JO Madagascar et Dépendances - 18970918
Le Gouverneur Général, continuant sa route, a quitté Tsiafahy, mardi 14, à 6 heures et 1/2 du matin. Il était accompagné par le même cortège que la veille. Il a été suivi par l'orchestre malgache et les partisans armés, au nombre de 150 environ, jusqu'à la limite du cercle de Tsiafahy. Sur tout le parcours, les populations du secteur d'Andramasina étaient accourues et formaient la haie. De distance en distance, des arcs de triomphe, faits de verdure et de fleurs, produisaient le plus gracieux effet. Les femmes rangées d'un côté, les hommes de l'autre, saluaient de leurs acclamations le chef de la Colonie puis allaient se reformer plus loin, dès que le Général les avait dépassés; à l'arrivée à Behenjy, le cortège comprenait plus de mille habitants.
Ce village, chef-lieu d'un sous-secteur (lieutenant Bregand, de l'infanterie de marine), avait été décoré d'une façon très heureuse. Ses cases, fraîchement blanchieset toutes pavoisées, émergeaient d'un véritable bouquet de verdure.
Après avoir passé l'inspection du poste, le Général s'est fait présenter les enfants des deux écoles, l'une libre, l'autre catholique.
Un enfant de la première a récité très gentiment un compliment en français, pendant que trois petites filles offraient au Général des bouquets de lilas. Les enfants de l'école catholique, dirigée par deux instituteurs malgaches, ont chanté en choeur la Marseillaise.
Leur costume uniforme réunissait les trois couleurs: toque bleue, veston blanc, culotte rouge. Ces chants exécutés avec ensemble dénotent, chez nos jeunes Malgaches, un certain sens musical. Le Général a complimenté maîtres et élèves et a fait remettre à plusieurs de ces derniers des gratifications.
Le Général s'est rendu ensuite à la pépinière, où de nombreux semis de caféier, de néflier, de manguier, de citronnier, etc. ont été faits et qui, grâce à un système d'irrigation bien compris,permettent d'espérer de bons résultats.
Un peu après une heure, le Général se remettait en route et arrivait à deux heures et quart à la limite du cercle deTsiafahy ; à ce moment, le commandant Gouttenègre, le capitaine Thévenin, commandant le secteur d'Andramasina et le lieutenant Brégand prennent congé de lui. Accompagnéde M. le capitaine Schaeffer, commandant le cercle-annexe d'Arivonimamo, du capitaine Flayelle, commandant le secteur de l'Ankaratra et du lieutenant Dérigoin, le Général a continué sa route sur Ambatolampy au milieu du même concours de populations et des mêmes démonstrations enthousiastes. Cest une suite ininterrompue d'arcs de triomphe, une haie sans fin d'indigènes de tout âge en habits de fête et présentant des petits bouquets de fleurs. Le temps est superbe, la route très bonne et la masse sombre de l'Ankaratra, couronnée par le Tsiafajavony (2.580 m.), donne au décor un cachet très original. Le pays traversé est malheureusementdénudé, aride, peu peuplé et monotone.
Le Général arrive à 5 h. à Ambatolampy.
Toute la population est rangée sur son passage en une haie immense. Le village a bon aspect.
Le fond de la vallée présente de belles rizières.
Le Général visite successivement l'école protestante française, l'école catholique française et le blockhaus où est casernée la petite garnison.
Les enfants, interrogés dans la première de ces écoles, ne possèdent encore que des notions très rudimentaires sur notre langue.
Les élèves de l'école catholique répondent avec plus d'assurance aux questions qui leur sont posées. Deux compliments, une petite scène de déclamation dénotent de réels progrès. Le Général félicite ses jeunes auditeurs du résultat obtenu, les engage vivement à s'appliquer avec ardeur à l'étude de notre langue et leur fait distribuer des gratifications.
Le Général a chargé le prince Ramahatra d'exprimer à la population sa satisfaction de la réception qui lui était faite.
Les chants et les danses se sont prolongés assez tard dans la soirée. Il y a lieu de remarquer que c'est avec une joie véritable et spontanée que les populations se portent au devant du chef de la Colonie pour le saluer à son passage et que toutes ces démonstrations n'ont pas un caractère exclusivement officiel, surtout de la part des anciens esclaves. Elles sont la manifestation, l'expression d'un sentiment sincère et réel, à un tel point, que les habitants de certains villages éloignés ont dû insister auprès des commandants de secteur pour obtenir l'autorisation de se rendre au devant du Général.
