément, elle n’est PAS à l’image de la Nation ».

Cette phrase m’est revenue à l’esprit à la lecture du texte de l’allocution prononcée par M. Le Drian, Ministre de la Défense, en Mars 2014, lors d’une cérémonie en hommage aux « Femmes de la Défense ». Parlant de « l’Armée de demain », que la loi de programmation actuelle s’attache à refonder, il déclarait : « Elle devra être exemplaire dans ses valeurs, dans ses pratiques, et notamment par sa capacité à intégrer les avancées de la société,- dont elle est le reflet-, et même à les favoriser ».

J’ai alors réalisé combien la spécificité du soldat pouvait être imaginée de façon parfaitement discordante. « Pas à l’image de la Nation » pour l’un, « reflet de la société » pour l’autre. Sans doute le soldat se voit-il et se veut-il comme il sait qu’il doit être. Le politique, lui, rêve le soldat au travers de sa philosophie, de son éthique, tel qu’il voudrait qu’il soit. Ceux-là seraient-ils faits pour ne pas se comprendre ?

L’armée ne peut pas être le reflet de la société


Pour le soldat, c’est apparemment l’évidence. L’Armée ne doit pas, surtout pas, être à l’image de la Nation, un « reflet » de la société. Vous imaginez une Armée structurée par des syndicats, défendant ses droits acquis en faisant grève ? Vous imaginez la cacophonie d’une libération sans frein de la parole militaire, la paisible revue « Armées d’aujourd’hui » remplacée par un hebdomadaire au titre insolent « Soldat lève toi ! ». Vous imaginez que le soldat, à l’image des citoyens dits normaux, soit désormais avant tout soucieux de niveau et de qualité de vie, n’hésitant pas, si besoin est, à pratiquer la désobéissance civique ? Que des bérets rouges se mêlent aux bonnets rouges ? Qu’il ne soit plus, au fond, qu’un civil en uniforme…

A lui seul ce mot, « uniforme », devrait d’ailleurs vous détromper. L’uniforme, c’est la marque d’appartenance à un « ordre » particulier qui a ses codes, ses valeurs, ses pratiques, et fait fi de l’individualisme civil. C’est un « ordre » où l’on parle de « vocation », où l’on a soif de règle, de discipline, que le civil, lui, tient en général pour des servitudes.

Les soldats vous diront souvent que leur passion est de « Servir », dévoilant ainsi cette sorte de feu sacré qui les anime. Servir leur Pays, la France. Servir la Nation. À notre pays, « mère des arts, des armes, et des lois », chaque régime a apporté sa pierre, et l’édifice est suffisamment beau, et grand, et majestueux, pour susciter le désir et l’ardente obligation de le défendre qui habitent le cœur du soldat. Et donc l’acceptation du combat, l’éventualité de tuer, le risque d’être tué. Certains, orgueilleusement, parleront de l’acceptation du « sacrifice suprême ». D’autres, pragmatiques, évoqueront la « prise de risque » bien calculée, mais aussi le hasard malheureux ou l’erreur tragique, que l’intelligence des situations, un équipement adapté, et un sévère entraînement permettent de réduire.

Et lorsqu’il songe à la devise de la République, - liberté, égalité, fraternité -, le soldat sait bien que la fraternité reste son énergie première. Sa liberté, il l’aliène en effet, sans marchander, au service du Pays. Quant à l’égalité, elle n’a que peu de sens dans sa famille rigoureusement hiérarchisée où certes tout individu mérite respect, Aldo vaut Hans, Ali vaut Charles-Albert. Mais, dit-on, « à chacun selon son travail », et la promotion interne, dans la société militaire, est à cet égard exemplaire : 70% des officiers, par exemple, sont issus du corps des sous-officiers.

Ainsi le soldat pourrait avancer en souriant que, ardent et fidèle défenseur de la République, il sert une maîtresse exigeante qui se plait pourtant à le priver de ces droits particuliers - expression, association… - qu ‘elle accorde généreusement à d’autres qui, eux, souvent, la trompent, et parfois même la vomissent. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est la soumission apparente et volontaire du soldat qui fait sa grandeur, qui est son honneur. Il n’envie pas le civil.

Une communauté exemplaire aux yeux du politique

Le politique, en charge de l’Etat, est-il conscient de ce « mauvais sort » fait au soldat ? Sans doute, mais ce sort ne lui apparaît pas « mauvais » ; il est celui qu’il faut que le soldat subisse pour servir avec discipline, loyauté, fidélité, « sans hésitation ni murmure ». C’est là d’ailleurs tout le sens que le Ministre de la Défense veut sans doute donner à ses propos en évoquant une Armée « exemplaire dans ses valeurs, ses pratiques ». Le politique, en fait, voit le soldat comme une sorte de sujet modèle, obéissant, disponible, fidèle et loyal, et pressent alors, - sans peut-être oser l’avouer -, que cette sorte d’homme ne sera « exemplaire » que parce que, justement, il ne sera pas citoyen à part entière. Dès lors, s’il est un « reflet » de la société, c’est un reflet trompeur. La société est diverse, éclatée, l’Armée est monolithique, uniforme.

Comment d’ailleurs imaginer que l’Armée puisse « intégrer », et même « favoriser » ces « avancées de la société » qu’évoque le Ministre ? Celles-ci, parfois déroutantes, ne sont le plus souvent que droits nouveaux arrachés, libertés conquises, souvent par des minorités ou des groupes de pression, quand les soldats, eux, se contentent, humbles et disciplinés, d’accomplir le devoir assigné. De plus, avec la suspension « haut et court » du service militaire, n’a t’on pas déchargé le citoyen normal, celui de la société civile, de toute obligation en matière de défense ? Et n’est-il pas piquant de constater que notre Armée n’a jamais été plus populaire auprès des citoyens que depuis qu’elle ne leur demande plus rien ? L’Armée est devenue pour eux, - cœurs traditionalistes, mais esprits libertaires -, une sorte de communauté exemplaire, pétrie de nobles idéaux, pavée de toutes ces valeurs antiques qu’ils admirent, sans les pratiquer.

Défendre et protéger la Nation, c’est désormais une affaire de professionnels. Pour permettre aux citoyens de la société civile de vaquer à ces choses essentielles que sont l’économie, la politique, la culture, il faut donc des soldats non pas dans la Cité, non pas dans la société, mais autour, sur les remparts. Voilà sans doute pourquoi les dirigeants de tout bord qui se succèdent aux commandes de l’Etat s’ingénient à cantonner strictement le soldat dans ce qu’ils appellent le « cœur du métier », qui bat dans les guérites des remparts.

C’est là en effet le meilleur, et même le seul moyen de garder le soldat à l’abri de toute contamination sociétale, de préserver sa « pureté » en quelque sorte. Et cela, le politique peut le faire sans état d’âme puisque le soldat est désormais un « volontaire », qui ne réclame rien, et semble même se satisfaire du sort qui lui est fait. « Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste », chantent même les parachutistes ! Les voilà donc servis.

 

Le soldat, aimé des Français ne comprend plus le politique

Et pourtant… Et pourtant le politique ne devrait-il pas craindre qu’un soldat concentré sur le cœur de son métier, - le maniement du glaive et du bouclier-, n’en vienne, peu à peu, à se comporter en automate ? Et dans les circonstances présentes, un automate qui garde sa capacité de penser ne risque t’il pas de « s’encolérer » ? Pourquoi ?

Parce que le soldat ne comprend plus le langage politique. M. Valls, premier Ministre, ne l’a t’il pas d’ailleurs qualifié de « langue morte » ?

Alors le soldat ne comprend pas que le politique puisse décider de réduire drastiquement les effectifs militaires alors même qu’il déclare que « les menaces se sont amplifiées ».

Le soldat ne comprend pas non plus qu’on puisse, pour réduire les déficits et alléger la dette, supprimer 70 000 postes à la Défense…et en créer 70 000 à l’Education nationale.

Comment un président de la République qui prétendait, en matière de Défense, « redonner à la France sa place et son rang » compte t’il y parvenir avec de telles amputations ? On pourrait, au risque de lasser, continuer la litanie des incompréhensions, et notamment rappeler le soixantième et dernier engagement du Président.

In fine, ce que le soldat ne comprend plus, c’est que l’on réduise ses moyens, alors que l’examen de faits particulièrement têtus en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe centrale, et tout simplement en France, indique qu’il serait sage, et avisé, de les accroître. Les termes d ‘« Armée bonsaï », d’ « Armée d’échantillons » agacent les responsables, dit-on, mais jamais leur emploi n’aura été aussi justifié. Au terme de la loi de programmation militaire (LPM), en 2019, ils traduiront la réalité de notre Défense, sa « vérité vraie ». Et ceci alors que le discours sur la défense, lui, reste invariable, hardi, conquérant, suffisant même, disent certains, dénonçant ainsi l’illusion de la puissance qui embrume encore certains esprits. Les prétentions utopistes ne changent pas, quand les moyens s’étiolent et disparaissent. Et chacun, selon son regard, de parler de mensonge, d’aveuglement, d’incompétence, d’irresponsabilité…

L’armée peut-elle se résoudre à obéir passivement jusqu’à disparaître ?

Et alors ? Et alors le soldat risque de réaliser que se suffire de sa condition d’automate, ne s’attacher qu’à « faire au mieux » comme le lui enjoint le CEMA, obéir perinde ac cadaver , c’est se résigner, inéluctablement, à l’impuissance.

D’ailleurs, tous les hauts responsables militaires qui se sont succédé depuis 2008 ont, devant les hautes instances du pays, dit leurs craintes, souligné les risques, montré les dangers, mis en garde. Les politiques sont restés de marbre, comme fascinés par les courbes du chômage, de la dette, du déficit public, qui constituent l’alpha et l’oméga de leur réflexion.
Et puis, forcés se plier à de drastiques économies après avoir, pendant près de trente ans, dilapidé les ressources de l’Etat, ils ont, à tour de bras, taillé dans les Armées, sachant que, ce faisant, ils ne risquaient ni grèves, ni révoltes, ni défaites électorales. Ils ont pris ce « risque de la faiblesse » que le Livre blanc stigmatise durement et justement chez les autres, sans réaliser que nous en sommes tout autant affligés.

On garde en mémoire la question angoissée aux parlementaires d’un ancien CEMAT, après qu’il ait décrit l’effarante réduction de nos Armées : « Est-ce bien cela que vous voulez ? », restée sans réponse. On a à l’esprit une phrase toute récente du CEMA, qui cette fois n’est plus une mise en garde, mais l’illustration de la résignation des chefs : si le budget prévu par la LPM devait être rogné, dit-il, « ce serait un autre projet. Tout est possible, simplement il faudra le dire ». Qui donc va croire qu’ « ILS » vont se gêner pour le faire! Seul contre Bercy et les autres, dit-on, le Ministre mène aujourd’hui un combat d’arrière-garde, « arc-bouté » sur son budget gelé, résolu à sauver les « Rex » (ressources exceptionnelles), mais estimant désormais que l’action de nos services de renseignement permettrait « de dimensionner au plus juste notre force de frappe nucléaire ». Et qui donc va croire que cette très éventuelle « économie » restera dans l’escarcelle des Armées ?

Une clarification des rôles s’impose pour assurer à la France une défense pérenne

La réflexion s’achève. Au bout du chemin s’ouvrent d’autres pistes…

Celle de l’obéissance passive est connue. Elle mène inéluctablement au déclin, et surtout, ici ou là, à des défaites insupportables, suivies de sursauts, hélas trop tardifs. Est-ce cela que nous voulons ?

Celle de la fronde apparaît de plus en plus possible, voire souhaitable pour certains. Ceux-là disent par exemple qu’en 2012, une grève générale et dure des personnels civils et militaires chargés de la solde aurait vraisemblablement évité l’effarant scandale de Louvois. Mais la fronde peut aussi mener au chaos. Est-ce cela que nous voulons ?

Si l’on veut éviter ces deux pistes fatales, sans doute conviendrait-il d’en ouvrir une autre, en réalisant tout d’abord qu’une armée désormais professionnelle ne peut continuer à être conduite comme une armée de conscription. Le « pro » est un « engagé » à qui l’Etat doit des engagements, et notamment celui, en tous domaines, de ne pas le traiter au rabais, en valet muet et docile, car « tout n’est pas possible ».

Au politique de dire la mission, au soldat d’en réclamer les moyens nécessaires, et non de « faire au mieux » avec un existant insuffisant. Le métier militaire garantit la défense de la Nation, service public prioritaire. C’est donc le devoir du soldat de le défendre, avec l’âpreté et l’intransigeance qui conviennent, sauf à manquer à sa charge.

Aux chefs et responsables militaires, par conséquent, de créer au plus tôt les cellules structurant un « corps » de défense dédié, et d’en activer les mécanismes, pour la défense du service public de défense.

Sinon ? Sinon, la « base » s’en chargera. Et nous n’aurons plus à craindre la colère des légions, car il n’y aura plus de légions.

Bernard MESSANA

Journal du siège de Tuyen-Quan, 23 novembre 1884 - 3 mars 1885. 1885

PAU : les 60 ans de Ðiện Biên Phủ

 
 

La Newsletter 14/07 de l'AALEME

La Newsletter 14/07 de l'AALEME

La bataille de Camerone rejouée au premier Régiment étranger de génie de Laudun

JENNIFER FRANCO 30/04/2014
Durant une vingtaine de minutes, une vingtaine de légionnaires a rejoué la célèbre bataille de Camerone.
Une vingtaine d'hommes a été mobilisée.
Les Mexicains prêts à attaquer.
Tenues et fusils d'époque sont utilisés pour l'occasion.
Chaque moment clé de la bataille retracé.
C'est devant un nombreux public que les trois tableaux du 30 avril 1863 ont été présentés.
C'est de la bataille de Camerone qu'est né le mythe de la Légion étrangère, combattre jusqu'au bout.
L'ensemble des acteurs a posé après la représentation pour la photo de famille.
Après la prise d'armes et le défilé des troupes, l'ouverture de la kermesse a eu lieu.
Les deux véhicules de l'avant blindés effectuent des démonstrations aujourd'hui mercredi et demain jeudi.
Le public accueilli dans l'enceinte du quartier du général Rollet.
La fête de la Camerone se déroule mercredi et jeudi.

Traditionnellement, le 30 avril et le 1er mai (les festivités ont lieu de 11 h à 21 h), le premier Régiment étranger de génie de Laudun-L'Ardoise ouvre ses portes au public, à l'occasion de la fête de Camerone, symbole de la Légion étrangère.

Ce mercredi 30 avril, une vingtaine d'hommes du 1er Reg de Laudun-L'Ardoise ont reconstitué sur la place d'armes du quartier du général Rollet, l'un des faits d'armes majeurs de l'histoire de la Légion étrangère, la bataille de Camerone.

Pourquoi et comment le nom d'une simple auberge au Mexique est devenu le symbole de la Légion étrangère ?

Il faut remonter pour cela au 30 avril 1863. Ce jour-là, Napoléon III décide de mener une campagne au Mexique et d'assiéger la ville de Puebla. Comme beaucoup d'autres unités, la Légion étrangère y participe. Le colonel Jeaningros qui commandait, décide d'envoyer une compagnie menée par le capitaine Danjou afin d'éclairer et de sécuriser la route qu'emprunte les convois vers Puebla. Pris à partie durant le trajet, Camerone est le nom d'une hacienda mexicaine où les 60 légionnaires de cette compagnie s'est sacrifiée au combat en avril 1863 pour permettre à un convoi de ravitaillement de passer et de rejoindre sa destination. Le temps d'une journée, ils auront réussi à tenir en échec plus de 2 000 Mexicains.

Reconstitution en trois tableaux

Le premier tableau met en scène les légionnaires du régiment étranger quitter l'Afrique sous les ordres de Napoléon III à bord du Saint-Louis pour regagner par la mer le Mexique. La traversée va durée entre trois semaines et un mois.

La seconde scène retranscrit symboliquement la marche des légionnaires partis en éclaireur le 29 avril. Après avoir marché pendant plus de sept heures, en pleine nuit, ils sont attaqués au petit matin alors qu'ils viennent de s'arrêter pour la pause-déjeuner. Les soixante hommes du capitaine Danjou se réfugient en toute hâte dans l'auberge de Camerone. Là, tous font une promesse, celle de se battre jusqu'au bout.

Malgré la faim, la soif, les souffrances, la perte des chefs, les soldats vont aller jusqu'au bout, n'hésitant pas alors qu'ils ne plus que cinq à charger l'ennemi à la baïonnette.

Dans le dernière tableau, on voit naître le mythe de la Légion après que les trois derniers survivants aient décidé d'arrêter de combattre à condition de garder leurs armes, de pouvoir enterrer les légionnaires tombés au combat et soigner ceux blessés. "La Légion ne se rend pas, elle ne se divise pas, elle va jusqu'au bout." Camerone est depuis devenu le symbole de la fidélité à la parole donnée.

36 000 légionnaires morts depuis 1863

Chaque 30 avril, après la prise d'armes et le défilé des troupes, la bataille de Camerone est reconstituée durant une vingtaine de minutes. Quatorze légionnaires ont joué le rôle des Mexicains, neuf les légionnaires dans des costumes d'époque et des répliques de fusils utilisés à cette période-là de l'histoire qui ont été acheminés pour l'occasion de Paris.

