18870215 - Le petit parisien - La Légion étrangère

 

 

LA LÉGION ÉTRANGÈRE

 

On sait que ceux de nos compatriotes des pays annexés qui n'ont pu opter pour la France en 1872 sont considérés comme étrangers et ne peuvent s'engager dans un régiment français.

Ne voulant pas coiffer le casque à pointe, la plupart d'entre eux, leurs vingt ans venus, ont quitté le vieux foyer familial et sont allés rejoindre la Légion étrangère qui, par ce fait, a été reconstituée il y a deux ans.

De cette Légion M, le capitaine Perret vient d'écrire une histoire curieuse à laquelle nous empruntons les faits suivants :

La Légion étrangère, depuis sa création en a pris part à toutes les guerres, grandes et petites, dans lesquelles la France a été engagée.

Formé au début pour être uniquement employé en Afrique, cet admirable corps commença par s'illustrer, pendant plus de vingt ans, dans la terrible lutte que nous avons soutenue contre les Arabes.

En 1854, dès le début de cette folle guerre que l'Empire engagea avec la Russie, la Légion fut envoyée en Crimée, où elle se conduisit de telle façon que Napoléon III, à la paix, naturalisa en masse tous les étrangers qui en faisaient partie.

Un fait entre mille. Dans la nuit du 22 au 23 mai 1855, sous Sébastopol, le bataillon de la Légion commandé par M. Martinez un Espagnol eut à subir sept assauts des Russes. A un moment donné, les retranchements ayant été détruits, M. Martinez fit empiler les cadavres les uns sur les autres, et c'est derrière cette muraille sanglante que le bataillon continua la lutte.

En Italie, la Légion combat vaillamment à Magenta. Au Mexique, elle accomplit les exploits légendaires de Camerone et de Parras. En 1870 nous la retrouvons à Orléans, à Coulmiers, à Chevilly où elle fait, comme partout ailleurs, l'admiration de l'armée entière.

Depuis seize ans, partout où la France a combattu, la Légion étrangère se trouvait là : dans le Sud-Oranais, en Tunisie et surtout au Tonkin.

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