Brèves 2024

20241128 - Souvenir Français - Douze objectifs pour 2025

 

20241128 - Ainsi va le monde ! - Légion, mort du général Coullon, le « Rollet moderne »

Ainsi va le monde !

 

Le général Coullon disparaît quelques semaines après un autre nonagénaire, Jean-François Picheral, ancien sénateur des Bouches-du-Rhône. Tous deux avaient « co-construit » la proposition de loi « Français par le sang versé » adoptée en 1999 (voir post du 25 octobre dernier). Premier COMLE
Pour la Légion, Jean-Claude Coullon fut, en effet, un « acteur de premier plan » comme le soulignait, il y a quelques heures, sur le réseau social LinkedIn, le général Youchtchenko, actuel commandant des képis blancs. « Un homme qui possédait une grande intelligence de situation, toujours attentif à l'image de l'institution » ajoute le général Alain Bouquin*.


Chef de corps de la 13e DBLE (1976-78), à la tête du Groupement de Légion étrangère en 1982 avant de devenir, deux ans plus tard, le premier COMLE, il fut le créateur du code de conduite du légionnaire, dit code d’honneur, dont la version finale fut confiée au 4e RE. Dans sa directive aux unités, Jean-Claude Coullon écrit alors « je tiens à vous préciser le cadre général dans lequel vous le ferez enseigner, ce qui  exclut toute proclamation à caractère solennel ou ostentatoire. Il ne faut, en effet, jamais confondre éthique et folklore » racontait-il, cet été, dans une interview à la Fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère (FSALE) qu'il présida dix ans (1991-2001), après le service actif.Président des sous-officiers
On doit aussi à cet ancien enfant de troupe, la création de la fonction de président des sous-officiers (PSO). Jean-Claude Coullon expliquait que « A la Légion, le corps des sous-officiers est une institution, un ordre même. Un de mes grands anciens avait dit : "Ils sont l’ossature, les courroies de transmission, les embrayages, les accélérateurs et les freins de la mécanique Légion". » 

Le major Frédéric Ambrosino, du Centre de documentation et de recherches historiques de la Légion, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), relate ce souvenir : « Lorsque j’étais PSO du 1er RE, le général Coullon, après chaque Camerone, tenait à partager le champagne avec les sous-officiers et je me souviens qu’il nous avait gentiment dit que c’est grâce aux légionnaires et aux sous-officiers, en particulier, qu’il avait pu avoir ses étoiles. » Et le major Ambrosino de conclure : « Nous venons de perdre le Rollet moderne ». Le général d’armée Coullon, décédé hier, aurait eu 95 ans le 7 décembre. Ses obsèques seront célébrées le mardi 3 décembre.
10h30: office religieux en la cathédrale "Saint-Louis" des Invalides (Paris),
11h30: honneurs militaires dans la cour d’honneur des Invalides.

 

* Alain Bouqin commanda la Légion de 2009 à 2011

20241030 - Made In Perpignan - À Pollestres, la Légion étrangère perpétue la tradition des képis blancs

https://madeinperpignan.com/

 

 

Ce mardi 29 octobre 2024, les engagés volontaires du 4ème régiment de Castelnaudary se sont vus remettre le képi blanc, symbolisant leur entrée au sein de la légion étrangère. Devant le mémorial du cimetière de Pollestres, 45 légionnaires étaient positionnés en rang face aux élus, porte-drapeaux et anciens militaires.

 

Ils viennent d’achever leur marche du képi blanc. Près de 60 kilomètres clôturant la phase initiale de leur formation. En chœur, les militaires ont récité les sept articles du code d’honneur du légionnaire et fait le serment de servir la France avec honneur et fidélité. Avant que les officiels ne leur remettent un à un leur insigne.

 

 

La remise du képi blanc, un moment particulier pour les légionnaires

 

Sous ce képi blanc, 40 000 légionnaires ont versé leur sang pour le drapeau français. Désormais, ils devront le mériter chaque jour et respecter le code d’honneur du légionnaire et les valeurs qu’ils représentent : la rigueur dans l’exécution, le caractère sacré de la mission, la solidarité étroite qui doit unir les membres d’une même famille, le respect des anciens et l’amour de la patrie qu’ils ont librement choisi de servir avec honneur et fidélité. 

 

 

 

Le lieu de la cérémonie a toute son importance puisque l’espace mémoriel de Pollestres rend hommage aux 47 soldats de la commune et à un légionnaire qui ont donné leur vie pour la France au cours des derniers grands conflits.