Le 1er juillet, le 1er Reg fêtera ses 30 ans

Créée en 1984 sous l'appellation de 6e Régiment étranger de génie, le régiment est devenu le 1er Reg en 1999, lorsqu'a été créé un deuxième régiment de génie légion. Le 1er juillet, le 1er Reg fêtera ses 30 ans d'implantation à Laudun-L'Ardoise. Fort de 850 cadres et légionnaires et de 8 personnes civils de la défense, il est le régiment de génie d'assaut de la 6e Brigade légère blindée. Ces légionnaires participent à toutes les opérations de l'armée de terre, comme ce fut le cas au Mali en 2013 ou en République de Centre Afrique en 2014.

Des légionnaires de Laudun-L'Ardoise défileront à Paris pour le 14 Juillet

La dernière fois que des hommes du premier Régiment étranger de génie de Laudun-L'Ardoise ont défilé sur les Champs-Elysées, à Paris, pour le 14 Juillet, c'était en 2008. Six ans plus tard, des légionnaires du 1er Reg auront l'honneur de fouler Paris pour la Fête nationale.

Nîmes : les légionnaires du 2e REI ont commémoré Camerone

Vendredi, 02 Mai 2014 13:31

 

 

02/05/2014



Les légionnaires du 2e REI (Régiment étranger d'infanterie), basés à Nîmes, ont célébré, mercredi, le 151e anniversaire du combat de Camerone s'est déroulé le 30 avril 1863 au Mexique.

Mercredi en début d'après-midi, un mémorial en hommage aux soldats morts pour la France a été inauguré à la caserne du 2e Régiment étranger d'infanterie basé à Nîmes. Ce monument en granit, du travail méticuleux mené depuis près de deux ans par le major Houssin, recense les noms des 11 900 légionnaires morts au combat.

Durant l'après-midi petits et grands ont pu admirer sur l'esplanade des arènes les armes et véhicules militaires . Les légionnaires expliquaient aux passants le fonctionnement des armes et du système Félin (Fantassin à équipements et liaisons intégrés).

La présentation a été suivie à partir de 16 h 20 d'une démonstration de techniques de combat et d'un défilé de six compagnies du régiment au sein des Arènes. Lors de la cérémonie un jeune légionnaire a conté le récit de la bataille de Camerone.

Le 151e anniversaire du combat de Camerone célébré au 2e REP de Calvi

Rédigé par (Jean-Paul-Lottier) le Mercredi 30 Avril 2014

Prise d’armes mercredi matin au camp Raffalli du 2e REP de Calvi pour célébrer le 151e anniversaire du combat de Camerone. Cérémonie à laquelle étaient associés ceux tombés au combat lors de la plus longue bataille du corps expéditionnaire français à Diën Biên Phu en Indochine, il y a 60 ans.

C’est dans la plus grande simplicité et discrétion que le 2e REP de Calvi a fêté mercredi matin le 151e anniversaire du combat de Camerone
La prise d’armes à 10 heures autour de la voie sacrée était présidée par le général de corps d’armée Alain Bouquin, inspecteur de l’armée de terre, ancien chef de corps du 2e REP, de 2000 à 2002, autour duquel se tenaient général de brigade Barrera, caporal d’honneur du 2e REP, ancien commandant de l’opération Serval au Mali, le colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP, Jean-Toussaint Guglielmacci, 1er adjoint au maire de Calvi, conseiller général de Calvi – Lumio, Pierre Guidoni, maire et conseiller général de Calenzana, le chef d’escadron Reverdy représentant le colonel Didier Rahmani, commandant le Groupement de gendarmerie de Haute-Corse, le capitaine Thierry Veyre, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Calvi–Balagne.
A noter la présence à la cérémonie des jeunes sapeurs-pompiers volontaires, des représentants des associations des anciens combattants et de l’amicale des anciens du 2e REP et de l’orchestre de la musique des parachutistes
Les autorités ont salué le drapeau du régiment avant que le général Bouquin accompagné du colonel Desmeulles ne passe les troupes en revue.

"La fête de Camerone c’est un devoir de mémoire"
Dans l’ordre du jour, le général Bouquin insistait sur le caractère de cette date anniversaire de Camerone où chaque année, selon un rituel immuable on rend honneur au combat héroïque du Capitaine Danjou qui incarne depuis 1863 les valeurs de la Légion Etrangère ( respect de la parole donnée, caractère sacré de la mission, sens du devoir, esprit du sacrifice…)
« La fête de Camerone c’est un devoir de mémoire, (…), fêter Camerone ce n’est pas seulement pour se souvenir du passé car c’est toujours dans une perspective d’avenir qu’il faut cultiver les vertus du légionnaire (…)
Camerone, pour chacun de nous est un moment très fort de notre vie de militaire »
Au cœur de la voie sacrée, il était ensuite procédé à une remise de décorations.

Le récit du combat

 
 
 
 
 
 
 
 
 

C’est à l’adjudant-chef Fayolle, un ancien du 2e REP de Calvi que revenait l’honneur de faire le récit officiel du combat de Camerone :
« L’armée française assiégeait Puebla. La Légion avait pour mission d’assurer, sur cent vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois. Le colonel Jeanningros, qui commandait, apprend, le 29 avril 1863, qu’un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions était en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant-major, le décide à envoyer au-devant du convoi, une compagnie. La 3e compagnie du Régiment étranger fut désignée mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, se joignent à lui volontairement.
Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3e compagnie, forte de trois officiers et soixante-deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrête à Palo Verde pour faire le café. À ce moment, l’ennemi se dévoile et le combat s’engage aussitôt. Le capitaine Danjou fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères.
Arrivé à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, il décide de s’y retrancher, pour fixer l’ennemi, et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourra attaquer le convoi.
Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de cette auberge, un officier mexicain, faisant valoir la grosse supériorité du nombre, somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistent à 2 000 Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.
À midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. À 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tombe, frappé d’une balle au front. À ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge.
Malgré la chaleur et la fumée qui viennent augmenter leurs souffrances, les légionnaires tiennent bon, mais beaucoup d’entre eux sont frappés. À 5 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, ne restent que douze hommes en état de combattre. À ce moment, le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves (un légionnaire qui comprend l’espagnol traduit au fur et à mesure ses paroles). Les Mexicains vont donner l’assaut général par les brèches qu’ils ont réussi à ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adresse encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repousse avec mépris.
L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Leonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. À un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve. Il leur crie : « Rendez-vous ! »
« Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes.
« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! », répond l’officier.
Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.
L’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris.
En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :
« Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée, sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats Français le 30 avril 1863. A leur mémoire, la patrie éleva ce monument »
Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes. »
A l’issue de la prise d’armes, les troupes avec à leur tête le colonel Desmeulles défilaient.

Castelnaudary. Le «4» a commémoré Camerone

Publié le 02/05/2014

Le traditionnel défilé, sapeurs en tête, a conclu la cérémonie./Photos DDM, Gladys

Rarement la cérémonie de Camerone avait connu une telle affluence. Les tribunes étaient pleines à craquer, des chaises ont dû, dans l'urgence, être rajoutées. Plus de 1 200 personnes étaient, ce mercredi, aux côtés des légionnaires du «4» et de leur commandant, le colonel Lobel, pour la commémoration de ce combat où une soixantaine de légionnaires, sous les ordres du capitaine Danjou, ont résisté face à deux mille Mexicains.

«Ce fait d'armes symbolise tout l'esprit Légion qui structure notre institution depuis plus d'un siècle», a souligné, dans son allocution face aux soldats du «4», celui qui fut leur chef de corps de 2001 à 2002, le général Thibault qui présidait la cérémonie. Et de rappeler qu'il «n'y a pas de petite mission, pas de bonne ni de mauvaise mission. Il y a la mission». Au «4», elle est de «former le soldat qui va servir la Légion étrangère et à travers elle, la France», a poursuivi le général.

Parmi les moments forts de la cérémonie, une remise de képis blancs – celle de la section du lieutenant Dutoit de la 1re compagnie. Tous les engagés volontaires de la Légion suivent au 4e RE quatre mois de formation. C'est après un mois en ferme et au terme d'une marche de 50 kilomètres qu'ils reçoivent leur képi blanc. Camerone avait également ses médaillés. Ils étaient douze cette année.

Place ensuite à la fête avec des portes ouvertes. «Une occasion unique dans l'année pour les Chauriens de rencontrer tous les militaires du régiment», a souligné le colonel Lobel. Ils n'ont pas boudé le rendez-vous.

Gladys Kichkoff

La Légion tourne le dos à Orange pour Carpiagne

Publié le Mercredi 30/04/2014

Le départ du 1er REC sera effectif le 9 juillet , laissant les Orangeois orphelins de leurs soldats qui fêteront Camerone au théâtre Antique.

La Légion, ici lors de Camerone 2011, va quitter Orange le 9 juillet prochain. Photo archives La Provence
 
Le 1er R.E.C. et la population orangeoise sont "main dans la main" depuis 1967. Une courte histoire, certes, comparée à celle d'autres régiments ayant marqué les annales de la cité des princes, peut-être à jamais militaire. Mais la présence des képis blancs tient du rapport affectif : il y a quelques années encore, la "rue de la soif" (boulevard Daladier) accueillait dans ses bars, de jour comme de... nuit, de nombreux légionnaires, à l'époque, d'ailleurs, où Serge Gainsbourg reprenait le célèbre refrain. On voyait aussi les rues parcourues par le véhicule de la "PM". Tant d'images restées dans les coeurs des Orangeois qui assistèrent, début 1991, au retour des troupes de la guerre du Golfe - près de 1 000 hommes -, le colonel Ivanoff, chef de Corps, juché sur un AMX 10 RC lors d'un défilé grandiose au pied du Théâtre antique !

La nouvelle est tombée le 30 septembre via un communiqué du maire et une annonce préfectorale. Une manifestation et une pétition assez tardives s'en sont suivies. Car chaque habitant avait un souvenir d'enfance lié aux "képis blancs", ces soldats capables de tous les exploits et intervenant aux quatre coins du monde. Un lien d'autant plus étroit que le régiment est international et accueille environ 80 nationalités en son sein. D'où un partage plus intense encore avec les Orangeois, heureux d'avoir des liens avec le... monde entier. Le 1er R.E.C., c'est aussi une présence rassurante, quasiment en plein centre-ville.

Car les "képis blancs" n'ont jamais été autant insérés dans la vie locale : fini le temps où ils passaient de la "caserne" aux commerces et débits de boissons dans un court aller-retour. Les habitudes militaires ayant changé, beaucoup de militaires ont pu fonder des familles "sur place" et s'installer en ville. D'où le lien qui est devenu encore plus étroit avec le coeur de la cité mais aussi des communes environnantes. Le déménagement, avec force gros camions qui se succèdent à l'entrée de Labouche se poursuit. Si Camerone, demain soir, devrait rassembler quasiment toutes les troupes, à l'exception d'un détachement en Afrique, le quartier devrait ensuite vite se vider du matériel (des milliers de tonnes) et des hommes.

Tout devrait "suivre" à Carpiagne où les légionnaires auront beaucoup plus d'espace pour démontrer leurs valeurs au combat. Sans état d'âme, selon l'expression vouée aux képis blancs habitués aux.... voyages. Mais ce départ pour Carpiagne, officialisé le 10 juillet prochain, avec la dissolution du 4e régiment de dragons, laisse quelques regrets voire de la nostalgie.

Tristan Jaureguy

Un Camerone 2014 haut en couleurs

Mise à jour : 02-05-2014

La prise d'armes de Camerone était présidée par le général d’armée Bertrand Ract Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre. Il était accompagné de neuf chefs d’état-major de l’armée de terre de pays étrangers.

Le 30 avril 2014, la Légion étrangère a commémoré le 151e anniversaire du combat de Camerone.
Il y a 151 ans en effet, soixante-cinq de nos frères d’armes écrivaient à Camerone, dans un combat héroïque, une des plus belles pages de l’histoire de la Légion étrangère.
Ces légionnaires étaient, pour la plupart, des étrangers venus volontairement servir la France. Pour elle, ils étaient prêts à sacrifier leur vie. Ils en avaient fait le serment. Et, ce serment, ils l’ont tenu. En août 1914, d’autres étrangers se mettent spontanément au service de la France, en s’engageant pour la durée de la guerre. Eux aussi ont tenu serment. Par leur engagement et leur sacrifice, ils sont entrés dans l’histoire de la Légion étrangère et de la France.
Un siècle après le déclenchement de la Grande guerre, c’est à ces étrangers venus s’engager dans le camp de la liberté, que la Légion étrangère veut rendre un hommage tout particulier.

Sur la place d’armes étaient présents :

  • la Musique de la Légion étrangère, suivie de deux compagnies du 1er Régiment étranger, ainsi que le 1er escadron du 1er Régiment étranger de cavalerie ;
  • Les drapeaux des amicales des anciens de la Légion étrangère et des anciens combattants de la région ;
  • Les délégations de l’Institution des invalides de la Légion étrangère de Puyloubier et de la Maison du légionnaire d’Auriol ;
  • Une délégation de l’escadron La Fayette, aux ordres du capitaine Galibert. L’histoire de cette unité de l’armée de l’Air est directement liée à celle de la Légion. En effet, au cours de la 1ère Guerre mondiale, de nombreux volontaires d’origine américaine, se sont engagés pour la durée de la guerre au titre de la Légion étrangère et ont servi comme pilotes dans cette escadrille ;
  • Un détachement de la Compagnie des carabiniers de SAS le Prince Albert II de Monaco aux ordres du lieutenant-colonel Rebaudengo, chef de corps des carabiniers du Prince.

Enfin, la Légion étrangère a eu l’immense fierté d’accueillir un invité d’honneur bien particulier : Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, afin d’exprimer la relation historique qui lie la principauté à la Légion étrangère, en souvenir de l’engagement du prince Louis II de Monaco en 1914, pour toute la durée de la Grande Guerre.

En 1914, le Prince Louis II de Monaco avait rejoint les rangs de la Légion. Il s’était ainsi uni à l’action désintéressée de milliers d’étrangers, venus spontanément se mettre au service du camp de la Liberté. En 1931, le prince Louis II, avait présidé, aux côtés du général Franchet d’Esperey, la cérémonie commémorative du centenaire de la Légion étrangère et l’inauguration du monument aux morts à Sidi-bel-Abbès.
Ce monument est la pièce centrale du quartier. Il a été déplacé au moment où la Légion a quitté Sidi-bel-Abbès.

En 1947, à l’occasion du 25e anniversaire de son règne, le Prince Louis II de Monaco fut nommé « sergent-chef honoraire », distinction unique dans l’honorariat de la Légion étrangère. A cette même occasion, la principauté de Monaco avait été élevée à la distinction de « Légionnaire de 1ère classe d’honneur ». La présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II, a conféré à cette cérémonie une dimension symbolique et émotionnelle toute particulière.

La main de bois du Capitaine Danjou était portée par le lieutenant-colonel Zlatko Sabljic, directeur de la Maison du Légionnaire d’Auriol. Il était accompagné du major en retraite Cristobal Ponce Y Navarro, président de l’amicale des anciens de la Légion étrangère du Vaucluse, et du légionnaire en retraite Joaquim Cabrita Da Silva, pensionnaire de la Maison du Légionnaire d’Auriol.
Tout trois ont remonté la Voie sacrée, entourés des pionniers du 1er Régiment étranger.

Le récit du combat de Camerone par le lieutenant Lavalle fut un moment solennel empreint d'émotion et de recueillement.

Afin de donner un dernier éclat tout particulier à cette année marquée par le centenaire du déclenchement de la Grande Guerre, et de ces étrangers qui ont choisi de combattre dans le camp de la liberté, deux Mirage 2000N de l’escadron La Fayette ont défilé derrière la patrouille de France, pour lancer le défilé à pied qui a clos cette commémoration de Camerone 2014.

Pour vivre ou revivre l’ambiance de la cérémonie, le CD officiel des photographies de Camerone 2014 est en vente au prix de 5 € port compris. Pour le recevoir, envoyer vos coordonnées complètes et votre règlement, par chèque à l’ordre du FELE, à l’adresse suivante : Képi blanc magazine, BP 78, 13673 Aubagne CEDEX.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Camerone 2014 à Diégo Suarez

Cérémonie de Camérone à Richelieu

samedi 26 avril 2014

Aujourd'hui, s'est déroulé le 151ème anniversaire de la commémoration de la bataille de Camérone.

La bataille de Camerone est un combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette.


Camerone est célébré chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère, le 30 avril, dans toutes ses unités.

En 1863, pendant l'expédition française au Mexique, l'armée française assiège Puebla. Le 29 avril 1863, un convoi français part du port de Veracruz, chargé de vivres, matériel de siège et de 3 millions de francs en numéraire.

Le colonel Jeanningros, commandant le Régiment étranger, ayant eu des renseignements concernant l'attaque probable du convoi, décide d'envoyer la 3e compagnie explorer les abords de Palo Verde avant l'arrivée du convoi.
Soixante fantassins et trois officiers de la 3e compagnie du Régiment étranger de la Légion étrangère sont donc envoyés à la rencontre du convoi, à l'aube du 30 avril.

La compagnie n'ayant pas d'officiers disponibles (ceux-ci étant atteints par le « vomito negro », la fièvre jaune, comme nombre de membres du corps expéditionnaire), le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment, se porte volontaire pour la commander. Le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par intérim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau, demandent à l'accompagner.

Le colonel mexicain Francisco de Paula Milán, qui commande 6 000 fantassins et 2 000 cavaliers autochtones, averti de leur passage, met ses troupes en branle.