Les populations du pays traversé jusqu'ici nous sont réellement acquises et, malgré tout ce qu'on a dû leur demander pendant cette année de reconstitution et de réorganisation, elles se montrent très heureuses de notre administration.
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/10/1897
NÉCROLOGIE
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar a le regret de porter à la connaissance de la Colonie la nouvelle de la mort de M. le capitaine de Chàteauneuf-Randon du Tournel, du bataillon de tirailleurs algériens décédé à l'hôpital de Soavinandriana le 13 octobre 1897.
Né le 7 février 1856, M. de Châteauneuf était entré à l’École spéciale militaire en octobre 1876. Il en sortait avec le grade de sous-lieutenant le 1er octobre 1878. Promu lieutenant le 13 décembre 1883, puis capitaine le 11 juillet 1889, il fut envoyé en Tunisie le 19 août 1889 et y séjourna trois ans.
Le 20 décembre 1890, il était nommé capitaine adjudant-major. Hentré en France le 24 janvier 1893, M. le capitaine de Châteauneuf partait pour l'Algérie le 25 mai 1895. Le 12 juillet 1896, il était nommé chevalier« de la Légion d'honneur. Désigné pour servir à Madagascar, il s'embarquait à Marseille le 10 août 1896 à bord du Yang-Tsé et débarquait à Tamatave le 7 septembre suivant. Depuis son arrivée dans la colonie, M. le capitaine de Châteauneuf avait participé à de nombreuses opérations militaires et s'y était fait remarquer par sa bravoure, son énergie et son entrain.
Au moment où il a ressenti les premières atteintes de la maladie qui vient de l'emporter en vingt-quatre heures, il commandait le secteur de Mandialaza, dans le cercle de Moramanga.
Entré, le 12 octobre, à l'hôpital de Soavinandriana, il succombait le lendemain, 13 octobre, malgré les soins empressés qui lui ont été prodigués. M. le capitaine de Châteauneuf-Randon du Tournel était universellement aimé de ses chefs et de ses camarades, qui appréciaient, outre ses vertus militaires, sa grande affabilité, son jugement droit et sûr et ses belles qualités de cœur et d'esprit.
Les obsèques ont été célébrées hier, à 8 h. 1/2 du matin.
Le Gouverneur Général, le Procureur Général ainsi qu'un grand nombre d'officiers, de fonctionnaires et de colons y ont assisté.
L'inhumation a eu lieu au cimetière de Soavinandriana.
Sur la tombe, M. le commandant Cussac, du bataillon de la légion étrangère, a adressé un dernier adieu à M. le capitaine de Chàteauneuf et a exprimé, dans le discours suivant, les regrets unanimes que sa mort inopinée cause à tous ceux qui l'ont connu et qui ont été à même d'apprécier ses brillantes et solides qualités.
MON GÉNÉRAL,
MESSIEURS,
Permettez-moi, au nom des officiers des bataillons de tirailleurs algériens et de la légion étrangère, de vous remercier d'avoir bien voulu accompagner jusqu'aux bords de cette tombe leur camarade, le capitaine de Châteauneuf.
Entré au service le 27 octobre 1876, le capitaine de Chàteauneuf-Randon du Tournel avait été nommé sous-lieutenant le 17 octobre 1878. Il était capitaine du 11 juillet 1889 et chevalier de la Légion d'honneur du 12 juillet 1896.
Il avait successivement servi au 99e, au 38e, au 131e de ligne, au 4e régiment de tirailleurs algériens et au 2e régiment étranger.
Il était venu à Madagascar avec le bataillon de la légion, en qualité de capitaine adjudant-major.
Ne trouvant pas, dans ces fonctions, à employer l'ardeur qui l'animait, il avait, dès notre arrivée, recherché toutes les occasions de marcher contre les rebelles; c'est ainsi qu'il avait d'abord obtenu de faire partie de la colonne d'Ankeramadinika, où il commanda le groupe mobile composé de tirailleurs algériens et de tirailleurs haoussas, puis d'être placé à la tête de la 7e compagnie de tirailleurs algériens, dans la vallée du Mangoro. C'est dans cette vallée, dont l'insalubrité nous a déjà causé tant de deuils, qu'il a contracté les germes de la maladie qui devait l'emporter si brusquement.