D’un pas cadencé, les militaires quittent le cimetière en colonne pour rejoindre la mairie, où un pot de l’amitié les attend. Issus de 18 nationalités différentes, c’est la première fois qu’ils sont confrontés à la société civile française. Un engagement fort pour ces hommes qui ont décidé de tout quitter pour rejoindre la France.

 

 

« Nous sommes fiers de vous recevoir aujourd’hui », entame Jean-Charles Moriconi, devant le parvis de l’hôtel de ville. « Tout au long de votre carrière, vous serez amenés à intervenir sur des lieux de conflits, assurer des missions de sécurisation Vigipirate dans notre pays. Votre vigilance sera pour les citoyens un gage de sécurité et de réconfort. »

Pour l’occasion, le maire décerne la médaille de la ville au régiment, une première pour la commune. Cette récompense distingue les personnalités pour leur contribution au rayonnement de la ville ou leur excellence dans leurs domaines d’activité. 

 

 

Les engagés volontaires à la ferme

 

Qu’est-ce que le 4e régiment étranger ? Il s’agit du régiment de formation de la Légion étrangère. « Nous formons les légionnaires dès qu’ils arrivent au sein de notre institution, comme engagés volontaires, avant qu’ils ne coiffent le képi blanc », nous précise le colonel Lionel Ségantini. Un légionnaire est amené à revenir au 4e régiment étranger tout au long de sa carrière.

La formation des nouvelles recrues est composée de 15 semaines d’instruction. « Les quatre premières semaines sont essentielles », assure le colonel. Cette première séquence est un concept propre à la Légion étrangère. Regroupés dans une ferme isolée, les futurs légionnaires sont à nu : ils doivent pendant cette période, oublier pays, famille, amis, effets personnels, téléphone mobile et n’ont d’autres choix que de se tourner les uns vers les autres pour surmonter ensemble les épreuves individuelles et collectives, indique le site de la Légion.

 

 

« Vous créez une somme d’individualités, un tout cohérent. Les légionnaires venant de pays lointains apprennent pour certains les règles d’hygiène de base. Ils apprennent à vivre en communauté, le français, les savoir-faire techniques et tactiques d’une base militaire. » Ces quatre semaines au vert soudent le groupe qui devra ensuite marcher pendant une soixantaine de kilomètres. 

S’ensuivront d’autres périodes d’instruction pendant lesquelles les légionnaires vont parfaire leur savoir-faire, continuer à marcher et à tirer. À l’issue, un classement déterminera leur affectation, « l‘objectif de la Légion étrangère est de pouvoir offrir le premier choix à tout le monde », affirme le colonel. 

20241026 - Le Millavois - Le général Monclar surnommé « le Bayard du XXe siècle »

https://www.millavois.com/

 

 

Alors que le Quartier Général de Castelnau à La Cavalerie est devenu le Quartier Général Monclar, le colonel Benjamin Brunet a remplacé le colonel Thomas Riou à la tête de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère le jeudi 20 juin 2024. Si les Aveyronnais connaissent Edouard de Castelnau que Clémenceau surnommait le « Capucin botté », ils ignorent peut-être la carrière militaire extraordinaire du général Monclar… Et pourtant ! Alors qui était le général Monclar ?

 

 

Né le 7 février 1892 à Budapest, Raoul Magrin-Vernerey est le fils d’un père inconnu et d’Anne Magrin, fille de Martial Antoine Magrin et de Marie Élise Vernerey. Sa mère étant institutrice à Vienne, il est élevé par sa grand-mère à Laviron dans le département du Doubs. 

Après ses études secondaires au lycée Victor Hugo à Besançon et au petit Séminaire d’Ornans dans le Doubs, il est admis à l’École militaire spéciale de Saint-Cyr le 10 octobre 1912. Deux ans plus tard, le 5 août 1914, il est affecté au 60e Régiment d’Infanterie (RI) avec le grade de sous-lieutenant. Promu lieutenant, puis capitaine le 24 juin 1916, il sert au 260e RI. Faisant preuve d’un courage hors du commun, la Légion d’Honneur lui est attribuée dès 1915. Il est cité onze fois, dont sept à l’ordre de l’Armée. Ces citations soulignent sa témérité inouïe et son sens extrême du devoir. Gazé et blessé sept fois, il est réformé en 1918 à 90 %.    