Partie de Chiquihuite vers une heure du matin, la compagnie passe devant le poste de Paso del Macho (Le Pas du mulet), commandé par le capitaine Saussier et poursuit sa route. Après avoir dépassé le groupe de maisons appelé Camarón de Tejeda (55 km à l'ouest de Veracruz), elle arrive à Palo Verde vers sept heures du matin, après avoir parcouru en marche forcée les vingt-quatre kilomètres qui la séparent de sa garnison de départ. Les légionnaires s'arrêtent pour faire le café.

C'est alors qu'ils repèrent les Mexicains. Le capitaine Danjou décide de se replier sur le village. À peine sont-ils arrivés sur les lieux qu'un coup de feu claque, blessant un légionnaire. La colonne dépasse alors le groupe de maisons. C'est à ce moment que les cavaliers du colonel Milán chargent la troupe qui est contrainte de former le carré. La première salve brise la charge et met en fuite les Mexicains.

près avoir brisé une seconde charge de cavalerie, le capitaine Danjou et ses hommes se réfugient dans l'hacienda, espérant retarder au maximum la tentative de prise du convoi du colonel Milán. Malheureusement, au cours du repli, les deux mules qui transportent les vivres et les munitions, effrayées par le bruit, échappent à leur contrôle et s'enfuient.

Une fois dans l'hacienda, les légionnaires s'empressent de barricader l'enceinte du mieux qu'ils le peuvent. Les Mexicains mettent pieds dans les pièces du rez-de-chaussée et interdisent, dès lors, l'accès à l'étage. Le sergent Morzycki est sur le toit du bâtiment principal pour observer les mouvements de l'ennemi.

Il est déjà dix heures du matin et les hommes du capitaine Danjou, qui n'ont rien mangé depuis la veille commencent à souffrir de la soif et de la chaleur. Un officier mexicain, le capitaine Ramon Laisné somme les Français de se rendre, ce à quoi le capitaine Danjou fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ! ». Il fait alors jurer à ses hommes de lutter jusqu’au bout.

Les Mexicains mettent le feu à l’hacienda mais n'osent pas donner l’assaut de manière frontale. Certains, depuis les chambres de l'étage tentent de pénétrer dans la pièce tenue par les légionnaires. Le capitaine Danjou est frappé d'une balle en plein cœur à la mi-journée et c’est au sous-lieutenant Jean Vilain que revient le commandement. Les Mexicains sont alors les seuls maîtres du corps de ferme.
Vers 14 h, c’est au tour du sous-lieutenant Jean Vilain de tomber, frappé en plein front. Le sous-lieutenant Maudet prend alors le commandement.

À 17 h, autour du sous-lieutenant Maudet, il ne reste plus que douze hommes en état de combattre. C'est à ce moment-là que le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves.

Neuf heures durant, les légionnaires vont affronter les troupes mexicaines sans boire, accablés par la chaleur des Hautes-Plaines, étouffés par la fumée des incendies. En fin d'après-midi, il ne reste en état de combattre que le sous-lieutenant Maudet, le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin et Leonhard. Au signal de l’officier, ils déchargent leurs fusils et chargent à la baïonnette. Victor Catteau, légionnaire belge, meurt, criblé de balles en protégeant le sous-lieutenant de son corps ; celui-ci est lui-même blessé à deux reprises. Le colonel Cambas, un officier mexicain d'origine française, somme alors les survivants de se rendre. Maine répond : « Nous nous rendrons si vous nous faites la promesse la plus formelle de relever et de soigner notre sous-lieutenant et tous nos camarades atteints, comme lui, de blessures ; si vous nous promettez de nous laisser notre fourniment et nos armes. Enfin, nous nous rendrons, si vous vous engagez à dire à qui voudra l'entendre que, jusqu'au bout, nous avons fait notre devoir. » « On ne refuse rien à des hommes comme vous », répond alors l'officier mexicain. Il ajoute ensuite : « Mais parlez-moi en français. Mes hommes pourraient croire que vous êtes des Espagnols du parti conservateur, et ils vous massacreraient. »

Les rescapés sont présentés au colonel Milan, qui s'écrie : « Pero no son hombres, son demonios. » (en français : « Mais ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons »).

Lorsque les renforts arrivent sur les lieux, dans les ruines calcinées, il ne reste que les cadavres français et mexicains. Aux alentours, le tambour de la compagnie (Casimir Laï, de nationalité italienne, et né à Cagliari en Sardaigne), seul rescapé libre, est retrouvé par un éclaireur de la colonne de secours. Laissé pour mort sur le terrain (il avait été blessé de sept coups de lance et de deux balles), il avait été dépouillé de ses vêtements, jeté dans le fossé bordant la route avant d’être mis en fosse commune. Sa volonté de vivre hors du commun lui permit de faire plusieurs kilomètres en direction de Chiquihuite dans les broussailles. Il raconta la bataille et ses explications servirent au premier compte-rendu de la bataille. Il fut ensuite décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 14 août 1863.

La moitié de la compagnie fut tuée ou mortellement blessée. Les blessés furent transportés aux hôpitaux de Huatusco et de Jalapa où ils furent soignés. Les prisonniers furent ensuite échangés contre des prisonniers mexicains. Le premier échange eut lieu trois mois plus tard et permit à huit légionnaires d'être échangés contre deux cents Mexicains.

Le convoi français put cependant éviter l'attaque mexicaine et parvenir sans encombre à Puebla.

Par décision du 4 octobre 1863, le ministre de la Guerre, le général Randon, ordonna que le nom de « Camerone » soit inscrit sur le drapeau du régiment étranger. De plus, l'empereur Napoléon III décida que les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés sur les murs des Invalides.

Un monument fut érigé sur le site du combat en 1892. Mais son abandon incita en 1948 le colonel Penette à en dresser un nouveau, inauguré officiellement en 1963. C'est sur ce dernier que figure l'inscription :
 
« Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats Français
A Camerone le 30 avril 1863 »
 
Aujourd'hui encore, les militaires mexicains rendent hommage aux soldats mexicains et français tombés ce jour-là en présentant les armes lorsqu'ils passent devant ce monument.

Hommage rendu aux hommes tombés à Camerone en 1863

Publié le 26/04/2014

L'Association des Anciens de la Légion Etrangère (AALE) de Lyon a commémoré les 151 ans du combat de Camerone sur la place d'arme du quartier général Frère devant un public d'une centaine de personnes, composé de civils et de dignitaires militaires.

Le général Mascaro de l'AALE a déposé une gerbe en l'honneur des héros du combat de Camerone. Photo Yann Couturier

Le colonel Cotte de l'AALE a accueilli la traditionnelle fête de la Légion étrangère sur la place d'arme du quartier général Frère, hier samedi. Cette cérémonie, qui célèbre l'anniversaire du combat de Camerone était présidée par le lieutenant-colonel Savary, délégué militaire départemental adjoint, représentant le gouverneur militaire de Lyon. Le colonel Cotte, dans son discours, repris en partie par des enfants, a rappelé les heures de gloire de la Légion, en parlant des opérations menées par les héros de la Grande Guerre ou de Diên Biên Phu, notamment. Puis, c'est l'adjudant-chef Molinet, qui eu l'honneur de lire le récit du combat de Camerone. Ce combat mené le 30 avril 1863, dans l'hacienda de Camerone, au Mexique, opposait trois officiers et soixante-deux légionnaires de la compagnie Danjou à 2 000 mexicains.

Les cinq derniers survivants n'hésitant pas à charger à la baïonnette pour accomplir leur mission. Depuis ce combat est le symbole du devoir, du sacrifice, de la fidelité à la parole donnée et de la mission remplie quel qu'en soit le coût et est célébré chaque 30 avril à Aubagne. Pour permettre aux légionnaires lyonnais qui ne descendent pas dans le sud de commémorer ce combat, l'AALE organise chaque année cette cérémonie à Lyon. Celle-ci s'est achevée par le dépôt de gerbes du général Mascaro, président de l'AALE et le Salut aux porte-drapeaux. La Fraternelle, formation musicale de la Légion a ponctué la célébration en jouant divers chants militaires. Une délégation de la Préparation militaire Marine de Lyon a aussi participé à cette matinée mémorielle. Dans le public, composé d'une centaine de personne, se trouvait de nombreux civils et quelques jeunes élus du 7e.

Le 151e anniversaire de la bataille de Camerone a été célébré


20.04.2014

Le 4e R E et les anciens de la Légion étrangère restent fidèles à l'esprit de Camerone.

Samedi 12 avril était honorée la mémoire des combattants tombés le 30 avril 1863 lors de la bataille de Camerone. La cérémonie mise en place par l’AALE (Amicale des anciens de la Légion étrangère) a d’abord eu pour cadre l’église Saint-Pierre où une messe était célébrée par l'abbé Raymond Cazaban. Légionnaires vétérans et Chalabrois, ont ensuite rejoint le monument aux Morts aux côtés du piquet d’honneur du 4e Régiment Etranger basé à Castelnaudary. Après le salut aux drapeaux et les sonneries, Jean-Jacques Aulombard maire et conseiller général, le colonel Marc Lobel, chef de corps du 4e Régiment Etranger et le lieutenant-colonel Jean-Paul Bustos, président de l'AALE de l'Aude, procédaient au traditionnel dépôt de gerbe.

Le lieutent-colonel Jean-Paul Bustos a retracé la bataille de l'hacienda de Camaròn de Tejeda.

Aux accents de la musique de Mirepoix, le cortège précédé par les porte-drapeaux a rejoint la maison natale du Capitaine Jean Danjou où était présenté selon la tradition, le récit du combat de Camerone.

Formés en carré dans l’hacienda mexicaine de « Camaròn de Tejeda », les soixante-trois hommes du Capitaine Jean Danjou tiendront pendant dix heures face aux partisans du colonel Milàn, livrant un combat pour l'Histoire. Les légionnaires de l'Amicale de l'Aude entonnaient ensuite le célèbre « Boudin » (photo ci-dessous), avant un retour vers la maison commune où la cérémonie s’est terminée autour d’un vin d’honneur offert par la municipalité.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Carnet de France de Jean-Pax Méfret. La grande misère des armées françaises

Mardi 12 Novembre 2013


Cérémonie de remise du képi aux légionnaires du 1er régiment étranger de cavalerie dans le théâtre antique d'Orange, le 29 janvier dernier. Le départ du 1er Rec suscite l'indignation des habitants de la ville, où le régiment était installé depuis quarante-sept ans. Photo © MaxPPP/Photo © Collection particulière.

Grand reportage. La loi de programmation militaire, qui prévoit la suppression de 34 000 postes dans les armées, passe mal dans les casernes. Les prises de parole des grands anciens ne suffisent plus à faire baisser la tension. À Orange, la colère gronde.

Né un 30 avril, jour anniversaire de Camerone, le général Raymond Lorho est légionnaire dans l’âme. À 20 ans, en 1945, aspirant à la tête d’un peloton du 1er régiment étranger de cavalerie (Rec), il a perdu sa jambe droite sous le feu de mitrailleuses lourdes sur le pont d’Einzbern, en Allemagne. Cette patte en moins — comme il dit — ne l’a pas empêché de continuer à servir la France pendant près de quarante ans, dont la moitié sous les couleurs vert et rouge, une carrière couronnée par deux ans à Orange comme “patron” du Rec, de 1973 à 1975 et quatre ans à Aubagne, en tant qu’adjoint du commandant de la Légion étrangère.

Le 30 avril 2011, c’est lui qui — honneur ultime — portait le coffret renfermant la main en bois du capitaine Danjou lors de la traditionnelle cérémonie de commémoration du combat de Camerone.

Le général Lorho est devant moi, assis dans un fauteuil roulant, installé dans un modeste studio d’une résidence médicalisée d’Orange où, depuis huit ans, une avenue est baptisée de son nom. L’homme, parfaitement lucide à près de 90 ans, perd le calme des vieilles troupes lorsqu’il évoque le prochain départ du 1er Rec annoncé début octobre par le ministère de la Défense.

« C’est mon coeur qui parle, dit-il d’une voix nouée par l’émotion. Comme plus de 300 anciens légionnaires, j’ai choisi Orange pour y vivre, pour y mourir près de mon régiment. Ma femme est enterrée ici, mes enfants habitent la ville. La Légion est une partie de nous-mêmes », rappelle l’ancien chef de corps du 1er Rec en posant sa main sur l’étendard du régiment qui trône près de lui.

Son regard est nostalgique. Il esquisse un sourire et hoche la tête en soupirant. « Rien ne justifiait cette décision, s’énerve-t-il. D’importants travaux de rénovation ont été menés, il y a quelques années, au quartier Labouche, la caserne du Rec. Qu’est-ce qu’ils vont foutre à Carpiagne, où les bâtiments sont en mauvais état ? Pour remplacer le 4e dragons, dissous neuf ans après avoir été recréé, et l’envoi au garage d’une cinquantaine de chars Leclerc, ils pouvaient y transférer un régiment des Bouches-du-Rhône ou du Gard ! À la surprise générale, ils ont choisi le Rec, installé depuis près d’un demi-siècle à Orange. C’est insensé ! Comment vont faire les sous-officiers d’active pour reloger leur famille, mettre leurs enfants dans les écoles ? Où leurs épouses vont-elles trouver du travail ? La déchirure à venir est terrible, car le départ du “royal étranger” ne concerne pas seulement ceux qui, comme moi, y sont attachés par des liens affectifs. Toute la zone est concernée par la catastrophe économique qui menace. Huit cents personnes actives, dont deux cents avec familles et enfants, qui quittent une ville, ça provoque un sacré vide. Et tout ça, bien sûr, s’est fait sournoisement. »

La rumeur enflait dans la ville depuis quelques semaines. Le maire et député du Vaucluse, Jacques Bompard, avait vainement essayé d’obtenir un rendez-vous avec le ministre de la Défense. Finalement, le 2 octobre, c’est par un simple appel téléphonique du préfet qu’il lui fut confirmé que le gouvernement avait effectivement décidé de mettre fin, en 2014, à quarante-sept années de présence à Orange du 1er régiment étranger de cavalerie. Et ce, sans explication ni concertation avec les élus concernés. Sur le mode “silence dans les rangs, rompez !” Trois jours plus tard, le maire appelait à un rassemblement de protestation. Conscients des dégâts sur l’opinion locale de la décision ministérielle, même les responsables de partis de gauche y ont participé ! Des représentants de l’importante amicale des anciens de la Légion étrangère du Vaucluse étaient là, également. En anonymes. « Pour minimiser la symbolique de leur présence, le commandement de la Légion avait demandé aux anciens de ne pas porter les attributs de l’amicale : béret vert, cravate et blazer à blason », regrette Raymond Lorho, qui est président d’honneur de l’association.

« La Légion, c’est une grande famille, et quand on perd un membre de sa famille, on a toujours de l’amertume, mais nous sommes venus en tant que citoyens », confirme d’une voix grave l’ancien président de l’amicale, le major Franco Petrali, trente quatre ans de service. Son successeur, Cristobal Ponce-Y-Navarro, major également, rappelle : « Oui, le 1er Rec va quitter le quartier Labouche, mais l’étendard est sauf ! C’est le plus important pour nous, légionnaires. Il continue à vivre. Les problèmes que pose son départ, c’est autre chose… »

Dans cette ville de 30 000 habitants, des pétitions rassemblant près de 10 000 signatures réclamant le maintien du 1er Rec à Orange sont déjà parvenues à la mairie. Rayées d’un trait noir de deuil, des photos du régiment sont affichées sur les vitrines des commerces ou exposées sur un présentoir aux alentours du théâtre antique, construit au Ier siècle par la 2e légion romaine. Tout un symbole. Tous les 30 avril, le 1er Rec y célèbre l’héroïque résistance du capitaine Danjou et de ses légionnaires, assiégés par 2 000 cavaliers dans une hacienda du petit village de Camerone, au Mexique, en 1863.

Et l’an prochain ? « Inch Allah ! » me lance le major Petrali. Ponce-Y-Navarro, lui, en est convaincu : « Le Rec fêtera la Saint-Georges et commémorera Camerone à Orange, en avril 2014. » Dans la ville, les avis sont partagés. « Ça aurait de la gueule ! Ça nous permettrait de témoigner une dernière fois par des adieux solennels notre attachement au régiment. » Est-ce que le ministre de la Défense le souhaite ? Rien n’est moins sûr…

Nombreux sont ceux qui considèrent que la surprenante décision de transférer le régiment est une manoeuvre politique destinée à affaiblir la prédominance de Jacques Bompard sur Orange. Pour sa part, le général Lorho en est « intimement persuadé ». « Ils se sont dit : “Le moyen de flinguer Bompard et sa Ligue machin [la Ligue du Sud, le parti politique préside par Jacques Bompard, NDLR], c’est de lui retirer la Légion.” Eh bien, ils verront aux prochaines élections qu’ils se sont trompés ! »

Il suffit de se promener dans Orange pour s’en convaincre. La ville soutient massivement son maire dans le « baroud d’honneur » qu’il dit avoir engagé. Aux terrasses des cafés, les conversations portent sur « le coup de poignard du gouvernement » qui frappe Orange, où le chômage est déjà d’environ 17 %. Selon la chambre de commerce et d’industrie du Vaucluse, 4 000 à 5 000 emplois indirects sont liés au fonctionnement de la caserne. Sept cents à mille emplois pourraient disparaître. La représentante de la gauche occitane écologiste tente d’en rendre Bompard responsable, en lui reprochant de ne pas avoir anticipé les conséquences économiques d’un éventuel départ du 1er Rec ! Mais le piètre argument n’a pas d’impact sur la population, qui continue de dénoncer « un règlement de comptes idéologique derrière l’application de la loi de programmation militaire », qui prévoit la suppression de 34 000 postes au cours des six prochaines années.