Ayant eu le bonheur de l'avoir sous mes ordres pendant près de deux ans, j'avais pu l'apprécier.
J'ai rarement rencontré d'homme aussi séduisant. Par la délicatesse de ses sentiments et la générosité de son cœur, il avait vite conquis ceux qui l'approchaient.
Il avait toutes les qualités de l'officier : l'intelligence, la fermeté de caractère, le coup d’œil, l'entrain, le dévouement inaltérable.
Ces qualités lui ont valu, à deux reprises différentes, les félicitations de M. le Général commandant en chef le Corps d’occupation : « après la colonne d'Ankeramadinika et après la pacification de la vallée du Mangoro. »
Il a montré, devant la mort, une énergie morale rare. Il l'a vu arriver avec une résignation toute stoïque, car il a conservé, jusqu'au dernier moment, toute la lucidité de son esprit.
Il aurait quitté ce monde sans regret, s'il n'avait pensé à la douleur inconsolable dans laquelle la nouvelle de sa mort allait plonger sa pauvre vieille mère. Cette pensée si touchante a pu seule attrister ses derniers moments.
Pauvre ami ! au nom de tes chefs qui l'estimaient, au nom de tes camarades et de tes soldats qui t'aimaient, je te dis adieu !
JO Madagascar et Dépendances - 18971125
Au commencementdu mois, M. le lieutenantcolonel Septans, commandant le territoire sakalave, s'est rendu à Ambiky, où il est arrivé le 10 novembre, avec un convoi fluvial comprenant le canot à vapeur de la Tsiribihina et neuf goëlettes qui portaient un détachement de quarante conducteurs sénégalais et un approvisionnement important de vivres et de munitions.
Au passage à Tsimanandrafozana, dix conducteurs sénégalais ont été débarqués pour renforcer la garnison de ce poste, qui se trouve ainsi portée à quarante fusils.
A la suite des améliorations qui y ont été apportées récemment, le poste d'Ainbiky est établi aujourd'hui dans les meilleures conditions possibles au point de vue défensif. M. le lieutenant-colonel Septans fournit les renseignements suivants sur la situation ac- tuelle. Les environs d'Ambiky ont été dégagés par les nombreuses reconnaissances exécutées dans ces derniers temps par M. le capitaine Mazillier.
Deux bandes rebelles parcourent la vallée de la Tsiribihina entre Ambiky et Bemena. En outre, une autre bande, forte de 400 fusils, est signalée entre la Tsiribihina et le Manambolo ; c'est cette bande qui a donné le signal des derniers mouvements en se portant sur Bekopaka le 28 septembre, pour se rabattre sur Ambiky le 5 octobre. Inguereza est allé rejoindre ce groupe, qui paraît avoir son campement principal au sud du lac Kamanomby, situé à environ deux jours de marche d'Ambiky.
Les détachements de renfort commandés par MM. les capitaines Flayelle et Landeroin, qui étaient attendus par M. le lieutenant-colonel Septans et qui doivent être arrivés à destination à l'heure actuelle, permettront de tenir en respect les différents groupes rebelles de la région et de les éloigner à bonne distance de nos postes. D'ailleurs, pendant toute la durée de l'hivernage, le débordement des cours d'eau, des lacs et des marais rend le pays absolument impraticable.
Il résulte des renseignements qui précèdent que la situation s'est considérablement éclaircie dans le Ménabé.
D'autre part, M. le capitaine Mourin fait connaître que le calme est en grande partie rétabli dans la région de Maintirano, où nos postes n'ont pas été inquiété
JO Madagascar et Dépendances - 18980215
M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, a fait parvenir au Gouverneur Général les renseignements suivants sur les marches et reconnaissances qui ont été exécutées récemment par les troupes placées sous ses ordres.
Le 21 décembre, M. le capitaine Flayelle s'est mis en route, par eau, avec un détachement de légionnaires destiné, d'une part, à renforcer le poste d'Ankolofotsy, situé sur la rive droite de l'Onilahy, d'autre part, à fournir l'escorte d'un convoi de ravitaillement.