 

 

Après l’Armistice du 11 novembre 1918, Raoul Magrin-Vernerey quitte la France pour servir sur le théâtre d’opérations extérieures au Levant où sa bravoure lui vaut deux nouvelles citations et sa promotion au grade d’officier de la Légion d’Honneur.

 

 

Le 1er mars 1924, il est affecté au 1er Régiment étranger d’infanterie (1er REI), puis au 3e REI avec lequel il participe à la campagne du Rif au Maroc jusqu’en 1927. Il rejoint alors le Proche-Orient, où il est promu au grade de chef de bataillon en 1928. Le 14 octobre 1930, il lui est confié le commandement du 16e Bataillon de chasseurs à pied.

En 1931, il est affecté au 2e REI au Maroc, puis il rejoint le 5e REI au Tonkin.  Rentré en métropole en janvier 1938, il est promu lieutenant-colonel le 25 juin. Le 23 février 1940, il quitte le 4e REI au Maroc pour prendre le commandement de deux bataillons de marche qui vont former la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE). Après avoir débarqué le 6 mars 1940 à Marseille avec ses légionnaires, Magrin-Vernerey rejoint le 9 mars le Quartier du Général de Castelnau, à La Cavalerie. Pendant plusieurs semaines, dans le périmètre du camp du Larzac, les légionnaires sont soumis à un entrainement intensif. Prête au combat, la « 13 » est envoyée le 22 avril en Norvège. Ce sera le début de la glorieuse épopée de la « Phalange Magnifique ».

 

 

Le 13 mai, la « 13 » débarque à Bjervik, où elle livre son premier combat, puis elle se distingue lors de la bataille de Narvik du 28 mai au 2 juin. Le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey et ses légionnaires remportent la bataille considérée comme « la seule victoire française de 1939-1940 ».

De retour en Bretagne le 16 juin 1940, il s’embarque le 19 avec avec le 2e Bataillon de la Demi-Brigade, pour l’Angleterre qu’il rejoint le 21, pour se rallier au général de Gaulle sous le pseudonyme de « Monclar » (du nom du village de Monclar-de-Quercy, dans le Tarn-et-Garonne, d’où sa famille est originaire).  Après le défilé du 14 juillet 1940 à Londres, Monclarsuit le général de Gaullequipasse en revue une section du 2e Bataillon.

 

 

Le 31 août 1940, Monclar, promu colonel, s’embarque sur le « SS Pennland » à destination de l’Afrique avec le 2e Bataillon qui regroupe un millier d’hommes. Après l’attaque avortée de Dakar à la fin du mois de septembre, il participe aux opérations lancées à Freetown en Sierra Leone, à Douala au Cameroun, mais en novembre à Libreville au Gabon, il refuse de participer aux combats pour ne pas avoir à combattre des Français.  

Plus tard, la « 13 » est engagée dans la campagne d’Érythrée, où Monclar remporte les combats de Keren le 27 mars 1941 et surtout prend la place forte de Massaouah le 8 avril. Il refuse ensuite, comme pour le Gabon, de porter les armes contre des Français lors de la campagne de Syrie en juin 1941. Le 6 septembre 1941, il est remplacé à la tête de la 13e DBLE par le lieutenant-colonel et prince Georgien Dimitri Amilakvari.

 

 Le lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari (DR)

Général de brigade en décembre 1941, il exerce divers commandements en Grande-Bretagne puis au Levant. Devenu « Compagnon de la Libération », il est nommé Commandant des Forces Terrestres en Grande-Bretagne de décembre 1942 à novembre 1943. Ensuite et jusqu’à la fin de la guerre, il est adjoint au général commandant supérieur des troupes du Levant et participe à la pacification du nord de la Syrie, où de violents troubles éclatent au cours des mois de mai et juin 1945.

 

 Général de Brigade (DR)

 

Général de division en 1946, Monclar devient adjoint au commandant supérieur des troupes d’Algérie et, le 25 juin 1948, il est nommé inspecteur de la Légion étrangère et participe avec celle-ci aux combats d’Indochine.

Général de corps d’armée le 20 février 1950, Monclar reprend fictivement ses galons de lieutenant-colonel le 19 octobre en se portant volontaire pour prendre la tête du bataillon français mis à la disposition de l’ONU en Corée. Il reçoit lors de cette guerre une dernière citation à l’ordre de l’Armée.

