19000324 - Le Progrès de Bel-Abbès - Le départ des légionnaires

 

Le départ des légionnaires

 

Comme nous l'avions annoncé, le départ du bataillon de la Légion pour Madagascar a eu; lieu jeudi dernier.

Dès 81/2,' après le salut au drapeau dans la cour du quartier, le bataillon quitte la caserne, précédé d'un escadron de spahis suivi par la musique de la Légion : viennent ensuite M. le Lieutenant-colonel Cussac, son état-major, les compagnies partantes, les
légionnaires restants en garnison, M. le Colonel Billet, l'état-major et le 2e Régiment de Spahis.

Sur tout le parcours que devait effectuer nos braves légionnaires, se trouvait massée la population, désireuse de manifester une fois de plus sa sympathie à l'égard des magnifiques régiments qui composent la garnison.

Sur les quais de la gare se trouvaient réunies les autorités civiles et militaires, de nombreux officiers, les membres de la presse, etc.

Les dames de France, ayant à leur tête leur dévouée présidente Mme Peret, ont distribué aux militaires partants des cigares et des cigarettes. De magnifiques bouquets ont été offerts aux officiers.

A 9 h. 1/4, le train spécial comprenant 36 voitures s'ébranlait au milieu des acclamations des assistants, tandis que la musique jouait la marche du régiment.

Après avoir fait séjour à Oran, le bataillon s'embarquera demain, dimanche, sur le transport YUrugay, directement pour Madagascar.

Nos meilleurs vœux les accompagnent.

 

Odyssée d'un déserteur.

 

Lundi dernier a comparu devant le Conseil de Guerre d'Oran, le nommé Hociea, inculpé de désertion et d'ernport d'effets, fils dé duc autrichien Hociea, originaire dé Moravie (Bohème).

Il s'était engagé en 1889 d'ans la légion, après avoir dissipé sa fortune dans son pays et avec le désir, ayant servi 5 ans-en Autriche comme sous-pffiçiér, de faire campagne aux colonies et gagner les galons d'officier dans la légion.

Après 19 mois de service, ne pouvant obtenir de partir pour le Tonkin, ce qui était le but de son engagement, il déserta et passa au Maroc; dans ce pays il fût attaqué par des malfaiteurs et grièvement blessé.

Recueilli par une caravane, il parvint néanmoins jusqu'à Melilla, d'où il rentra chez lui. Il se remit à travailler pour l’École Polytechnique de Vienne, d'où il sortit premier, et prit une part active au mouvement des jeunes Tchèques avec son frère, qui est député de Prague.

Ingénieur, il fit de nombreuses inventions tendant à éviter les rencontres des trains et permettant l'envoi des télégrammes dans les trains en marche.

Dernièrement, étant venu à Paris pour présenter ses inventions à l'Exposition, il fut arrêté pouf désertion.

Défendu par M9 Paul Comby, du barreau parisien, Hociea a été condamné à deux ans dé prison. Les juges ont signé â l'unanimité, son recours en grâce.

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