Le 1er Rec, forgé de valeurs et de traditions, ne mérite pas ce qui lui arrive. Ses hommes de force, de fer et de feu se battent pour la France, non pour un parti. Ils ne doivent pas servir d’enjeu politique et être utilisés pour de basses besognes partisanes.

Un sentiment de défiance se développe dans l’armée. Il est rapporté par les anciens de la “grande muette”, qui commencent à donner de la voix. « Ne soyez pas sourds, car nous ne sommes pas muets, demande aux journalistes l’ancien général de corps d’armée (2S) Dominique Delort, président de la Saint-Cyrienne, dans le dernier numéro du Casoar, la revue trimestrielle de l’association des anciens de Saint-Cyr. Il est facile de savoir que le moral n’est pas bon, il est facile de savoir que les inquiétudes sont grandes concernant l’outil de défense et la réforme en cours au ministère de la Défense […] »

Dominique Delort s’adresse aussi à ses frères d’armes et rappelle : « À défaut d’être suffisamment entendus, il appartient aux plus hauts responsables militaires d’élever raisonnablement la voix quitte, en leur âme et conscience, à choisir de partir, car l’enjeu est grand. Nous sommes nombreux à ne pas baisser la garde, par devoir, car dans la cacophonie générale où tous les sujets s’entrechoquent sans ordre d’importance ni mise en perspective, c’est bien de la défense de la France qu’il s’agit. »...Lire la suite...

Souvenirs de Madagascar (1895) , par le lieutenant Langlois,.... 1900.

Camerone 2014 à Aubagne

 
 

La Newsletter 14/06 de l'AALEME

La Newsletter 14/06 de l'AALEME

Camerone de l'AALEME.


 

Le samedi 19 avril 2014 à Fabrègues.

10h15 accueil des autorités à l'entrée du cimetière.

10h20 dépôt de gerbe sur la tombe de François Simon, premier Président de l'AALEME.

déplacement en cortège jusqu'au Monument aux Morts.

10 heures 45 : accueil des autorités au jardin public,

11 heures : 151e anniversaire du combat de CAMERONE au Monument aux Morts,


11 heures 30 : vin d'honneur à l'espace Paul Doumer offert par la municipalité.

12h45 déjeuner au restaurant La Fabrègaüda 26 Avenue Calmette, 34690 Fabrègues.

Menu :

Cassolette de Moules Façon Fabrègaüda

Roulés de Magret de Canard Fumé au Pesto

Seiches à la Plancha et Persillade

Assiette de Fromages

Sabayon aux Agrumes

Vin de pays

Café

 

Réservation et règlement auprès de notre trésorière, avant le mardi 15 avril 2014 : 30€.

Trésorière de l'AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

Bulletin 2014/01

Aux Glorieuses… les 1res PHOTOS des Eparses

12/04/2014 · 17:33

Les communications sont difficiles depuis le Marion Dufresne, pas de connexion instantanée pour poster ses images "à la minute", pas de cabine téléphonique pour laisser facilement quelques nouvelles…
Pourtant François a pu aujourd’hui nous envoyer quelques photos prises sur l’île des Glorieuses, la première escale de cette rotation le 9 avril dernier.
Pour accompagner cette sélection de photographies, nous avons le plaisir de vous partager un texte, celui de Caroline Britz, journaliste marine, qui nous fait le privilège de nous confier ses écrits.


De l’art de faire cohabiter les tortues et la Légion

La pauvre tortue verte a bien du mal. Hier soir, elle a franchi le lagon de Glorieuses, pour venir pondre, bien à l’abri dans les dunes de sable blanc de l’île. « Elle est allée trop loin, elle a passé la dune, et là elle est perdue, elle n’arrive pas à revenir à la mer ». Thomas, jeune biologiste marin, observe ses tortues depuis près de trois mois. Il a sorti son mètre ruban. « C’est une grosse tortue, elle doit être vieille ». Elle se débat, panique un peu, a trop chaud, s’affole de tous ses humains autour d’elle.

Le gendarme Delaunay la regarde avec inquiétude. Tous les matins, le seul détenteur de l’ordre public à Glorieuses fait le tour de l’île avec Thomas. 8 km dans le sable, à vérifier les abords de l’archipel, l’éventuelle présence, non autorisée, de pêcheurs. Mais aussi les traces faites par les tortues quand elles se hissent, à la nuit tombée dans les dunes, et celles qu’elles laissent quand elles regagnent leur élément au petit matin. Il sait où Thomas a placé ses grillages pour observer les petits après l’éclosion ; et où il relève ses températures dans les nids pour faire des statistiques sur le sex-ratio. Le gendarme Delaunay n’y connaissait pas grand’chose aux tortues. Mais là, il s’inquiète pour la vieille dame et lui verse de l’eau sur le cou.

« Vous avez besoin d’aide, il faut la soulever ? » L’équipage de l’avion Transall de l’armée de l’air a retroussé sa combinaison de vol. Ils sont arrivés ce matin de la Réunion pour apporter un nouveau groupe électrogène au camp de Glorieuses. Venus aux nouvelles, ils ont rejoint le groupe affairé à baliser le chemin de la plage pour la tortue. Thomas et Cédric, le directeur de la réserve naturelle, ne sont pas très chauds pour la brusquer en la transportant à bras d’hommes vers l’eau.
Alors, on l’aide. On écarte les veloutiers qui bordent la plage. On remplit des bouteilles d’eau pour la rafraîchir. Elle franchit la dune, elle doit sentir l’air marin, le courage lui revient. Un dernier effort, la prochaine brasse sera dans l’eau. Revenue à son élément, elle s’éloigne sans demander son reste. Mission accomplie et soulagement général.

« Alors la tortue ? » Le capitaine Franck Alliot a un béret vert sur la tête, le visage tanné et affuté et un grand sourire. Le capitaine Alliot est légionnaire et c’est lui qui commande le camp. Depuis 1967, c’est le détachement de la Légion étrangère de Mayotte qui assure la souveraineté, c’est-à-dire la présence de la République, sur Glorieuses. 14 militaires, en plus du gendarme, se relaient tous les 40 jours. Pas toujours des légionnaires, puisqu’il s’agit de compagnies tournantes. Mais la coordination de la présence militaire est sous l’autorité de la Légion. Régulièrement, le capitaine Alliot vient depuis Mayotte se rendre compte de la bonne exécution de ses ordres et de la bonne tenue du camp.

« Le casernement sera toujours net ». Le principe de la Légion est appliqué à la lettre ici, le carrelage de la terrasse est impeccable, les chemins sont balisés par des cocos, le système de filtrage d’eau récemment remis à neuf, les lits picots soigneusement empilés dans l’abri anti-cyclonique. « Régulièrement, je mets les hommes de corvée chinoise. Comme en Chine, où les employés, pendant une journée, nettoient leur entreprise de fond en comble. Ici je les fais ratisser toutes les brindilles dans les allées de la cocoteraie. Sinon, en deux semaines de saison des pluies, c’est la jungle ».

« On est là parce qu’on est des combattants, on doit défendre l’île. Mais on peut décliner nos compétences. Le légionnaire est un bâtisseur. Et il n’arrête jamais de travailler ». Les poubelles sont triées, rien ne traîne, la nature s’épanouit, personne ne dérange les animaux. Le capitaine Alliot a bien volontiers mis en pratique les principes de conservation de la faune et la flore de la réserve naturelle qu’est devenue Glorieuses. « C’est une mission bien éloignée de celles que j’ai pu avoir sur des théâtres d’opérations militaires, mais je l’exécute avec la même rigueur ». Et visiblement avec beaucoup de plaisir.

Dans la cocoteraie, le temps s’est arrêté. Le capitaine Alliot retrouve sa « cathédrale ». Celle où il venait lire ses romans d’aventure, il y a plus de 20 ans, la première fois qu’il est venu en mission sur l’île. « Il y a encore un côté aventurier sur cette île, qui est en même temps exceptionnellement préservée. C’est pour cela que j’ai voulu casser tout ce qui était en béton, faire évoluer le camp vers des matériaux naturels comme bois. Redonner à l’île son caractère unique et rustique »

Le légionnaire ne pleure pas ses morts, il les honore. Le capitaine Alliot n’oublie jamais de se rendre au cimetière de Glorieuses, au bout de la cocoteraie. Là où sont enterrés ceux qui ont perdu la vie ici au début du 20ème, ouvriers malgaches de l’exploitation de coprah d’Hippolyte Calto, puis dans celle qui traitait le phosphate du guano. Leurs enfants aussi. Celestine, 16 ans. « Un arbre est tombé sur les tombes. Mes légionnaires ont décidé de déplacer le tronc et de refaire toutes les tombes avec des pierres chaulées ». Un autre a sculpté une entrée digne de ce nom au petit cimetière. « Ce sont eux l’histoire de Glorieuses, ne l’oubliez pas ».

Le capitaine Alliot va quitter son poste. Il passe sa dernière journée sur Glorieuses. Une dernière fois, il va s’asseoir à la grande table sous le carbet. Ouvrir, pour les invités, une bouteille de Puyloubier, le vin des légionnaires. Regarder le Transall décoller sur la petite piste. Taper sur l’épaule de Thomas, le jeune scientifique. « Et alors cette tortue ». « Sauvée ». « Bien »

Pour recruter, inspirez vous de la Légion étrangère !


Par le 15 avril 2014


Pour recruter avec efficacité, les responsables RH des entreprises gagneraient à s’inspirer de la Légion étrangère qui permet à des personnalités très différentes de former un groupe homogène performant.

Saugrenu ! Je dirige une entreprise, pas une section militaire ! On est à l’heure du management participatif… Et pourtant !… Au sein d’une entreprise, les parcours d’accueil et d’intégration de nouveaux collaborateurs sont bien souvent négligés. Or ils apparaissent de plus en plus centraux pour constituer une équipe solide soudée autour de mêmes valeurs. Je vous invite à revisiter vos pratiques avec une grille de lecture de légionnaire : il y a de fortes chances pour que vos prochains combats s’en trouvent facilités !

Transposer à l’entreprise les principes de la Légion

Comment fonctionne le processus de recrutement de la Légion étrangère ? Troupe d’élite, la Légion fait partie des meilleures unités du monde construisant sa légende de Camérone à Kolwesi. Au moment du recrutement, les « collaborateurs » potentiels forment un groupe, on ne peut plus hétérogène dans ses origines culturelles, son histoire personnelle et ses motivations. La grande majorité n’a aucune expérience dans ce qui va être son futur métier. Pour corser la difficulté, la barrière de la langue est omniprésente. Quelques mois plus tard, ils seront intégrés et feront partie d’un ensemble homogène particulièrement performant.

Dans le monde de l’entreprise, certains CV ne sont-ils pas écartés trop tôt, faute d’être « dans le moule » ? L’accueil et le parcours d’intégration ont-ils véritablement fait l’objet d’une réflexion visant à optimiser les chances de réussite ? Quelles sont les véritables valeurs de l’entreprise et surtout, comment communique-t-on dessus ? C’est en répondant à ces questions que l’entreprise va réussir à constituer un groupe soudé autour des mêmes valeurs. Quand on regarde de plus près, combien coûte un recrutement et surtout un échec éventuel, investir de la réflexion sur cet axe donne toujours un retour sur investissement significatif !

3 principes : process, rigueur et valeurs

Voici les trois principes de recrutement de la Légion que vous pourriez appliquer avec succès au sein de votre entreprise :

- Le process de recrutement ne laisse aucune place au hasard ou à l’improvisation. Bien sûr, les 3 semaines de test ne sont pas reproductibles dans le monde de l’entreprise, mais doivent conduire à revisiter nos pratiques de recrutement. Dans le cas de la Légion, il y a peu de critères rédhibitoires pour être sélectionné pour peu que le candidat ait entre 18 et 40 ans. Au terme du process, 1 candidat sur 10 sera retenu (chiffre 2012) et pourra commencer sa formation (ce qui ne signifie pas qu’il sera intégré, il est, lui aussi, en période d’essai);

- La rigueur dans la formation est élevée, on ne recrute pas par défaut, pas plus qu’on intègre par défaut. Dans le cas de la Légion, la complaisance à cet instant se traduirait par une prise de risque en opération. A méditer une fois transposé au monde de l’entreprise;
- Les valeurs permettront, un fois les fondamentaux acquis, de souder le groupe autour d’une culture commune. Pour mémoire, la devise de la Légion : « Honneur et Fidélité ». C’est une fois ces étapes réalisées que ce corps d’élite obtient des « collaborateurs » compétents, adhérant aux valeurs de « l’entreprise » qui servent de socle à leur motivation et permettent de réaliser l’exploit.

Les Burundais devraient se tailler la part du lion

Orne - 12 Avril

Tenant du titre, Abraham Niyonkuru affiche une très belle forme et ne compte pas se laisser surprendre dimanche. | Archives Maxime Letertre

41e Alençon-Médavy, dimanche (13 h). Pour les 40 ans de la course, les coureurs burundais vont certainement se montrer aux avant-postes.

Quand les Kenyans ne sont plus là, les Burundais s'éclatent ! Le Burundi a beau être un tout petit pays d'Afrique de l'Est coincé entre le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie, et peuplé de seulement 9 millions d'habitants, il n'en demeure pas moins important - à son échelle - sur la carte du fond international.

Comme ses grands voisins du Kenya et de l'Éthiopie, énormes pourvoyeurs d'athlètes de haut niveau depuis des décennies, et malgré sa faible superficie (28 000 km2), le pays regorge de hauts plateaux... De quoi parfaire le talent des siens en course à pied. « C'est vrai qu'ils essayent de copier le modèle kenyan même si leurs montagnes sont moins importantes en terme d'altitude », explique Philippe Planque, l'entraîneur dunkerquois d'Abraham Niyonkuru.

Sauf surprise, le licencié à l'Entente angevine athlétisme devrait à nouveau mettre tout le monde d'accord en forêt d'Écouves. Car le tenant du titre, 24 ans, est en grande forme. En témoigne son record personnel réalisé au semi-marathon de Dunkerque, mi-mars, et établi à 1 h 04'30''. Quinze jours plus tard, à Angoulême, et sur 10 km, le chrono s'arrêtait à 28' 54''. Le lendemain, il se permettait le luxe de s'adjuger un semi ! « Beaucoup d'athlètes très doués n'arrivent pas à gérer l'enchaînement et ont tendance à trop forcer. Certes, ces athlètes gagnent leur vie grâce à ces courses mais il faut savoir écouter son corps. Abraham possède cette intelligence-là. Il est capable de gagner une course en contrôlant », note son coach.

« Il a le niveau olympique »

Arrivé à l'âge de 18 ans en France, l'athlète engagé dans la Légion étrangère possède un visa et parcourt la France de courses en courses, que ce soit du cross, de la route ou sur la piste. « La plupart du temps, je suis invité par les organisateurs, ou mon coach me conseille comme pour le semi de Dunkerque, explique l'intéressé qui n'imagine pas se faire battre à la Croix-Médavy, dimanche après-midi. J'avais trouvé que c'était un beau parcours avec beaucoup de monde pour nous encourager. J'y viens pour parfaire ma préparation en vue de meetings sur la piste cet été. » « Il possède un très gros potentiel et une bonne marge de progression à tous les niveaux. Je pense qu'il a le niveau olympique », pense Philippe Planque.

Côté féminin, la dauphine d'Olena Serdiuk l'an passé, Godelieve Nizigiyimana, partira à nouveau favorite. Licenciée au club de l'AS Rispoli Villeurbanne, la Burundaise a bien changé depuis son arrivée en France il y a trois ans. « Je me souviens qu'elle n'avait pas trop un physique d'athlète. Elle s'est rapidement affinée, s'est formée et marche aujourd'hui très bien en compétition », note Joseph Rispoli, un entrepreneur Lyonnais passionné de course à pied.

Ce dernier héberge depuis un certain nombre d'années des athlètes venus du Burundi, dont l'autre favori de la course masculine et 2e l'an passé, Onesphore Nkunzimana. « Ils ont un très bon comportement moral et sportif. Ce sont des gens fidèles. Je ne leur offre qu'un toit et l'eau chaude, explique le président du club villeurbannais. Ensuite, ils sont autonomes et vont eux-mêmes chercher des courses. En contrepartie, je ne leur demande qu'une chose: participer à deux ou trois courses dans la région du Lyonnais. »
Ugo BRUSETTI.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Rwanda : l'incroyable destin d'Angelo

Publié le 09/04/2014 Par


Juillet 1994. Alors que Kigali vient de tomber dans le giron du FPR, sonnant l'écrasante victoire de l'armée tutsi, Christophe Calais, jeune journaliste à VSD, est envoyé sur le terrain pour suivre les centaines de milliers de civils hutu qui se précipitent sur les routes par peur des représailles. Direction le Zaïre. La marche est longue, les corps sont fragiles, terrorisés, meurtris, et bientôt la réalité dont doit rendre compte Calais s'apparente à l'"apocalypse". Très vite, l'épidémie de choléra est déclarée et, à Goma, les hommes tombent les uns après les autres, charriés par milliers par les bulldozers de l'armée française dans d'immenses fosses creusées pour les ensevelir. Dans la tête du photographe, les questions fusent : comment rendre compte d'un tel drame ? Que faire contre ce sentiment d'impuissance qui tenaille le témoin ? Quel rôle le photographe peut-il jouer dans ce chaos ?