 

Avec Mac Arthur en Corée (DR)

 

Retiré à Neuilly, le 21 octobre 1962, il succède au général Kienst au rang de Gouverneur des Invalides. Il occupe cette charge jusqu’à sa mort survenue le 3 juin 1964 au Val-de-Grâce. Il a été inhumé dans le caveau des gouverneurs dans la crypte de l’église Saint-Louis-des-Invalides.

 

La cérémonie aux Invalides en présence du général De Gaulle (photo personnelle de la petite-fille de Monclar).

 

Officier général parmi les plus décorés de l’armée française : Grand Croix de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération et médaillé militaire, ce « Bayard  du XXe siècle », arbore  17 décorations nationales et  21 internationales, homme d’honneur, guerrier extraordinaire, admiré par ses hommes, Raoul Charles Magrin-Vernerey s’est illustré sur tous les champs de bataille, de la Grande Guerre à la Corée.

 

 

 La devise  de la 13e DBLE  « More Majorum » (A la manière de nos anciens) qui est inscrite sur l’imposant portique de l’entrée du Quartier Général Monclar, trouve son origine dans la  Rome antique où les licteurs étaient chargés d’exécuter le supplice « more majorum » ordonné par les magistrats. Il consistait, soit en la flagellation par les verges, soit en la décapitation par la hache.

 

 Licteur (DR)

 

Bernard Maury

Sources : « La 13e D.B.L.E. » de Jean Balazuc et « Monclar, le Bayard du XXe siècle » par Fabienne Monclar, sa petite-fille.

 

20241013 - Homélie du Padre Chanliau - Saint-Michel

SAINT MICHEL – 13 octobre 2024 - PEROLS

« Mon Dieu, mon Dieu, Donnez-moi ce qui vous reste. Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais... »

Le soldat la murmure souvent, cette prière. Il la mâche avec son pain de guerre. Il la chante aussi pour qu’elle monte – portée par le vent de Toulouse, en passant par le camp de Bouar, les “deux-cents-villas” de Bangui, les popotes de Libreville et celles de Kigali, les palmiers de Faya-Largeau et les sables d’As Salman, les faubourgs de Kaboul et les joncs d’Indochine – jusqu’au ciel. Décidément, le soldat français n’a pas froid aux yeux, pour jeter, avec insolence, à la face de Dieu : « Je ne vous demande pas le repos ni la tranquillité ni celle de l’âme, ni celle du corps.  Je ne vous demande pas la richesse ni le succès, ni même la santé ».

Alors, que demande-t-il au juste à ce Dieu qui peut tout donner et qui peut donner surtout « ce que l’on ne peut obtenir que de soi ? ». Coiffé d’un béret ou d’un képi, sourire innocent aux lèvres, regard lointain avec un brin de cynisme et de désinvolture, toujours avec la même insolence, il prie : « Je veux l’insécurité et l’inquiétude.  Je veux la tourmente et la bagarre Et je veux que vous me les donniez, Mon Dieu, définitivement Que je sois sûr de les avoir toujours... » Soit ! Sait-il vraiment ce qu’il demande ? En est-il bien conscient ? Se souvient-il d’une réplique de Jésus qui, à une demande insensée de la mère des fils de deux de ses disciples, a répondu : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? ».

Effectivement, il n’a pas froid aux yeux, car l’insécurité et l’inquiétude, c’est exactement l’inverse de ce que recherche l’homme de ce temps, pour vivre normalement, tranquillement, dans sa maison, avec les siens, dans la paix. Et la tourmente et la bagarre n’intéressent que des voyous et des bandits, car l’homme normalement constitué et bien élevé leur préfère une vie calme, bien ordonnée et bien réglée, avec ses huit heures de sommeil, son café du matin et ses pantoufles du soir. Mais lui, apparemment, il sait ce qu’il demande. Il ne cherche pas l’insécurité et l’inquiétude pour elles-mêmes. La tourmente et la bagarre, il s’en passerait volontiers. S’il les demande, et il sait très bien ce qu’il fait, c’est pour pouvoir les accepter si un jour elles se présentent. Car il veut être toujours prêt, comme dans l’Évangile, ne sachant ni l’heure ni le jour. Être prêt à défendre toutes les valeurs qui lui sont chères. Être prêt à sauter sur Diên-Biên-Phu ou Kolwezi. Prêt à passer des mois dans les tempêtes de sable du Golfe. Prêt à affronter les Khmers rouges au Cambodge. Prêt à débarquer sur l’aéroport de Kigali et à évoluer dans une ville mise à feu et à sang par une folie meurtrière. Prêt à défendre les populations en détresse à Sarajevo ou Gorazde, prêt à affronter les terroristes islamistes dans les déserts du Mali, prêt à nous protéger sur le sol de France aujourd’hui contre la folie meurtrière de ces mêmes fous de Dieu. C’est pour cela d’ailleurs que sa prière se termine par une supplique sublime : « Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste.  Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas.  Mais donnez-moi aussi le courage Et la force et la Foi. »

