18710117 - Journée du 17 janvier - Mouvements des corps français

1910 - La guerre de 1870-71 - Etude sur la campagne du Général Bourbaki dans l'Est - TIII - Arcey Héricourt

 

Le régiment de Tirailleurs algériens, dont un bataillon avait été rappelé de Montbéliard lors de l'évacuation de cette ville, était en réserve à l'abri du bois Bourgeois.

On a vu que la 2e division avait de bonne heure relevé la 1re autour de la ferme du Mont-Chevis. Au Nord de ce point avaient été placés le régiment étranger (2) (2 bataillons), ayant à sa gauche, à la corne du bois Bourgeois, le 5e bataillon de chasseurs de marche. Le 25e mobiles et deux bataillons du 30e de marche étaient près et au Sud de la ferme du Mont-Chevis.

Ici se place un incident sur lequel les diverses versions françaises et allemandes sont en complet désaccord. « Vers 1 heure, dit le Mémoire du lieutenant-colonel Lemoing, commandant la 2e brigade. de la 2e division, une petite colonne d'infanterie prussienne (sortie de Bethoncourt) voulut exécuter sur la batterie (placée au Nord de la ferme du Mont-Chevis) (3) une reconnaissance précédée de tirailleurs. Elle s'avança avec aplomb». A l'appel des artilleurs menacés, le 5e bataillon de chasseurs de marche, enlevé par le capitaine Gérard, s'était élancé au pas de course, mais se trouvait bien vite sous un feu violent d'artillerie (4).

 

(1) Historique du 30e de marche.

(2) Journaux de la 2e brigade de la 1re division et de la 2e brigade de la 2e division. Historiques du 5e bataillon de chasseurs de marche, du régiment étranger, du 25e mobiles et du 30e de marche. Le 2e zouaves de marche arrivait dans la journée à Arcey venant de Clerval. Le 39e de ligne resta l'arme au pied toute la journée. Le 29e mobiles (Maine-et-Loire) était loin du champ de bataille, à Sainte-Marie, Issans et Allondans.

(3) Probablement la 18e du 9e de la 2e division, qui, d'après son Historique, eut dans l'après-midi à tirer contre des groupes d'infanterie.

(4) Historique du 5e bataillon de chasseurs de marche.

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Les lIe et IIIe bataillons du régiment étranger se portèrent également en avant, mais se retirèrent bientôt sous de nombreux obus.

Les Allemands ne mentionnent aucune offensive partie de Bethoncourt, par contre, leurs auteurs signalent une attaque que les Français auraient vers 2 heures tentée vers ce point, mais en évaluant les forces engagées bien au-dessus de leur valeur (2). Il s'agit très probablement du vigoureux retour offensif dont il vient d'être parlé. Mais il est peu probable que des forces françaises aient progressé jusqu'à Montbéliard assez pour s'engager avec le bataillon Insterburg, qui, après l'évacuation de la ville, était venu occuper la gare et le tal us du chemin de fer (3).

En ce qui concerne les artilleries divisionnaires, celle de la 1re division paraît avoir engagé une batterie (4), encore ne sait-on pas à quel endroit.

A la 3e,  une seule batterie, 18e du 15e, fut en action.

Avec de très grandes difficultés dues au verglas, elle parvint à installer quatre pièces à l'ancienne citadelle et à canonner le château de Montbéliard à une distance de 800 mètres. Mais, dès 8 h. 30 du matin, le feu des batteries de la Grange-Dame et du château obligea à ne laisser en position que deux pièces, qui agirent jusqu'au soir (5).

 


(2) Historiques des Ier, IIe et Ve bataillons du régiment étranger. On fit peu de pertes dans la marche en avant. Au retour, on eut à souffrir du feu de l'artillerie : lieutenant Cammel tué, plusieurs tués ou blessés. Journal de la 2e brigade de la 2e division. Voir aussi Historique du 12e mobiles, qui fixe l'engagement à 11 heures.

(3) « L'ouvrage du Grand État-Major évalue les forces engagées par les français à dix bataillons, von den Wengen à 6 ou 8, Lôhlein à dix » (Kunz, loc. cit., p. 142). Cet auteur admet dix bataillons, en comptant le 5e bataillon de chasseurs, le régiment étranger, le 39e de ligne et le 30e de marche. On a vu que le 39e ne donna pas et que le 30e n'engagea qu'un bataillon (IIIe) dans le bois Bourgeois, où eut lieu la méprise du 18e mobiles.

(4) « La 18e du 61 soutint le feu pendant trois heures. » (Historique de la batterie).

(5) Historique de la 18e du 15e. La batterie a 4 tués, 8 blessés, 2 chevaux blessés, 1 affût et 2 roues brisés.

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