Soudain, au beau milieu du tumulte, un petit miracle interrompt tout questionnement médiatique. Arthur da Dilva, lieutenant dans la Légion étrangère, croit déceler un mouvement dans la masse morbide. Un petit garçon de 15 kg, sans nom et sans âge, vient d'être sauvé de l'enfer zaïrois. Pour tous les présents, il s'appellera Angelo. Un destin rwandais* est l'histoire de ce petit corps rachitique et mourant devenu, près de 20 ans plus tard, un solide gaillard, bien vivant. À plusieurs reprises, Christophe Calais a pensé clore le chapitre, y mettre un point final. Mais à chaque fois, un nouveau bouleversement dans la vie du jeune homme et de sa famille l'invitait à revenir, à suivre leur lent retour dans le monde des vivants.

Ntibagilirwa

Les premières parutions dans VSD connaissent un retentissement imprévu. De nombreux magazines, comme le mensuel Life, relayent les images du petit miraculé, qu'un légionnaire veut adopter et ramener en France. L'émouvante histoire d'Angelo aurait pu s'arrêter là. Mais en juillet 1995, soit un an presque jour pour jour après la découverte de l'enfant, le père, Léonard, reconnaît son fils dans un camp de réfugiés. Le gamin s'appelle en réalité Ntibagilirwa, il a 8 ans et est originaire du village de Mbogo. Sur les indications de Léonard, Christophe Calais et la rédactrice Caroline Mangez prennent la direction du village natal et rapportent à Marie, la mère, l'heureuse nouvelle : son époux et son fils sont en vie. Heureuse de savoir l'enfant sain et sauf, elle insiste pour que les deux reporters mettent en garde son époux : il vaut mieux pour lui qu'il reste au Zaïre.

Qui se cache donc derrière le père aimant et protecteur photographié à Goma ? Quel a été son rôle pendant le génocide ? Il apparaît bien vite que si ces hommes reviennent au Rwanda tous les individus valides pourraient être requis pour mettre sur pied une "armée de libération" destinée à reprendre le pouvoir aux Tutsi du FPR. Une fois le message délivré, Christophe Calais regagne la France. Dans son esprit, les questions se bousculent.

Miracle

Imaginait-il seulement un jour pouvoir y répondre ? Une fois de plus, il avait refermé la page Angelo. Mais en novembre 1996, les bouleversements de la situation politique au Zaïre précipitent de nouveau son départ pour Goma. Les troupes de Laurent-Désiré Kabila avancent sur Kinshasa pour y écraser le régime de Mobutu, marquant un nouvel exode tout aussi spectaculaire que celui de 1994. Seulement, cette fois-ci, les réfugiés, stoppés par les forces de police, sont contraints de rebrousser chemin. Le cliché est poignant. Calais immortalise ces 500 000 Hutu serrés les uns contre les autres dans le brouillard épais de la forêt congolaise, reconduits au pays. Et - est-ce encore un miracle ? - aperçoit Léonard et le petit Angelo au coeur de la foule. "Le lendemain, confie le photographe, toute la famille était enfin réunie à Mbogo et j'étais là pour photographier cet incroyable moment."

Courte trêve. Quelques mois plus tard, Léonard est arrêté et emprisonné : des villageois le suspectent d'avoir participé aux tueries, ce qu'il nie fermement. "À partir de ce jour, je suis retourné tous les ans au Rwanda pour réaliser divers sujets. Et à chaque fois, je prenais le temps de rendre visite à Angelo." Il passe de longs moments avec lui, le suit sur le chemin interminable qui le mène à l'école, dans les lourdes tâches qui composent son quotidien, puis immortalise son mariage, la maison qu'il se construit, sa petite fille de 3 ans... "C'était un reportage et c'est devenu le projet d'une vie, avoue Christophe Calais, visiblement ému. Je vais voir Angelo dès que j'en ai l'occasion. On fait désormais partie de nos vies l'un de l'autre. J'ai hâte qu'il voie le livre." Un récit à rebours, qui d'aujourd'hui à 1994 relate tant le destin d'Angelo que l'histoire du Rwanda. Une course effrénée pour la survie.

* Un destin rwandais, Christophe Calais et Nathan Réra, Les Belles Lettres, 200 pages, 36€

RWANDA : s’opposer à la désinformation est un devoir

Lundi, 07 Avril 2014 15:06

Par le général (2s) Henri Pinard Legry, Président de l’Association de Soutien à l’Armée Française ( l’ASAF)….


Combien de fois faudra-t-il donc répéter que "l'armée française n'a été ni complice ni impuissante devant le génocide rwandais", pour la bonne raison qu'elle n'était plus au Rwanda depuis décembre 1993 et qu'elle n'y est revenue qu'en fin juin 1994, alors que le génocide pour l'essentiel avait eu lieu et se terminait ?

C'est la communauté internationale, l'ONU, et son bras armé au Rwanda la MINUAR qui ont "assisté impuissantes au génocide de 800 000 Rwandais", et c'est bien la France qui a dénoncé la première le génocide par la bouche d'Alain Juppé.
C’est la France qui, avec constance, a été empêchée d'intervenir au Rwanda par la même communauté internationale sous influence américaine, tandis que le génocide battait son plein.

Indépendamment de Kagamé qui est le redoutable stratège de la conquête du pouvoir par le génocide, ce sont la communauté internationale, l'ONU, la MINUAR, et derrière elles les Etats-Unis d'Amérique qui devraient logiquement répondre aujourd'hui de leurs responsabilités dans le déroulement du drame rwandais de 94, sans parler des suivants, le génocide des Hutus par les Tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) au Zaïre en 95/96/97...

On est là au cœur du problème !

Il est donc temps de lutter contre la désinformation du régime de Kigali relayée en France par quelques complices et ignorants.

La France, tout en s’inclinant devant toutes les victimes du drame rwandais, a choisi de protester contre les accusations mensongères et la désinformation de Kagamé en annulant sa participation aux cérémonies de commémoration du génocide de 1994.

L’ASAF approuve cette décision.

Henri Pinard Legry, Président de l’ASAF

Infiltrer les unités d’élite

14/04/2014

La mission de Fabrice Pougez : passer ses montres au poignet des forces spéciales. Et le Haut-Saônois de naissance a réussi.

Fabrice Pougez (à gauche) remet au général de Saint-Chamas un exemplaire de la montre Légion étrangère. DR

La mer, l’air et la terre. Trois éléments que Fabrice Pougez s’est mis en tête de conquérir. À sa façon. Par procuration. Mais avec la crème de la crème. Et c’est tout naturellement qu’il a choisi la première lettre de chacun de ces éléments, au moment de créer sa marque horlogère : MAT. Le cap était tracé, l’ADN clairement identifié.

Du rêve à la réalité, se matérialisait plus qu’un fossé que cet ex-pompier de Paris, aujourd’hui âgé de 43 ans, a su combler. Le natif de Haute-Saône – « Je suis originaire de Jussey, même si aujourd’hui je vis à Paris »-, a fait ses gammes chez France Ébauches, en tant que responsable des ventes pour l’Europe, avant de choisir de voler de ses propres ailes vers de nouvelles aventures.

Le RAID d’abord puis l’effet boule de neige

Au cours de ses pérégrinations, il a su tisser des relations et se constituer un solide réseau. Précieux si ce n’est indispensable quand on veut jouer dans la cour des grands. D’autant que, forcément, d’autres acteurs du microcosme ont les mêmes ambitions et assurément une puissance de feu autrement plus percutante.

Pour ouvrir les portes qu’il ciblait, encore fallait-il avoir dans sa manche quelques solides atouts. Son objectif n’était-il pas d’équiper les unités d’élites ? Il en convient : la présence de son frère au sein du RAID a sans doute participé à abattre la première barrière. Après, il fallait être à la hauteur de ses prétentions pour ne pas être renvoyé dans les cordes. Dans ces milieux-là, on ne s’embarrasse guère de manières pour éconduire un illuminé.

« Il faut savoir écouter les gens, sachant qu’ils ont une culture de la montre. Il faut savoir se faire accepter et ne pas nécessairement venir en costard-cravate pour présenter son projet », décode sobrement ce patron qui détonne dans le milieu. Il faut aussi cerner les besoins et ne pas vouloir imposer des montres régies par les propres codes de sa marque comme d’autres ont voulu le faire.

À l’évidence, la petite maison française née en 2007 a su convaincre et a brillamment négocié son baptême du feu. « Après le RAID, c’est vrai, on a bénéficié d’un effet boule de neige. »

Le GIGN, les commandos de marine, le commando Jaubert, le Commandement des opérations spéciales, le Groupe d’appui opérationnel (GAO), la DST, le Groupe sécurité de la présidence de la République (GSPR), le Service de protection des hautes personnalités (SPHP), l’Association nationale des officiers de réserve de l’Armée de l’air (ANORAA) et… les pompiers de Paris ont tous succombé et sont équipés de garde-temps signés MAT. Pas d’échec !

Il y aura bientôt autant d’insignes blasons épinglés au tableau de chasse de l’horloger que de médailles sur la poitrine d’un vieux général de l’ex-URSS. Et ce n’est pas fini. Dernière unité d’élite à être tombée dans l’escarcelle : la Légion étrangère.

La carte de visite s’enrichit. De quoi séduire désormais au-delà des cercles d’initiés des unités d’élite et s’attaquer au grand public. C’est la prochaine mission.

Sam BONJEAN

L'assiette au beurre 01/04/1911

Vendredi, 04 Avril 2014 10:36


Hommage aux anciens

Lundi, 07 Avril 2014 19:35
 
 
 

La Newsletter 14/05 de l'AALEME

La Newsletter 14/05 de l'AALEME

La 2e Compagnie du 4e Régiment étranger de Castelnaudary à l’assaut des remparts du château de Lagarde

Jeudi, 03 Avril 2014 16:27

édition du 2 avril 2014

Ce n’est pas la Légion saute sur Kolwezi… mais ce mardi 1er avril, les bérets verts ont occupé amicalement les ruines de ce haut lieu patrimonial pour leur traditionnelle cérémonie de remise du képi blanc.

Du haut de ces murs plusieurs siècles vous contemplent
De la forteresse médiévale au «Versailles des Pyrénées», le château des Lévis-Mirepoix a traversé le temps et les conflits, des guerres de Religion à la Révolution ces vieilles pierres ont vu passer entre plus d’une armée mais jamais encore de légionnaires.

C’est donc chose faite… après deux jours d’une marche reliant Castelnaudary à Lagarde, les hommes du capitaine David ont pu hisser hier en début d’après midi les couleurs de leur régiment sur les remparts du château avant la très symbolique cérémonie de la remise de képi blanc.

Une quarantaine d’engagés volontaires, originaires d’une vingtaine de pays, qui au terme d’un premier mois d’apprentissage en coiffant l’insigne de la légion étrangère, rentrent officiellement dans les rangs de l’Armée Française.
Les valeurs de la Légion ne connaissent pas la crise des vocations«Nous formons plus d’un millier de légionnaires par an, précise le commandant Marc Lobel, chef de corps du 4e Régiment étranger de Castelnaudary. Après un mois d’intégration la ferme de Raissac près de Plaigne dans l’Aude où ils apprennent les rudiments de la langue française (pour les non-francophones) et les bases de leur vie militaire, ces recrues au terme d’une marche de 50km sont récompensées par la remise du képi blanc, symbole de la Légion étrangère. Ensuite suivront trois mois d’instruction avant qu’ils ne soient ventilés dans des régiments opérationnels»

C’est sous le fameux «Legio patria nostra» puis la récitation du code d’honneur qui rappelle entre autre les vertus de la légion et du légionnaire (solidarité, respect de la Patrie librement choisie, servie avec honneur et fidélité) qu’a eu lieu la prise de d’arme en présence de quelques autochtones dont les membre de la municipalité.

Car au terme de cette cérémonie très codifiée, le régiment avait organisé une rencontre plus conviviale autour du non moins traditionnel verre de l’amitié. Car selon le chef de corps «cette cérémonie permet aussi de garder le contact avec la population civile et de renforcer les liens entre l’armée et la Nation. Elle prend ici un caractère particulier au regard de l’histoire»

 
 
 
 
 
 

Le grand 3 à l’œuvre 1963 - 1964.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Point « visuel » sur les cimetières de Diégo et Ramena.


Le point « visuel » sur les cimetières du secteur (diégo et ramena), fait ce matin.
Ramena : le marquage a tenu, nos camarades d’active du DLEM ont bien verrouillé le nettoyage et blanchissage, ce cimetière peut d’ores et déjà être visité , sans problème ; il sera fleuri le 30 avril.

 
 
 
 
 
 
 
 

Diégo, cimetière principal : les photos sont parlantes, seule la partie vers le portail séparant du cimetière malgache a été relativement nettoyée ; il est impératif de compléter rapidement, certaines tombes disparaissant sous la végétation ; je n’ai pas pu accéder au petit carré situé à 100métres, fermé ; le gardien civil, M.BOURA m’orientant vers le consulat, je verrai prochainement.

 
 
 
 
 
 
 
 

La semaine prochaine je me rendrai à Sakaramy et Joffreville et vous rendrai compte de l’état.
Mais quelle évolution depuis 2012 !


Salutations cordiales et respectueuses.

Yves GALVEZ/AACLEM

Camerone 2014 de l'AALE du Gers


En Indochine avec la Légion, en compagnie de Bernard Grué


29.03.2014

L'auteur de L'espoir meurt en dernier (guerre et captivité en Indochine avec la Légion étrangère 1949-1954) sera à l'Ecole militaire, le mardi 15 avril, entre 11h et 12h30 pour y témoigner et présenter son livre paru aux éditions du Rocher (250 pages, 18 €).

Cet ouvrage retrace le parcours militaire de l’auteur depuis son entrée à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, en 1945, jusqu’aux combats de la tristement célèbre Route coloniale n° 4 (RC 4) qui ont marqué, en 1950, un tournant dans la guerre d’Indochine. Jeune lieutenant à la Légion étrangère, Bernard Grué a été le dernier défenseur du poste de Dong-Khé, point-clé de la RC 4 sur lequel le Vietminh a concentré tous ses efforts dès le début des combats. Trois fois blessé, prisonnier des Viets durant quatre ans, le lieutenant Grué est l’un des rares survivants du Camp n° 1.

Le colonel (er) Grué témoigne de l’épreuve vécue par ces combattants français abandonnés autant par la classe politique que par une partie de l’opinion publique.

La conférence aura lieu dans l'amphi Louis, entrée par le 5 place Joffre (se munir d'un pièce d'identité).

Inscription dès que possible auprès de Marie-Hélène Mounet au 01 44 42 31 92 ou à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

L'histoire de L'atelier Céramique de L'institution des Invalides de la Légion Étrangère‏

SOUSCRIPTION

 

Le Commandant LE ROCH premier directeur de L’institution des Invalides de la Légion Étrangère, confie en 1958 a Monsieur Guy PARIS (Membre de L’AALE Puyloubier) la création d’un atelier céramique. Mission accomplie, il raconte dans une brochure les 42 années passé à la tète de cet atelier.

La vie de l’institution pendant cette période à travers les 16 directeurs qu’il a connus.

Quatre d’entre eux écrivent leurs années passé en tant que directeur de cette institution unique au monde , Le Lt Colonel BORDARIER, Le Lt Colonel CLERC le Cdb MORISOT et le Lt COLONEL PIERRON.

Tirage limité : Prix 25 €

La brochure contient 100 Pages et une cinquantaine de Photos.

Les commandes et les chèques sont à adresser a :

Monsieur Guy PARIS

 

51 Chemin de Cataran

 

83910 POURRIERES

AALE. Le Bureau

La solidaire légion étrangère 2014


Publié le 26 mars 2014

logo_solidaire_legion_etrangere_w

Le club sportif et artistique du 4e régiment étranger de Castelnaudary participe pour la cinquième année consécutive à l’organisation de la randonnée cyclosportive caritative la « SOLIDAIRE LEGION ETRANGERE 2014 » du 23 au 26 juin 2014.

Cette randonnée cycliste de trois étapes et un prologue se déroule cette année dans les Pyrénées et a pour seul et unique but de collecter des fonds pour l’Institution des Invalides de la Légion étrangère implantée sur la commune de Puyloubier (13). Cette année les fonds collectés serviront à la réfection du chauffage des quatre-vingt pensionnaires. Parrainée par monsieur Bernard Thévenet double vainqueur du tour de France 1975-1977, elle permet aux participants de tous niveaux d’illustrer le slogan de l’épreuve :

« Chaque jour une étape, chaque étape un exploit, un exploit pour nos anciens »

Vous pouvez participer en faisant un DON sur le site de La solidaire légion étrangère

Pour les participants faisant DON du droit d’inscription : le parcours

 
 

Quand les politiques deviendront-ils des stratèges militaires ?


Si l'année 2013 a été marquée d'entrée par un remarquable succès militaire au Mali, 2014 s'ouvre sur de sérieuses interrogations, avec une opération Sangaris en Centrafrique qui, faute d'avoir disposé d'emblée des moyens nécessaires, progresse très laborieusement.

Pas d'Europe sans vision stratégique commune
Il est difficile d'affirmer que cette opération sera la seule de l'année, tant les derniers mois ont montré le caractère brutal des crises dans lesquelles la France n'a d'autre choix que de s'engager militairement. Car notre pays ne peut échapper à l'Afrique, et pour longtemps encore.

