Le rapatriement
Une nouvelle interpellation va être adressée au ministre de la guerre à la rentré si longtemps attendue des députés, M. Banc demandera pourquoi ayant des possessions aux environs de Madagascar et un hôpital splendide à l'île de la Réunion on s'est obstiné à ramener les blessés et les malades en France par une température torride qui a produit sur un seul navire de 550 passagers l'immersion de 49 cadavres, soit un dixième de son monde dans l'espace de 28 jours, durée de la traversée du Shamrock ?
Toute la presse est émue d'une pareille mesure, car outre les hommes jetés à la mer, la mortalité ne désarmant point parmi les débarqués il faut compter double au bout de quelques jours.
Le ministère va donc se trouver mitraillé de tous les côtés et la demande indispensable d'un nouveau-crédit va le culbuter très probablement...
Gare aux douzièmes provisoires encore cette année !
Madagascar
D'après des informations venues de l'étranger, le général Duchesne aurait quitté Andriba le 10 septembre avec tout son état-major pour rejoindre les deux brigades d'avant-garde en marche sur Tananarive.
La santé des troupes est raffermie par le séjour des hautes vallées où la température est plus modérée.
On compte atteindre la capitale hova aux premiers jours d'octobre; sans préjuger des événements possibles.
Le général Duchesne a, dit-on, demandé des pigeons voyageurs en France afin de créer une relation postale presque instantanée entre ta capitale et Majunga.
LA PLUME ET L'ÉPÉE - LA LÉGION ÉTRANGÈRE
LA PLUME ET L'ÉPÉE
LA LÉGION ÉTRANGÈRE
I
Hommes de plume et gens d'épée
Se tiennent en France la main.
Dans une énergique épopée,
La plume chaulera demain
Ce qu'aujourd'hui fera l'épée !
II
A la plume écrivant l'histoire
Au temps des sombres fauchaisons
Mes frères apportent la gloire
El les lauriers, rouges moissons,
Sans aucun souci de l’histoire !
III
Ils vont aux quatre coins du monde
Faire triompher nos couleurs
Ayant au cœur la foi profonde
Qui permet les rudes labeurs :
Ces soldats les premiers du monde !
IV
Si parfois après la victoire
Ils boivent, chantent, ce n'est pas
Qu'ils soient étonnés de leur gloire,
Quoique chacun de leurs combats
Soit marqué par une victoire !
V
Non, c'est qu'ils ont je gage en l'âme
Un mal secret, mystérieux
Qui les ronge et met une flamme
Quand ils n'y songent dans leurs yeux.
— L'ivresse endort l'esprit et l'âme
VI
S'ils succombent c'est pour la France
Et si pour eux la mort n'est rien ;
C'est qu'ils savent que la semence
De leur sang fait germer le bien
Aux sillons que creuse la France.
VII
Puis la plume est là pour écrire.
Tout aussi bien que polir pleurer
Sur leur mort qui les fait tant rire,
Eux qui n'ont rien à regretter
Et qui ne savent pas écrire !
A. B.
Mouvement militaire
Par ordre ministériel, un nouveau paquet va être envoyé au Tonkin pacifié.
M. le Colonel du 1er Étranger invité à composer le détachement, l'aurait ainsi formé :
Le capitaine Mathieu du 1er Étranger commandant ; le sous-lieutenant Lhérault.
Un adjudant, et 3 sergents-majors, 8 sergents, 8 caporaux, 4 clairons et 164 hommes de troupe.
Le jour du départ n'est pas encore fixé.
