18950920 - Lettre de Madagascar - Maharitza, le 20 septembre 1895.

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 131295

 

Maharitza, le 20 septembre 1895.

 

Le 18, nous arrivons aux avant-postes à 7 heures du soir. Une altitude de 900 mètres.

De là on découvre les plus fortes défenses, qui aient été vues jusqu'à ce jour.

Partout des montagnes hautes, hérissées de retranchements.formidables.

Toutes les crêtes sont blanches de Hovas.

Le Général en chef donne ses ordres pour le lendemain.

Le 19, dès 4 heures du-matin, les colonnes, s'ébranlent. La brigade Voyron fait un mouvement tournant. Les Tirailleurs Algériens au centre, en réserve ; la Légion, sans sac, fait un mouvement tournant par la gauche.

En approchant nous sommes accueillis par des obus qui tombent, devant nous ; le tir est trop court.

En nous dérobant, nous grimpons toujours et nous arrivons en face, ou plutôt au-dessous de la plus formidable position, 1463 mètres d'altitude, on distingue une multitude de défenseurs, des canons, un drapeau.

Il est 0 heures, on entend la fusillade de la 2e brigade, on avance !

Un feu nourri ne nous empêche pas de marcher. Les Hovas tirent de trop loin.

Quelques balles (de fusils à tir rapide sans doute) passent au-dessus de nos têtes.

L'artillerie de chez nous tire quelques coups par dessus nous ; nous nous attendons à une résistance sérieuse, à une journée terrible. Tout à coup on voit de toutes les crêtes, l'ennemi battre en retraite.

Ce n'est pas étonnant : la brigade Voyron s'approchait insensiblement et allait les envelopper. Ce voyant, les Hovas avec leur lâcheté habituelle on cru devoir battre en retraite (pas par échelon ni en bon ordre).

Résistant, je ne sais pas combien nous aurions perdu de monde.

C’étaient les plus hautes, les meilleures et les plus formidables positions de Madagascar.

Les Hovas étaient plus de 8000 et avaient 30 canons, on en a capturé 2, il y â eu 1 blessé chez nous. A 10 heures du matin, tout était fini.

 

Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 171295

 

 

Mais il a fallu retourner à plus de 6 kilomètres, chercher les sacs On a déjeuné, et à 2 heures nous sommes repartis en avant.

A 6 h. 1/2 du soir, arrivée à l'étape, après avoir escaladé ces immenses hauteurs. Fatigue terrible. Tout le monde était à bout, et après avoir mangé, à 9 h. 1/2, je me suis laissé tomber sur ma couverture pour dormir d'un sommeil de plomb.

Aujourd'hui 20, séjour. La 2e brigade va marcher devant nous à son tour. On suppose qu'à partir de maintenant la résistance dés Hovas sera nulle.

Par contre ils ravagent tout dans leur fuite. Tous les villages sont la proie des flammes et presque partout l'herbe ou la brousse est brûlée. De sorte que maintenant il faut se coucher sur le sol nu. Il est également très difficile de trouver du bois.

Il fait un froid de loup la nuit.

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