Dans cet effort sur la durée, nous devrons surtout compter sur nous-mêmes. Pas sur l'Europe, en panne de solidarité militaire. Tant qu'il n'y aura pas de vision stratégique commune, il n'y aura pas de défense commune, car le sentiment de solidarité n'est pas assez fort pour que chaque gouvernement assume les risques politiques liés à ces opérations. La France doit donc cesser de se départir hypocritement des moyens - terrestres en particulier - nécessaires à l'exercice de ses responsabilités et à la protection de ses intérêts.

La guerre se vit toujours dans la durée
L'utilisation des forces armées est légitime, mais elle demande, de la part du politique, endurance et persévérance. N'imaginons pas que demain plus qu'aujourd'hui nous pourrons «commander» à la guerre et décider par avance de calendriers théoriques ignorants de l'aspect dialectique de l'engagement armé.

«A la guerre, chaque adversaire fait la loi de l'Autre» : c'est l'imparable contrainte que nous rappelle Clausewitz. Le rêve du politique, c'est l'intervention puissante, rapide, ponctuelle, qui sidère. C'est le mythe cent fois invalidé du «hit and transfer», du choc militaire qui conduirait directement au résultat stratégique et, dans un monde parfait, au passage du relais à quelques armées vassales immédiatement aptes et désireuses d'assumer elles-mêmes les responsabilités.

Las ! Clausewitz nous le dit aussi : la guerre ne se résume jamais à un seul coup et se vit toujours dans la durée. Avec sa dynamique propre, elle balaye toujours les calendriers préétablis. Il faut donc reconstituer notre capacité à conduire des engagements longs, avec des moyens suffisants pour produire d'emblée un résultat significatif. Le contraire de l'opération Sangaris au Centrafrique, en somme.

Corriger les inadéquations de notre Défense
Si nous voulons préserver notre crédibilité militaire, il faut sans délais corriger les deux grandes inadéquations de notre système de défense. Inadéquation d'abord entre notre politique extérieure, qui s'appuie sur nos capacités militaires, et notre politique militaire qui tend à l'inverse à réduire ces mêmes capacités. Inadéquation ensuite entre les modèles de forces vers lesquelles nous nous dirigeons - des forces réduites de haute sophistication, de plus en plus aptes à remporter les batailles et de moins en moins capables de gagner les guerres, adaptées surtout aux conflits que nous ne voulons pas mener - et les guerres réelles qui exigent des formats et des capacités, dont nous nous dépouillons allègrement.

Le «wishfull thinking» ne peut pas remplacer les moyens. C'est un fait : le «paradigme de destruction» ne peut plus être l'argument central de la guerre. Lorsqu'il faut agir dans des contextes où le facteur multiplicateur de la technologie est réduit, puisque la légitimité de la bataille se mesure à son résultat politique, l'instantanéité et la «foudroyance» ne fonctionnent pas. Notre opération Harmattan en Libye (2011) en constitue une preuve flagrante, puisque nous en payons les conséquences au Mali et en Centrafrique aujourd'hui.

La capacité à durer, les volumes déployables, le contrôle des espaces sont redevenus des données essentielles, ce qui remet d'autant en cause les évolutions de nos armées et ce terrible « manque d'épaisseur stratégique » qui les caractérise.

2013 aura été, militairement, l'année de la contradiction : entre les faits - les interventions - et le discours (le Livre blanc et sa traduction budgétaire, la loi de programmation militaire) qui dégrade profondément nos capacités de défense. Interventions, parfaitement légitimes, et incohérence budgétaire… jusqu'à l'absurde. Cette dernière « année militaire » nous a montré clairement ce que savent faire nos armées et leurs évidentes limites.

Souhaitons qu'en 2014, le politique se fasse enfin stratège en proportionnant l'enjeu et les moyens.

Vincent DESPORTES
Officier général (2S),
Professeur de stratégie à Sciences po et HEC
Ancien directeur de l'Ecole de guerre.
(Les Echos)

Ma Vie racontée à ...

THE FRENCH FOREIGN LEGION - THE WARRIOR TRADITION SERIES

 

La Newsletter 14/04 de l'AALEME

La Newsletter 14/04 de l'AALEME

Camerone de l'AALEME.

Le samedi 19 avril 2014 à Fabrègues.

10h15 accueil des autorités à l'entrée du cimetière.

10h20 dépôt de gerbe sur la tombe de François Simon, premier Président de l'AALEME.

déplacement en cortège jusqu'au Monument aux Morts.

10h45 151e anniversaire du combat de Camerone au Monument aux Morts

11h30 vin d'honneur.

12h45 déjeuner au restaurant La Fabrègaüda 26 Avenue Calmette, 34690 Fabrègues.

Menu :

Cassolette de Moules Façon Fabrègaüda

Roulés de Magret de Canard Fumé au Pesto

Seiches à la Plancha et Persillade

Assiette de Fromages

Sabayon aux Agrumes

Vin de pays

Café

 

Réservation et règlement auprès de notre trésorière, avant le mardi 15 avril 2014 : 30€.

Trésorière de l'AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

Des anciens combattants décorés

Les porte-drapeaux du secteur en assemblée

Publié le 21/03/2014

L’assemblée générale annuelle des porte-drapeaux des secteurs d’Hirson, La Capelle et le Nouvion s’est tenue à l’Espace culturel sous la présidence de Pïerre Fiécha président du secteur Thiérache en présence de Michel Dumay président départemental et de Guy Verin maire de la ville.

 Les porte-drapeaux, fidèles aux nombreuses cérémonies commémoratives.
Les porte-drapeaux, fidèles aux nombreuses cérémonies commémoratives.

De bonne heure et de bonne humeur, les porte-drapeaux étaient venus en grand nombre assister à cette assemblée où Pierre Fiécha a remercié les communes qui apportent un soutien à l’association, juste retour des choses si on considère l’implication des porte-drapeaux dans nombre de localités. 71 sorties officielles avec 33 sorties en moyenne par drapeau sur ce secteur sont comptabilisées.

La société a des finances saines, et M. Fiécha en est venu au rôle qu’il joue de conduire les porte-drapeaux quand il est sur une manifestation qu’elle ait un caractère local, voire départemental ou régional.

Le président le remercia pour bien commander le groupe quand cela se présente « a-t-on le droit de se servir d’un drapeau d’association locale à l’extérieur du Nouvion, le laisser dans sa voiture pour la simple raison que c’est un ancien légionnaire qui va commander le groupe ? » Le président départemental s’est montré intransigeant : « Non, l’autorité supérieure sur un secteur est bien le président du secteur ». La situation est très claire et sans équivoque.

M. Fiécha en est aussi venu aux cérémonies à caractère civil dont les remises de médailles ne peuvent se faire devant un monument militaire.

Michel Cadour a reçu l’insigne de porte-drapeau pour 20 ans de service. Chaque porte-drapeau a reçu une paire de gants blancs pour les sorties officielles.

"A mes hommes qui sont morts"

vendredi 23 août 2013

 

"Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,

 

Je veillerai du moins et n'oublierai jamais."

Adjudant Chef Peter Gyuroka - Chef de section des pionniers du 1er Régiment Etranger
 

Pierre Messmer (1916-2007) homme politique français traverse la période tourmentée de la 2° Guerre Mondiale puis des guerres de décolonisation qui suivirent. En 1940, il rejoint le Général De Gaulle et, dans les rangs de la Légion, participe aux campagnes d'Afrique du Nord et de la Libération. Puis après une carrière dédiée à l'administration coloniale, de 1945 à 1959, il est Ministre des Armées du Général De Gaulle, de 1960 à 1969 et Premier ministre de Georges Pompidou de 1972 à 1974. Puis député de la Moselle de 1978 à 1988, il se consacrera à la politique de la Région Lorraine jusqu'en 1989. Il entre à l'Académie Française en 1999.
A la fin de la Guerre d'Algérie, en 1962, Pierre Messmer, alors Ministre des Armées, est tiraillé entre ses sentiments personnels et ses devoirs de ministre et il se verra reprocher notamment l'abandon des harkis qui seront exterminés au départ des Français d'Algérie.
Personnage ballotté par l'Histoire, Il reste que Pierre Messmer, bien que parfois paradoxal voire ambigu, gardera en son coeur la Légion Étrangère avec qui il a partagé des heures terribles et glorieuses, et, quand De Gaulle veut la dissoudre au moment du putsch d'Alger il se battra pour limiter la vengeance au 1er REP.
En 2005, au crépuscule de sa vie un hommage a été rendu par la Légion à cet homme, qui à travers les orages de l'Histoire et de la Politique a su garder en son coeur toujours vivante, la flamme de la Fidélité et de la Mémoire. Et L'hommage aux morts du Capitaine Borelli , anima cette ultime et émouvante rencontre entre des jeunes qui se souviennent et un ancien qui n'a pas oublié...
 
 
Hommage à Messmer, au collège de France en 2005
 
"A mes hommes qui sont morts"
Poème dédié à la mémoire du Légionnaire Thiebald Streibler qui donna sa vie pour sauver le Capitaine de Borelli, le 3 Mars 1885 pendant le siège de Tuyen-Quang (Tonkin)
 
"Mes compagnons, c'est moi, mes bonnes gens de guerre,
C'est votre chef d'hier qui vient parler ici
De ce qu'on ne sait pas ou que l'on ne sait guère;
Mais morts, je vous salue, et je vous dis : Merci.
 
Il serait temps qu'en France on se prit de vergogne
A connaître aussi mal la vieille Légion,
De qui, pour l'avoir vue à sa dure besogne,
J'ai le très grand amour et la religion.
 
Or, écoutez ceci : "Déserteurs ! Mercenaires !
Ramassis d'étrangers sans honneur et sans foi !"
C'est de vous qu'il s'agit, de vous Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez pourquoi ?
 
Sans honneur ? Ah ! Passons-Et sans foi ? Qu'est ce à dire ?
Que fallait il de plus et qu'aurait on voulu ?
N'avez-vous pas tenu, tenu jusqu'au martyr
La parole donnée et le marché conclu ?
 
Mercenaires ? Sans doute : il faut manger pour vivre;
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Étrangers ? Soit. Après ? Selon quel nouveau livre
Le Maréchal de Saxe était-il donc Français ?
 
Et quand donc les Français voudront-ils bien entendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil,
Et que ces Étrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois, en mourant, leur épargnaient un deuil ?
 
Aussi bien, c'est assez d'inutile colère,
Vous n'avez pas besoin d'être tant défendus :
- Voici le fleuve Rouge et la rivière Claire,
Et je parle, à vous seuls, de vous que j'ai perdus !
 
Jamais Garde de Roi, d'Empereur, d'Autocrate,
De Pape ou de Sultan; jamais nul régiment
Chamaré d'or, drapé d'azur ou d'écarlate,
N'alla d'un air plus mâle et plus superbement.
 
Vous aviez des bras forts et des tailles bien prises,
Que faisaient mieux valoir vos hardes en lambeaux;
Et je rajeunissais à voir vos barbes grises,
Et je tressaillais d'aise à vous trouver si beaux.
 
Votre allure était simple et jamais théâtrale;
Mais le moment venu, ce qu'il eut fallu voir,
C'était votre façon hautaine et magistrale
D'aborder le "Céleste" ou de le recevoir.
 
J'étais si sur de vous ! Et puis, s'il faut tout dire,
Nous nous étions compris : aussi de temps en temps,
Quand je vous regardais vous aviez un sourire,
Et moi je souriais de vous sentir content.
 
Vous aimiez, troupe rude et sans pédanterie,
Les hommes de plein air et non les professeurs;
Et l'on mettait, mon Dieu, de la coquetterie
A faire de son mieux, vous sachant connaisseurs.
 
Mais vous disiez alors : "La chose nous regarde,
Nous nous passerons bien d'exemples superflus;
Ordonnez, seulement, et prenez un peu garde,
On vous attend, - et nous, on ne nous attend plus !"
 
Et je voyais glisser sous votre front austère
Comme un clin d’œil ami doucement aiguisé,
Car vous aviez souvent épié le mystère
D'une lettre relue ou d'un portrait baisé.
 
N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni patrie,
Rien ou mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef, que vous l'aviez placé.
 
Anonymes héros, nonchalants d’espérance,
Vous vouliez, n'est -ce pas ? qu'à l'heure du retour,
Quand il mettrait le pied sur la terre de France,
Ayant un brin de gloire il eût un peu d'amour.
 
Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,
Et si vous n'êtes pas restés pour rien là-bas,
Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,
O mes pauvres amis, ne le demandez pas !
 
Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,
Dormez, que nul regret ne vienne vous hanter;
Dormez dans cette paix large et libératrice
Ou ma pensée en deuil ira vous visiter !
 
Je sais ou retrouver, à leur suprême étape,
Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,
Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,
Et ceux qu'ont dévorés la fièvre et le soleil;
 
Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,
Va, du vieux Wunderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !
 
D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive ou je vous ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés.
 
Les survivants ont dit, -et j'ai servi de prêtre !-
L'adieu du camarade à votre corps meurtri;
Certain geste fut fait bien gauchement peut-être :
Pourtant je ne crois pas que personne en ait ri !
 
Mais quelqu'un vous prenait dans sa gloire étoilée,
Et vous montrait d'en haut ceux qui priaient en bas,
Quand je disais pour tous d'une voix étranglée,
Le Pater et l'Avé-que tous ne savaient pas !
 
Compagnons, j'ai voulu vous parler de ces choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.
 
Si parfois, dans la jungle ou le tigre vous frôle
Et que n'ébranle plus le recul du canon,
Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,
Si vous croyez entendre appeler votre nom:
 
Soldats qui reposez sous la terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : " C'est notre Capitaine
Qui se souvient de nous,-et qui compte ses morts......"
 
Capitaine Borelli
 
LE CAPITAINE DE BORELLI (1837-1906)
CHEVALIER ERRANT ET PALADIN POÈTE
Lieutenant-colonel (h) Benoît Guiffray
 
Article paru sur le site de l'Amicale des Anciens de la Légion Étrangère de Paris, Le lien ici: Capitaine Borelli
Capitaine Borelli
 
“Mes compagnons c'est moi : mes bonnes gens de guerre,
C'est votre chef d'hier qui vient parler ici
De ce que l'on ne sait pas, ou que l'on ne sait guère ;
Mes morts je vous salue et je vous dis : Merci”…
 
Qui n'a pas vibré à l'écoute ou à la lecture de ce poème du Capitaine de Borrelli, publié et republié dans plusieurs de ses ouvrages de poésie qui ont valu à son auteur de recevoir à trois reprises le prix de la poésie française de l'Académie Française (1883-1885 ; 1889-1891 et 1893-1895).
Ce poème a eu pour titre "La Légion Etrangère" et pour dédicace "A mes hommes qui sont morts" ; cette dernière deviendra par la suite le titre du poème qui a été déclamé à l'Académie Française par mademoiselle Jeanne Julia Regnault dite Bartet (1854-1941), actrice de la Comédie Française.
Voici ce qu'il est notamment dit de lui dans l'ouvrage "Feuilles d'avant la tourmente" publié chez Plon en 1917 :
"…Ce vétéran, qui a guerroyé en Europe, en Afrique, en Asie, déconcerte par son érudition et la variété de ses motifs….
…Borrelli peint la guerre comme Stendhal ou Tolstoï…la langue est toujours simple chez ce soldat…Elle possède le secret de faire partager au lecteur l'action qu'elle raconte, de lui faire vivre ce qu'il lit, au moyen d'effet brefs, soudains, qui enferment tout un monde de sensations devinées et refoulées…
 
…Mais ce qu'il a aimé par-dessus tout, ce sont ses hommes et quand il a dit cet amour il a été grand. Il a peint notre troupier "mal habillé, mal coiffé, mal chaussé, seulement avec, dans le rang, un éclair à la hauteur des yeux"…
 
"Tourné vers le côté d'où le péril viendra
Il lui jaillit du cœur trois mots : Quand on voudra !"
 
…Ce qu'il a aimé par-dessus tout, ce sont ses hommes et quand il a dit cet amour, il a été grand…
 
 
… Le soldat que Borrelli préfère entre tous, c'est naturellement celui qu'il a commandé le plus longtemps, avec qui il se sent en complète harmonie, grâce à qui il a accompli ses plus mémorables faits d'armes, le soldat de la Légion Etrangère
 
"...nu, affamé, sans feu ni lieu, ni espérance..."
 
…Par son oeuvre, et par sa vie, par ses qualités et ses défauts, Borrelli s'apparente aux chevaliers errants, aux paladins poètes qui traversèrent, épris de belles passes d'armes et de vers délicats notre Moyen-Âge…
…Il a différé de la plupart des auteurs de son temps, par son goût et sa parfaite compréhension de l'époque "… où la mort frappait d'assez près pour que le mourant la vit belle et qu'elle vit le mourant sourire…" ( Préface de l'ouvrage "Arma").
 
"On cache n'est-ce pas ? la chose qui vous navre
- J'ai laissé, reposant sur son oreiller vert,
Le bel officier blanc dormir à découvert :
- Et j'ai mis mon mouchoir sur les pieds du cadavre"
 
(Extrait du poème "Tué", souvenir du 5 juin 1859)
 
 
Dix sept ans dans la Cavalerie
 
Le vicomte Emmanuel Raymond de Borrelli est né le 25 décembre 1837, dans le château du marquis de Brayas, son grand père maternel, à Taillon en Gironde, dans l'arrondissement de Bordeaux, fils de Charles Hyacinthe Jules de Borrelli, lieutenant-colonel au 7ème Léger, futur général de division, et de Anne Françoise de Bryas.
 