 Le courage qu’il demande signifie « faire malgré ». Courir malgré la fatigue. Tenir debout malgré la lassitude. Rester éveillé malgré l’ennui. Recommencer toujours la même chose malgré une envie terrible de tout laisser tomber. La force dans la prière n’a rien à voir avec « de gros bras musclés ». Celle que l’on demande vient d’ailleurs. Elle permet de faire tout ce qu’on fait de toutes ses forces, de toute son âme et de tout son cœur. Pour être le meilleur dans le service. Être le premier à sourire, à tendre la main, à pardonner, à aimer. Adhérer à toute mission quels que soient son caractère et le degré de sa difficulté. Pour réussir, il faut avoir entraîné le muscle qui est au fond de sa poitrine, le cœur.Et le sien est gros comme une caserne.

Et la foi ? Sa foi est souvent celle d’un enfant. Celle où le oui est un oui et le non est un non. Elle est celle du centurion que Jésus a récompensé d’un regard attendri et d’une déclaration admirative : “En vérité, je vous le dis, chez personne je n’ai trouvé une telle foi” (Mt 8, 11).                                                                                 

C’est dans cette foi spontanée et profonde du soldat-parachutiste que l’aumônier militaire puise ses forces au quotidien. Le Père Marcel Jégo fondateur de notre fête n’a pas eu l’occasion de rencontrer André Zirnheld auteur de la prière du para, mais il connaissait sa prière. Il pressentait au fond de lui-même qu’à chaque rassemblement des parachutistes, cette prière allait être murmurée, récitée, chantée, pleurée même car chargée d’émotions, de souvenirs de défis relevés, de combats menés ensemble, et de visages disparus dans les combats. Son pressentiment se confondait avec un désir, celui datant déjà de l’époque de son maquis dans la Résistance, en tant que Paul-Marie Bayard, distribuant des médailles de saint Michel qui servaient à ses agents de signe de reconnaissance : le désir de proclamer l’Archange Michel comme Saint Patron de tous les parachutistes.  Son séjour en Indochine, en même temps que celui de ses complices, les Pères Mulson et Casta, s’y prêtera à merveille.

L’archange Michel est abondamment mentionné dans l’Ancien Testament : “Mais auparavant, je vais te révéler ce qui est écrit dans le livre de vérité. Personne ne me soutient contre tous ces adversaires, excepté Michel” (Daniel 10, 21). Et plus loin, dans le même livre : « En ce temps-là, se lèvera Michel, le grand chef »(12, 1). Ce grand chef lance enfin le combat : « Alors une bataille s’engagea dans le ciel : Michel et ses anges combattirent contre le dragon, et celui-ci les combattit avec ses anges ; mais le dragon ne remporta pas la victoire et lui et ses anges ne purent maintenir leur position au ciel. Il fut précipité, le grand dragon, le Serpent ancien, qu’on appelle le diable et Satan, celui qui égare le monde entier. Il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui » (Ap 12, 7-9).

Enfin, considéré de temps immémoriaux comme le protecteur de la France – Clovis l’invoqua à Tolbiac, Charlemagne le fit représenter sur l’étendard de son armée – saint Michel nous rappelle notre engagement à servir notre Patrie. Cette fête traditionnelle est également le moment de communier, dans cet idéal parachutiste, de revivifier nos promesses des premiers jours, comme on revivifie à chaque instant ses premières amours. Le moment aussi de nous souvenir de l’héritage héroïque de nos anciens, qui sont morts en vrais paras « comme des chevaliers et des preux ». Méditons dans nos cœurs leur sacrifice. Il doit nous inspirer pour nos combats d’ici et maintenant.