Le 22 décembre, ce convoi, constitué avec 37 pirogues réquisitionnées à St-Augustin, remontait l'Onilahy jusqu'à Ilandza, résidence du roi Tsilivo.
Le 23 décembre, il atteignait Ankolofotsy.
Ce poste est actuellement solidement organisé, mais les dernières crues du fleuve ayant montré qu'il n'est pas complètement à l'abri des inondations, un poste-annexe a été établi un peu plus au nord et à une altitude supérieure.
Du 22 au 24 décembre, une reconnaissance a été effectuée par M. le lieutenant Marceau, avec un détachement de tirailleurs malgaches, sur la rive droite de la basse Fiherenana, où circulent encore quelques pillards, voleurs de boeufs pour la plupart.
Jusqu'au,poste de Vorondreo, la reconnaissance a trouvé le pays absolument tranquille; mais il n'en est pas de même à partir de ce poste, au delà duquel les indigènes subissent encore l'influence de Tompomanana, qui a établi un campement dans les environs d'Andemba.
En prévision d'une vigoureuse offensive qui sera prise prochainement contre ce chef rebelle, le poste de Vorondreo a été renforcé, le 7 janvier, par undétachement de 15 tirailleurs malgaches; en outre, M. le capitaine Génin a reçu l'ordre de se rendre, le 8 janvier, avec 45 tirailleurs, à Vorondreo, qui doit être occupé également par M. le capitaine Flayelle, le lieutenant Rose et 30 légionnaires.
AU FIL DES MOTS ET DE L'HISTOIRE
14 mars 2013
L’attaque de Vohinghezo (Madagascar)
D’après « Les Hauts faits de l’armée coloniale, ses héros » – F. Bertout de Solières – 1912
Notre extension méthodique dans la province de Tulléar et dans l’ouest du cercle des Baras ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d’une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, sis à l’est du confluent du Mongoka et du Malio, M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, fut chargé de chasser cette bande de son repaire.
Il disposait, pour l’opération projetée :
- d’un détachement de la 1ère compagnie de la légion, sous les ordres de M. le lieutenant Montagnole
- de quelques hommes de la 11e compagnie du 13e régiment d’infanterie de marine
- d’une pièce de la 6e batterie de montagne (lieutenant Defert)
- d’un détachement de la 6e compagnie du 1er Malgaches
- d’un détachement de la 8e compagnie du 2e Malgaches (sous-lieutenant Garenne)
- d’un détachement de la milice de Tulléar (M. l’Inspecteur Charles)
- d’un détachement de la compagnie de Fianarantsoa (M. le garde Morel).
Ce groupe quitta le poste de Soaserana le 11 mars dans l’après-midi, passa le Malio, et, après un repos de quelques heures, se remit en route à onze heures du soir.
Voici le récit du combat, fait par un des survivants :
Un clair de lune suffisant permet de marcher assez vite dans une région inconnue. Bientôt, on a la certitude que les rebelles sont avertis. Leurs sentinelles fuient devant les éclaireurs et des feux s’allument dans la montagne en face. On arrive devant un bois qui paraît impénétrable tant l’obscurité est devenue profonde. Le capitaine veut attendre le jour pour attaquer, mais le lieutenant Montagnole s’est engagé au milieu des abatis avec deux éclaireurs.
C’est le signal d’une décharge générale et qu’on évalue à deux cents coups de fusils. Le capitaine lance alors les légionnaires sur les traces du lieutenant. Il traverse avec eux les abatis, mais il est difficile de pousser de l’avant car on ignore absolument le terrain. On ne voit que les coups de feu qui aveuglent et la fusillade, à bout portant, est tellement intense que les hommes n’entendent rien.
C’est alors que le lieutenant X., s’approchant dans les fourrés, crie : « En arrière ! ». Mais le capitaine, dans un geste superbe et de toutes ses forces : « Mais non ! Pas en arrière ! En avant ! ».
A ce moment, un coup de feu le frappe de deux balles, l’une au cœur, l’autre à l’abdomen, le capitaine tombe à la renverse !
Il dit à son ordonnance qui, quittant le convoi, s’était portée à ses côtés dès les premiers coups de feu : « Griseur, je suis mort ! ».