 
Etant étudiant à Paris, le 4 novembre 1856, il s'engage dans l'Armée française pour rejoindre l'Ecole Impériale de Saint Cyr. Il est ainsi décrit : "Cheveux châtains, front haut, yeux bleus, nez fort, bouche moyenne, menton rond, visage ovale et taille 1,67m". Borrelli se distingue par ses résultats aux examens ce qui lui vaut d'être nommé 1ère classe puis caporal un an après.
 
Sous-lieutenant le 7 septembre 1858, à sa sortie de l'école, il est affecté dans la cavalerie, au 2ème Régiment de Chasseurs où il sert durant près de dix sept ans comme lieutenant (décembre 1863), capitaine (août 1868), capitaine adjudant major (février 1870) puis de nouveau capitaine (avril 1872).
 
Durant cette première partie de sa vie d'officier, il participe à la campagne d'Italie : à la bataille de Solférino, chargeant à la tête de son peloton, il est grièvement blessé d'une balle qui lui traverse la poitrine, le 24 juin 1859. La croix de chevalier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur lui est remise le 5 juillet suivant mais il ne se remet pas complètement de cette blessure dont il aura des séquelles le restant de sa vie.
 
Plus tard, "le Gaulois" du 20 février 1890 publiera ce poème écrit par le Capitaine de Borrelli sur l'entrée à Milan du 2ème Corps d'Armée dont les 1er et 2ème Régiments Etrangers :
 
TRIOMPHE
Souvenir des 8-9 juin 1859
 
"Jamais je n'ai vu tant de fleurs que ce jour-là !
- En vainqueurs, dans Milan évacué la veille
Nous entrions ; alors, de vrai, c'était merveille
Ce que l'on nous aimait ! - Le soir, à la Scala,
Ballet de circonstance ; et la salle croula
Quand sur la fin, parut, le képi sur l'oreille
L'Etoile de la danse en pantalon groseille.
- L'inoubliable nuit, et l'étrange gala !
 
Partout, du bas en haut, l'antithèse suprême
D'un front bandé de linge auprès d'un diadème,
Et des bras en écharpe à côté des bras nus ;
Tandis que, s'ennuyant de ces apothéoses,
Nos bons chevaux, gardés par les premiers venus,
Broutaient, faute de mieux, des montagnes de roses."
 
Pendant de la guerre franco-allemande de 1870, Borrelli se distingue de nouveau. Il participe vaillamment à la reconnaissance sur gross-Rossell, aux batailles de Borny, de Rézonville, de Saint-Privat-la-Montagne, de Noisseville et de Servigny puis combat aux avant-postes durant le siège de Metz, dans la plaine de Ladonchamps.
 
Fait prisonnier de guerre à Metz, le 29 octobre 1870, interné à Francfort sur le Main, en Allemagne, il est libéré le 17 mars 1871. Moins de quinze jours après, il est de nouveau en campagne, du 30 mars au 26 mai 1871, pour participer avec l'armée de Versailles aux combats contre la "Commune de Paris" en révolte.
Il est nommé officier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur le 24 juin 1871
 
Bien que noté comme étant un très brillant officier appelé à un grand avenir, son mauvais état de santé et d'autres motifs, notamment familiaux, l'obligent à quitter l'Armée : il donne sa démission en avril 1874. Marié depuis le 27 mai 1872 et entré dans la vie civile, le capitaine de Borrelli est toutefois nommé, le 28 janvier 1876, lieutenant-colonel dans l'armée territoriale, au 18ème Régiment Territorial de Cavalerie jusqu'au 30 mars 1880.
 
Il n'en a pas pour autant terminé avec le service actif car le 30 juillet 1883, à sa demande, le Vicomte de Borrelli (1) est admis à servir avec le grade de "capitaine à titre étranger" au 1er Régiment Etranger où il va servir en Algérie, au Tonkin puis de nouveau en Afrique durant cinq ans.
 
"Et ma pitié fidèle, au souvenir unie
Va du vieux Wunderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !
 
D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive où je vous ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés"…
 
C'est âgé de 46 ans, après 19 ans de services, 4 campagnes et une blessure grave dont il garde de nombreuses séquelles que, sur sa demande, le Capitaine de Borelli est admis à servir dans les rangs de la Légion Etrangère avec le grade de "capitaine à titre étranger" par décret du Président de la République daté du 30 juillet 1883.
 
 
En Algérie 1883-1884
 
Affecté au 1er Régiment Etranger, il rejoint son corps en Algérie le 15 septembre de la même année prenant aussitôt la commandement de la "Compagnie Montée de Geryville" qu'il mène d'une manière très vigoureuse comme précisé dans ses notes.
De cette période, il nous a laissé un témoignage en vers :
 
LES HONNEURS
Souvenir du 10 janvier 1884
 
Dans le pays des Ksours (3), par un froid inhumain
Nous luttions contre un vent qui coupait la figure,
Quand nous vîmes des blocs, d'assez funèbre augure,
Empilés sur un tertre, à gauche du chemin.
 
On se souvient là-bas, comme à leur lendemain,
De certains deuils anciens dont vous n'avez plus cure ;
C'était le lieu précis d'une tuerie obscure :
Bou-Bekr(4). - Et notre chef mit l'épée à la main.
 
La colonne fit halte, et front.- Dans la rafale
La sonnerie " Aux champs " s'envola, triomphale.
On rendit les honneurs. Notre vieux commandant
 
Salua largement du sabre ; et puis, en route !
- C'est assez difficile à dire, et cependant
J'avais, presque, les yeux… - Ce vent aigre, sans doute.
 
Grande Revue, 1er Juillet 1888
 
 
Au Tonkin 1884-1885
 
Un Bataillon du 1er Régiment Etranger à deux compagnies débarque au Tonkin en avril 1884. L'une d'elles est commandée par le Capitaine de Borelli.
 
Le 1er janvier 1885, la Légion Étrangère se transforme en deux Régiments Étrangers à quatre bataillons. La compagnie Borelli devient 1ère Compagnie du 1er bataillon du 1er Étranger.
Aussitôt débarqué, ce bataillon est engagé aux côtés de deux autres bataillons de la Légion Étrangère, présents au Tonkin depuis un an, dans les opérations de pacification menées sous les ordres du général de Négrier contre les troupes de l'Empire de Chine et les Pavillons Noirs organisés en sociétés de pirates. La citadelle chinoise de Tuyen-Quang qui a été prise par nos troupes le 31 mai, est attaquée le 10 octobre par les Chinois. Ces derniers sont repoussés mais ils organisent aussitôt le siège ; l'encerclement se referme complètement y compris sur la rivière Claire seule voie d'accès rapide.
 
Le 16 novembre, une colonne de secours placée sous les ordres du Colonel Duchène, remonte le fleuve Jaune et la rivière Claire avec des renforts et un approvisionnement important à bord de jonques escortées de canonnières de la Marine Nationale. Les deux compagnies du 1er Régiment Étranger constituent le gros du renfort.
 
Le 18 novembre, les troupes débarquent à 8 kilomètres. en aval de Yuoc pour dégager cette position qui verrouille le passage en direction de Tuyen-Quang; elle est tenue par l'adversaire. L'assaut est donné le lendemain avec succès ce qui permet de nettoyer les environs de la citadelle avant d'y pénétrer.
Le Capitaine de Borelli sera cité à "l'ordre du jour" du Corps Expéditionnaire au Tonkin le 18 décembre "pour s'être particulièrement distingué par la vigueur et l'entrain avec lequel il a enlevé sa compagnie dans le mouvement tournant qui a décidé le succès du combat de Yuoc"
 
Second siège de Tuyen-Quang, 23 novembre1884 - 3 mars 1885
Image d'Epinal du siège de Tuyen-Quang
La relève de la garnison est aussitôt organisée et la colonne Duchène repart le 23 novembre.
La nouvelle garnison compte 14 officiers ainsi que 598 sous-officiers et hommes de troupe dont les 1ère et 2ème compagnies du 1er Etranger. Le Commandant Dominé commande la place forte. Il fait immédiatement multiplier les défenses et construire un blockhaus à 300 mètres. de la citadelle.
Le 31 décembre les troupes chinoises fortes de 4.000 hommes attaquent de toutes parts avec violence mais sont repoussées. Commence alors un second siège ; des tranchées encerclent peu à peu complètement la place forte qui est ensuite attaquée au moyen de mines creusées sous terres et de contre-mines organisées intelligemment par le Sergent du Génie Bobillot qui est blessé mortellement au cours du siège. L'artillerie chinoise soumet la citadelle à des bombardements quotidiens suivis d'assauts toujours repoussés et de brèches toujours colmatées. Le Capitaine de Borelli se souvient :
 
LÀ-BAS
Souvenir de février 1885
 
"A Monsieur le colonel Dominé
Nous sommes au rempart, la nuit. Il pleut. Gluante
Est la terre où le pied glisse mal affermi ;
L'odeur fade des morts recouverts à demi
 
Nous arrive du bas de la brèche béante.
 
Des jurons suppliants passent dans l'air, parmi
Les plaintes des blessés qu'exaspère l'attente ;
On sent venir l'assaut. Va pour l'assaut, contente,
Ma troupe de son mieux recevra l'ennemi.
 
- Et je rêve d'un nid tout plein de chères choses,
Où flotte le parfum d'une femme et des roses,
Où des tapis profonds assourdissent les pas ;
Je rêve d'une voix qui chante un peu ; Je rêve
A cette même voix se faisant rauque et brève…
- Nom de Dieu ! les voila qui montent : tirez bas."
 
 
3 mars 1885 levée du siège
 
Le 28 février à huit heures du soir, la colonne qui vient débloquer Tuyen-Quang annonce son approche par des fusées qui sont très bien vues de la citadelle.
 
Le 3 mars, la colonne de secours progresse plus vite, après une nuit de fusillades continues. Au petit jour, les patrouilles de la citadelle constatent le départ des troupes chinoises mais, voulant pénétrer dans une casemate, un tirailleur tonkinois est tué, un autre blessé. La section de Légion qui forme réserve intervient aussitôt, conduite par le capitaine de Borelli, commandant la compagnie à laquelle appartient cette section.
Le capitaine s'approche de l'entrée de la casemate lorsque soudain l'un de ses hommes le devance, c'est le légionnaire Thiébald Streibler qui tombe mortellement blessé d'une balle en pleine poitrine sauvant ainsi le capitaine. Ce dernier, fait aussitôt neutraliser toutes les issues puis enfoncer la toiture. Les légionnaires peuvent ainsi atteindre cinq chinois retranchés là qui meurent les armes à la main sans vouloir se rendre.
A deux heures de l'après-midi, le général en chef et le brigadier Giovaninelli arrivent à Tuyen-Quang.
 
Streibler (matricule 6.917, d'origine alsacienne, natif de Mertzwiller) est le dernier légionnaire tué durant le siège ce que n'oubliera jamais de Borelli qui par la suite dédicacera ainsi l'ode "A mes hommes qui sont morts" :
 
"Très particulièrement je dédie ceci à la mémoire de Thiébald Streibler qui m'a donné sa vie le 3 mars 1885"
 
Le Capitaine de Borelli est cité une seconde fois le 22 mai par ordre général n° 4 du Corps Expéditionnaire pour s'être particulièrement distingué au siège de Tuyen-Quang : "Bravoure chevaleresque ; a par son entrain et sa présence constante aux postes les plus dangereux, exalté la valeur morale de la troupe qu'il commandait".
Les pertes de la garnison sont de 56 morts (y compris ceux décédés de leurs blessures par la suite) dont 48 légionnaires, et 148 blessés. La garnison a tenu sans faillir durant 3 mois et 36 jours face à 10.000 combattants chinois.
 
Pour la Légion Etrangère, Tuyen-Quang est le Camerone de l'Extrème-Orient. Ce fait d'armes glorieux est évoqué dans la première strophe de son chant de tradition : "Le Boudin".
 
 
"Avant le silence", son dernier ouvrage
 
Son état de santé se détériorant, le Capitaine de Borelli quitte le Tonkin en juillet 1885 ; et placé en non-activité pour infirmités temporaires puis affecté au 3ème Régiment de Zouaves en Algérie, du 17 août 1888 au 3 octobre 1889 avant d'être admis d'office à la retraite en 1891.
Il sert de nouveau dans l'Armée Territoriale avec le grade de lieutenant colonel jusqu'au 1er janvier 1902. "Avant le silence" regroupe ses deniers poèmes. Ils évoquent la fin d'un homme qui a connu une vie bien mouvementée.
 
"Emmanuel, Raymond de Borelli, officier d'Infanterie en retraite, officier de la Légion d'Honneur, époux de Armande Gabrielle Marie d'Angosse, est décédé le 10 mai 1906 à quatre heures du soir en sa demeure à Versailles, au n° 22 de la rue Magenta".
Il était titulaire des médailles d'Italie, du Tonkin et officier d'Académie.
Il avait reçu la médaille de la Valeur militaire de Sardaigne, était chevalier de l'Ordre Pontifical de Saint Grégoire-le-Grand, décoré de l'ordre de Charles III d'Espagne, fait commandeur de l'ordre du Cambodge, commandeur de l'Ordre de Saint Sylvestre, officier de 3ème classe du Nicham-Iftikar et officier du Dragon d'Annam."
 
 
Lieutenant-colonel (h) Benoît Guiffray
 
Notes
 
(1) Borelli : Tous les documents originaux consultés y compris son acte de naissance et toutes les pièces de son dossier d'officier portent cette orthographe mais nous avons aussi trouvé dans des écrits le concernant y compris dans le "Livre d'or de la Légion Etrangère" et les annuaires des officiers de l'époque : Borelli, Boreli, Borrelly

Fontenay-sous-Bois : Thierry Marx, le roi de la cuisine moléculaire au Fort de Nogent

Publié le 18.03.2014


Le chef étoilé Thierry Marx viendra cuisiner pour le public lors de la kermesse de Camerone, qui aura lieu les 30 avril et 1er mai prochains, au Fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois. Aux fourneaux, il sera accompagné par ses élèves cuisiniers afin de préparer un barbecue géant, dont le menu est, pour l’instant, tenu secret. Le «Top Chef», spécialiste de la cuisine moléculaire, est le parrain officiel du Groupement de Recrutement de la Légion Étrangère (GRLE) depuis la célébration de Camerone l’année dernière.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Gli svizzeri nelle trincee sul fronte franco-tedesco

Di Mathieu van Berchem, swissinfo.ch
Parigi
16 marzo 2014

Una colonna francese in marcia verso l'inferno di Verdun (AFP)

Migliaia di svizzeri hanno combattuto sul versante francese durante la Prima guerra mondiale, scoppiata un secolo fa. Tra questi, Blaise Cendrars, Valdo Barbey e Edouard Junod, che hanno lasciato alcune testimonianze impressionanti delle loro esperienze sul fronte occidentale.

28 settembre 1915. Nel nord della regione francese della Marna, il 2 ° reggimento della Legione straniera lancia un attacco alla fattoria Navarino, nelle mani delle truppe tedesche. Verso le 15:30, sotto la pioggia battente, il caporale Sauser è mitragliato dalla fanteria tedesca. Perde il suo braccio destro.

"Un braccio umano grondante di sangue, sezionato sopra il gomito, la cui mano, ancora viva, grattava il suolo con le dita, come se volesse mettervi delle radici”, racconta Sauser, alias Blaise Cendrars, nel suo libro “La mano mozza”.

Quando il poeta Cendrars conclude la sua guerra nel dolore, altri svizzeri vivono l’inferno nelle pianure della regione della Champagne. Quello stesso 28 settembre, alcune trincee più lontane, il capitano Edouard Junod invia una lettera a sua sorella. "Scrivo nel buio. La giornata era terribile. Avanziamo lentamente. L'avversario è duro, la sua artiglieria mirabilmente servita ci abbruttisce con un 140 asfissiante. Non vi è tregua, né di giorno né di notte. Piove. Alcune schiarite. Un sole pallido. Tremiamo dal freddo. Morale eccellente. Non capisco come sto ancora in piedi".

Nel pomeriggio, il ginevrino Junod cade, “fulminato dai proiettili delle mitragliatrici tedesche nascoste nel bosco", racconterà il giornalista Paul Seippel. Morto a 40 anni, dopo una guerra breve, ma di inaudita violenza.

La guerra sanguinosa delle trincee

Nella nuova "Encyclopédie de la Grande Guerre” (edizioni Tempus), lo storico Stéphane Audoin-Rouzeau descrive bene la nascita della guerra di trincea.

Nel settembre 1914, dopo la battaglia della Marna, “esausti per gli immensi sforzi delle settimane precedenti, i soldati scavano spontaneamente dei buchi nel suolo per proteggersi dai proiettili. Progressivamente interconnessi, i singoli buchi formano poi la prima linea delle trincee. La fanteria tedesca, meglio addestrata per le fortificazioni in campagna, sembra aver dato l'esempio nella costruzione delle trincee. Gli 'alleati' rimproverano poi ai tedeschi di aver degradato le modalità belliche dello scontro guerriero”.

Nella guerra delle trincee, i belligeranti sono separati da una zona di estremo pericolo, la terra di nessuno. La guerra diventa essenzialmente difensiva. Gli stati maggiori dell’esercito francese e tedesco lanciano degli assalti per rompere il fronte delle trincee avversarie, per lo più senza successo, almeno fino al 1918.

Un volontario, un mercenario

Un mondo separa Cendrars da Junod. Lo scrittore nato a La Chaux-de-Fonds si è arruolato volontario. Nell’agosto 1914 pubblica un appello tragicamente preveggente sulla stampa parigina. "Gli amici stranieri della Francia sentono il bisogno darle una mano". Cendrars si arruola e parte per combattere nelle regioni dell’Artois e della Champagne.