Saint Michel, pour les parachutistes, dépasse aussi les symboles religieux. L’idée d’adopter saint Michel comme patron des parachutistes vient bien de nos aumôniers, de nos aumôniers catholiques. Soit. Pour autant, dans nos régiments, nos amicales, il n’y a pas d’exclusive chez nous. Nous fêtons tous avec le même élan, le même enthousiasme notre saint patron, peu importe la religion de chacun ou même qu’il soit agnostique ou athée. Il nous rassemble dans une belle cohésion, autour de valeurs qui sont notre noblesse. Saint Michel est un symbole religieux pour ceux qui ont une religion, qu’il s’agisse des musulmans, des juifs et des chrétiens. Pour tous les paras, il est le symbole de notre état, de nos valeurs, soldats généreux, soldats de l’urgence, dévoués à leur pays, prêts à fondre sur l’ennemi, cette hydre qui se niche dans le cœur de ceux qui se complaisent dans le mal. N’oublions pas que l’homme a besoin de symbolesetd’idéaux,. Face à l’imminence de la mort, le besoin de spirituel est grand pour l’accepter et se donner.  Oui, nos Anciens descendus du ciel ont découvert l’enfer et ont repoussé les limites codifiées du courage avec des devises légendaires qui fédèrent les énergies et suscitent le courage, telles que “être et durer”, “qui ose gagne”, “en pointe toujours”, “rien ne saurait t’émouvoir”, “au-delà du possible” « Croire et oser » Beaucoup, poussés par la Foi et cette humanité qui soude nos troupes, ont écrit l’histoire en inscrivant dans le sable, la boue, les rizières, les djebels et les mechtas, la plus pure définition du courage avec leur sueur, leurs tripes, leur sang, ce sang qui ne sèche jamais lorsqu’il a coulé au combat. Saint Michel veille avec bienveillance sur nos Paras de légende, dont certains sont devenus des héros, mais aussi sur les paras de toutes les unités, françaises et étrangères (par exemple, les paras de la 82e Airborne, venant du Tennessee, du Nevada et de Géorgie, tombés au petit matin à Sainte-Mère-Église), qui ont versé leur sang sur tous les théâtres d’opérations, sans jamais voir le soleil se coucher. Tous ces paras vivent dans l’ombre de notre Archange et méritent, par leur sacrifice, que nous suivions leur exemple. 

Tout en ayant une connotation religieuse, ce symbole du guerrier céleste a également une connotation laïque. Il personnifie le guerrier, le combattant, le Français même qui s’insurge contre le mal. Pas forcément au nom de Dieu, mais au non des valeurs simples qui nous sont chères, républicaineset patriotiques. C’est l’idéal des Hommes qui servent la France, méprisant le danger pour le bien de l’homme et l’honneur de nos drapeaux.

20240921 - La Légion étrangère et moi - 外籍军团 -- 我的军旅生涯

 

 

外籍兵团,一支耳熟又奇特的法国陆军部队,每年吸引无数的各国青年前来投奔。这些人有的出自向往冒险的生活,有的迫于生计的无奈,更有人为了逃脱犯罪的过往。无论肤色、语言和国籍,生活在这里一切从零开始,他们的共同愿望只求在艰险的环境里存活下来。 2007年的一个星期天,一位二十多岁的中国小伙子,不谙法语,在亲戚的引领下来到巴黎郊区的征兵站,一位军人领他走进半圆拱门的营房,经过简单的图案智力测试,智力正常,就让当晚留在军营里,开启他九年的军旅生涯,他就是本书作者林仕盛。 残酷的新兵训练,非洲维和任务,亚马逊丛林驻扎,法属圭亚那欧洲航天中心守护,丛林生存实习……每段岁月的描绘,像一幕幕逼真影像,给读者揭开外籍军团神秘的面纱,身临其境。 外籍兵团的军旅生活何止是体能锻炼和野外生存技巧,在身世复杂的人群里,作者更是深刻体验到人性的善良和狡诈,真挚友情的珍贵和思念的扎心,培养了广泛包容的人生观,这无疑是坚强人格更深层的解读。 退役后,林仕盛定居阿尔卑斯山的霞慕尼,在皑皑雪山和湖光山色里,陪伴远道而来的朋友和游客,分享自己独特的野外生存技能和丰满的生活阅历。

20240921 - Journées Européennes du Patrimoine 2024

20240831 - La Liberté retrouvée

 

20240823 - Concert de la Musique de la Légion étrangère à Hyères

20240721 - Vincennes

Dernières Infos