L’ordonnance s’est agenouillée près de lui : « Où ça ? »
« Au côté », répond le malheureux blessé.
« Attendez, je vais vous transporter en arrière pour vous faire panser. Ce n’est peut-être pas si grave que cela ».
Il appelle des légionnaires à l’aide et, à trois, ils le transportent à travers les abatis, malgré la demande du capitaine qui veut être laissé sur place. La colonne n’a pas de médecin. Deux infirmiers, aidés de Griseur, le pansent de leur mieux. Cela ne va pas sans quelque douleur.
« Vous me faites souffrir, dit-il, laissez-moi mourir ».
A l’ordonnance, qui parlait à voix basse : « Ne parlez pas à voix basse, ce n’est pas la peine, j’entends tout ce que vous dites ».
Au lieutenant Defert, qui vient lui demander comment il va : « Laissez-moi mourir ! » dit-il encore.
Blessé à cinq heures, le capitaine s’éteignait doucement à sept heures quarante, après trois ou quatre contractions de la bouche.
S’il avait peu parlé, il avait pu conserver sa pleine lucidité. Son regard était resté clair jusqu’au dernier moment. Les deux balles étaient mortelles : la première, entrée dans la région du cœur, restée dans la plaie et déterminant une hémorragie ; la seconde, perforant le foie et sortant par le dos. On avait (Griseur) apporté, vers cinq heures et demie, le corps du lieutenant Montagnole, déjà froid. Il avait reçu sept balles.
La bande mise en fuite, la colonne revint à Soaserana, d’où elle était partie et les deux officiers furent inhumés avec trois soldats tués dans le même combat.
Le général Galliéni décida, à la suite de cette affaire, que les postes d’Ankazoabo, Soaserana, Vorondreo et Manena, porteront les noms de poste Flayelle, poste Montagnole, poste Durlach, poste Ramanarany.
Une rue de Remiremont (Vosges) porte le nom du capitaine Flayelle.
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/04/1898
NÉCROLOGIE
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la colonie la nouvelle de la mort de MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole, tués à l'ennemi le 12 mars 1898.
Né le 23 septembre 1858 à Saint-Nabord (Vosges), M.le capitaine Flayelle était entré à Saint-Cyr le 29 octobre 1878; il était affecté, à sa sortie de l'école, au 91e de ligne. Nommé lieutenant le 29 juillet 1885, il était classé au 21e régiment de la même arme.
Né le 31juillet 1869 a la Ravoire (Haute-Savoie), M. le lieutenant Montagnole entrait à Saint- Maixent le 1er mars 1891. Affecté, à sa sortie de l'école, au 1er régiment de légion étrangère, il faisait campagne au Soudan, du 23 février 1894 au 27 janvier 1895, et y faisait preuve de solides qualités militaires. Il était promu lieutenant le 1er avril 1895.
Le Corps d'occupation perd, en la personne de M. le lieutenant Montagnole, un officier de valeur et d'avenir, qui sera vivement regretté de ses chefs et de ses camarades.
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/04/1898
État - Major
18980412 | Commandant le Bataillon : CBA Cussac | |
Capitaine Adjudant - Major : | CNE Châteauneuf Randon du Tournel | |
Officier - Payeur : | ||
Officier d'approvisionnement : | ||
Médecin Chef : | ||
Médecin adjoint : |
Unités
1re Compagnie | 2e Compagnie | 3e Compagnie | 4e Compagnie |
CNE Flayelle | CNE Deleuze | CNE Brasier de Thuy |
CNE Brulard |
LTN Dérigoin |
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LTN Rose | |||
LTN Montagnolle |
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SMJ Broussouloux | |||
SGT Lelièvre, N° Mle 9394 | |||
CPL Seylaz | |||
1CL Griseur, N° Mle 21921 | |||
1CL Vonoch, N° Mle 7481 | |||
LEG Hergert | |||
LEG Ilérold | |||
LEG Amadei | |||
LEG Durlach, N° Mle 20929 | |||
LEG Mangalli, N° Mle18220 | |||
LEG Laos, N° Mle 16063 | |||
LEG Schmider, N° Mle 14921 | |||
LEG Kiener, N° Mle 20991 | |||
LEG Satta, N° Mle 13604 | |||