Junod è un mercenario, secondo la vecchia tradizione militare svizzera. Ufficiale nell'esercito elvetico, si arruola nella Legione straniera e partecipa alle campagne francesi in Marocco, Tonchino e Madagascar. È un duro. Il suo contemporaneo Albert Erlande lo descrive nel maggio 1915, durante la sanguinosa battaglia di Artois: "Il capitano Junod, con un piede sul gradino di una scala scavata con una vanga, una sigaretta russa in bocca, una frusta in mano, uno sguardo che elettrizza la compagnia, ordina con voce soave: "Avanti, ragazzi! Coraggio!".

Junod muore, per nulla o quasi. L'offensiva nella Champagne lanciata dal generale Joffre, comandante dell’armata francese, si traduce in un'avanzatata di ... 4 chilometri. Il costo umano è terrificante. L'esercito francese deplora 28’000 morti, 98’000 feriti, 53’000 prigionieri e dispersi.

Letteratura

Valdo Barbey, "Soixante jours de guerre en 1914", edizioni Bernard Giovanangeli, 2004.

Binet-Valmer, "Mémoires d'un engagé volontaire", edizioni Flammarion, 1918.

"Édouard Junod, capitaine à la Légion étrangère (1875-1915)", lettere e ricordi raccolti da Paul Seippel, Parigi, 1918.

Da ogni regione svizzera

Quanti sono gli svizzeri arruolati nella Legione straniera? "Formavano sempre un po’ più di un terzo dei reggimenti stranieri", scrive nel 1916 Gauthey des Gouttes, presidente del comitato degli svizzeri al servizio della Francia, secondo il quale il loro numero si situa tra 2’500 e 3’000 uomini.

Dopo la dichiarazione di guerra, centinaia di svizzeri affluiscono a Parigi , al Café du Globe, boulevard de Strasbourg, che funge da luogo di reclutamento. "Dal pastore protestante al cameriere, dallo studente al contadino", i volontari svizzeri giungono in massa, si entusiasma Gauthey des Gouttes. "Conosco, da parte mia, oltre 800 volontari con i quali ho scambiato della corrispondenza, 300 provenienti dalla Svizzea tedesca e 500 da quella francese e italiana".

Perché così tanto entusiasmo? Gauthey des Gouttes ne attribuisce la ragione alla “violazione del Belgio" da parte dell'esercito tedesco, "perché lasciava temere una prossima violazione della Svizzera”. A coloro che accusano questi volontari di aver tradito la neutralità svizzera, il francofilo risponde. "Alcuni sono venuti, disgustati da certi atteggiamenti germanofili emersi in Svizzera”.

Valdo Barbey: soldato, pittore e scrittore
(DR)

Un "gioiello", il diario di Barbey

Tra gli svizzeri che combattono dal lato francese vi sono anche alcuni naturalizzati. Hanno perso il passaporto con la croce bianca, ma mantengono forti legami con il loro paese di origine. Valdo Barbey ha 34 anni quando scoppia la guerra. Nato nei pressi di Yverdon, parte a Parigi per seguire la scuola delle Belle Arti. Nel 1914 il giovane pittore viene incaricato di disegnare le uniformi del nemico. Vuole battersi e alla fine di ottobre il suo desiderio è esaudito. Barbey viene inviato al fronte, nella regione del Pas-de-Calais.

Il suo diario, pubblicato nel 1917 sotto lo pseudonimo di Fabrice Dongot, racconta la vita quotidiana nelle terribili trincee. 26 ottobre 1914: "A un metro di distanza dalla nostra trincea si trovano quattro tombe, con una croce su cui è stato posto un képi. Sono le tombe di quattro sciagurati, uccisi da una bomba nel seminterrato di una casa”.

2 novembre: "Le mitragliatrici tedesche ci cospargono di pallottole, che passano sopra di noi. Alla mia sinistra sento urlare: ‘Oh mamma!’. Poi, silenzio". 1° dicembre: "Viene ordinato di inserire le baionette e di passare all'attacco ( ... ) Siamo ora nella zona spazzata dalle pallottole: dzing, dzing, dzing. Alcuni cadono. Corriamo, saltiamo, alcuni gridano, altri ridono”.

In questa lotta fino alla morte per pochi metri di terreno, i valori umani non sono completamente scomparsi. Dopo essere entrata in una trincea piena di cadaveri nemici, la sezione Barbey seppellisce i morti, mentre piovono le bombe. "Scavare non è niente, la cosa più dura è di trasportare tutti questi poveri corpi mutilati fino alla tomba”.

Colpito da due pallottole alla testa e alla spalla, Barbey viene evacuato dalla zona di combattimento e poi rilasciato nel 1916. Quando, alla fine degli anni '20, l'ex soldato e storico Jean Norton Cru raccoglie delle testimonianze della guerra, si entusiasma per il diario di Barbey. “Un puro gioiello ( ... ) Leggendo questo diario, mi chiedo sempre se è stato eguagliato da altri ritratti della vita quotidiana dei soldati al fronte”.

L'avventuriero Binet-Valmer

Mentre Barbey è sobrio e preciso nel descrivere i combattimenti, il ginevrino Binet-Valmer racconta gli eventi con una ricerca stilistica. Al momento della dichiarazione di guerra, lo scrittore di 39 anni ha già pubblicato una dozzina di libri. Chiede la nazionalità francese e fa di tutto per essere arruolato nella brigata del generale Trentinian, che incontra nei ristoranti eleganti del Bois de Boulogne.

Trentinian non lo vuole, ma Binet-Valmer non demorde e riesce a farsi prendere come scudiero del generale. Promosso sotto-tenente, il ginevrino vive la sua guerra da scrittore-giornalista. Racconta le sue gesta in venti episodi trepidanti, per i lettori del “Journal”.

Lo storico Norton Cru non nutre grande stima per questo tuttofare. "Binet-Valmer era un vero moschettiere, voleva vivere tutte le avventure della guerra. E vi è riuscito, senza voler limitarsi però all'avventura più comune, più essenziale, quella della fanteria.

Un giudizio un po' troppo severo: Binet-Valmer vive da vicino i combattimenti di Ethe (Belgio) nell'agosto 1914. E per finire viene ferito nella battaglia di Malmaison, nel mese di ottobre 1917.

Traduzione di Armando Mombelli

Jérémie Guez – Le dernier tigre rouge

Par 19 mars 2014

Éditions10-18
Prix : 7,10 € - ISBN : 978-2264061072 – Parution le 3 avril 2014
www.10-18.fr

 

ÉVÉNEMENT : Jérémie Guez rejoint la collection Grands Détectives avec un roman ambitieux qui traite de la période occulté de l’histoire : l’échec de la légion étrangère en Indochine, à la manière de Francis Ford Coppola et de son Apocalypse Now.

Mars 1946. L’acheminement des troupes françaises vers l’Indochine s’accélère. Tous les navires disponibles sont chargés d’amener les militaires français vers l’Asie du Sud-Est pour reprendre cette zone capturée par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers partants : les régiments de la Légion Étrangère. Jamais, depuis la création de ce corps d’exception, la Légion n’a été composée d’un ensemble si hétérogène : anciens nazis, résistants de tous les pays d’Europe et mercenaires du monde entier. On y trouve aussi bien des blancs-becs formés à la hâte à Sidi-Bel-Abbès que des vétérans, des professionnels de la guerre qui ont combattu aux quatre coins du monde… Encore meurtri par la mort de sa femme enceinte et par son expérience de résistant, Charles Bareuil ne peut pas reconstruire sa vie en France. Il cherche le combat pour oublier sa lâcheté et son manque d’engagement des premières heures. Charles s’engage donc pour la Guerre d’Indochine au sein du 3e Régiment Étranger de la Légion. Mais cette guerre absurde va rapidement devenir une guerre personnelle pour Charles, lorsqu’il décide de mener son enquête sur un mystérieux tireur d’élite servant derrière les lignes ennemies… qu’il soupçonne d’être un ancien camarade passé du côté Viet Mihn.

Jérémie Guez a 25 ans et vit à Paris, où il se consacre à l’écriture de romans et de scénarii. Du vide plein les yeux est son troisième roman après Paris la nuit et Balancé dans les cordes (Prix SNCF du polar).

Extraits de propos recueillis auprès des Éditions 10-18 :
Après trois romans noirs sur Paris et de sa banlieue, vous vous lancez dans le polar historique. Pouvez-vous nous dire pourquoi avoir choisi l’Indochine ?

Parce que c’est un formidable théâtre dramatique, un conflit qui brasse énormément de choses. Tout d’abord la grande histoire, en étant une des premières guerres de décolonisation, un affrontement d’une complexité inouïe avec une dimension presque fraternelle entre ceux qui s’opposent. Derrière ça, il y a évidemment le destin d’hommes, emportés par ce souffle, qui débarquent à l’autre bout de la planète, dans un pays qui ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent, pour faire la guerre. Une terre dont ils vont souvent tomber amoureux… Je me suis intéressé en particulier au sort des légionnaires qui qui se sont retrouvés là-bas et qui ont combattu pour la France.

Qui est Charles Bareuil, le personnage central de votre roman, un légionnaire ?

Charles Bareuil est un ancien résistant qui culpabilise de ne pas avoir lutté plus tôt contre les Allemands. Il a quitté la France pour la Yougoslavie. en suivant la femme qu’il aimait. Mais elle a été tuée par les oustachis là-bas. Bareuil a donc été rattrapé par la barbarie nazie et, depuis porte en lui la responsabilité de la mort de cette femme. La guerre est devenue son métier, aussi, pour fuir ses démons, il décide de s’engager pour l’Indochine plutôt que de reprendre une vie normale après la Libération. Il entre dans la légion ; s’il y trouve d’anciens résistants dans la Légion ; il doit aussi apprendre à pardonner puisqu’il est amené à se battre aux côtés de ceux qui étaient ses ennemis hier…

Engagement N°102 printemps 2014

 

"Ich bin im Krieg zum Kriegsgegner geworden"

22.03.2014

Johann Weber war sechseinhalb Jahre in der französischen Fremdenlegion. Die Erinnerungen an Indochina und Algerien lassen den jetzigen Muckentaler nicht los.

Mit 17 Jahren ist Johann Weber in die Fremdenlegion mehr gestolpert als bewusst eingetreten. Diese Zeit habe

sein ganzes Leben verändert, sagt der 79-Jährige heute. Foto: Brinkmann

Von Ursula Brinkmann

Muckental. "Centquatredeuxcentdouze": 104.212. Seine Marticule, seine Erkennungsnummer bei "La Légion étrangère", kann Johann Weber noch auf Französisch nennen. Sonst ist ihm von der Sprache der Nachbarn kaum etwas in Erinnerung. Französisch ist die Sprache der Fremdenlegionäre. Sie sind Soldaten des französischen Heeres. Weber war einer von ihnen. 1952 war der damals 17-Jährige, mit Mutter und Bruder aus dem ehemaligen Jugoslawien nach Deutschland gekommen, in Landau in die Aufnahmestation für Fremdenlegionäre geraten - "mehr aus kindlicher Neugier und Dummheit", wie er heute sagt. Mit anderen jungen Männern habe er sich herumgetrieben, "dann gab's kein Zurück mehr."

Noch heute wirbt die Fremdenlegion (auch auf Deutsch): "Abenteuer jeden Tag - die Fremdenlegion bietet Ihnen eine neue Chance für ein neues Leben." Auf einen frisch gebackenen Bäckergesellen im Nachkriegsdeutschland mussten derartige Verheißungen verlockend geklungen haben. Von Landau ging es nach Straßburg, Marseille, Oran in Algerien. Doch in Webers Familie wusste niemand, wo der Junge abgeblieben war. "Die haben erst später übers Rote Kreuz erfahren, worauf ich mich eingelassen habe."

"In der algerischen Hafenstadt wurden wir drei Monate lang ausgebildet." Schießen, Kämpfen, Orientierung im Gelände. Totaler Gehorsam, voller Körpereinsatz bis zum Umfallen. Aber auch von Anfang an Kameradschaft. Das ist Hans Weber bis heute gegenwärtig. "Ich habe immer gesehen, dass ich gute Kumpel hatte." Der Schimanski aus dem Ruhrpott sei ein Pfundskerl gewesen, erzählt Weber am Küchentisch seines Hauses am Ortsausgang von Muckental, obwohl der was auf dem Kerbholz hatte. "Aber ich hab' nie danach gefragt." Neues Leben... Schimanski ließ es für die Legion.

Gute Kameradschaft sicherte das eigene Überleben. "Jeder Fremdenlegionär ist Dein Waffenbruder" lautet der zweite Artikel des Ehrenkodex. Das begriff Weber immer mehr, je länger er in der Legion war. Nach der Ausbildung und 23 Tagen auf einem Schiff wurde es in Indochina ernst. In einem brutalen Unabhängigkeitskrieg der Viet Minh gegen die französische Kolonialmacht spielten die Fremdenlegionäre eine wichtige Rolle. "Wir Legionäre waren die Frontkämpfer, die für die haarigen Sachen", beschreibt Weber im Rückblick den Einsatz. Er hatte nur im Kopf, "lebend da raus zu kommen." 18 Monate überstand er - sogar ohne Verletzung oder Krankheit.

Das Kämpfen, das Töten, das Sterben - Weber war als Kind in "diesem blöden Krieg aufgewachsen" - es ließ ihn kalt, musste ihn kalt lassen, wollte er nicht durchdrehen, "vor die Hunde gehen", wie er es an Kameraden selbst miterlebte. Im Rückblick unauslöschlich ist auch jene Handlung, die ihm bis heute die eigene Marticule ins Gedächtnis gebrannt hat: Verlor einer der Kameraden sein Leben, so war der letzte Dienst, den man ihm erweisen konnte, das Durchbrechen der Plakette mit der Identifikationsnummer, die jeder an einer Kette um den Hals trug.

Unter Webers Erinnerungsstücken an sechseinhalb Jahre bei der Legion ist diese Kette nicht. Eine Schützenkordel, zwei Schulterzeichen, zwei Medaillen, Magazine der Legion und die gerahmte Entlassungsurkunde aus dem 5. Régiment Etranger d'Infanterie, datiert auf den 1. Januar 1959. Schlimm sind die Erinnerungen an seine Zeit in Algerien, wo das französische Militär gegen die algerische Unabhängigkeitsbewegung FLN von 1954 bis 1962 kämpfte. Da sei es rundgegangen, spart der Kriegsveteran Details lieber aus. "Das war ein Krieg gegen ein Volk, das uns hasste." Ein erbarmungsloser Krieg gegen die Zivilbevölkerung, gegen Frauen, Kinder, Alte. Ganze Dörfer habe man angezündet. Auf den Küchentisch in Muckental tropfen Tränen.

"In diesem Krieg bin ich zum Kriegsgegner geworden." Johann Weber versuchte in Nordafrika, so gut es eben ging, "zivile" Aufgaben in der Legion zu kriegen: Kartoffeln schälen oder das Casino putzen. "Aber abhauen, das kam für mich nicht in Frage." Das hätte gegen die eigenen Ehr- und Disziplinvorstellungen verstoßen. Heute sagt er über die Zeit von 1952 bis 1959: "Die Legion hat mein ganzes Leben verändert." Gewissermaßen hat Weber den dritten Artikel des Ehrenkodex im zivilen Leben auf persönliche und bescheidene Weise umgesetzt: "Du hältst die Traditionen in Ehren, dienst mit Treue Deinen Vorgesetzten. Disziplin und Kameradschaft sind Deine Stärke, Mut und Ehre sind Deine Eigenschaften."

Hintergrund

Entgegen vielfacher Annahme handelt es sich bei der Fremdenlegion nicht um eine Söldnertruppe, sondern um freiwillige Soldaten auf Zeit des französischen Heeres. Die längste Zeit seit ihrer Gründung im Jahr 1831 diente die Truppe der Eroberung und Absicherung der Kolonien Frankreichs. Nach dem II. Weltkrieg waren Fremdenlegionäre stark eingebunden in die Konflikte der Dekolonisation in Indochina (heute Vietnam, Laos und Kambodscha) und Algerien. Das vom II. Weltkrieg zerstörte Westdeutschland entwickelte sich zum Hauptlieferanten an Soldaten. Das (eigentlich definierte) Maximum von 20 Prozent Anteil einer Nationalität stieg bis über 50 Prozent an. Doch nicht für Frankreich, sondern für einen abstrakten Ehrbegriff, für vage Ideen von einem zweckfreien Soldatentum und für die Legion, die Heimat und Familie ersetzte, zogen die Elitesoldaten an die Front. Heute, so weist es die Homepage in 15 Sprachen aus, besteht die Légion étrangère aus insgesamt 7699 Mann. Der Eingangssold beträgt 1043 Euro/Monat bei freier Unterkunft und Verpflegung. Er steigert sich nach Dienstgrad, Zugehörigkeit und Einsatzort bis zu 4818 Euro. Die Selbstdarstellung "Abenteuer jeden Tag" und die "neue Chance auf ein neues Leben" verfängt. Männer aus 136 Ländern dienen derzeit und "konstruieren sich eine außergewöhnliche Zukunft, in der Ehre und Treue grundlegende Werte" sein sollen.

Au Service de la France Les Volontaires Étrangers de 1914

Vendredi, 21 Mars 2014 20:11

Les Archives Fabuleuses de l’Armée Française La Légion Étrangère

 
 

Pévisions d'activités

Dernières Infos